SONGE, HOMME, QUE POUR TON PECHE (trad) O Mensch, bewein dein Sünde gross, Récit de la Passion, Sem. ste to

PASSION, VENDREDI SAINT



         SONGE, HOMME, QUE POUR TON PECHE
            Bewein, o Mensch, dein Sünde gross

                              Sebaldus Heyden
         « Die grosse Passion  – La grande Passion »

« La Passion ou la souffrance de Jésus-Christ, mise en chant »
                           de Sebaldus HEYDEN.


       Mélodie : Es sind doch selig alle, die 
                            RA 191, EG 582
                      Que Dieu se montre seulement,
                           Ps 68: LP 29/Ps68, NCTC 68, ARC 68



A.  Introduction

                          I + II

1. Songe, homme, que pour ton péché
    Christ, le Sauveur, a délaissé          
    Le trône de son Père.
    Il s’est privé de tout honneur,
    Il se fait notre Rédempteur,
    Naît d’une humaine mère.            
    Il réveilla d’un mot des morts,
    Guérit tant d’âmes, tant de corps.
    Puis vint son sacrifice,
    A la croix maudite attaché,
    Portant le poids de nos péchés :
    Quel effrayant supplice !

           Lundi saint (ou mardi)

                      I                       
2. La fête juive s’approchant,
    Jésus, aux Douze s’adressant,
    Leur parle par avance :
    « Les chefs du peuple m’ont haï,
    C’est pourquoi je serai trahi
    Et mis à la potence ! »
    Chez Simon, une femme entra,
    Un parfum cher elle apporta,
    Pour embaumer le Maître.
    Il l’approuva, mais tout cela
    Déplut tout à fait à Judas,
    Qui devint là le traître.


         Mercredi Saint – Jeudi Saint

                     II
3. Judas vendit, en s’en allant,
    Pour trente pièces en argent
    Son Maître, Fils du Père.
    Christ, le berger, et son troupeau,
    Ensemble vont manger l’agneau,
    Leur Cène est la première.
    Jésus fonda le sacrement,
    Lequel rappelle entièrement
    Sa mémoire aux fidèles.  
    Lavant leurs pieds, au comble il mit
    Son humble amour, et leur prédit
    L’abandon infidèle.

                   I + II     
4. Puis le Seigneur partit de là,
    Jusqu’à Gethsémané alla
    Veiller dans la prière ;
    D’un jet de pierre il s’éloigna,
    Dit : « Jamais tu ne repoussas
    Ma prière, ô mon Père.
    Mon Dieu, mon cœur est éprouvé,
    T’est-il possible d’enlever
    De moi loin ce calice ?
    Ta volonté, Dieu, toutefois !         
    – Ce qu’il redit jusqu’à trois fois –     
    Reçois mon sacrifice ! »

B.     Vendredi Saint, 6 heures

                      I
5. Il les trouva tous endormis :                       
    « Quoi, vous dormez, vous mes amis ?
    Debout, car voici l’heure !
    Priez, veillez donc, il est temps,
    Le traître arrive avec ses gens :
    Ils veulent que je meure ! »
    A peine dit, voici Judas
    Avec plusieurs gens et soldats
    Qui portaient glaive et lance.
    Le signe était : « Prenez celui
    Qu’alors j’embrasse, car c’est lui ;
    Faites vite, en silence ! »

                      II
6. Jésus savait déjà cela :
    A leur rencontre il s’avança,
    Dit sans longue manière :
    « Qui cherchez-vous d’un tel entrain ? »
    – « Jésus !», et ,reculant soudain,
    Tous tombent en arrière !
    Judas l’embrasse, et là-dessus
    La troupe saute sur Jésus,
    Furieuse et en pagaille !
    Pierre, en frappant le serviteur
    Du prince sacrificateur,
    Lui tranche net l’oreille.

                  I + II
7. « Remets ton glaive, dit Jésus !
    Cet homme n’y peut rien non plus ! »,
    Et guérit la blessure.
    Chez Anne on l’emmène à l’instant,
    De là, ligoté fortement,
    Chez Caïphe, en pâture !
    Jean, bien connu de la maison,
    Arrive à faire entrer Simon ;
    Mais lui trois fois renie !
    Pour Christ Caïphe a des questions,
    Veut des témoins et des raisons

    Pour lui ôter la vie.
 

