SAINTE CENE
JEUDI SAINT
INSTITUTION DE LA CENE
QUE DU FOND DU CŒUR L’ON CHANTE tt
Christen, singt mit frohem Herzen
Pange Lingua
Mélodie : Alle Menschen müssen sterben I
= Parfait et vivant modèle
= Saint-Esprit, Dieu de lumière
1. Que du fond du cœur l’on chante,
Glorifie, le nom de Dieu,
Pour le don et pour l’offrande
Du Sauveur venu des cieux ;
Pour le corps plein de souffrance
Qui pendit meurtri au bois,
Pour le sang qu’en abondance
Jésus versa sur la croix.
.
2. Pour sauver des gens coupables,
Pour le monde, il s’est donné.
De Marie, Vierge admirable,
Comme un homme il nous est né.
Et durant son ministère
Il sema sur notre terre
Sa parole chaque jour
Et démontra son amour.
.
3. Quand au soir et dans le cercle
Des disciples Christ, assis,
Célèbre avec eux la Pâque
Comme en la Loi il est dit,
Il crée la nouvelle alliance
Au cours de ce saint repas,
Pain et vin de l’abondance,
Dons qui ne s’épuisent pas.
.
4. Le Seigneur dans ses mains saintes
Prend, bénit et rompt le pain,
Le corps de son sacrifice,
Puis rend grâces pour le vin,
Et les donne à ses disciples
A la table réunis :
« Faites ceci au centuple,
Rappelez ma mort ainsi ! »
.
5. Devant ce vivant mystère
Tenons-nous très humblement.
La foi seule nous éclaire
Où l’esprit est impuissant.
Christ est là sur cette table
Dans ce pain et dans ce vin,
Dans cet acte mémorable
Célébré par les chrétiens.
.
6. Gloire au Père sur son trône,
Force, honneur et majesté
Gloire au Fils en son Royaume,
Dit la sainte chrétienté,
Gloire au Saint-Esprit de même,
Aujourd’hui et maintenant
A la Trinité sur terre
Et au ciel dans tous les temps.
.
Texte allemand
Pange lingua gloriosi
1. Christen, singt mit frohem Herzen,
Preiset Gott das höchste Gut,
Das Geheimnis seiner Liebe,
Unsers Heilands Leib und Blut:
Jenen Leib, der an dem Kreuze
Voller Marter für uns starb,
Jesus Blut, das dort geflossen,
Aller Welt das Heil erwarb.
Nobis datus, nobis natus
2. Uns gegeben, uns zum Heile,
Trat er in die Welt herein;
Aus Maria, einer Jungfrau,
Wollte er geboren sein.
Als es wallen d durch dies Leben
Seines Wortes Saat gestreut,
Wollte er sein Dasein schliessen
Wunderbar in Herr lichkeit.
.
In supremae nocte cenae
3. Als er abendlich im Kreise
Seiner lieben Jünger sass
Und das Osterlamm mit ichnen
Nach der alten Satzung ass,
Macht er eine Liebesstiftung,
Da das Mahl geendigt war,
Gab mit seinem Fleisch und Blute
Ihnen sich zur Speise dar.
.
Verbum caro, panem verum
4. Nahm in seine heilgen Händen,
Segnete und brach das Brot
Und in seinen Leib er wandelt,
Was er zum Genusse bot
Segnet auch den Wein im Kelche ,
Reichet ihn zum Trinken hin,
Und vollbringet gleiche Wandlung,
Denn es ist sein Blut darein.
.
Tantum ergo sacramentum
5. Vor dem heiligen Geheimnis
Lasst uns knien tiefgeneigt!
Nur der Glaube kann erschauen,
Wo der Sinne Zeugnis schweigt.
Jesus ist mit Fleisch und Blute
Gott und Mensch im Sakrament:
Welch ein Denkmal seiner Liebe
In dem neuen Testament!
.
Genitori, Genitoque
6. Preis Gott auf dem ewgen Throne,
Dank und Ruhm und Herrlichkeit!
Lob dem Vater und dem Sohne
Von der ganzen Christenheit!
Ruhm dem Heilgen Geist und Ehre
Jetzo und zu jeder Stund!
