O JESUS QUE J’AIME, TOI MA JOIE SUPREME (trad) Jesu, meine Freude Amour de Jésus tt

AMOUR DE JESUS
LAETARE

 O JESUS QUE J’AIME tt
                                           Jesu, meine Freude

                                    Mélodie : Jesu, meine Freude
                                                  = O Jésus, mon frère
                                                                                      IX 7f.7f.5, 7f.7f.5 / 7.8f.6

1. O Jésus que j’aime,

    Toi ma joie suprême,

    Toi mon grand bonheur,

    Mon cœur te réclame,

    Entre dans mon âme,

    Rends-lui son ardeur !

    Saint Agneau, Epoux divin,

    Hors de toi sur cette terre

    Rien ne peut me plaire.

.

2. Sous ton sûr ombrage

    Je soutiens l’outrage

    De mes ennemis.

    Que Satan s’étrangle,

    Que la terre tremble,

    Tu es mon ami.

    Si tout craque autour de moi,

    Si le mal, l’enfer m’assiègent,

    Jésus me protège.

.

3. Malgré les attaques,

    Si la mort se braque,

    Malgré les terreurs !     

    Hurle, monde, et saute,

    Je suis là, je chante

    Sans plus d’autre peur.

    Dieu me garde de ses yeux,

    Malgré la fureur du monde,

    Quand l’abîme gronde.

.

4. Loin de moi, richesses !

    Jésus, ta tendresse

    Fait mon seul plaisir.

    Loin, les gloires vaines,

    Leur prison, leurs chaînes :

    Je veux en sortir !

    Croix, douleur, opprobre, mort,

    Ne pourront m’ôter mon Maître :

    A lui je veux être.

.

5. Bonne nuit, ô monde !

    Ta misère est grande,

    Tu ne me plais pas.

    Bonne nuit, mes fautes !

    Jésus me les ôte :

    Ne vous montrez pas !

    Bonne nuit, orgueil, fierté !

    Je dis bonne nuit aux ombres,

    Aux peurs qui m’encombrent.

.

6. Esprit de ténèbres,

Fuis ! Voici mon Maître,

Mon Jésus, ma joie

Chez ceux que Dieu aime

Leurs souffrances mêmes

Grandiront leur foi.

Si m’afflige le mépris,

Reste près de moi toi-même,

O Jésus que j’aime.

.

Texte allemand

1. Jesu, meine Freude,

    Meines Herzens Weide,

    Jesu, meine Zier.

    Ach wie lang, ach lange,

    Ist dem Herzen bange

    Und verlangt nach dir.

    Gottes Lamm, mein Bräutigam,

    ausser dir soll mir auf Erde

    Nichts sonst lieber werden.

.

2. Unter deinem Schirmen

    Bin ich vor den Stürmen

    Aller Feinde frei.

    Lass den Satan wettern,

    Lass die Welt erzittern,

    Mir steht Jesus bei.   

    Ob es itzt gleich kracht und blitzt,

    Ob gleich Sünd und Hölle schrecken,

    Jesus will mich decken.

.

3. Trotz dem alten Drachen

    Trotz dem Todesrachen,

    Trotz der Fur!cht dazu

    Tobe, Welt, und springe,

    Ich steh hier und singe

    In gar sichrer Ruh.

    Gottes Macht hält mich in acht,

    Erd und Abgrund muss verstummen,

    Ob sie noch so brummen.

.

4. Weg mit allen Schätzen,

    Du bist mein Ergötzen,

    Jesu, meine Lust.

    Weg, ihr eitlen Ehren,

    Ich mag euch nicht hören,

    Bleibt mir unbewusst!

    Elend, Not, Kreuz, Schmach und Tod

    Soll mich, ob ich viel soll leiden,

    Nicht von Jesu scheiden.

.

5. Gute Nacht, o Wesen,

    Das die Welt erlesen,

    Mir gefällst du nicht.

    Gute Nacht, ihr Sünden,

    Bleibet weit dahinter,

    Kommt nicht mehr ans Licht!

    Gute Nacht, du Stolz und Pracht;

    Dir sei ganz, du Lasterleben,

    Gute Nacht gegeben.

