O DIEU, L’INONDATION (trad) Catastrophes natuerelles, Inondation, Repentance to

CATASTROPHES NATURELLES
INONDATION
REPENTANCE


            O DIEU, L’INONDATION to
          Die Wassersnot ist gross

        Mélodie : Auf meinen lieben Gott


1. O Dieu, l’inondation
    Met la désolation
    Partout dans les campagnes,
    Jusqu’au pied des montagnes,
    D’où les torrents dévalent
    Et dans les champs s’étalent.

2. L’eau fait comme une mer,
    S’étend jusqu’au couvert,
    Inonde nos récoltes
    De ses flots en révolte.
    Qui peut nous en défaire ?
    Toi seul, ô Dieu et Père.

3. Déjà les courants d’eau
    Menacent les troupeaux,
    Les hautes eaux ravagent
    Les prés et les villages,
    Et font s’enfuir les bêtes,
    Car rien ne les arrête.
   
4. Pardonne nos péchés
    Par Christ, et prends pitié !
    Son sang, son sacrifice,
    Effacent l’injustice.
    Délivre tes fidèles
    Qui dans ces jours t’appellent.

                             *

5. Seigneur, tu nous réduis
    A rien : tout est détruit !
    Fais, Dieu, qu’enfin s’arrête
    La vague, la tempête.
    Que pluie et vent nous laissent
    Et qu’ainsi les eaux baissent.

6. O Père, tu nous vois
    Bientôt morts, aux abois.
    Autour de nous tout cède :
    Nous espérons ton aide.
    La mort de nous s’approche :
    Fais que la vie s’accroche !

7. Tu fis, Agneau de Dieu,
    En croix, ce sombre lieu,
    Le don, en sacrifice,
    Du sang pour la justice,
    Ce don, tu nous l’accordes
    Dans ta miséricorde.

8. Esprit saint, nous prions :
    Sois bon ! Nous demandons :
    Ta bonté nous atteigne,
    Ta grâce nous revienne.
    S’il faut que certains meurent,
    Prends-les dans ta demeure. Amen.
                                                 (sur la dernière note)
   
   
         Texte           Die Wassersnot ist gross
                             Sammlung Geistlicher Lieder
                             Bouxwiller 1783, n° 571
                             fr. : Yves Kéler 6.6.2010

         Mélodie       Auf meinen lieben Gott
                             Jean Regnart 1574, spirituel 1578
                             (*Douai, maître de chapelle à Innsbruck
                              et Prague, mort là 1599)
                             Lübeck avant 1603
                             Chez Hermann Schein 1627

           
Le texte

   
        Ce cantique ses divise en deux parties.

La situation

        La première partie comprend les strophes 1 à 4. Les 3 premières strophes décrivent la situation : str 1 : l’eau vient de partout ; str 2 : elle atteint les végétaux, et en particulier les récoltes ; str 3 : elle s’attaque aux animaux. Cette description est introduite par une invocation à Dieu, à la strophe 1 et par une confession : « Toi seul peux nous sauver ». Ce style rappelle les Psaumes, dans lesquels le peuple atteint par des malheurs s’adresse à Dieu, en lui exposant sa situation. La strophe 4 est une prière de confession des péchés, avec une référence au sang du Christ qui « réconcilie » le péché. Cette allusion sera reprise dans la strophe 7. L’ensemble des 4 strophes s’adresse à Dieu le Père. A la strophe 4, celui-ci est appelé « Herr –Seigneur », et se distingue bien du Fils appelé « Christ » au vers suivant.
   
La prière trinitaire

        La deuxième partie est une prière, structurée selon la Trinité. La strophe 5 emploie le terme de « Herr – Seigneur », d’une part dans le sens de titre commun aux trois personnes de la Trinité, d’autre part dans celui de « Vater-Père ».  La strophe rappelle le Déluge, œuvre du Père. En effet, le vers « Lass das Gewässer fallen – fais baisser les eaux », cite mot-à-mot Genèse 8/11, dans la traduction de Martin Luther : «  Da merkte Noa, dass das Gewässer gefallen wäre – Alors Noé constata que les eaux avaient baissé. » La strophe 6 prolonge l’invocation du Père.
   
        Les strophes 7 et 8 invoquent dans l’ordre le Fils par le titre de « Gotteslamm – l’Agneau de Dieu », et le Saint-Esprit par l’appellation de « guter Geist – bon Esprit ». Pour l’Agneau de Dieu est rappelé qu’il a versé « son sang à la croix ». La formulation ne répète pas celle de la strophe 4, qui dit : « Lass Christi Blut versühnen Was wir mit Recht verdienen – Que le sang du Christ réconcilie Ce que nous avons mérité à bon droit. » La strophe 8 s’achève par une référence à la vie éternelle, telle qu’on la trouve à la fin du Crédo : « et la vie éternelle ». Les deux derniers vers disent : « Doch sollen wir verderben, So lass uns selig sterben – Pourtant, si nous devons périr, laisse nous mourir sauvés. »