E. 06a. BIBLE ET HOMOSEXUALITE

Ce texte est celui d’un article envoyé aux Dernières Nouvelles de Strasbourg 

Yves KELER                                                                        Bischwiller,  le  25.7.2008
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                                               à       Dernières Nouvelles d’Alsace
                                                        Rédaction
.                                                                                                                       . 
             Objet :  Article de Jacques Fortier, dim 13.7.2008, Politique 2
                              Elizabeth Stuart : théologie queer

                Monsieur le Rédacteur en chef,

        Jacques Fortier a présenté les thèses d’Elizabeth Stuart, qui se présente comme « évêque  d’une Eglise catholique libérale ». Celle-ci essaie de démontrer une thèse : le christianisme refuse ce qui « divise et hiérarchise ». Ce qui est exact, mais dans son interprétation signifierait que tout est pareil et sur le même niveau. Cette thèse n’est pas biblique. Car la Bible, basée sur le principe de la réalité et non de l’apparence, distingue le vrai du faux scientifiquement, le bien et le mal éthiquement, le mâle et la femelle biologiquement, psychologiquement et socialement. Elizabeth Stuart appuie cette thèse sur des textes bibliques qu’elle tord manifestement.

        Quand la Bible dit dans Genèse 1 : « Homme et femme il le créa », ce que dit exactement Louis Segond, qu’est-ce à dire ? Dieu créa l’homme, c’est à-dire le type de l’espèce, mais il le crée d’emblée mâle et femelle, car l’espèce humaine est en même temps l’humanité, qui ne peut exister que par la reproduction. L’union de deux hommes ou deux femmes est stérile. Seule celle des dissemblables complémentaires est fertile, pas celle des semblables. Dans la foulée du texte biblique, le mariage est créé, avec l’ordre de se reproduire. Mariage hétérosexuel évidemment, le mot n’ayant jamais désigné autre chose, ni dans la Bible, ni dans les civilisations ambiantes.

        Genèse 2, le deuxième texte de la Création et le plus ancien, dit la même chose. Dieu crée d’abord un homme seul, premier être absolument, pour cultiver le jardin d’Eden, mais la tâche, même avec l’aide des animaux, deuxièmes êtres créés, est impossible. De ce fait, « Il n’est pas bon qu’il n’y ait qu’un homme seul ». Dieu décide de créer une humanité, de travailleurs remarquez bien. Il divise cet être unique indifférencié pour en faire un homme et une femme, laquelle est « os de mes os », de même nature que l’homme (et pas un animal), mais différente de lui. Dans ce texte aussi, on débouche sur le mariage : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère (deux dissemblables dont il est né), et s’attachera (lui le mâle) à sa femme (la femelle) et ils deviendront une seule chair, c’est-à-dire un couple qui forme l’humanité de base, capable de reproduction.  

        Quant à la thèse : « Jésus est un homme qui n’est pas né d’un homme », c’est une affirmation gratuite et probablement fausse. Ni Paul, qui écrit avant tous les évangiles, ni Marc et Jean, ni le corps de Matthieu et de Luc, ni le livre des Actes des Apôtres par Luc, ne le disent. Seuls les prologues de Matthieu et de Luc soutiennent cette thèse. Matthieu 13/55, qui rapporte l’étonnement des gens de Nazareth, leur fait dire : « N’est-il pas le fils du charpentier ? Et Marie, sa mère, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude, et ses sœurs, ne sont-ils pas parmi nous ? » Le christianisme des premières générations n’a pas douté que Jésus était le fils de Joseph et de Marie. La naissance virginale est une construction théologique. Qu’il ait été « conçu du Saint-Esprit » n’a jamais écarté la relation sexuelle de ses parents. C’est une formule théologique générale : tous les humains sont conçus avec l’aide de Dieu, « qui se souvient de la femme » et la rend féconde. Voir I Samuel 1/19 et autres textes.

        Elizabeth Stuart, en déformant ainsi les textes bibliques, veut justifier d’une part l’homosexualité, d’autre part que tout serait pareil, hétérosexualité, homosexualité, et que eros, l’amour physique, et agapè, l’amour spirituel sont la même chose. C’est la vielle philosophie éléate de l’abaissement des limites des concepts, celle du champ unifié et du monisme, c’est-à-dire de l’identité fondamentale de tout. Cette thèse s’est révélée erronée dans toutes les sciences où à voulu l’appliquer. Le discontinu maîtrisé, le dissemblable mis en œuvre, la rupture des continuité, le différent complémentaire, sont à la base de la vie et de la pensée fertiles. Le Dieu de la Bible est un Dieu de l’histoire, de l’événement nouveau, de la création continue. Pas un Dieu de la répétition cyclique des semblables. 

                                                                                                      Yves Kéler