E. 10|2. NOTRE PERE et SYMBOLE APOSTOLIQUE erronés en usage: 2. Le SYMBOLE APOSTOLIQUE

A. 10/2  NOTRE PERE et SYMBOLE APOSTOLIQUE erronés en usage: 2. Le SYMBOLE APOSTOLIQUE

                 B.   LE SYMBOLE DES APÔTRES

         A.  LES VARIATIONS ACTUELLES DU TEXTE

1.   Les trois variations principales

a .  « catholique » et « universelle » :

         Celle-ci sépare catholiques romains et protestants : les catholiques disent « la sainte Eglise catholique », les protestants « la sainte Eglise universelle ». Catholique signifie universelle, mais pour les catholiques romains, « catholique » désigne leur Eglise, seule orthodoxe et légitime après le 4e Concile Œcuménique de Chalcédoine, puis le Schisme d’Orient et le Concile de Trente ; pour les protestants « universelle » inclut tous les chrétiens, même les hérétiques en ce sens que l’Eglise est invisible et que l’on ne sait pas dans quelle mesure ces derniers sont ou ne sont pas chrétiens.

b.  celles qui figurent à la fin du 2ème article :
        « il (s’)est assis à la droite de Dieu » ou « il siège à la droite…. »
        « de là il reviendra », ou « il viendra de là »

Ces deux variations pourraient être facilement réglées, si on suit la traduction du texte original grec et latin  (le Symbole apostolique latin est la base officielle de la Confession d’Augsbourg et figure dans les textes symboliques du luthéranisme, suivi du Symbole de Nicée-Constantinople (avec le Filioque) et du Symbole d’Athanase):

« il (s’)est assis à la droite de Dieu » ou « il siège à la droite.. ».

     grec : « kathemenon en dexia tou Theou, pantocratôros… »
     latin : « sedet ad dexteram Dei, patris omnipotentis
     allemand : „er sitzet zur Rechten des allmächtigen Vaters“

        Kathemenos, participe aoriste passif, et sedet, présent actif intransitif d’état, sont passifs tous les deux et n’induisent aucun mouvement du type « s’est assis ». La traduction est simplement : « est assis », (sitzet), ou mieux « siège », le sens n’étant pas de dire seulement que le Christ est dans une position assise , mais que dans cette position il siège sur un trône comme roi, à la droite du trône du Père, qui reste omnipotent. (Contrairement à Actes 7/56, dans la vision d’Etienne, où le Christ est « debout à la droite du Père », ayant reçu de Dieula domination, selon la référence que fait cette vision à Daniel 7/13.) 

     « de là il viendra », ou « il viendra de là ».

grec : « hothen erchetaï krinaï », latin : « inde venturus est judicare »

        Le grec emploie le présent de erchomaï, venir : il vient, et non le futur « eleusetai ». Le latin emploie le gérondif « venturus » qui inclut l’idée du futur, ainsi qu’une obligation, « il doit venir », qu’on a rendue par le futur simple : « il viendra ». Mais le texte ne dit pas : « reviendra – reventurus ». Les deux textes placent le « de là », « hothen, inde » avant le verbe « venir ».

Le texte conforme aux originaux grecs et latins est alors :

        « …, il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant, de là il viendra pour
                 juger… »

2.   Relevé des livres où apparaît la répétition du « je crois » dans le 3e Article:

      Livres réformés ou d’influence réformée

livres de cantiques

texte dit
        Recueil des Eglises Réformées en France 1859   p. 420
        Recueil des Eglises Réformées en France 1895   p. 692
        LP Louange et Prière                        1938-1964   p 649
        NCTC Nos cœurs te chantent                    1979   p. 338
        ARC Arc en ciel                                         1989   page arrière
        ALL Alléluia                                              2005   page arrière
        texte chanté
        ALL 61/82  Nous croyons en un seul Dieu  Barillier

liturgies

Le culte du dimanche , Napoléon Roussel 1855, Meyrueis, Paris   p.385
        Liturgie Pastorale, Toulouse, sans date, 1920 environ                     p.205
        Liturgie ERF 1963                                                                            p. 25
       
        On remarquera que tous les recueils de cantiques et liturgies signalés sont d’origine réformée française ou suisse romande, pour les livres anciens.  Ou d’influence réformée pour les livres de cantiques récents patronnés par la FPF, depuis LP 1938 jusqu’à ALL 2005.

        Suisse, Pays-Bas, Hongrie, Allemagne, Angleterre

On trouve aussi cette forme de répétition chez :

  les réformés suisses romands : Liturgie du Canton de Vaud 1964, page 12, et 1979
                                                     Psaumes et Cantiques 1976 n° 169

–  les réformés néerlandais : Le « Dienstboek » de la Protestantse Kerk in Nederland, 2004,
   donne : “Ik geloof in de heilige Geest, ik geloof een heilige, algemene,  christelijke Kerk,”
              « Je crois    au     Saint-Esprit,   je crois   une  sainte, universelle, chrétienne Eglise »

–  les réformés hongrois : Eneskeskönyv, Magyar Reformàtusok Hasznàlatara, Recueil de
                                         Cantiques hongrois, 1993 :
   «  Hiszek (je crois) Szentlélekben (au Sant-Esprit). Hiszem (je crois) az (la) egyetemes
   (universelle) anya/szent/egyasat mère/sainte Eglise,… » : Je crois au Saint- Esprit. Je crois
   l’universelle mère-sainte Eglise. (L’expression Mère Eglise est idiomatique en hongrois)
 
En revanche, les réformés allemands et suisses allemands ont la même forme que les luthériens, sans répétition : pour l’Allemagne : EG Reformiert n° 789. Le Catéchisme de Heidelberg, cité dans ce livre à la page 1584, ne connaît pas non plus la répétition. Pour la Suisse : Gesangbuch für die Evangelisch-reformierte Schweiz, 1998, Nr 263. 

De même, les réformés d’Alsace-Lorraine, dans le culte en allemand, n’ont pas cette répétition. La liturgie de D.Smend, professeur à la Faculté de Strasbourg, de 1906, employée par les réformés jusqu’après la Seconde Guerre Mondiale, ne la donne pas (p.123).

        Les anglicans, dans le « Common Prayer Book », n’ont pas la répétition : “ I believe in the Holy Ghost; the holy Catholic Church;…”

3.  Relevé des livres où n’apparaît pas la répétition du « je crois » dans le 3ème Article :

        Les recueils et liturgies luthériens :

        Recueil de cantiques C. Augsb., sans date, 1850 environ,   pas de Crédo
        Recueil de cantiques EELF,                        1923                 p 647
        RA, Recueil d’Alsace-Lorraine                   1952  Greiter   rot 30
                                                     Petit catéchisme de Luther      p. 765  
        Liturgie EELF                                             1966                 p 66
        Liturgie ANELF                                          1983                 p 162