A. 06. LITURGIE DE MARTIN BUCER 1537-39

PSAUMES ET CHANTS SPIRITUELS,

QUE L’ON SE PLAÎT A CHANTER

A STRASBOURG, 1537-39

ET DANS D’AUTRES EGLISES

édité par Friedrich Hubert, VandenHoeck & Ruprecht, 1909

PSALMEN UND GEYSTLICHE LIEDER,

DIE MAN ZU STRASSBURG ,

UND AUCH DIE MAN IN ANDREREN KICHEN PFLEGT ZU SINGEN 1537-39

Ausgegeben von Friedrich Hubert, Göttingen, Van den Hoeck und Ruprecht, 1909

Traduit par Yves Kéler mai 2017

DE LA CENE DU SEIGNEUR ou MESSE ET DE LA PREDICATION

(VON DES HERREN NACHTMAL ODER MESS UND DEM PREDIGEN (F-P , 1526-1561)

(91)           Quand l’assemblée est réunie, le pasteur vient et va devant la table de l’autel, qui est placée en face du peuple, de façon que chacun puisse comprendre tous les mots et annonce l’office principal avec les paroles suivantes environ, qui peuvent être allongées ou raccourcies selon le besoin.

Le Confiteor ou Confession des péchés publique- Das Confiteor (oder offene Schuld)

        Que chacun confesse avec moi au Seigneur et confirme son péché et ses mauvaises actions :

        Dieu et Père tout-puissant et éternel,

Nous confessons et confirmons devant toi                                                                            92

que nous avons été conçus dans l’injustice

et que nous sommes (92) pleins de péchés

et de transgressions dans toute notre vie,

comme des gens qui ne croient pas parfaitement à ta parole

et qui ne suivent pas tes saints commandements.

Nous te prions, regarde à ta bonté 

et pour l’amour de ton nom, fais-nous grâce

et pardonne notre mauvaise action,

qui est hélas grande. Amen.

Un autre confiteor

Encore un autre                                                                                                                     93

Une absolution ou parole de consolation (Eine absolution oder trostspruch I Tim I) :                   94

        C’est la vérité et une parole forte et de valeur :

Christ est venu dans le monde, pour sauver les pécheurs. 

Que chacun dise en vérité avec St Paul dans son cœur : 

« Je suis le premier des pécheurs »   

et croie en Christ,

et soit ainsi sauvé.   (95)

(var ; je vous annonce en son nom le pardon de tous vos péchés

et vous en déclare libres sur terre,

pour que vous en soyez aussi libérés dans le ciel.)

        (Eventuellement il prendra un autre verset,

qui nous console par le pardon du Christ

et par son expiation pour nos p échés.

Tels Jean III/16, ou Actes X : Tous les prophètes témoignent de Christ,…

Ou I Jean II « Si quelqu’un pèche, nous avons un intercesseur. »)

        Après quoi l’Eglise commence à chanter un Psaume, comme le Miserere (Ps 51), ou un autre psaume  au lieu des 7 dernières paroles (du Christ en croix), ou un chant spirituel, à la place de l’introït  et éventuellement le Kyrie eleison et Gloria in excelsis ; Et lorsque cela ( chant d’Eglise au lieu de l’introït) est terminé, (96)le pasteur(serviteur) prononce une courte prière  pour la grâce et le véritable Esprit, (puis) la prédication qui suit et la parole de Dieu à entendre avec fruit, prière dont le contenu vise le désir chrétien et généralement la prédication qui suit :

        Le Seigneur soit avec vous !

Prions :

Dieu miséricordieux éternel,

veuille nous conduire à ton Fils unique par une vraie foi juste,

et accorder à ton peuple et à tous les croyants

que nous ne nous attachions à aucune créature,

mais que nous cherchions seulement l’accès à ta bonté et à ta grâce,

par Christ, notre Seigneur. Amen.  

        Ensuite l’Eglise chante un Psaume ou du précédent, s’il est long, quelques versets (ou d’un Psaume), et le pasteur va sur la chaire, (97) lit des extraits des épîtres de Paul ou d’autres livres bibliques, tels que des morceaux de textes de la loi et des prophètes à la place de l’épître.