.

6. Weicht, ihr Trauergeister,

    Denn mein Freudenmeister,

    Jesus, tritt herein.

    Denen, die Gott lieben,

    Muss auch ihr Betrüben,

    Lauter Freude sein.

    Duld ich schon hier Spott und Hohn,

    Dennoch bist du auch im Leiden,

    Jesu, meine Freude.

.

1. O Jésus que j’aime,

Toi ma joie suprême,
Toi mon grand bonheur,
Mon cœur te réclame,
Entre dans mon âme,
Rends-lui son ardeur !
Saint Agneau, Epoux divin,
Hors de toi sur cette terre
Rien ne peut me plaire.

2. Sous ton sûr ombrage
Je soutiens l’outrage
De mes ennemis.
Que Satan s’étrangle,
Que la terre tremble,
Tu es mon ami.
Si tout craque autour de moi,
Si le mal, l’enfer m’assiègent,
Jésus me protège.

3. Malgré les attaques,
Si la mort se braque,
Malgré les terreurs !
Hurle, monde, et saute,
Je suis là, je chante
Sans plus d’autre peur.
Dieu me garde de ses yeux,
Malgré la fureur du monde,
Quand l’abîme gronde.

4. Loin de moi, richesses !
Jésus, ta tendresse
Fait mon seul plaisir.
Loin, les gloires vaines,
Leur prison, leurs chaînes :
Je veux en sortir !
Croix, douleur, opprobre, mort,
Ne pourront m’ôter mon Maître :
A lui je veux être.

5. Bonne nuit, ô monde !
Ta misère est grande,
Tu ne me plais pas.
Bonne nuit, mes fautes !
Jésus me les ôte :
Ne vous montrez pas !
Bonne nuit, orgueil, fierté !
Je dis bonne nuit aux ombres,
Aux peurs qui m’encombrent.

6. Esprit de ténèbres,
Fuis ! Voici mon Maître,
Mon Jésus, ma joie
Chez ceux que Dieu aime
Leurs souffrances mêmes
Grandiront leur foi.
Si m’afflige le mépris,
Reste près de moi toi-même,
O Jésus que j’aime.

.

Texte

Jesu, meine Freude
Johann Franck, 1653
RA 351, EG 396
fr. : Yves Kéler, 26.3.2014 Bischwiller

Mélodie

Jesu, meine Freude
Johann Crüger 1653
RA 351, EG 396, LP 289
fr. : O Jésus, mon frère
NCTC 266, ARC 610, ALL 45/05


Le texte

Le texte est de Johann Franck (1618-1677), qui fut juge, membre du Conseil et bourgmestre de Guben, en Basse-Lusace, où il est né et mort. Il est l’auteur de deux chefs-d’œuvre du chant allemand : « Jesu, meine Freude » et « Schmücke dich, o liebe Seele », le 2e destiné à la Sainte Cène. Voir sur ce site sous « Ton Roi t’invite à la Cène. »

Ce chant est une des expressions les plus élevées de la mystique luthérienne : solide fondement biblique, dogmatique, piété vivante envers le Christ. Franck exprime bien les pensées et les sentiments du paroissien. C’est probablement une des raisons pour lesquelles ce cantique a connu une diffusion immense en Allemagne et à l’étranger par les pièces chorales et les cantates. Il contient aussi les traits du pré-piétisme issu de la Guerre de Trente ans (1618-1648), qui a dominé la vie de l’auteur.

Le chant a été publié en 1653, la même année que la 1re édition de la « Praxis pietatis melica » de Johann Crüger, avec les chants de Paul Gerhardt. Crüger a fait des mélodies pour Gerhardt, ainsi que les mélodies des deux cantiques de Franck.

