O TOI DONT LES BIENFAITS (rév) Action de grâces, Repas, Confirmation, Mariage to

ACTION DE GRACES
REPAS
CONFIRMATION
MARIAGE

                 O TOI DONT LES BIENFAITS  to       

                           Rév de LP 81
                   et Psautier romand 118

1. O toi dont les bienfaits
    Ne tarissent jamais,
    O Dieu de paix !
    Pour louer tes présents
    S’unissent tes enfants :
    Ecoute leurs accents
    Reconnaissants.

2. Par toutes tes faveurs
    O Dieu, rends-nous meilleurs,
    Change nos cœurs.
    Nous voulons te bénir,
    Nous voulons te servir,
    Et mettre à t’obéir
    Notre plaisir.

3. Dieu, toi qui nous conduis
    Vers ton Fils Jésus-Christ
    Par ton Esprit :
    Augmente notre foi,
    Inscris en nous ta loi.
    Tout don nous vient de toi,
    Dieu, puissant Roi !

    Autre strophe finale, d’après Psautier romand

4. Conduis-nous par la foi,
    Instruis-nous par ta loi,
    Dieu, notre Roi.
    Vers le lieu radieux,
    Ton règne dans les cieux
    Nous marcherons heureux,
    En paix, joyeux.

                           Texte :      Rec. L. Durand, Lausanne 1840, LP 81
                                            LP 81 str 1-3
                                            Psautier romand 1936 : n° 118/4
                                            Révision : Yves Kéler 18.9.2004 et 24.12.05
                                            Ce chant n’est pas repris par NCTC, ARC, Alléluia 

                           Mélodie :  (God save the King), F.A.G. Ouseley 1825-1889 
                                            LP 81

Le texte

        Il est, semble-t-il d’origine suisse, si l’on en juge par sa parution dans le Recueil de Lausanne de 1840. Le  » Psautier romand  » de 1936 l’attribue à L.Roehrich, avec interrogation. Le chant n’apparaît pas dans les recueils de France, ni réformés, ni luthériens, avant le LP de 1938. LP donne une troisième strophe que Psautier romand ignore, et inversement, ce qui laisse supposer que le chant avait 4 strophes (au moins) à l’origne. A moins que la 3ème de LP ne soit une correction de la 3ème du Psautier romand. Les textes ont de visibles similitudes et se répètent partiellemnt. De ce fait, j’ai placé la révision de Psautier romand en 4ème strophe, mais comme variante de la fin du chant.

La mélodie

        La mélodie n’est pas la même. Psautier romand donne une mélodie attribuée à Félice de Giardini, 1716-1796. LP donne la mélodie du  » God save the King « . C’est sous cette mélodie que le chant est devenu très connu en France.

        L’hymne royal anglais et les hymnes impériaux autrichiens et allemands :

a.    Le  » God save the King « 

        Il est attribué à H.Carrey pour le texte, de 1740, et pour la mélodie à F.A.G Ouseley, 1825-1889 (sauf erreur de ma part). Son texte, qui dit exactement :  » God save our gracious King « , repose sur I Samuel10/24, qui raconte l’élection de Saül à la royauté :  » Et tout le peuple s’écria et dit :Vive le roi ! « . Ce qui donne dans la traduction anglaise de St Jacques :  » God save the King « . L’empire autrichien a repris cette mélodie dans son chant impérial.

        La mélodie du  » God save the King  » a été réemployée pour l’hymne à l’empereur d’Autriche, appelé en allemand  » Heil dir im Siegerkranz, Herrscher des Vaterlands – Salut à toi, sous la couronne de la victoire, Régent de la patrie  » (voir texte intégral plus bas).

        Il existe un film très intéressant, fait en Allemagne en 1931, qui s’appelle en français :  » Le congrès s’amuse « . Ce titre provient du congès de Vienne en 1815, à propos duquel un participant avait lancé cette boutade, en réponse à la question :  » Que fait donc le congrès à Vienne ?  » Il s’agit d’un film divertissant sur une idylle du tsar et d’une modiste viennoise, au milieu de toutes ces fêtes. Son intérêt est l’environnement culturel. On y assiste à l’arrivée de l’empereur et là on entend la mélodie du  » Heil dir im Siegeskranz « , alias  » God save the King « .

       Cet hymne autrichien a été repris par l’Allemagne après 1871, pour l’empereur Guillaume. On trouve d’ailleurs une 5e strophe spéciale, dédiée à Guillaume 1er, le nouvel empereur d’Allemagne. Le chant se trouve dans tous les livres de groupes de chant et d’étudiants allemands (voir le famaux  » Gaudeamus igitur « , dit Kommersbuch, livre des Studenten Burschenschaften, les associations d’étudiants).
 
b.     Il y avait une tradition de ces hymnes impériaux.

        Le célèbre  » Deutschland, Deutschland über alles  » de Hoffmann von Fallersleben, est dérivé de  » Gott erhalte Franz den Kaiser « , de 1797, dont Haydn fit la musique. Il s’agit de François de Habsbourg, fils de Marie-Thérèse et frère de Marie-Antoinette, reine de France, qui fut le dernier titulaire du Saint Empire romain-germanique, que Napoléon supprima en 1806. François, déjà empereur d’Autriche, le devint de façon héréditaitre définitive. Il fut le beau-père de Napoléon, puisque Marie-Louise était sa fille. 

        En 1871, lors de l’accession de Guillaume de Prusse au trône impérial allemand, le  » Deutschland über alles  » de Fallersleben, composé en 1841 dans l’esprit de la révolution libérale, devint l’hymne national allemand.

        Mais on ne craignait pas d’employer ces mélodies pour des cantiques, en particulier là où le voisinage de chants patriotiques et religieux ne dérangeait personne, par exemple en Angleterre. C’est ainsi que cette mélodie de Haydn apparaît dans le  » Hymnal companion to the Common Prayer Book  » de 1904, au n°582 :  » Praise the Lord ; ye heavens, adore him – Louez le Seiogneur ; vous cieux, adorez-le « , qui est directement dérivé du Psaume 148.
  
       La mélodie de Haydn est tombée en disgrâce après la Deuxième Guerre Mondiale, à cause de son détournement par le nazisme : elle fut considérée comme le symbole de la barbarie, puisque même les Allemands reçurent l’interdixction de le chanter.

c.   Le cantique  » O toi dont les bienfaits « 

       On lui a attribué cette mélodie du  » God save the King « , probablement plus par attraction du chant anglais que des hymnes autrichien et allemand. On était en 1938 dans un contexte d’après la Guerre de 14-18, unis à l’Angleterre, et en Allemagnne coimme en Autriche, les hymnes impériaux avaient disparu. Les français ne semblent pas avoir eu de problème pour adopter cette mélodie. Après la Deuxième Guerre Mondiale, elle est restée sans problème, car elle rappelait l’hymne des Anglais, nos alliés. Alors que, comme nous l’avons vu, la mélodie du  » Gott erhalte Franz, den Kaiser  » de Haydn fut rejetée.