        Ensuite l’évangile du dimanche ou un texte ordinaire chez l’évangéliste qu’ils ont à la main, et commencent à lire là où l’on «était resté au dimanche passé. Car leur usage (celui des Strasbourgeois) est de lire les livres bibliques les uns après les autres, pour que l’ordonnance de l’Ecriture et que les circonstances du discours soient mieux comprises.

        (A la fin de la prédication, on annonce la célébration de la Cène et on exhorte à tenir celle-ci avec une foi juste et une vraie piété). Cette exhortation  contient ordinairement 4 parties

La première : que nous devons méditer qu’ici le Seigneur veut nous communiquer sa chair et son sang, que notre chair et sang, c’est-à-dire toute notre nature est encline à tout mal  et de ce fait est corrompue dans la vie éternelle, en sorte que d’elle-même elle ne peut plus avoir part au royaume (I Cor XV).

La seconde que pour nous aider (à sortir) de cette perdition, le Verbe éternel de Dieu est devenu chair, afin qu’il n’y ait qu’une chair et un sang saints, c’est-à-dire un véritable homme sauvé, par lequel notre chair et notre sang à tous soient restitués et sanctifiés, ce qui se produit si nous mangeons et buvons véritablement son corps et son sang.

La troisième que le Seigneur nous donne et transmet ses saints et sanctifiants corps et sang dans la Sainte Cène  par les choses visibles, le pain et le vin, par le service visible de l’Eglise, comme ses saintes paroles le disent : » Prenez et mangez, ceci est mon corps donné pour vous. Buvez en tous, ceci est mon sang, qui a été versé pour vous pour le pardon des péchés  », paroles du Seigneur que nous acceptons avec une foi simple.et nous ne devons pas douter que lui le Seigneur même est parmi nous et que cela devienne ainsi le service visible de l’Eglise, qu’il a lui-même ordonné. (98) ; qu’ainsi le pain que nous rompons soit vraiment son sang, et le vin, pour lequel nous rendons grâces, la communion au sang (I Cor X), surtout que nous méditions avec zèle pourquoi le Seigneur nous a accordé ainsi sa salutaire communion dans le saint Sacrement. En fait pour qu’il vive toujours plus en nous, et que nous soyons un corps en lui, notre tête, parce que nous participons tous au même pain (I Cor X).

 La quatrième ( 99) que dans cette action nous conservions avec un vrai recueillement et grande reconnaissance le souvenir et la fête du Seigneur, de ce fait nous le louons toujours , dans toutes nos paroles et nos actes, oui par toute notre vie, pour tous ses bienfaits ,pour son incarnation et sa mort amère, par lesquelles il a payé notre péché et pour la bienheureuse communion de son corps et de son sang, c’est-à-dire son tout même, qui est vrai Dieu et vrai homme , par lequel nous obtenons la juste, vraie vie et vivons ici et dans l’éternité, (91).

       Là où l’on ne tient pas la sainte Cène (comme dans les paroisses-annexes où elle n’est célébrée qu’une fois par mois), dans le Dôme (cathédrale de Strasbourg) en revanche elle est célébrée chaque dimanche 😉 s’il y a des enfants, on explique les mystères du baptême et exhorte au vrai usage spirituel de de saint  sacrement).

       Après la fin de la prédication, le peuple chante la foi (credo) tel qu’il suit (Wir glauben all an einen Gott etc…Credo de Luther 1524) ou bien selon le temps un Psaume chrétien ou un chant spirituel.

