SEIGNEUR, TU M’ATTENDS A CETTE HEURE (rév) Service, Confirmation, Consécration to

SERVICE
CONFIRMATION
CONSECRATION

         SEIGNEUR, TU M’ATTENDS A CETTE HEURE
                           Révision de LP 200

        Mélodie : Die Tugend wird durchs Kreuz geübet
                     = Ich lobe dich bon ganzer Seelen
                     Seigneur, tu m’attends à cette heure

1. Seigneur, tu m’attends à cette heure
    Où patiemment tu m’as conduit.
    En toi tu veux que je demeure,
    Et tu le veux dès aujourd’hui .
    Mais tant de voix partout me pressent
    A suivre un tout autre chemin.
    Seigneur, tu connais ma faiblesse :
    Guide-moi par ta forte main.

2. Tu t’es penché sur mon enfance,
    Elle est remplie de tes bienfaits.
    En Jésus-Christ, j’ai l’assurance
    Qu’ils ne s’arrêteront jamais.
    O Dieu, tu m’as montré la source
    Où peut se rafraîchir mon cœur ;
    Garde mes yeux, durant ma course,
    Fixés sur la croix du Sauveur.

3. Fais-moi sentir que ton service
    Est plein de joie et de beauté ;
    Et s’il conduit au sacrifice,
    Pardonne-moi, Dieu, d’hésiter !
    En mes jours clairs sois ma lumière,
    Aux sombres jours, mon réconfort ;
    Sois ma louange sur la terre,
    Et qu’au ciel je te loue encor.

              Texte :        Seigneur, tu m’attends à cette heure
                                 Charles Dombre 1937
                                 LP 200, rév dans NCTC 228 = ALL23/07
                                 rév : Yves Kéler, 18.1.2006

              Mélodie :      Die Tugend wird durch’s Kreuz geübet
                                 RA 164, EG 625
                                 fr. : Seigneur, tu m’attends à cette heure
                                       LP 200, NCTC 228, ALLéluia 23/07

Le texte

       Il est de Charles Dombre, et daté de 1937, c’est-à-dire de l’année précédant la parution de  » Louange et Prière  » de 1938. Charles Dombre, qui était pasteur au Pays de Montbéliard, a beaucoup contribué à ce livre de cantiques.

        D’une part, il a révisé des psaumes de Marot : les Ps 1 et 138, en 1935, et de Théodore de Bèze : les Ps 34, 80, 93,121, 131, 137 et 149. Soit, en tout, neuf textes qu’on trouve dans le LP. D’autre part, il a composé onze chants, qui ont paru pour la première fois dans LP. On ne les trouve pas dans les recueils antérieurs, tel le recueil luthérien de 1923.

        Ce chant était initialement placé dans la rubrique  » Confirmation « , après le baptême. Mais il est devenu très vite un chant de  » Service chrétien « . Il peut servir aussi aux consécrations de pasteurs ou de laïcs.

La révision du texte

   Le texte est vif et bien construit, comme tous les chants de Dombre. Quelques expressions vieillies ont dû être changées. NCTC 228 avait déjà procédé à une révision, dans laquelle il y a du bon et du moins bon. ALLéluia 2005 a repris le texte de NCTC. ARC l’avait laissé de côté.

        J’ai repris cette révision, en gardant certaines corrections. Mais trois me paraissent dommageables pour ce bon texte :

1. 1.Str 1 :  » O toi qui connais ma faiblesse « . NCTC remplace par :  » Dans mon ardeur et ma faiblesse « . Il n’est pas question d’ardeur, mais au contraire de faiblesse et de tentation, d’où la demande pressante :  » Guide-moi par ta forte main « . Je propose de revenir à l’intention de Dombre, et de dire :  » Seigneur, tu connais ma faiblesse « , ce qui permet d’éliminer le  » O toi qui « , un peu grandiloquent.

        2. Str 3 :  » Au carrefour du sacrifice « . On a voulu, avec raison, enlever cette formulation aujourd’hui dépassée du  » carrefour « , mais il fallait garder le sacrifice. NCTC a écrit :  » Pour m’engager dans ton service,  Si tu vois mes pas hésiter, Fais-moi sentir de ta justice  Toute la joie et la beauté « . On a enlevé le sacrifice, conformément à une théologie actuelle qui en refuse l’idée et le fait, pourtant éminemment chrétien et attesté dans la vie du Christ et des apôtres. On a introduit la justice, qui n’a rien à voir ici :  » sacrifice  » rime avec  » service « , prosodiquement et théologiquement. On a aussi introduit une inversion, figure de style qu’on essaie d’éviter aujourd’hui, parce que mal comprise par une langue devenue linéaire. Je propose de garder l’intention de Dombre quant au sacrifice, et d’inverser les lignes 1-2 et 3-4, et de dire :  » Fais moi sentir que ton service  Est plein de joie et de beauté ; Et s’il conduit au sacrifice,  Pardone-moi, Dieu, d’hésiter !  » , qui fait rimer « service et sacrifice.’   

       3. Str 1 :  » Et tu le veux dès aujourd’hui « . On ne voit pas l’intérêt de remplacer cette formule bien frappée. Elle est correctement accentuée et son rythme va crescendo.  » Tu veux ma réponse aujourd’hui « , est plutôt lourd, et les accents tombent mal. Pour l’élégance du texte de Dombre, il faut garder sa formulation, selon la règle de toute correction, qui veut que l’on conserve le plus possible du texte de l’original et qu’on évite les modifications qui n’apportent rien.

La mélodie

       Elle provient d’un cantique allemand qui a disparu des livres :  » Die Tugend wird durchs Kreuz geübet – La vertu est exercée par la croix « . Cette mélodie, relativement peu connue en Allemagne, a eu un grand succès en France et a été employée pour plusieurs cantiques : LP 163   » Viens, ô Crétaur de nos âmes « ,  LP 208  » Céleste voix qui nous convie « . Elle est de Halle 1704, du fameux livre piétiste de Freylinghausen, qui a fourni un nombre important de mélodies. Malheureusement, les derniers recueils français l’ont éliminée, ou remplacée par des mélodies de peu de valeur, ce qui est très dommage

        Cette mélodie donne beaucoup de vie au texte. Elle est rapide, variée et mélodieuse, et épouse bien les mouvements de la pensée. Ne pas la chanter trop vite, néanmoins.