Franck a une écriture très serrée, comme ses contemporains, et en même temps souple. Il utilise toujours le nom de « Jesus » pour parler du Christ (dans « Schmücke dich, o liebe Seele », il emploie 2 fois le mot Christus, contre 3 fois Jésus et 2 fois Herr – Seigneur ») . Deux fois Dieu est cité, à la strophe 3 : « Gottes Macht – La puissance de Dieu », et à la strophe 5 : « Die Gott lieben – Ceux qui aiment Dieu. » Nous sommes dans la « Jesu Liebe – L’amour de Jésus », dans une relation avec la personne du Christ, exprimée dans son nom, et pas avec sa fonction, exprimée par le mot « Christ – Messie. »

La théologie du texte

Les termes employés sont classiques à l’époque : dans la 1e strophe 5 sont employés d’emblée : Jésus est la « Freude – joie », « meine Weide – la pâture », allusion au bon berger. Les deux mots riment en allemand, ce qui induit le sens que cette joie est donnée par ce berger sur ses verts pâturages. Ce jeu de mots et d’idées est intraduisible en français. Jésus est aussi « meine Zier – Ma parure », le bijou spirituel opposé au bijou mondain, rejeté à la strophe 4. Il est encore l’Agneau de Dieu, qui a versé son sang pour moi et qui a ôté mes péchés. Enfin il est l’époux, allusion à Matthieu 25 et à l’époux attendu par les 10 vierges.

Le deuxième grand thème est Satan, le Diable. Là aussi une idée récurrente à l’époque, qu’on trouve couramment chez Paul Gerhardt. Dans cet univers de violence, pendant la Guerre de 30 ans de 1618 à 1648, les ravages spirituels et physiques du Diable étaient palpables. Le domaine du diable est le monde, à la fois physique et spirituel, ce que montre la guerre et l’avidité de richesses après les destructions. La strophe 2 montre bien cet univers de violences qui se déchaînent, au point que la terre en tremble. St-ce une allusion au tonnerre des canons qui faisait vibrer objets et hommes sur les champs de bataille ? Le phénomène a été décrit maintes fois, en particulier dans les guerres napoléoniennes, qui alignaient souvent de nombreuses pièces. En face de ce Diable, « Trotzen – faire front. L’expression « Trotz dem alten Drachen » a un double sens : « malgré, en dépit du vieux dragon », mais aussi « défi, opposition entêtée. » Là encore un double sens intraduisible.

Le 3e grand thème est le rejet du monde vain et de ses richesses. La vanité plutôt que le mal est mis en avant.. une phrase géniale est dite ici : « Weg ihr eitlen Ehren, Ich will euch nicht hören, bleibt mir unbewusst – Ôtez-vous, vaines gloires, Je ne veux pas vous entendre, Restez de moi inconnues. » Le mot « unbewusst – non connu », signifie aussi « inconscient. »

Ici apparaît un mot du vocabulaire pré-piétiste et piétiste qui prépare déjà l’inconscient de Freud et de la psychanalyse. Ce courant de piété est en même temps un courant de pensée. Il faut rejeter, dans l’inconscient même, ce qu’on ne veut pas entendre ou voir. Le refoulement est en germe dans cette idée, avec ce qu’on comprendra plus tard, ses dangers. Car cet inconscient se révoltera un jour. « Gute Nacht, o Wesen, Das die Welt erlesen – Bonne nuit, être que le monde a choisi.» On rejette dans l’obscurité ce qu’on refuse du monde, même les péchés qui ne doivent plus apparaître à la lumière. L’idée est que la vérité et l’avenir sont devant moi, dans la lumière, le mal, les péchés, le diable, sont derrière moi, dans mon ombre et dans ma nuit. Le mouvement mystique est clair. Mais le danger est dans le refoulement et la ré »pression de mon moi profond.

Maintenant que le terrain est nettoyé, que les esprits de tristes fassent place, car le « Maître de la joie » fait son entrée. L’allusion à l’arrivée de l ‘époux est claire. Les vierges restées dans la nuit faute d’huile se lamenteront devant la porte : qu’elles s’en aillent, Jésus ne les connaît pas. La strophe 6 se termine par l’habituelle mention de l’avenir glorieux du fidèle avec le Christ, mais pas dans l’au-delà, ici sur la terre parmi les souffrances. Le dernier vers reprend le premier, la boucle est bouclée.