C.   Vendredi Saint, 7 heures

                      I + II                          

8. Jésus ne lui répliquant rien,
    Le Prêtre étonné dit : « Eh bien !
    N’as-tu pas de réponse ?
    Par Dieu j’adjure et je te dis :
    « Es-tu le Fils de Dieu, Messie ? »
    Jésus lui fait l’annonce
    Et fermement dit : « Je le suis,
    Et qui plus est, car je le puis,
    Au jour de la colère,
    Glorieux, vous verrez venir
    Le Fils de l’Homme et se tenir
    A droite, auprès du Père. »

                      I
9. Caïphe arrache son habit
    Et, rempli de colère, il crie :
    « Entendez le blasphème !
    Que faut-il d’autre après cela ?
    Qu’il meure ! » Tous ceux qui sont là
    L’outragent tous de même.
    Crachant sur lui, donnant des coups,
    Et, le rouant, ils crient : « Dis-nous,
    Lequel de nous te frappe ? »
    Puis, siégeant solennellement,
    Ils votent sa mort uniment,
    Afin qu’il n’en réchappe.

                      II
10. Le jugement fut donc rendu.
      Judas, qui avait entendu      
      Combien c’était injuste,
      Jeta aux prêtres leur argent
      Et dit : « Mon crime est trop pesant,
      J’ai trahi le sang juste ! »
      Il se pendit, son corps creva ;
      De son argent, qu’on ramassa,
      Et pour la somme entière,
      Comme il avait été prédit,
      Le champ du pot fut donc acquis,
      Pour faire un cimetière.

Vendredi saint, 9 heures

                  I + II
11. Christ à Pilate fut mené,
      Fut accusé, fut soupçonné
      De mille et mille crimes :
      « Il se dit le Messie Sauveur,
      S’oppose ainsi à l’Empereur,
      En discours et maximes. »
      Pilate l’interroge bien,
      Mais le Seigneur ne répond rien :
      Pilate s’émerveille.
      Vers Hérode il le renvoya ;
      Ce prince s’en félicita,
      Espérant voir merveille !


D.    Vendredi Saint, 10 heures

                  I + II
12. Mais, comme il ne lui parle pas,
      Hérode n’en fait plus de cas
      Et le rend à Pilate.
      Celui-ci, s’adressant aux Juifs :
      « Il est sans fautes », d’un ton vif,
      Leur propose à la hâte
      De relâcher le prisonnier,
      Et de bien voir en ce dernier
      Un des leurs, comme un frère.
      Mais tous, s’écriant d’une voix,
      Condamnent Jésus à la croix,
      Dans une haine amère !

                      I
13. Lors les soldats l’ont revêtu
      De pourpre et de bâtons battu,
      De façon très brutale,
      Il fut d’épines couronné
      Et d’un roseau cent fois frappé
      Sur sa tête royale.
      Ils se rient de ce nouveau Roi,
      Et crient: « Qui t’a frappé, dis-moi ? »
      Lui crachent à la face.
      Pilate dit, lui le païen,
      « Voici l’homme! En lui il n’y a rien,
      Quelque examen je fasse. »

                     II
14. Mais ils criaient encor plus fort :
      « Crucifie-le, mets-le à mort,
      Ou l’Empereur s’offense ! »
      Pilate alors, les entendant,
      S’assit au trône et, prétendant
      Son entière innocence,
      Lava ses mains et délivra
      Barrabas. Puis il leur livra,
      Pour une mort barbare,
      Jésus, vêtu de ses habits,
      Portant la croix qu’on mit sur lui,
      Jusqu’au mont du Calvaire.

