UN ANGE VINT, PLEIN DE CLARTE (trad) Es kam ein Engel hell und klar Noël tt

NOËL


            UN ANGE VINT, PLEIN DE CLARTE tt
                 Es kam ein Engel hell und klar

Mélodie : Vom Himmel hoch da komm ich her
                      Vom Himmel kam der Engel Schar

                    Valentin Triller 1555, str 1
                          Texte complet ?



  

1. Un ange vint, plein de clarté,
De Dieu aux champs vers les bergers.
Ils ont tremblé en l’entendant,
Mais lui leur dit : « Ne craignez pas ! »

2. « Je vous annonce grande joie
Que tout le peuple ici verra,
Car le Sauveur, le Christ, est né
A Bethléem dans la Judée !

3. Voici le signe : vous verrez
Dans une crèche un nouveau-né.
Dans une étable, un pauvre toit
Vous trouverez le Christ, le Roi. »

4. Arrive et chante un chœur au ciel : »
Gloire et louange à l’Eternel !
En cet enfant sur terre paix
Aux hommes que Dieu veut aimer !

5. Alors ils n’ont pas hésité :
Vers cette crèche ils sont allés.
Ils l’ont trouvé à l’endroit dit,
Avec Marie, sa mère aussi.

6. Sois bienvenu, enfant divin !
Là, sur la paille et sur le foin,
Roi, Créateur, Seigneur, Jésus,
Ton peuple t’a-t-il reconnu ?

7. O bel enfant, si humble et doux,
Vers nous viens, prends pitié de nous ;
Tous veulent te servir du cœur
Comme un grand Dieu et un Sauveur.

8. Loué soit Dieu aux plus hauts cieux
Qui a fait naître en ces bas-lieux
Son Fils unique et premier-né.
Louange pour l’éternité !


Texte 

Es kam ein Engel hell und klar
Valentin Triller, 1e strophe
strophes suivantes ?
dans Leisentritt, Gesangbuch, date ?
(pas dans Leisentritt, Geistliche Lieder und Psalmen
der alten Heiligen Catholischen Kirche 1567 ?)

dans Katholisches Militär Gebet- und Gesangbuch
Verfasst vom katholischen Feldpropst der Armee
Dr. theol. Heinrich Vollmar
Titularbischhof von Pergamon
ohneDatum, vor 1918
Druck und Verlag der Germania Akt.-Ges., Berlin C2
fr. : Yves Kéler, 11.4.2014

Mélodie:

Vom Himmel hoch da komm ich her
Matin Luther, 1535
EKG 16, RA 40, EG 24
fr. : Dieu le tout-puissant Créateur
LP 92
O Dieu, tout-puissant créateur
NCTC 180, ARC 358, ALL 32/05

Mélodie:

Vom Himmel kam der Engel Schar
15e siècle profane,
spirituel Wittenberg 1535
RA 41, EG 25


Le texte

Il n’est pas clair, semble-t-il, à qui remonte le texte. La 1e strophe est de Valentin Thriller. Luther l’avait placée au début de son chant de Noël « Von Himmel hoch da komm ich her », puis l’avait enlevée avec raison, pour commencer le chant directement avec le message de l’ange. Pour tous les fidèles, cette entrée directe était et reste une évidence.

La strophe de Valentin Triller a été employée pour un autre chant, celui qui nous occupe ici (pour d’autres encore, voir plus bas Wackernagel.) Je n’ai pas réussi à tirer au clair si l’ensemble du chant est de Triller. Car il est signalé comme ayant été édité par Johann Leisentritt. Dans quel livre ? Je ne l’ai pas trouvé dans ses « Geistliche Lieder und Psalmen der alten Heiligen Catholischen Kirche » de 1567. Alors qu’une source Wikipedia dit : « Leisentritt a pris 39 chants de Triller dans ses éditions de 1567, 1573 et 1584, qui sont entrés ainsi dans l’Eglise catholique. » Wackernagel (« Das deutsche Kirchenlied », p. 711) donne la 1e strophe de Triller, suivie de la 1e de « Vom Himmel hoch », que Luther a reprise dans son chant mais qui lui est antérieure. Il la cite comme éditée par Leisentritt, mais la suite du texte, qui comprend 16 strophes, est différente de notre chant. Elle raconte l’histoire de Noël, sans grande originalité.