Des Dreieingen Lob vermehre
Jedes Herz und jeder Mund
.
1. Que du fond du cœur l’on chante,
Glorifie, le nom de Dieu,
Pour le don et pour l’offrande
Du Sauveur venu des cieux ;
Pour le corps plein de souffrance
Qui pendit meurtri au bois,
Pour le sang qu’en abondance
Jésus versa sur la croix.
2. Pour sauver des gens coupables,
Pour le monde, il s’est donné.
De Marie, Vierge admirable,
Comme un homme il nous est né.
Et durant son ministère
Il sema sur notre terre
Sa parole chaque jour
Et démontra son amour.
3. Quand au soir et dans le cercle
Des disciples Christ, assis,
Célèbre avec eux la Pâque
Comme en la Loi il est dit,
Il crée la nouvelle alliance
Au cours de ce saint repas,
Pain et vin de l’abondance,
Dons qui ne s’épuisent pas.
4. Le Seigneur dans ses mains saintes
Prend, bénit et rompt le pain,
Le corps de son sacrifice,
Puis rend grâces pour le vin,
Et les donne à ses disciples
A la table réunis :
« Faites ceci au centuple,
Rappelez ma mort ainsi ! »
5. Devant ce vivant mystère
Tenons-nous très humblement.
La foi seule nous éclaire
Où l’esprit est impuissant.
Christ est là sur cette table
Dans ce pain et dans ce vin,
Dans cet acte mémorable
Célébré par les chrétiens.
6. Gloire au Père sur son trône,
Force, honneur et majesté
Gloire au Fils en son Royaume,
Dit la sainte chrétienté,
Gloire au Saint-Esprit de même,
Aujourd’hui et maintenant
A la Trinité sur terre
Et au ciel dans tous les temps.
Texte
Christen, singt mit frohem Herzen
Auteur non signalé
d’après le Pange lingua – Tantum ergo sacramentum
de St Thomas d’Aquin
dans Laudate
Gesänge aus dem katholischen Andachtsbuche
Laudate, im Gebrauch bei den Volksandachten
im Bistum Augsburg, Augsburg 1904, Nr 116
fr. : Yves Kéler, 15.02. 2014 Haguenau Hôpital Civil
Mélodie
Alle Menschen müssen sterben I
Christoph Anton 1643, 1681
EKG 329, RA 460, EG 639
fr : Parfait et vivant modèle
LP 282
Saint-Esprit, Dieu de lumière
NCTC , ARC 507, ALL 35/07
.
Strophe supplémentaire trouvée dans un recueil catholique :
« Grössere Tagzeiten der selgsten Jungfrau Maria,
Philipp Reinmüller, Seltzbach 1814, »
Bon berger, toi qui nous donnes
Ton sang, ta chair à manger, Jean 6/51,53
Toi qui sais nourrir tant d’hommes
D’un bon vin, d’un pain brisé,
Tu invites pour ta Cène,
Au royaume où tu nous mènes,
Face à face, auprès de Dieu
Chez ton Père dans les cieux.
Guter Hirt, der seiner Herde
Selbst sein Fleisch und Blut gewährt,
Der uns schwach’ und arme Pilger
Mit dem Brot des Lebens nährt,
Lass uns zu dem Gastmahl kommen,
Wo wir dich nicht mehr verhüllt
Ewiglich ansehen können,
Wenn wir unsre Reis erfüllt.
.
Bon berger, toi qui nous donnes
Ton sang, ta chair à manger,
Toi qui sais nourrir tant d’hommes Jean 6/51,53
D’un bon vin, d’un pain brisé,
Tu invites pour ta Cène,
Au royaume où tu nous mènes,
Face à face, auprès de Dieu
Chez ton Père dans les cieux.