Vendredi saint, 11 heures

                  I + II
15. Simon, lequel passait par là,
      Fut contraint de porter la croix
      De Jésus-Christ, son Maître.
      Les gens, les femmes, pleuraient là,
      Mais le Seigneur, voyant cela,
      Ne veut pas le permettre.
      « Pleurez, dit-il, pleurez sur vous,
      Pleurez sur vos enfants, surtout,
      O peuple pitoyable !
      Le temps viendra où l’on dira :
      Heureux qui sans enfants sera
      En ce jour effroyable ! »


E.    Vendredi Saint, 12 heures

                  I + II
16. On le mit entre deux larrons,
      Qu’on traîne avec lui sur ce mont
      Qu’ils appelaient « Calvaire. »
      Comme il avait été prédit,
      Jésus s’adresse à Dieu et dit :
      « Pardonne-leur, ô Père,
      Ils ne connaissent pas ta loi ! »
      Pilate à l’arbre de la croix
      Met une grande affiche,
      En grec, latin et en hébreu :
      «Le Roi des Juifs est en en ce lieu. »
      Les prêtres, là, se fâchent !


                 I
17. En croix Jésus-Christ étant mis,
      On partagea tous ses habits,
      D’un coup de dés qu’on jette.
      Voyant Jean et sa mère là,
      En tendres mots il leur parla
      Et tour à tour répète :
      « Femme, voilà ton fils ! Voici
      De même, Jean, ta mère ici :
      Soyez-vous fils et mère ! »
      Les prêtres, riant là-dessus,
      Ainsi se moquent de Jésus :
      « Et toi, où est ton Père ? »

                  II
18. Es-tu son Fils, eh bien ! descends ! »
      L’un des larrons en dit autant :
      « Arrête nos souffrances ! »
      L’autre des deux se repentit,     
      Le déclare innocent et dit : 
      « Seigneur plein de clémence,
      Songe à moi quand tu règneras ! »
      Christ dit : « Tu m’accompagneras
      Aujourd’hui dans la gloire. »
      Puis le soleil fut obscurci,
      Le voile au Temple se fendit,
      Il fit bientôt nuit noire.

Vendredi Saint, 15 heures

 
                         I + II                                    
19. « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu laissé
      Sans aide, le cœur oppressé
      D’angoisse et de détresse ? »
      Ayant bu le vinaigre, il dit :
      « Tout est fini, tout accompli ! »
      Sa tête alors s’affaisse.
      « Entre tes mains, vois, je remets
      L’esprit, mon Père ! » Juste après
      On le voit l’âme rendre ;
      Les tombeaux s’ouvrent pour les morts,
      Les saints en sortent dans leurs corps
      Et les rochers se fendent ! 
 

                  I + II                           
20. La terre au sol partout tremblait,
      Le centurion aussi disait,
      Lui, Romain, infidèle !:
      « Ce Jésus, qui fut crucifié,
      Est Fils de Dieu, en vérité,
      Et de race éternelle ! »
      On brise aux jambes les larrons,
      Mais à Jésus rien on ne rompt,
      Sauf son corps, qu’on transperce.
      Du sang, de l’eau en ont coulé ;
      Jean, qui l’a vu peut en parler :
      Il n’y a pas controverse.

Vendredi Saint, 17 heures

                  I
21. Le soir, quand la nuit approcha, 
      Joseph, venu là, détacha
      Le corps de la potence.
      Nicodème apporte en venant
      Cent livres de myrrhe et d’onguent,
      Marquant sa révérence.
      Quand au linceul le corps est prêt,
      Dans son tombeau Joseph le met,
      Taillé neuf dans la roche.
      Puis la pierre est roulée devant,
      Pour fermer le saint monument
      Et en garder l’approche.

F.  Samedi saint et Conclusion

                  II
22. Les prêtres, craignant à nouveau,
      Voulaient qu’on garde le tombeau,
      Mais Jésus ressuscite !
      Comme il l’a dit, après trois jours,
      Il vient finir son long parcours
      Et met la mort en fuite.
      Réjouissons-nous de tout cœur :
      Jésus, divin Fils, est vainqueur
      Du péché, qu’il terrasse.
      Pour nous il a brisé les fers,
      La mort, les forces de l’enfer :
      Acclamons tous sa grâce !

