SAINTE CENE
REJOUISSEZ-VOUS, FRERES, CHRIST EST ICI PRESENT tt
Erfreut euch, liebe Seelen, Ein Wunder ist geschehn
Mélodie : Lob Gott getrost mit Singen
= Dans toutes nos détresses
1. Réjouissez-vous frères,
Ici Christ est présent,
Jésus, le Fils du Père,
Là, dans le sacrement.
Son corps sur cette table,
La coupe de son sang,
Sont les dons admirables
De son amour puissant.
.
2. C’est ici que se trouve
Le saint Agneau des cieux,
Dont le sang versé couvre
Nos fautes devant Dieu.
Il est la nourriture
Du cœur et de la foi,
Par quoi le Christ m’assure
Qu’il entre sous mon toit.
.
3. Quand notre vie s’achève,
Quand vient l’amère mort,
Vers Christ le cœur s’élève
Pour qu’il nous mène au port.
Nous recevons la Cène,
Le gage du salut,
Pour que Dieu nous amène
Dans son royaume au but.
.
4. Jésus, je te rends grâces,
L’honneur et le merci,
Pour les dons que dispensent
Ton corps, ton sang, ta vie,
Placés sur cette table
Pour fortifier la foi,
Me rendre aussi capables
De me donner à toi.
.
5. Viens, comble notre attente
D’avoir ton sacrement.
Rends-nous ta vie présente
Toujours, à chaque instant.
Et quand viendra notre heure,
Que nous mourions en paix,
Qu’en ta demeure sainte
Nous te voyions de près.
.
6. Pardonne nos offenses,
Car grande est ta bonté.
Dans ton amour immense
Tu peux nous protéger.
Tu es présent là-même :
Fais prospérer nos vies.
Bénis ceux que tu aimes,
Nos biens et le pays.
.
Texte allemand
1. Erfreut euch, lieben Seelen
Ein Wunder ist geschehn,
Von Engeln zu erzählen,
Im Geiste nur zu sehn:
In Brots- und Weinsgestalten
Ist Jesu Fleisch und Blut
Auf dem Altar enthalten,
Das höchste Seelengut.
.
2. Verdeckt ist hier zu finden
Das wahre Gotteslamm,
Das aller Menschen Sünden
Getilgt am Kreuzesstamm.
Es ist der Seelen Speise,
Wie uns der Glaube lehrt,
Ernährt uns auf der Reise
Und bleibt doch unverzehrt.
.
3. Wenn wir das Leben schliessen
Und vor dem bittern Tod
Mit Würdigkeit geniessen
Dies wahres Himmelsbrot,
Dann darf uns nichts erschrecken;
Es ist ein Unterpfand,
Dass Gott uns wird erwecken
Ins bessere Vaterland.
.
4. O Jesus, deiner Liebe
Sei Ehre, Lob und Dank!
Du hast aus ihrem Triebe
Zur Speise und zum Trank
Dein Fleisch und Blut gegeben
In Brotsgestalt verhüllt,
Das unser innres Leben
Mit Gnadenkraft erfüllt.
.
5. Entzünd in uns Verlangen
Nach diesem Sakrament
Ach lass es uns empfangen,
Wann Leib und Seel sich trennt,
Dass wir in Frieden fahren,
Von allen Sünden rein,
Zu deinen Engelscharen
Und ewig bei dir sein.
.
6. Erbarme dich der Sünder,
Denn deine Huld ist gross.
Sieh, Vater, deine Kinder,
Nimm sie in deinen Schoss.
Du bist hieselbst zugegen,
Beglücke jeden Stand,
Gib allen deinen Segen
Uns und dem Vaterland
.
