Ste CENE
NOUS CONFESSONS ET NOUS CROYONS to
Wir glauben all und bekennen frei
Michael Weisse
Mélodie : Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort
Herr Gott, dich loben alle wir
= Vous saints ministres du Seigneur
1. Nous confessons et nous croyons,
Que dans ce pain que nous mangeons
D’après les mots qu’il nous a dits,
Est le vrai corps de Jésus-Christ.
2. De même aussi nous confessons,
Que dans ce vin que nous buvons,
Selon les mots qu’il nous a dits,
Est le vrai sang de Jésus-Christ
Texte Wir glauben all und bekennen frei
Michael Weisse 1531
dans Evangelisch-lutherisches Gesangbuch
Selbstständige Evangelisch-Lutherische Kirche
Hubert & Co. , Göttingen, 2. Auflage 1988
fr. : Yves Kéler 27.4.2012
Mélodie Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort
Eglise ancienne, Martin Luther, 1543
RA 170, EG 193
fr: : Par ta parole, Dieu Sauveur, ABD 528
Seigneur, c’est toi notre secours
NCTC 237, ARC 544
Affermis-nous par ton Esprit
NCTC 390, ARC 884, ALL 62/74
ou Herr Gott, dich loben alle wir
RA 142, EG 300 = Ps 134 Bourgeois
fr. : = Vous saints ministres du Seigneur Ps 134
LP 60,
=Bénissons, Dieu, le seul Seigneur
NCTC 134, ARC 134, ALL 134
Le texte
Ce chant provient des frères moraves, plus exactement du livre de cantiques que Michael Weisse, prédicateur des frères de Bohème, fit éditer à Wittenberg en 1531, livre que Luther appréciait beaucoup. Ce dernier en a pris le « Nun lasset uns den Leib begrabn –Portons ce corps en son tombeau », pour en faire le chant de base de l’enterrement.
Ce chant de communion a la forme d’une confession de foi, dont l’incipit rappelle celui du chant de Luther « Wir glauben all an einen Gott – Nous croyons tous en un seul Dieu », dérivé du Credo de Nicée-Constantinople. La deuxième strophe reprend la formulation de l’entrée du 2e Article, qui ne répétait jamais « Wir glauben – Nous croyons ». Cette triple répétition que nous trouvons dans les crédos actuels n’existe pas dans les originaux grec et latin. Le 2e et le 3e Article commencent pas « kaï -et ». Le début unique pour les trois articles est « Wir glauben – Nous croyons ». De plus, le mot « Desgleichen – de même » reprend les mots de l’Institution de la Cène pour le vin : « Desgleichen nach dem Abendessen – De même après le souper ». La base de la forme du texte est à la fois la confession de la foi et l’institution de la Cène.
Ce chant proclame la présence réelle du Christ dans les espèces, mais selon la consubstantiation et non la transsubstantiation. Dans la 2e strophe, la mention « …der Wein in seiner Art -… le vin selon son sa forme », c’est-à-dire « le vin resté du vin », auquel le sang du Christ est associé, et non « apparemment du vin » transformé en sang du Christ, cette mention le confirme.
La communion sous les deux espèces pour tous les fidèles est également affirmée : « Und uns und alle Gläubigen zugut – pour le bien de nous et de tous les croyants. » Le vin est donné à tous, et non au seul prêtre. On retrouve avec grande précision la théologie hussite du sacrement.
Structure et mélodie
La structure du chant est très particulière et remonte peut-être à un original tchèque. En effet les frères moraves avaient une très riche hymnologie en langue tchèque, peu connue chez nous, sauf par certains des chants passés du livre de Michael Weisse, imprimé en allemand à Wittenberg, dans le patrimoine luthérien.
Cette structure est V 9.5.7/9.7. Elle n’a pas d’équivalent dans les chants allemands classiques et elle est difficile à chanter par une assemblée actuelle. Je propose de transposer le chant sur une mélodie d’hymne latine en IV 8.8, 8.8, et de garder le parallélisme voulu entre le pain et le vin, la présence réelle, la formulation du credo, et la référence à l’institution par le Christ.
Les mélodies « Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort » et « Vous saints ministres du Seigneur » sont des mélodies classiquement associées à l’expression des éléments cultuels et liturgiques, la première en allemand, la seconde en français d’abord, sa langue d’origine, en allemand ensuite. Cette dernière, appelée « Herr Gott, dich loben alle dir », a été employée pour le chant de la St Michel du même nom, de Philippe Mélanchthon.
Texte original et traduction littérale
1. Wir glauben all und bekennen frei,
Dass nach Christi Wort
Dies Brot der Leib Christi sei,
Der für unsre Sünd und Missetat
Litt am Kreuz den bitern Tod
Nous croyons et confessons librement
Que, d’après la parole du Christ,
Ce pain est le corps du Christ,
Qui pour notre péché et notre faute
Souffit à la croix la mort amère,
2. desgleichen der Wein in seiner Art
Sein unschuldig Blut,
Das am Kreuz vergossen ward,
Uns und allen Gläubigen zugut,
Die ihm folgen in Demut.
De même (que) le vin, resté du vin,
Est son sang innocent
Qui sur la croix fut répandu
Pour nous et pour tous les croyants
Qui le suivent humblement.