MON ÂME, NE CRAINS PAS, PRESENTE TA PRIERE (rév) Prière to

PRIERE

          MON ÂME, NE CRAINS PAS, PRESENTE TA PRIERE to
          rév. de Fidèle, ne crains pas, présente ta requête

                        Mél : O Gott du frommer Gott  I

1. Mon âme, ne crains pas,   présente ta prière ;
    Dis-la devant ton Dieu,   et ouvre-lui ton cœur.
    Dieu t’a dit de prier :   sa grâce et sa lumière
    Pour toi font succéder la paix à la douleur.

2. C’est vers le Roi des rois   que ta plainte s’élève ;
    Demande-lui beaucoup   pour beaucoup obtenir.
    La bonté du Seigneur,   qui toujours te relève,
    Est grande et va plus loin   que pense ton désir.

3. Je viens à toi, Jésus,   couvert de ma souillure,
    Accablé, chancelant   sous le poids du péché.
    Ôte-moi ce fardeau,   rends-moi une âme pure,
    Ranime par ton sang   mon cœur tout desséché.

4. Christ, règne sur mon cœur,   toi seul et sans partage ;
    Demeure en moi toujours,   accorde-moi ta paix .
    Que je ne perde pas   ton vivant témoignage
    Et le droit que ta mort   me donne à tes bienfaits.

5. Comme en un clair miroir   se reflète un visage,
    Qu’ainsi mon cœur te montre,  ô Dieu de sainteté,
    Le reflet de ton Fils   et sa glorieuse image,
    Brillante de carté,   d’amour, de pureté.

6. Jésus, que ton esprit   me guide et m’affermisse
    Sur le sentier d’exil   où je traîne mes pas ;
    Que dans ta communion   mon cœur se réjouisse :
    Jésus-Christ, mon Seigneur, ne m’abandonne pas.

7. Sois mon fidèle ami,   ma force, ô Dieu, ma vie ;
    Eclaire mon chemin,   garde-moi de l’erreur.
    Et quand viendra la mort,   qu’à ma vue affaiblie
    Se montre alors ta face, ô mon Dieu, mon Sauveur.

             Texte            Fidèle, ne crains pas
                                  Adr. Boissier 1839 ( + 1872)
                                  D’après l’anglais de J.Newton + 1807
                                  Rec. Luthérien 1923, en 7 strophes
                                  LP 244, ramené à 4 strophes
                                 
              Mélodie       Fidèle, ne crains pas
                                  Rec. Freylinghausen 1704
                                  LP 244
                    ou          O Gott du, frommer Gott I
                                  Braunschweig 1648
                                  EG 495 I
                  

Le texte

        Il s’agit d’une remarquable meditation sur la prière, le péché et la grâce. Quelques belles images : str 2 : « Demande-lui beaucoup pour beaup obtenir », et «  La bonté du Seigneur…va plus loin que pense ton désir. ». A la strophe 4 : « Le droit que ta mort me donne à tes bienfaits. »  De même, le miroir et l’image du Christ en moi.
 
        Le texte d’origine : « Fidèle, ne crains pas », s’adresse d’abord à une tierce personne, dans les strophes 1 et 2, puis passe au moi : « Je viens à toi, Seigneur ». J’ai préféré simplifier cette formulation et lui donner plus de cohérence, en remplaçant « Fidèle » par « Mon âme ». Cela permet un dialogue du croyant avec lui-même, au lieu d’une formulation impersonnelle à la troisième personne.

        Le texte oscille curieusement entre l’invocation du Père et celle du Fils. Les strophes 1, 2, 5 et 7, sont adressées au Père, les strophes 3, 4, et 6 sont adressées au Fils. Ce type binaire apparaît plus d’une fois dans des chants français, parce que dans la piété, la limite entre le Père et le Fils n’est pas ressentie fortement. Cela tient au fait que dans la piété française, la Trinité ne joue pas un rôle prégnant. Dans les cantiques allemands, ce type de chant binaire est moins fréquent, la piété allemande étant plus fortement trinitaire, et distinguant clairement les personnes.

        La composition poétique est intéressante. Il s’agit d’alexandrins, de 12 pieds pour les masculines, de 13 pieds pour les féminines. Les hémistyches sont bien marqués, ce qui permet de chanter sur une mélodie en VIII 6,7f, 6.6 / 6.7f, 6.6.

La mélodie

        Elle doit être méditative. Celle de Freylinghausen 1704, ou celle de Braunschweig 1648 « O Gott du frommer Gott », sont bien adaptées à ce texte. Il faut dans la deuxième ligne, finir par une masculine, mais cela se fait très bien.