      Après la fin du credo, pour que les messes de sacrifice non chrétiennes ne choquent pas le peuple et pour qu’on comprenne comment Christ a été offert une fois pour nous pour la satisfaction parfaite de notre péché, le pasteur dit:

      « Chers frères et sœurs, priez Dieu le Père par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est donné pour la délivrance de nos âmes, qu’il nous envoie le Saint-Esprit, qui nous apprend à sacrifier, non Christ , qui s’est offert  lui-même pour nous et qui ne peut être offert par personne , mais les véritables offrandes telles qu’un esprit brisé, un cœur abattu, et que nous offrions une offrande vivante , sainte et agréable à lui, ce qui est notre culte raisonnable, dans lequel nous glorifions et célébrons et offrons des actions de grâces. Le Seigneur veuille nous exaucer et accorder son salut. Amen. »

        Ensuite :

   «  Le Seigneur soit avec vous ! Prions : » (et dit avec ces mots ou d’analogues)

  «  Dieu tout puissant, miséricordieux et Père, qui nous as promis que

                                            Ou bien

Laisse tomber ce qui précède et commence directement ainsi : (100)

      « Le Seigneur soit avec vous ! » et avec ton esprit.

       «  Dieu tout puissant et miséricordieux, qui nous as promis par ton Fils que ce que nous prions par son nom  se réalise et pourquoi tu nous as ordonné par ton Fils de prier pour les autorités et pour tous les hommes , nous te prions donc du cœur par Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé, notre Seigneur : veuille éclairer les cœurs de notre empereur, de tous les princes et Seigneurs , et d’abord l’autorité de cette ville (Strasbourg) et les régents(le Magistrat), par la connaissance de ton évangile, afin qu’ils te reconnaissent comme leur Maître supérieur et véritable, et gouverner l’œuvre de nos mains et nous les brebis de ton pâturage 

         De même veuille donner et augmenter aux serviteurs et chargés d’âmes ton Saint-Esprit, pour qu’ils te servent fidèlement  et produisent beaucoup de fruits. Et délivre toutes tes Eglises de tous les loups et mercenaires qui détruisent ton troupeau et le délaissent. Et accorde à tous les hommes  de parvenir à la connaissance de la vérité, en particulier de cette paroisse, (100) nous qui sommes appelés ici. Envoie ton Esprit, le Consolateur et Maître, qui écrit ta loi  dans nos cœurs, et nous fait connaître notre péché. O Dieu, éclaire nos yeux, que nous connaissions la vérité et que nous ne connaissions vraiment rien d’autre que péché, mort enfer et colère de Dieu méritée, et qu’ainsi nous puissions , à la fontaine profonde de ta bonté et de ta grâce trouver faim et soif et accepter avec reconnaissance les bontés que tu as mises à notre disposition par ton Fils unique, qui est devenu homme et semblable à nous pauvres pécheurs, qui a souffert , qui est mort et qui est ressuscité , afin qu’il nous sauvât du péché, de l’enfer et qu’il nous conduise à la résurrection, à l’héritage du royaume de Dieu. (Et) accorde-nous , (102) Seigneur et Père, que nous dans le souvenir de notre Rédempteur, nous tenions cette Cène comme lui l’a instituée, avec un cœur confiant et joyeux, qui soit uni dans l’amour avec chacun, pour que nous ne souffrions pas le jugement  comme ceux qui ne distinguent pas le vrai corps du Christ, dont nous sommes tous des membres, si nous croyons tous à lui comme à la tête et que par le moyen de l’amour avec le lien de la paix, nous soyons liés à nos concitoyens et prochains, délivrés de colère, de révolte, de jalousie, haine, égoïsme , vice et impudicité. Et de tout ce qui est propre au vieil homme.

Nous te prions : renouvelle-nous dans l’esprit de notre âme revêts-nous de l’homme nouveau, qui est créé selon Dieu dans la vraie justice et sainteté, fortifie notre foi et notre espérance, et que nous tenions cette Cène de ton cher Fils telle qu’il l’a instituée, et recevions avec vérité et jouissions de la vraie communion à son corps et à son sang, lui-même, notre Seigneur, l’unique pain du ciel qui sauve, qui comme il s’offre lui-même dans ce saint sacrement et veut se donner pour que nous vivions en lui et lui en nous, nous soyons ses membres et qu’en toute chose  nous servions avec fruit à l’édification de l’assemblée , délivrés de toute maladie de notre chair mauvaise et pervertie , de toute colère, révolte, jalousie, haine, égoïsme, vice impudicité et quelque maudite œuvre de la chair  que ce soit , afin que comme tes véritables enfants nous fassions confiance de notre cœur et de notre âme , dans la vraie confiance enfantine (103). Donne-nous de prier comme notre Maître Christ Jésus l’a ordonné et à te dire du cœur :

( Une autre prière)

(108)         Notre Père qui es aux cieux, (109) avec doxologie ….

