PEUPLE CHRETIEN, PEUPLE CHRETIEN (trad) Noël to

NOËL

             PEUPLE CHRETIEN, PEUPLE CHRETIEN !
               Wir Christenleut, wir Christenleut 

Mélodie: Wir Christenleut, wir Christenleut

1. Peuple chrétien, peuple chrétien, réjouis-toi !
    Vers nous Jésus-Christ est venu sur terre,
    Pour nous sauver, nous racheter,
    Nous préserver du jour de la colère.

2. Le don du ciel, le don du ciel s’est incarné,
    Conçu du Saint-Esprit, né d’une Vierge,
    Nommée Marie, par Dieu choisie,
    Pour devenir de son Fils l’humble mère.

3. Du mal je meurs, du mal je meurs : Christ, mon Sauveur,
    Vient sur la terre et m’offre sa justice.
     » Dieu avec nous  » détruira tout,
    Satan, l’accusateur, et ses complices.

4. Merci, Seigneur, merci, Seigneur, mon Rédempteur,
    Car toi, vrai Dieu, pour nous t’es fait vrai homme,
    Et par ta mort, tu veux encor
    Nous accorder la vie dans ton royaume.

5. Halléluia, Halléluia, louons le Roi,
    Rendons au Dieu très saint honneur et gloire,
    Car il nous a  donné sa joie :
    A tout moment gardons-en la mémoire !

        Texte :          Wir Christenleut, wir Christenleut
                             Caspar Füger, avanr 1586, (1530-1592)
                             RA 42, EKG 22
                             Frs: Yves Kéler 1978

        Mélodie :      Wir Christenleut, wir Christenleut
                             1589, Dresde 1593
                             RA 42
                             Dans EKG, mélodie de johann Crüger
                             Dérivée de Ps 54 Genève 1562
                             La mélodie de Dresde paraît
                             plus adaptée à ce cantique

Le texte

     Ce chant a été composé par Caspar Füger, dit l’ancien, né à Dresde avant 1521 (d’autres disent 1530), et devenu prédicateur de la cour de Saxe à Torgau, puis pasteur de la Kreuzkirche de Dresde, ville où il mourut en 1592.

        Le texte de ce chant est caractéristique du 16e Siècle, et fait sentir le passage entre la ligne variable du psaume et la strophe rigoureusement métrée. La mélodie ressemble beaucoup à une danse. Un premier vers masculin, de 12 syllabes, formé de 3 fois 4 syllabes, syncopées et se faisant écho, entonne le chant. Cette figure est reproduite au vers 3, mais en seulement 2 fois 4 syllabes, ce qui donne un vers de 8 pieds. Les vers 2 et 4, de 11 syllabes à fin féminine, déroulent leur texte rapidement, ralenti seulement par trois blanches contre 8 noire, faisant contraste avec les deux autres vers, qui freinent le mouvement. La mélodie de Dresde, qui est l’originale pour ce chant, change de coupe en cours de strophe : 4/4 , puis 3/4, répété. On a là un chant d’une structure rare pour le texte et la mélodie

        Le texte est basé sur le récit de la Nativité de Luc 2/10:  » …qui sera pour vous le sujet d’une grande joie.  » Cette  » grande joie  » est le centre du chant. Mais sur cette base biblique, le développement suit le Crédo de Nicée-Constantinople, dont les quatre premières strophes contiennent un extrait : str 1 :  » Pour nous sauver : propter nos homines et propter nostram salutem  » ;  str 2 :  » Conçu du Saint-Esprit, né d’une Vierge, Nommée Marie : et incarnatus est de Spiritu sancto ex Maria Virgine  » ;  str 3 :  » Vint sur la terre : descendit de caelis  » ; str 4 :  » Car toi, vrai Dieu, pour nous t’es fait homme : Deum verum, … propter nos, …incarnatus, … et homo factus est « .

        La strophe 5 est une strophe de Gloria, originale dans sa forme, car Füger emploie le  » Halléluia  » qui clôt la lecture de l’évangile de Noël; et pas le  » Gloria Patri  » qui achève d’ordinaire l’hymne. Se référant à Luc 2/14, il l’interprète comme un Gloria in excelsis, car il traduit ce Halléluia en allemand :  » Halleluia, Halleluia, gelobt sei Gott : Alléluia, Alléluia, loué soit Dieu « , ce qui est très proche du  » Ehre sei Gott-Gloire soit à Dieu « . Ce trait particulier, qui rattache fortement le texte à l’évangile, montre l’originalité de ce chant, relevée plus haut.

        La mélodie

    L’originale est de Dresde, et datée de 1593, un an après la mort de Caspar Füger. Nous en avons déjà donné les caractéristiques plus haut.
 

        Jean-Sébastien Bach empoie cette mélodie dans son célèbre « Oratorio de Noël  » de 1734, dans la 3e partie, pour le 3e jour de la fête de Noël, qui est le 27/12. Cette partie est consacrée aux bergers. Après leur départ, le choeur chante un choral « Seid froh dieweil, seid froh dieweil », sur cette mélodie.

        Johann Crüger a composé une mélodie nouvelle pour ce chant, publiée en 1653, sur la base du Psaume genevois 54. Elle est moins syncopée que celle de Dresde, et rend peut-être moins le caractère vif du texte.

L’emploi du chant

       Ce chant, basé sur Luc 2/10 ss, plus particulièrement sur le thème de la  » grande joie « , et fortement marqué par la confession de la foi, se place naturellement après la lecture de l’évangile de Noël. Le rappel du mal et de la justice, à la strophe 3, et la vie du Royaume, à la strophe 4, dont on peut parler dans la prédication, permettent qu’on emploie le chant après celle-ci.

        Le chant s’emploie aussi très bien au 1er dimanche après Noël, comme rappel de la naissance du Christ, dont la Présentation au Temple est fêtée ce jour-là.