Le texte
Le texte du chant est une traduction allemande du “Pange lingua + tantum ergo sacramentum » de St Thomas d’Aquin (voir texte latin et traduction française littérale sur ce site à la rubrique « Chants latins – Chants de St Tomas d’Aquin. » Cette traduction fait partie de la tradition des « Singmessen – Messes chantées » allemandes à la fin du 18e Siècle, dans lesquelles on a traduit toutes les pièces de la messe en allemand sur des mélodies de choral pour que le peuple puisse les chanter, et pas seulement le prêtre en latin grégorien. Il est difficile de retrouver les auteurs de ces traductions, jamais indiqués dans les recueils. Chaque strophe traduit celle de St Thomas et reproduit assez fidèlement le contenu.
La théologie de l’original
Saint Tomas développe la transsubstantiation de façon précise. Ce chant est autant eucharistique que pédagogique, un véritable enseignement pour les fidèles. Le Christ est bien présent dans sa chair et dans son sang dans le pain et le vin de la Cène. La consécration, en allemand « Wandlung – Transformation » est bien affirmée dans la strophe 4 : elle est opérée déjà par le Christ lui-même dans ce sens au moment de l’Institution de la Cène par le Christ lui-même. « Il se donna lui-même à eux en nourriture par chair et par son sang – Gab mit seinem Fleisch und Blute Ihnen sich zur Speise dar. »
Ce dernier tient donc son propre corps et son propre sans en mains. Chose que reproduit le prêtre sur l’autel. Dans ma traduction, j’ai ramené le texte à la consubstantiation de Luther, qui place le corps et le sang du Christ dans le pain et dans le vin, mais sans que ces deux espèces perdent leur matière et leur forme de pain. Il faut donc comprendre ma traduction comme affirmant la présence réelle du Christ dans les 2 espèces, mais ne changeant pas la nature de celles-ci. « Sous le signe visible nous est donnée la présence invisible du Christ », selon Luther.
En revanche, la théologie du retrait du calice, qui prétend que le sang du Christ est dans le pain, n’apparaît pas dans le chant de St Thomas.
Le texte du chant chant latin
Le « Pange, lingua » dit d’emblée son intention : louer le corps et la sang du Christ, et non pas le Christ lui-même. Il s’agit d’un chant pour la messe, en particulier pour le Jeudi saint, jour de l’Institution de la Cène, centré sur la contemplation du corps et du sang sous les espèces du pain et du vin. Espèces, du latin « species », ce que voit, ce que Luther appelait « le signe visible. »
Que voit-on sous ce signe ? « Corpus gloriosum », le corps glorieux, donc ressuscité, du Christ, et « sanguis pretiosus », son sang précieux, selon la parole de I Pierre 1/19 :« Vous avez été rachetés, non pas à prix d’argent ou d’or, mais par le précieux sang du Christ. » St Thomas insiste sur cet aspect du prix, en employant deux mots : « pretium mundi – prix du monde », ce qu’il en coûte pour racheter le monde, et « pretiosus sanguis – sang qui coûte. »
Dans la 2ème strophe, il raconte le ministère de la parole du Christ et son achèvement par la Cène. La 3e strophe rappelle que le Christ a célébré la Pâque selon la loi juive, la 4e strophe commente les paroles d’institution. Il emploie une formulation latine impossible à traduire dans une forme chantable. En effet, la concision maximale du latin ne peut être rendue :
« Verbum caro , panem verum, Verbo carnem efficit »
le Verbe chair, par son verbe, fait de sa chair le vrai pain
Il termine par une affirmation que la foi seule, « sola fides », permet de comprendre cela.
Le « Tantum ergo sacramentum » forme comme une seconde partie du premier, et a la forme d’une action de grâces. Il insiste sur le caractère nouveau du sacrement, « ritus novus – rite nouveau », qui abolit le « documentum antiquum », le modèle ancien, c’est-à-dire l’ancienne alliance et son sacrifice sanglant Une belle doxologie trinitaire achève le chant, reprenant le vocabulaire du Credo de Nicée : « Genitori genitoque – au géniteur et à l’engendré », « Procedenti ab utroque compar sit laudatio – à celui qui procède des deux soit identique louange. »
Texte allemand original
Pange lingua gloriosi
1. Christen, singt mit frohem Herzen,
Preiset Gott das höchste Gut,
Das Geheimnis seiner Liebe,
Unsers Heilands Leib und Blut:
Jenen Leib, der an dem Kreuze
Voller Marter für uns starb,
Jesus Blut, das dort geflossen,
Aller Welt das Heil erwarb.