     Après la fin de cette prière, le pasteur fait une courte exhortation (S’il ne l’a pas faite avant la fin de la prédication) de tenir la Sainte Cène dans la vraie foi et avec vrai recueillement et explique ce mystère) sur la teneur de la prière  et ordinairement après les matières de la prédication et conclut sur les paroles d’institution de la Cène qu’il lit immédiatement après avec détermination. Au dimanche Reminiscere, l’exhortation est faite de cette manière environ  dans la paroisse Saint-Pierre –le- Jeune ; ensuite la prédication sur le 1er chapitre des Corinthiens (1ère lettre) sur la sagesse du monde et de la croix, et de Jean le 8e chapitre de Christ, la lumière du monde , etc…

Exhortation

Chers frères et sœurs, veuillez chacun penser pour soi avec combien de désir le Seigneur Jésus a accompli sa souffrance pour nous et avec quel grand désir il a insisté pour manger l’agneau pascal, avant de souffrir. Et comment  il a ordonné que l’on maintienne son souvenir chaque fois que l’on tient la Cène ; comment les anciens, dans leurs réunions de nuit, et que nous maintenant le dimanche  nous montrons, « en ce que certains d’entre vous mangent avec moi (et boivent le vin du Seigneur) » et (110), j’espère, vous autres tous pensent dans une foi ferme  et mangent avec fruit dans l’Esprit, comme ceux qui s’y rendent. Etc…ligne 5 à 35). Que cela se réalise pour nous tous. Amen.

Immédiatement après ces paroles, il (le serviteur) lit les paroles de l’évangéliste et en particulier de Paul concernant la Cène ainsi :

Institution de la Cène

(Ecoutez l’évangile de la Cène)

Le Seigneur Jésus, quand il fut trahi (dans la nuit où le Seigneur Jésus  fut livré), pendant qu’ils mangeaient  prit le pain , et (après avoir rendu grâces) le rompit et le donna à ses disciples, et dit : prenez et mangez, ceci est mon corps qui a été donné pour vous . Faites ceci en mémoire de moi.

      De même il prit aussi la coupe , après qu’ils eussent pris le repas du soir , et dit : « Buvez- en tous ; faites ceci chaque fois que vous en boirez, en mémoire de moi ! »

        Ensuite, après ces paroles , le pasteur(serviteur) dit ainsi:

« Vous qui avec moi voulez recevoir la Cène du Seigneur, venez maintenant, et Dieu veuille vous préparer et vous accorder sa mort dans la vraie foi et la véritable reconnaissance. Amen.

        Ici il partage le pain et la coupe du Seigneur  et dit d’abord ces paroles :

«  Pensez, croyez  et annoncez que le Christ, le Seigneur, est mort pour vous et se donne lui-même à Dieu, en nourriture et breuvage pour la vie éternelle.

        Après cela l’Eglise chante : Gott sei gelobet und gebenedeiet Gloire et louange au Dieu secourable Martin Luther 1524, ou un autre Psaume selon la circonstance.

        Après ce chant, il prononce à nouveau une prière, d’ordinaire dans la forme de l’exhortation précédente, ainsi :

        Le Seigneur soit avec vous ! Prions :

Accorde-nous, Père céleste, que le souvenir de notre salut ne sorte jamais de notre cœur et que nous marchions dans la lumière du monde, le Christ, loin détachés de notre raison stupide  et de notre volonté aveugle, qui sont une ténèbre dommageable, par Cgrist Jésus, notre Seigneur. Amen.   

Une autre action de grâces

Fin de l’office

Renez grâces au Seigneur.

La bénédiction  Nombres au chapitre VI

Le seigneur vous bénisse et vous garde,

Le Seigneur fasse luire sa face sur vous et vous soit plein de grâce.

Le Seigneur lève sa face sur vous et  vous donne la paix. Amen.

Fin de la Cène du Seigneur