E. 09. ORDINATION ET RECONNAISSANCE DES MINISTERES

Yves KÉLER, pasteur ECAAL retraité,
23a, rue de Hanhoffen67240 BISCHWILLER

 
          à Monsieur Jacques Fortier,
          Rédacteur aux Dernières nouvelles d’Alsace DNA
          e-mail : jacques.fortier@dna.fr
 
          à Monsieur le rédacteur en chef des pages régionales, e-mail : 
          DNAchefregion@dna.fr

         Objet : Article DNA 19.10.2010

                    Réponse à l’article :
                    « Religion/Protestants :  Cinq pasteurs ordonnés le 24 octobre à
                    Bouxwiller », DNA du mardi 19 octobre 3010, pages réginales, p. 7

       Cher Monsieur,

       j’ai lu avec intérêt l’article de Monsieur Fortier, et prends la liberté de vous adresser, comme je l’ai fait pour lui, des précisions concernant l’ordination des pasteurs.  Recevez mes respectueuses salutations.   Yves Kéler.  

 
        Mr Fortier écrit que le mot « ordination » serait plutôt luthérien et « reconnaissance des ministères » une expression réformée.

       L’affirmation qui lui a été transmise n’est pas exacte. Calvin emploie le mot dans ses écrits, entre autres son catéchisme de 1545, où il dit à l’article 308 : « Jésus-Christ a ordonné les ministres ecclésiastiques pour nous enseigner en son nom. » La Confession helvétique postérieure de 1566, chapitre 18, écrit : « Les apôtres ont ordonné suivant le commandement du Seigneur des pasteurs et des docteurs. » Au 19e Siècle, on parlait plutôt de « consécration des pasteurs », tant chez les réformés que chez luthériens. Mais le terme d’ordination est clairement revenu au 20e Siècle, dans les deux Eglises. La liturgie luthérienne de 1965 dit « Ordination des pasteurs ». La liturgie réformée de 1963 écrit ceci, sous le chapitre « Ordination d’un pasteur (Consécration) » : « Les commissions de liturgie de l’Eglise de la Confession d’Augsbourg (ECAAL),de l’Eglise évangélique luthérienne de France (EELF), de l’Eglise Réformée d’Alsace et de Lorraine (ERAL) et de l’Eglise Réformée de France ERF), ont élaboré en commun cette liturgie. » Il est donc bien clair que luthériens et réformés emploient le mot « ordination ».

         L’évolution récente des Eglises françaises les fait aller vers un renforcement de l’ordination des pasteurs, devenue générale et exigée, mais en même temps vers des idéologies anti-institutionnelles, qui font oublier des décisions antérieures et qui font refuser les vocables aussi évidents que, par exemple,  « institution du mariage » ou « ordination », qu’on prétend être « catholiques », alors que ces titres existent dans les liturgies réformée et luthérienne de 1963 et 1965.