                  I + II
23. Reconnaissons en même temps
      Qu’il a souffert tant de tourments
      Pour nous donner l’exemple.
      Détestons le maudit péché,
      D’un cœur au bien seul attaché,
      Servons Dieu tous ensemble !
      Montrons à tous de la bonté
      Combattons pour la vérité,
      Prenons Christ pour modèle.
      En nous réclamant de sa croix,
      Nous évitons, par notre foi,
      La colère éternelle !

         Texte        Sebaldus Heyden
                          1525 Augsburg ?
                          fr. : Yves Kéler, 11.11.02, am Martinstag

         Mélodie :  Es sind doch selig alle die
                          = O Mensch, bewein dein Sünde gross
                          Matthias Greiter 1525 (1490-1550)
                          RA 191, EKG 54, EG 582
                          fr. : Que Dieu se montre seulement
                                 repris de Greiter 1525
                                 dans Psautier de Genève 1562,
                                 par Pierre Davantès ?
                                 LP 29 = Ps 68
                                 NCTC 68, ARC 68, ALL 68

Le texte

COMMENTAIRE DU TEXTE FRANCAIS

a.   Le sous-titre du chant est :

« La Passion ou la souffrance de Jésus-Christ, mise en chant » de Sebaldus HEYDEN.
        Le chant fut imprimé vers 1525. La musique en est la célèbre mélodie « Es sind doch selig alle, die », que Matthias Greiter composa en 1525 pour son psaume 119.

        Ce chant, très employé aux 16e et 17e Siècles, a disparu des livres de cantiques au milieu du 18e Siècle. Je l’ai trouvé complet dans un livre de cantiques de Bâle de 1721, qui donne les 150 Psaumes de Ambrosius Lobwasser, traduits du Psautier huguenot, et une série de cantiques luthériens. De même, j’ai trouvé la traduction française, d’un auteur anonyme, dans le livre de cantiques français de Strasbourg de 1723, intitulé « Cantiques Spirituels. » Dans les éditions ultérieures des « Cantiques Spirituels » (1747, 1757, 1778, 1808), on ne trouve plus le chant. Ce qui montre qu’il a disparu au milieu du siècle, avec la montée du rationalisme. Aujourd’hui, en allemand, on n’en chante plus que la première et la dernière strophe. Voir Recueil d’Alsace-Lorraine RA 78 et Evangelisches Gesangbuch EG 76.

        Le texte proposé ici est une révision des deux originaux, qui, autant en allemand qu’en français, sont vieillis et ne peuvent plus être chantés tels quels. J’ai essayé de rester aussi près que possible des originaux, pour conserver le caractère de l’œuvre de Sebaldus Heyden. De là quelques irrégularités de rimes et quelques expressions propres au traducteur . Celui-ci s’avère être un bon poète, qui tranche par rapport aux autres auteurs des « Cantiques Spirituels », souvent médiocres.

b.  L’auteur et le compositeur :   
     

         Sebaldus Heyden (ou Heiden) est né à Brück, près d’Erlangen, en 1499, et mourut à Nuremberg en 1561. C’était un laïc et un pédagogue. A Nuremberg, il devint cantor et recteur de l’école de l’Hôpital. Il fut aussi le premier recteur luthérien de l’école St Sebald de cette ville. Son chant, connu sous le nom de « Grande Passion », dont la date exacte n’est pas connue, a dû être composé dès 1525 ou peu après, car sa mélodie originale est celle de Greiter, laquelle est datée de cette année, et il est manifeste que le texte a été composé sur cette mélodie.

        Heyden a pris cette mélodie parce que c’est celle du Psaume 119 de Greiter. La méditation de la loi de l’ancienne dans le Psaume conduit à la méditation de la mort du Christ, qui crée la nouvelle alliance. Par ailleurs cette ample mélodie a un style épique qui porte bien les récits des grands exploits de la foi. Théodore de Bèze l’a reprise pour son Psaume 68 « Que Dieu se montre seulement », devenu, à cause de ce même caractère épique, le « Psaume des batailles » des huguenots.