Leisentritt n’est pas facile à démêler. Il est de la génération qui commence à attaquer de front la Réforme, à partir du Concile de Trente commencé en 1545. Il récupérait les chants des protestants, mais ne respectait souvent pas les originaux, et faisait des combinaisons diverses pour « catholiciser » les chants. Il a édité des chants de Luther et d’autres, tantôt en gardant le texte orignal, tantôt en le modifiant. Il a initié, mais peut-être pas le premier, cette méthode reprise par la Contre-Réforme, qui imprimait dans les livres de cantiques catholiques des chants protestants bien connus, mais en en modifiant le texte, parfois fort mal, pour qu’on croie que ce sont des compositions catholiques. Les livres de chant catholiques ultérieurs, et ceci jusqu’à présent, contiendront fréquemment des chants protestants, nombreux parfois. A l’inverse, les protestants reprendront des chants catholiques, comme ceux de Spee et d’Angelus Silesius. 
  
     Depuis la 2e Guerre mondiale, l’attitude des catholiques a changé. Les textes protestants sont signalés par le nom de leur auteur et le texte en général d’origine. Restent des chants au texte déformé que les catholiques veulent garder par habitude. Cela donne les textes dit « œcuméniques » dans EG 1995 et les Gotteslob, mais qui sont souvent moins heureux que leurs originaux.

Le détail du texte

Les strophes 2 à 5 racontent le récit de Noël, comme Luther le fait dans « Vom Himmel hoch. » On y trouve l’annonce de l’ange, puis le chœur des anges et le Gloria in excelsis. Les strophes – et 7 sont des invocations au Christ et l’hommage de serviteurs du Christ. La dernière strophe reprend le « Gloria in excelsis » et s’achève en doxologie. L’auteur n’a pas employé ici le Gloria Patri  trinitaire, habituel à la fin de ces hymnes de type latin, mais le Gloria in excelsis, 1e ligne. Luther fait la même chose à la fin de son chant.

Le style général du chant est original et concis. Il peut être chanté d’une traite, exprimant le récit, la prière et la glorification successivement. A la strophe 4, l’auteur achève le Gloria par la formulation typiquement catholique « Menschen guten Willens – Hommes de bonne volonté. » Cette interprétation du texte biblique est erronée : il ne s’agit pas de la bonne volonté des hommes, mas de celle de Dieu, appelée « Benevolentia – Bienveillance. » Cette formulation pourrait fait penser que le texte après la 1e strophe serait d’origine catholique.

Texte original

1. Es kam ein Engel hell und klar
Von Gott aufs Feld zur Hirtenschar;
Sie bebten vor dem Gotteslicht;
Er aber sprach: “o fürchtet nicht!“

2. „O fürchtet nicht! Ich künd euch Freud,
Die allem Volk geworden heut,
Weil euch der Heiland Jesus Christ
In Davids Stadt geboren ist.

3. Und dies soll euch zum Zeichen sein:
In Windeln liegt das Kindelein,
Und eine Kripp im harten Stall
Ist Herberg ihm, der schuf uns all.

4. Drauf kam und sang ein himmlisch Heer:
Gott in der Höh sei Lob und Ehr;
Auf Erden Fried in diesem Kind,
Wo Menschen guten Willens sind.

5. Die Hirten drauf nicht säumten mehr,
Sie suchten, wo das Kindlein wär,
Und fanden’s, wie der Engel sgt’,
Maria auch, die reine Magd;

6. Willkommen seist du, Kindlein zart!
Wie liegst du elend hier und hart,
Du König, Schöpfer aller Ding,
Hält dich dein Volk so gar gering?

7. O liebes Kindlein bloss und arm,
Dich unser aller heut erbarm!
Wir wollen dir auch dienen gern
Als unserm höchsten Gott und Herrn.

8. Gelobt sei Gott auf höchsten Thron,
Der uns geschenkt den eignen Sohn;
Ihm singen wir mit innigkeit
Lob, Preis und Dank in Ewigkeit.