La parabole des vierges sages et folles

Un autre leit-motiv se fait jour et travers tout le texte : l’allusion à l’arrivée de l’époux pour les noces, dans Matthieu 251-13. Dès la 1ère strophe le thème est donné par « mein Bräutigam – mon époux », que Frank fait rimer avec « Gottes Lamm – Agneau de Dieu », faisant un rapprochement entre celui qui porte le péché du monde en souffrant et l’époux de joie. Il l’appellera « mein Freudenmeister – mon Maître de joie » dans la dernière strophe. De fait, la première et la dernière strophe se répondent, formant comme une grande parenthèse de joie, à l’intérieur de laquelle la souffrance pourra être évoquée comme une chose éphémère.

L’obscurité et le mal dans le monde sont en effet à l’extérieur de la salle des noces, brillante et illuminée. C’est dans cette nuit que doit rester le mal, le péché, « unbewusst – non su », c’est-à-dire en arrière pour celui qui avance vers l’époux et sa lumière, et sa joie. C’est vers cette lumière et cette joie qu’aspire à aller l’âme : « Ach wie lang, wie lange, Ist dem Herzen bange Und verlangt nach dir – Ah ! Combien longtemps, ah ! longtemps, mon cœur est malheureux et te demande. str. 1 » Dans cette obscurité, le Christ là, aussi dans le monde donc, et pas seulement dans la salle des noces. Car il traverse le monde obscur, dans lequel les vierges allument leurs lampes, pour enter dans la salle. Le Christ est donc à la fois dans le monde sombre et dans la salle lumineuse. Moi, je suis encor ici dans le noir, en proie au diable et au mal. Mais je ne risque rien : Jésus est près de moi. « Hier steh ich und singe In gar sichrer Ruh – Je me tiens ici et je chante en un repos sûr. str. 3 » Finalement, il peut dire « Gute Nacht – Bonne nuit. str. 5 » au monde, car le Maître de la joie arrive et l’emmène avec lui dans la salle.

La poétique du chant

Johann Franck maîtrise la poétique. Ses rimes sont parfaites et riches, c’est-à-dire qu’il fait rimer l’avant-dernière et la dernière syllabe.

Il emploie plusieurs fois les répétitions emphatiques. A la strophe 3, le mot « Trotz – Malgré » se trouve 3 fois, en tête de vers. A la strophe 4, c’est le mot « Weg – enlevez » qui est employé 2 fois, au début des deux premiers tercets. A la strophe 5, « Gute Nacht – Bonne nuit » est repris au début de chaque tercet et une fois dans le dernier vers, ce qui fait un total de 4 emplois. De ce fait, cette strophe devient le sommet poétique du chant, préparé par le triple emploi de « Trotz » et le double de « Weg. » Comparez avec « Scmücke dich, o liebe Seele – Ton Roi t’invite à la fête », dans lequel Franck emploie le même procédé, répétant le mot « Jesus » 4 fois.

Un autre procédé, courant dans la poétique allemande, est l’énumération et parfois l’accumulation de concepts et de mots, généralement brefs, monosyllabiques ou dissyllabiques, pour renforce une idée. Un exemple dans la strophe 4 : « Elend, Not, Kreuz, Schmach und Tod –Misère, détresse, croix, affront et mort », qui contient 5 concepts successifs. Tous ces obstacles ne peuvent me séparer de Jésus.

Une phrase célèbre du chant est dans la 2e strophe : « Ob es itzt gleich kracht und blitzt, Ob gleich Sünd und Hölle schrecken, Jesus wll mich decken – Quoique maintenant cela tonne (craque) et que l’éclair brille, quoique le péché et l’enfer terrifient, Jésus veut me couvrir. » La particularité est dans ce que les mots allemands de « ob es itzt kracht und blitzt » sont des onomatopées, « kracht » pour le craquement et le bruit du tonnerre, « blitzt » pour l’éclair et sa lumière, et que « itzt » est un raccourcissement poétique de « jetzt – maintenant », éliminant la voyelle « è » et ne gardant que les 2 « t » et le « z ». Ajoutez le « es –cela » avec sa sifflante, vous obtenez une succession de consonnes sifflantes et frappantes qui reproduit l’effet de l’orage et du tonnerre. Le vers suivant parle de la tereur du péché et de l’enfer. A la suite de ces deux vers déchaînés, « Jesus will mich decken – Jésus veut me couvrir » ramène au calme. L’image de « decken – couvrir » a deux sources : le Psaume 91 : « tu trouveras un refuge sous ses ailes. » Et dans Exode 33/22 : « Quand ma gloire passera, je te couvrirai de ma main. » Le passage de Dieu ressemble à l’orage. Dieu lui-même nous en protège.

