QUAND JESUS-CHRIST FUT MIS EN CROIX (trad) Da Jesus an dem Kreuze stund, Passion, Sem. Sainte, Vend. saint to

PASSION
SEMAINE SAINTE
VENDREDI SAINT

              QUAND JESUS-CHRIST FUT MIS EN CROIX
                      Da Jesus an dem Kreuze stund

                 
  Les sept paroles du Christ en croix

               Mélodie : Da Jesus an dem Kreuze stund
                       ou  Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort

1. Quand Jésus-Christ fut mis en croix
    Et que son corps pendit au bois,
    Tel l’agneau qu’on immole,
    Sept fois encor il nous parla :
    Méditons ses paroles.

2. Il dit d’abord du fond du cœur :               1
     » Seigneur, mon Dieu, pardonne-leur
    Le crime qu’ils commettent !
    Point ils ne savent ce qu’ils font :
    Ta volonté s’est faite  »                      Luc 23/34

3. Ensuite il s’adresse au brigand ,              2
    Qui l’implore en le regardant :
     » Reçois cette assurance :
    Tu seras dans le paradis,
    Conserve l’espérance !  »                    Luc 23/43

4.Sa mère est là, Jésus la voit,                   3
Et dit à Jean depuis la croix :
     » O fils, voici ta mère.  » –              
     » Femme, il est devenu ton fils ;    
    Moi, je m’en vais au Père. «                Jean 19/26

5. A la neuvième heure il s’écrie :               4
     » Eli, lama sabachtani,
    Mon Dieu, tu m’abandonnes !
    Pourquoi, mon Dieu, m’as-tu laissé,
    Sans secours de personne ?  »            Matth 27/56

6. Sachant que tout est terminé                  5
Des maux qui lui sont destinés
Selon les Ecritures,
     » J’ai soif, dit-il, ensuite il boit
    Le fiel qui le torture.                         Jean 19/28

7. Vient un mot bref, mais si puissant         6
    Que l’entendit chaque assistant
    – Vous autres, vous en êtes ! – :
     » Maintenant tout est accompli ! « 
    Puis il baissa la tête.                        Jean 19/30       

8. Son dernier mot avant la fin :                 7
     » Je rends mon esprit dans tes mains,
    Seigneur, mon Dieu, mon Père. « 
    Après quoi Jésus s’éteignit.
    Il fit nuit sur la terre.                        Luc 23/46

9. Qui garde au cœur les mots du Christ,
    En méditant la mort du Fils,
    Trouve en Dieu, notre Père,
    Un cœur d’amour qui règne au ciel
    Et veut sauver la terre.

   Texte :          Da Jesus an dem kreuze stund
                              1515, Leipzig 1537, 1539
                               Johann Böschenstein , 1472-1539
                               RA 64, EKG 1951 Nr 410
                               frs: Yves Kéler 1975

         Mélodie :       Da Jesus an dem Kreuze stund
                               D’avant la Réforme, Leipzig 1545
                               Chez Martin Janus, à Görlitz, 1663
                               RA 64, EKG 410
                               Frs : Jésus en croix, Jésus mourant
                                       NCTC 198, ARC 461

Le texte

    Il remonte à des originaux du 14e-15e Siècle, ces chants de méditation de la mort du Christ entrent dans la piété tournée vers la mort qui a suivi la Grande Peste (1346-1356). On méditait les paroles du Christ, pour se préparer pieusement à sa propre mort. Le cadre des sept paroles, soit les strophes 1 et 8 le disent.  » betracht in deinem Herzen-médite dans ton cœur « , et  » wer oft gedenkt der sieben Wort – celui qui pense souvent aux sept paroles « . Le chant a une fonction liturgique, dans les offices du Vendredi saint, et une fonction personnelle, pour le croyant.

        Ce texte est attribué, avec quelques doutes, à Jacques Böschenstein, né en 1472 à Esslingen, (Wurtenberg), décédé en 1539 à Augsburg. Il était prêtre catholique, élève de Reuchlin, et excellent connaisseur et enseignant de l’hébreu à Ingolstadt (Bavière), Augsbourg, Wittenberg et Nuremberg

        Les  » sept paroles  » sont une harmonie des quatre évangiles. On a tenté de les placer dans l’ordre chronologique, ordre devenu classique, et que les grands musiciens ont repris dans plusieurs pièces. 

        NCTC 198 et ARC 461 donnent un texte de Henri Capieu, qui ne retient que les sept strophes contenant les paroles. La strophe d’entrée et de sortie ont été abandonnées. Ce texte est intéressant, parce que rare en français. Capieu répète l’incipit  » Jésus en croix, Jésus mourant  » à chaque strophe, ce que ne fait pas l’original. Il se prive ainsi d’un vers par strophe pour développer la pensée.

        Capieu introduit deux idées qui ne sont pas dans le texte :

        1°  » Tu as crié dans ton tourment, où Dieu n’est qu’une absence « . Il n’est pas certain que ce commentaire est pertinent. Le Ps 22, duquel cette phrase est tirée, était le Psaume des morts, que chaque mourant récitait s’il le pouvait encore. Il est vrai que l’évangile pousse dans ce sens. Mais l’original ne prend pas position et se contente de décrire, laissant l’interprétation au fidèle.

        2°  »  tu as crié, quand tu voulus  Souffrir de nos misères : J’ai soif, j’ai soif.  » L’évangile ne dit pas que cela. Il dit simplement que jésus dit :  » J’ai soif  » L’interprétation faite par Jean se réfère à l’accomplissement des Ecritures, pas au partage de nos misères.

        Ces commentaires inappropriés montrent qu’il faut laisser le texte biblique et son déroulement conduire le chant et la méditation du fidèle.

La mélodie

      Elle est ancienne, probablement du 15e Siècle. Elle est du type de la balade narrative, et son rôle est de porter le texte, sans l’influencer particulièrement. Elle descend du do au mi, qui fait podale, en une continuelle descente. Et à chaque strophe le même mouvement insistant reprend. Cette mélodie exprime bien le tragique de la situation, tout en donnant chaque fois, en son début, une lueur d’espoir.