Nobis datus, nobis natus
2. Uns gegeben, uns zum Heile,
Trat er in die Welt herein;
Aus Maria, einer Jungfrau,
Wollte er geboren sein.
Als es wallen d durch dies Leben
Seines Wortes Saat gestreut,
Wollte er sein Dasein schliessen
Wunderbar in Herr lichkeit.
In supremae nocte cenae
3. Als er abendlich im Kreise
Seiner lieben Jünger sass
Und das Osterlamm mit ichnen
Nach der alten Satzung ass,
Macht er eine Liebesstiftung,
Da das Mahl geendigt war,
Gab mit seinem Fleisch und Blute
Ihnen sich zur Speise dar.
Verbum caro, panem verum
4. Nahm in seine heilgen Händen,
Segnete und brach das Brot
Und in seinen Leib er wandelt,
Was er zum Genusse bot
Segnet auch den Wein im Kelche ,
Reichet ihn zum Trinken hin,
Und vollbringet gleiche Wandlung,
Denn es ist sein Blut darein.
Tantum ergo sacramentum
5. Vor dem heiligen Geheimnis
Lasst uns knien tiefgeneigt!
Nur der Glaube kann erschauen,
Wo der Sinne Zeugnis schweigt.
Jesus ist mit Fleisch und Blute
Gott und Mensch im Sakrament:
Welch ein Denkmal seiner Liebe
In dem neuen Testament!
Genitori, Genitoque
6. Preis Gott auf dem ewgen Throne,
Dank und Ruhm und Herrlichkeit!
Lob dem Vater und dem Sohne
Von der ganzen Christenheit!
Ruhm dem Heilgen Geist und Ehre
Jetzo und zu jeder Stund!
Des Dreieingen Lob vermehre
Jedes Herz und jeder Mund
Forme en deux vers bout à bout
1.Christen singt mit frohem Herzen, preiset Gott, das höchste Gut, /
das Geheimnis seiner Liebe, seinen wahren Leib sein Blut! /
Jenen Leib, der angeheftet, an dem Kreuze für uns starb,
und das Blut, das dort geflossen, aller Welt das Heil erwarb.
2. Uns gegeben, uns zum Heile, trat der Friedensfürst herein; /
von Maria einer Jungfrau, wollte er geboren sein. /
Seine Wunder gaben Zeugnis von der Göttlichkeit der Lehr, /
und das größte Liebeswunder ging von seinem Tode her.
3. Als er einst mit seinen Jüngern bei dem Abendmahle saß /
und nach des Gesetzes Vorschrift von dem Osterlamme aß, /
macht er eine Liebenstiftung, da das Mahl geendigt war, /
und gab selbst vor seinem Leiden ihnen sich zur Speise dar.
4. Nahm in seine heilgen Hände, segnete und brach das Brot, /
und durch seiner Allmacht Worte ward es wahrer Mensch und Gott. /
Dann reicht er den Kelch des Heiles, gab sein heilges Blut darin /
zum Gedächtnis seines Leidens den geliebten Jüngern hin.
5. Christen, betet dies Geheimnis in dem Geist der Demut an! /
Unser Glaub ersetze alles, was der Sinn nicht fassen kann! /
Dieses Denkmal seiner Liebe in dem heilgen Sakrament /
fordert unsre Gegenliebe jetzt im Neuen Testament.
6. Guter Hirt, der seiner Herde selbst sein Fleisch und Blut gewährt, /
der uns arme, schwache Pilger mit dem Brot des Lebens nährt, /
lass uns zu dem Gastmahl kommen, wo wir dich ganz unverhüllt /
ewiglich anschauen können, dann ist unser Wunsch erfüllt.
7. Gott, dem Vater und dem Sohne, gleich an Kraft und Wesenheit, /
und dem Geist auf höchstem Throne singet Lob mit Freudigkeit! /
Gott ist wahrhaft hier zugegen. Herr, ich glaub, ich hoff auf dich! /
Vater, gib uns deinen Segen; deine Kinder lieben dich!