Le 7e vers, qui commence le 3e tercet, est marqué par une rime interne : « Gottes Lamm, mein Bräutigam – Agneau de Dieu, mon époux », qui donne du mouvement à cette partie après les deux tercets d’entrée qui se répètent. C’est pourquoi Crüger a aussi donné du mouvement à sa mélodie à cet endroit, pour renforcer le texte. Je n’ai pas pu transposer cette « croix du traducteur. »

Le 6e vers de la dernière strophe était dans l’original : « Muss auch ihr Betrüben Lauter Zucker sein – Leur tristesse (amertume) doit devenir Du pur sucre. » Le mot « Betrüben » signifie au sens premier « trouble, tristesse. » Ici la pointe d’amertume que contient le mot est mise en valeur. Cette formulation très baroque de l’amertume changée en douceur a été remplacée au 19e Siècle par le mot « Freude », qui est opposé à « Betrüben », dont le sens premier est « tristesse. » Le goût des fidèles avait changé. On rencontre plusieurs fois de tels changements dans des chants. Ils ne portent en général que sur un mot.


La mélodie

La mélodie est de Johann Crüger, qui a beaucoup travaillé avec Paul Gerhardt, mais aussi avec d’autres, comme Franck, pour lequel il a également composé la mélodie de « Schmücke dich, o liebe Seele. »

La mélodie a un rythme d’abord calme dans les trois premières lignes, redoublées. Ensuite une accélération du mouvement sur deux lignes, et une chute calme dans la dernière ligne. Elle est à la fois souple et ferme ; Cette mélodie avec ses mouvements épouse bien le texte.

Texte original

1. Jesu, meine Freude,
Meines Herzens Weide,
Jesu, meine Zier.
Ach wie lang, ach lange,
Ist dem Herzen bange
Und verlangt nach dir.
Gottes Lamm, mein Bräutigam,
ausser dir soll mir auf Erde
Nichts sonst lieber werden.

2. Unter deinem Schirmen
Bin ich vor den Stürmen
Aller Feinde frei.
Lass den Satan wettern,
Lass die Welt erzittern,
Mir steht Jesus bei.
Ob es itzt gleich kracht und blitzt,
Ob gleich Sünd und Hölle schrecken,
Jesus will mich decken.

3. Trotz dem alten Drachen
Trotz dem Todesrachen,
Trotz der Fur!cht dazu
Tobe, Welt, und springe,
Ich steh hier und singe
In gar sichrer Ruh.
Gottes Macht hält mich in acht,
Erd und Abgrund muss verstummen,
Ob sie noch so brummen.

4. Weg mit allen Schätzen,
Du bist mein Ergötzen,
Jesu, meine Lust.
Weg, ihr eitlen Ehren,
Ich mag euch nicht hören,
Bleibt mir unbewusst!
Elend, Not, Kreuz, Schmach und Tod
Soll mich, ob ich viel soll leiden,
Nicht von Jesu scheiden.

5. Gute Nacht, o Wesen,
Das die Welt erlesen,
Mir gefällst du nicht.
Gute Nacht, ihr Sünden,
Bleibet weit dahinter,
Kommt nicht mehr ans Licht!
Gute Nacht, du Stolz und Pracht;
Dir sei ganz, du Lasterleben,
Gute Nacht gegeben.

6. Weicht, ihr Trauergeister,
Denn mein Freudenmeister,
Jesus, tritt herein.
Denen, die Gott lieben,
Muss auch ihr Betrüben,
Lauter Freude sein.
Duld ich schon hier Spott und Hohn,
Dennoch bist du auch im Leiden,
Jesu, meine Freude.