        Mathhias Greiter (ou Greyter), moine dominicain à Strasbourg, est né en 1490 à Aichach, près d’Augsbourg. Il obtint le poste de cantor à la cathédrale de Strasbourg, et quitta le couvent sous l’influence de la Réforme, se maria et eut des enfants. Il devint prédicateur dans les églises St Etienne et St Martin de Strasbourg. Il fut un des grands collaborateurs des Réformateurs. Entre autres, il travailla au « Livre de Cantiques de Strasbourg » de 1542, sous la direction de Martin Bucer. Il a composé la mélodie mondialement connue « Es sind doch selig alle, die », pour son Psaume 119, que Calvin, à Strasbourg en 1539, utilisa dans ses « Aulcuns Psaumes et Cantiques » pour le Psaume 68, auquel Théodore de Bèze donna ultérieurement le nom de : « Que Dieu se montre seulement ».

        Les biographies de ces deux auteurs montrent que nous avons à faire ici à une pièce majeure.

c.  Les deux sources du chant : 
  

1.  Le Credo de Nicée-Constantiniople, qui, à cette époque et jusqu’au 18e Siècle, fut la base
de beaucoup de chants. Heyden ne développe que le 2e Article, facilement reconnaissable  au verset 1 : « …en Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles,…, s’est incarné dans la Vierge Marie et est devenu homme. » La suite : « Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il a souffert et a été enseveli », est développée méthodiquement par les versets 2 à 22. Dans le dernier verset, le 23e, lignes 2 et 3, le « propter nos homines – pour nous hommes » est rappelé : « Il a souffert tant de tourments  Pour nous… »

2.  Le récit de la Passion, comme harmonie des 4 évangiles, d’après la tradition médiévale, qu’on retrouve dans des chants comme : « Christus, der uns selig macht », 8 strophes, EG 77  (le texte manque dans RA), ou « Jesu Kreuz, Leiden und Pein », 10 strophes,  RA 74, EG 78, qui sont des « Petites Passions ». On lisait à l’époque les Passions des 4 évangiles de la façon suivante : dimanche des Rameaux : Matthieu ; Mardi saint : Marc ;  Mercredi saint : Luc ;  Vendredi saint : Jean. Cette tradition de la lecture, comme du chant, de l’histoire de la Passion remonte au 3e Siècle, déjà à l’époque avec des chœurs et des solistes. Elle a été continuée par les Eglises luthériennes, comme l’exemple classique de Jean Sébastien Bach le montre. C’est pourquoi, dans beaucoup de paroisses, existe la tradition des Vêpres du Vendredi Saint, à 15 heures, moment classiquement supposé de la mort du Christ, dans lesquelles on lit la Passion, en prenant Jean, le 4e évangile non synoptique, ou en changeant d’évangile chaque année, et en faisant chanter à l’assemblée et aux chœurs des cantiques entre les lectures.     

d.  Utilisation et structuration du chant :  
    

        La « Grande Passion » de Sebaldus Heyden, de même que beaucoup d’autres cantiques de nos livres, peuvent servir à élaborer nos cultes de la Semaine Sainte et du Vendredi Saint. 

        Le chant ne peut certes pas être chanté entièrement dans un même culte. On peut l’employer par morceaux et ceci sur plusieurs cultes. Pour cette raison, j’ai placé des indications de temps en italique au dessus des strophes et des groupes de strophes, lesquelles ne sont pas dans l’original. On peut faire chanter les parties choisies de la manière suivante :

1. En faisant chanter l’assemblée ensemble, comme pour un chant habituel.

2. En faisant chanter une chorale sur une partition à plusieurs voix.
3. On peut faire alterner paroisse et chœur.
4. On peut faire alterner deux moitiés de la paroisse, de deux manières :
    a. Strophe par strophe, selon le modèle indiqué : I + II, I, II, I + II, et cela en groupes de 
        strophes, de A à F. On peut choisir diverses strophes, qu’on fera se suivre dans la même
        manière d’alternance.
    b. 3 lignes par 3 lignes dans la même strophe, selon le modèle donné à gauche de la 1ère
        strophe, qu’on peut reconduire pour chaque strophe.
5. Dans le même culte, on peut employer deux groupes de strophes, qu’on fera chanter de 
    manière différente.