JAM MOESTA QUIESCE QUERELA, Mort, Enterrement

AURELIUS PRUDENTIUS CLEMENS :


                                                                           IV  9.9, 9.9


         Texte latin original 

      In exsequiis defunctorum              

1. Jam moesta quiesce querela,
    Lacrymas suspendite matres ;
    Nullus sua pignora plangat,
    Mors haec reparatio vitae est.

A.  La mort est provisoire et courte

2. Quidnam sibi saxa cavata,
    Quid pulchra volunt monumenta,
    Res quod nisi creditur illis
    Non mortua, sed data somno.

3. Nam quod requiescere corpus
    Vacuum sine mente videmus
    Spatium breve restat ut alti
    Repetat collegia sensus.

4. Venient cito saecula, cum jam
    Socius calor ossa revisat,
    Animataque sanguine vivo
    Habitacula pristina gestet.

5. Quae pigra cadavera pridem
    Tumulis putrefacta jacebant,
    Volucres rapientur in auras
    Animas comitata priores.

6. Sic semina sicca virescunt
    Jam mortua, jamque sepulta,
    Quae reddita cespite ab imo
    Veteres mediantur aristas.

B. Conserve, terre, ce corps

7. Nunc suscipe terra fovendum
    gremioque hunc concipe molli.
    Hominis tibi membra sequestro,
    Generosa et fragmina credo.

8. Animae fuit haec domus olim,
    Factoris ab ore creatae ;
    Fervens habitavit in istis
    Sapientia principe Christo.

9. Tu depositum tege corpus ;
    Non immemor ille requiret
    Sua munera fictor et auctor
    Propiique aenigmata vultus.

10. Veniant modo tempora justa,
      Quum spem Deus impleat omnem,
       Reddas patefacta necesse est
      Qualem ti trado figuram.


           Traduction littérale

    Lors des obsèques des défunts

Calme toi maintenant, triste plainte,
Sources, cessez vos larmes ;
Que personne ne plaigne ses bien-aimés,
Cette mort est la restauration de la vie.

A.  La mort est provisoire et courte

2. Pourquoi se creuser un rocher,
Pourquoi veut-on de beaux monuments ?
Cette chose, ce que personne ne croit,
N’est pas morte, mais donnée au sommeil.

Car ce corps que nous voyons reposer
Vide et sans esprit,
Reste un bref temps jusqu’à ce qu’
Il retrouve l’ensemble de ses pleins sens.
 
Les siècles viendront vite, avant que
La chaleur amie revienne dans ces os,
Et qu’animés par un sang vivant,
Ils reprennent leur habitation du début.

Ces cadavres qui depuis longtemps répugnants
Gisaient pourris dans leurs tombes,
Comme oiseaux seront enlevés dans les premiers
Souffles de vent, en cortège. 

Ainsi les semences sèches reverdissent,
Maintenant mortes, et maintenant enterrées,
Qui, rendues par l’herbeux sol profond,
Seront au milieu des anciens épis.

B. Conserve, terre, ce corps

Reçois maintenant, terre, ce qu’il te faut garder
Et en ton doux sein prends-le.
Je mets à l’abri en toi les membres d’un homme
Et t’en confie les nobles restes.

Ce fut jadis la maison de l’âme,
Faite par la bouche du créateur
La sagesse en ces lieux a habité
Enflammée par le prince Christ.

Toi couvre le corps déposé ;
Non sans mémoire, celui-ci (le Christ) recherche
Son œuvre, (lui son) sculpteur et créateur,
Et l’énigme d’un visage proche.

Que viennent bientôt les temps justes,
Quand Dieu remplit toute espérance ;
Rends visible, il le faut,
Cette personne que je te remets.

Texte           Jam moesta qiesce querela
                    Aurelius Prudentius Clemens (348 Espagne – 415 Rome)
                    apparemment pas dans Migne, Patrologie latine :
                    trouvé dans une liste hongroise de texte latins :
                    A latin himnuszok kezdôsorai szerint, 1sur l’Internet sous ce nom
                    traduction littérale : Yves Kéler, 12.11.2009