Texte
Erfreut euch, liebe Seelen, Ein Wunder ist geschehn
Anonyme ? Ateur non indiqué
Strophes 1 à 5 dans
Laudate
Gesänge aus dem katholischen Andachtsbuche
Laudate, im Gebrauch bei den Volksandachten
im Bistum Augsburg, Augsburg 1904,
Für das heilige Fronleichnams FestNr 114
Strophe 6 dans
Katholisches Lehr- Gebeth- Gesang- und Schulbuch
von einem Pfarrh. des Metzer.Bistums
Strassburg 1789
fr. : Yves Kéler, 13.2.2014
Mélodie
Lob Gott getrost mit Singen
16e S. « Entlaubt ist uns der Walde »
spirituel Nuremberg 1535,
Frères moraves 1544,
chez Otto Riethmuller 1932
RA 165, EKG deest, EG 243
fr. : Dans toutes nos détresses
NCTC 247, ARC 624, ALL 47/03
Le Texte
La transsubstantiation
Le texte est imprégné de la théologie catholique de la transsubstantiation et de la présence réelle de la chair et du sang du Christ dans les espèces posées sur l’autel. Ceci est un miracle, la première strophe le dit très bien :
texte original
Ein Wunder ist geschehn,
Von Engeln zu erzählen,
Im Geiste nur zu sehn:
In Brots- und Weinsgestalten
Ist Jesu Fleisch und Blut
Auf dem Altar enthalten,
traduction littérale
Un miracle est arrivé,
A chanter par les anges :
Par l’esprit seul à voir.
Sous la forme de pain et de vin
La chair et le sang de Jésus
Sont contenus sur l’autel.
De même dans la 2e strophe : « Verdeckt ist hier zu finden Das wahre Gotteslamm – Couvert (aux yeux = caché) est à trouver ici Le véritable agneau de Dieu. »
La thèse, développée pour justifier le retrait du calice, que le corps et le sang sont également présents dans le pain, à égalité de substance et d’être, figure à la strophe 4 : « Dein Fleisch und Blut gegeben In Brotsgestalt verhüllt – Ta chair et ton sang sont donnés, Emballés ( =Cachés), dans la forme du pain. »
Dans ma traduction, j’ai supprimé ces thèses catholiques romaines et placé celle de la consubstantiation de Luther, ainsi que celle de la communion sous les deux espèces.
Le fidèle passe du « nous » au « je », dans un dialogue entre lui et le Christ et avec la communauté des autres. J’ai respecté cette alternance, sauf dans la strophe 4, où le passage du « je » au « nous » troublait le déroulement normal de la pensée.
Le Fils et le Père : la 6e strophe
Dans ce chant, qui parle du Fils et s’adresse à lui, ce dernier est clairement soumis au Père. Le Fils ici présent accomplit l’œuvre ordonnée par Dieu. La participation à la Cène est la participation à l’œuvre de salut opérée par le Père, et permet à celui-ci de nous sauver : « Dass Gott uns wird erwecken Ins bessere Vaterland – Pour que Dieu nous réveille Dans la meilleure patrie », sous-entendu après notre mort.
La sixième strophe semble être ajoutée. Elle change de thème et devient une prière qui s’adresse au Père, pour former une strophe de conclusion à visée ecclésiale et politique. Elle dit au Père: « Du bist hieselbst zugegen – Toi-même tu es ici présent », alors qu’auparavant il s’agissait de la présence du Fils et ceci dans les espèces du sacrement. La strophe 5 termine bien le chant en faisant entrer le fidèle dans les cieux après sa mort, manière habituelle de terminer les chants du 16e au 18e siècle. Cette 6e strophe se chantait peut-être avant la fin de la messe, comme une demande de bénédiction, puisque tel est son objet. Elle vise les différents « états –situations sociales », les fidèles présents à la messe « Uns – Nous », et le pouvoir politique « Vaterland – Patrie. » Pour une meilleure harmonisation de cette strophe avec les autres, j’ai laissé le Père de côté et ramené le texte sous le Christ.
La mélodie
La mélodie est celle du choral luthérien « Lob Gott getrost mit Singen », qui provient des frères moraves. Elle est vivante et animée et soutient bien le texte.