SOLEIL, TU TE LEVES (trad) Die güldene Sonne Bringt Leben und Wonne, Matin to

MATIN



                   SOLEIL, TU TE LEVES
   Die güldene Sonne  Bringt Leben und Wonne

Mél : Die güldene Sonne  Bringt Leben und Wonne


1. Soleil, tu te lèves,
    Tu nous sors des rêves,
    Et la nuit s’en va !
    Pâlie est la lune,
    L’aurore s’embrume,
    Le jour est bien là !

2. Louons Dieu, le Père,
    Qui, veillant la terre,
    Nous a, cette nuit,
    Gardé de la guerre,
    Du feu, du tonnerre
    Des larmes, des cris.

3. Venez ! Vos cantiques,          Ps. 95/6
    Vos voix magnifiques
    Iront au Seigneur !
    Priez qu’il nous fasse
    Marcher sous sa grâce,
    Qu’il garde nos cœurs !

4. Ce que je désire,
    Pense et voudrais dire,
    Tous est en sa main.
    Ce que Dieu me donne
    Et ce qu’il m’ordonne,
    Tout est pour mon bien.

5. Dans mes habitudes,
    Mes joies, mes études,
    Dieu reste avec moi.
    Mon esprit s’éveille
    A tant de merveilles
    Que j’entends, je vois !

          Texte :        Die güldene Sonne Bringt Leben und Wonne
                             Philipp von Zesen 1641 ( 1619-1689)
                             EG 444
                             fr. : Yves Kéler, 31.10.05

           Mélodie:     Die güldene Sonne
                             Johann Georg Ahle 1671 (1651-1706)
                             EG 444

Le texte
      
     
   Ce chant est une oeuvre typique du baroque allemand, composé en 1641, en pleine Guerre de Trente ans (1628-1648). La clarté du texte et sa gaieté printanière laissent à peine supposer dans quelle horrible époque vivent les gens. Mais à la fin de la deuxième strophe, il le laisse transparaître :  » vor Schrecken und Wüten  Der höllischen Macht – de la terreur et de la rage de l’infernale puissance « . C’est pourquoi je propose une strophe en rapport avec la guerre, à chanter dans un culte pour la paix, ou dans un culte du matin comme intercession pour ceux qui vivent dans la guerre. Une autre caractéristique du temps  » moderne  » est l’intérêt pour la connaissance et l’étude, hérité de la Renaissance, et qu’on trouve dans la dernière strophe : le chrétien va pouvoir, toute une journée, découvrir les merveilles de Dieu, dans toutes ses formes.

        On sent aussi le prépiétisme : je me confie en mon Dieu, qui saura me guider, quoiqu’il arrive par ailleurs. On trouve ici une forte dimension de foi personnelle, mais d’une foi ouverte au monde. La 3e strophe commence par l’invocation du matin, tirée du Psaume 95/6 :  » Kommt, lasset uns anbeten,… mit Danken vor sein Angesicht – Venez, adorons,… rendons grâces au Seigneur,… devant sa face avec des actions de grâces « , que l’auteur a transformée en  » Kommt, lasset uns singen – Venez, chantons « ,

        Philippe von Zesen est né à Priorau, près de Dessau, sur le Danube. Après des études à Wittenberg, il s’intéressa aux choses de la poésie, de la langue et du chant. Il faut dire que l’auteur semble avoir traversé cette période sans graves difficultés. Il fut actif à la cour de Dessau, où il fut anobli. Il a beaucoup voyagé, au Danamark, dans les pays baltes, et a passé les trente dernières années de sa vie entre la Hollande et Hambourg.

La mélodie

      La mélodie est de Johann Georg Ahle (1651 Mühlhausen/Thuringe-1706 ibidem). Il était le fils de Johann Rudolf Ahle (1625-1673), auquel nous devons la célèbre mélodie de baptême :  » Liebster Jesu, wir sind hier – Nous voici, Seigneur Jésus ». Organiste et compositeur comme son père, il reçut une distinction importante de l’empereur Leopold 1er : la couronne de lauriers qui fit de lui un  » poeta laureatus « . La seule autre mélodie de lui employée aujourd’hui est celle de notre chant.

        Elle a le rythme d’une danse, légère, et met bien en valeur ce chant du matin, clair et aéré. Il ne faut pas la chanter trop vite, afin que les doubles notes ressortent bien, et que le contraste entre les deux premiers vers de chaque moitié avec le dernier vers, sans doubles notes, soit net*. Ce dernier vers fait office de frein après l’envolée des deux premiers vers. Remarquez aussi que la première moitié de la strophe commence par un do et un sol, un mouvement montant, correspondant à la levée du pied du danseur, et que la deuxième moitié de la strophe donne la figure inverse : sol-do, marquant la chute du pied.

* EG 444 place un double note au début du 3e vers, le dernier de la 1ère moitié. D’autres éditeurs de la mélodie laissent une note simple, qui paraît plus juste.

TEXTE ORIGINAL

1. Die güldene Sonne
    Bringt Leben und Wonne,
    Die Finsternis weicht.
    Der Morgen sich zeiget,
    Die Röte aufsteiget,
    Der Monde verbleicht.

2. Nun sollen wir loben
    Den Höchsten dort droben,
    Dass er uns die Nacht
    Hat wollen behüten
    Vor Schrecken und Wüten
    Der höllischen Macht

3. Kommt, lasset uns singen,   Ps 95/6,
    Die Stimmen erschwingen
    Zu danken dem Herrn.         Ps 95/2
    Ei bittet und flehet,
    Dass er uns beitethet
    Und weiche nicht fern.

4. Es sei ihm gegeben
    Mein Leben und Streben,
    Mein Gehen und Stehn.
    Er gebe mir Gaben
    Zu meinem Vorhaben,
    Lass richtig mich gehen.

5. In meinem Studieren
    Wird er mich wohl führen
    Und bleiben bei mir,
    Wird schärfen die Sinnen
    Zu meinem Beginnen
    Und öffnen die Tür.