SUPERBE ETOILE DU MATIN (trad) Wie schön leuchtet der Morgenstern, Pierre Valloton: Epiphanie to

EPIPHANIE

                        SUPERBE ETOILE DU MATIN
                    Wie schön leuchtet der Morgenstern

Pierre Valloton

 Mélodie : Wie schön leuchtet der Morgenstern
                             Brillante étoile du matin

1. Superbe étoile du matin,
    Que fait lever l’amour divin,
    D’amour et de sagesse ;
    Fils de David, Roi d’Israël,
    Tu viens régner, Prince éternel,
    Fidèle à ta promesse !
    Seigneur,  Sauveur,
    Magnifique,  Pacifique,
    Riche en grâces,
    Les plus grands tu les dépasses !

2. O Jésus, trésor précieux,
    Fils de Marie et Fils de Dieu,
    Des rois le Roi suprême,
    Ton évangile est mon soutien,
    Mon cœur trouve en toi tous les biens,
    Car c’est toi seul que j’aime.
    A toi,  Mon Roi,
    Je m’écrie :   » Je te prie,
    Pain de vie,
    Que jamais je ne t’oublie ! « 

3. Plus riche qu’un or flamboyant,
    Porte en mon cœur l’embrasement
    Du feu de ta tendresse.
    Que je sois membre de ton corps    
    Contre démon et mal et mort,         
    En joie comme en tristesse.            
    Toujours  L’amour                         
    Multiplie,  Sanctifie
    Et console
    Qui recherche ta parole
   
4. Il me suffit de ton regard,   
    D’un mot qui vienne de ta part,
    Je n’ai plus qu’une envie :
     » Seigneur Jésus, mon seul trésor,
    Qui m’as donné pour réconfort
    Ton corps, ton sang, ta vie,
    Prends-moi !   Pour toi
    Je veux vivre,  Et te suivre :
    Tu m’invites
    A marcher sous ta conduite.

5. Seigneur, mon Dieu, par ta bonté 
    Tu m’aimas dès l’éternité
    En Christ, ton Fils Unique.
    Il est mort pour moi sur la croix,
    Je m’unis à lui par la foi
    Dans cette mort tragique.
    Chantons,  Chantons,
     » Plus de plainte,  Plus de crainte,
    Ses souffrances
    Nous ont rendu l’espérance.

6. Faisons sonner nos instruments
    Et que résonnent les accents
    De nos joyeux cantiques.
    Peuple de Dieu, réjouis-toi :
    Voici venir Jésus, ton Roi,
    Doux, fort et pacifique !
    Grand jour  D’amour,
    De tendresse,  D’allégresse :
    Christ nous donne
    Les trésors de sa couronne !

7. Quel bonheur, quel contentement,
    Jésus est le Commencement,
    La Fin de toutes choses.
    Il m’accordera le salut
    Qu’il réserve à tous ses élus,
    Qui sur lui se reposent.
    Seigneur,  Sauveur,
    Fils du Père,  Ta lumière
    Nous éclaire.
    Viens régner sur cette terre !

Texte :      Wie schön leuchtet der Morgenstern,
                Philipp Nicolaï 1599
                RA 61, EG 70
                fr. : Pierre Valloton 197

 Mélodie :  Wie schön leuchtet der Mogenstern

                Philipp Nicolaï  1599
                Ra 61, EG 70
                fr. : Brillante étoile du matin LP 90
                      Oh ! quel éclat sur nos matins
                      NCTC 183, ARC 367, ALL 32/14

Le texte :

Cette traduction de Pierre Valloton, qui fut pasteur de l’ERF, est la seule traduction française fidèle à l’esprit et au texte de l’original. Pierre Valloton a bien pénétré le texte et en rend heureusement les nuances ;

          Philipp Nicolai a voulu rendre le climat de joie du temps de l’Epiphanie. A l’Epiphanie elle-même ( 6 janvier, ou fêtée le premier dimanche après cette date), le Christ se  » montre  »  (Epiphanein : apparaître, se montrer), successivement comme le Roi adoré par les mages (l’or), le Fils,  » Dieu né de Dieu « , selon la formule de Nicée-Constatinople (l’encens), celui qui doit mourir (la myrrhe). Il est aussi le  » Fils de Dieu  » proclamé au baptême, et le  » Maître de la nature  » révélé aux Noces de Cana. Ceci dans les trois évangiles des mages, du baptême et des Noces de Cana lus à cette fête.

           Les dimanches qui suivent l’Epiphanie reprennent ces thèmes de l’éclat du Christ et de la joie des fidèles :

               1er dimanche: le Baptême :  » celui-ci est mon Fils… « 
               2e dimanche : le Maître de la joie : les Noces de Cana
               3e dimanche : le Sauveur des nations :

                                       guérison du fils du centenier  (Missions) 
               4e dimanche : le Maître de la nature : la tempête apaisée
               5e dimanche : la Maître de l’histoire : la parabole de l’ivraie
               6e dimanche : la Transfiguration :   » celui-ci est mon Fils… « 

           Philipp Nicolai consacre les 3 premières strophes à cette thématique.

           Mais ce Christ est venu pour mourir pour les hommes, en particulier pour moi : il est destiné à cela dès l’éternité. Les strophes 3 et 4 sont consacrées à ce thème.

           Les strophes 6 et 7 reprennent la joie du début, et ajoutent aux images visuelles de l’étoile, de l’or, des bijoux et de la splendeur, les images sonores des instruments et de la musique. La dernière strophe ouvre sur le retour du Christ, par l’Alpha et l’Oméga,  » le Commencement,  La Fin de toutes choses « .

            Le texte de Philipp Nicolai est mystique, c’est-à-dire qu’il exprime la relation personnelle, profonde et heureuse, du fidèle avec le Christ de splendeur et de salut. La 4e strophe fait une allusion précise à la Sainte Cène, un des lieux et moments de cette communion entre le Christ et le fidèle. 

La mélodie :

         La mélodie est aussi de Philipp Nicolai : elle est à la fois mélodieuse, ample et solennelle, avec des effets d’écho, qui donnent vie au texte. Il faut chanter de façon alerte et vive, sans précipiter. Surtout ne pas traîner pour faire solennel : cela devient pompeux et pompier !

            Les effets d’écho étaient à la mode au 16e Siècle. On les trouve plus d’une fois, dans le Psautier français entre autres. Philipp Nicolai a utilisé cet effet dans son autre chant fameux : « Wachet auf, ruft uns die Stimme « , de la même année 1599.

Usage du chant :

  Le chant s’emploie à l’Epiphanie et au 1er dimanche, et de nouveau à la Transfiguration. Le texte de Vallotton permet de mettre en valeur les différentes nuances signalées plus haut.