A. 12. TEUTSCH KIRCHEN AMPT Liturgie de Strasbourg 1525

TEUTSCH KIRCHEN AMPT

Strasbourg 1525, en français + allemand

Yves Kéler 2012

Titre original en français, édition de Strasbourg                                                Titre   Page 1

Office de l’Eglise

allemand avec

Chants de louange / et psaumes di-

vins / comme l’Eglise à

Strasbourg chante et tient

avec plusieurs prières toutes

Chrétiennes /

imprimées dedans.

Chantez au Seigneur un chant nouveau /

De ce qu’il a fait des merveilles. Psau. 98.

Chantez joyeux à Dieu, qui est notre force /

Jubilez au Dieu / de Jacob. Psau. 81.

(Imprimé chez Wolff Köpphel.

(Strasbourg, en l’an après la naissance du Christ

MDXXiiiij (1525)

Titre allemand original

Teutsch

Kirchen ampt mit

lobgesengen / und götlichen psal

men / wie es die gemein zu

Strassburg singt und halt

mit mer gantz Christ-

chen gebetten / darin vorgedruckt.

Singet dem Herren eyn Neüw lied /

Das er wunder than hat. Psal. 98.

Singet frölich Gott / der under sterck ist /

Iauchzet dem Gott / Iacob. Psal. 81.

(Gedruckt by Wolff Köpphel.

(Strasburg, im Jahr nach Christi

Geburt MDXXiiiij –1525)

                                                                                                                                     Page 2

Avant-propos

Les serviteurs de la parole à

Strasbourg / ont suivi /

l’ancien usage autant qu’il est possible /

et ainsi décidé l’ordre suivant du chant

de la Messe / et vêpre etc. de façon Chrétienne /

dans lequel nous avons trouvé de la part de la paroisse (l’Eglise)

chaque jour grand accomplissement et aug-

mentation de la foi. C’est pourquoi je * l’ ** ai

imprimé à côté d’autres prières. Seulement sois

prévenu / que tu ne croies pas qu’un tel

ordre doive être tenu / Ensuite ci-

après tu trouves / les paroles d’institution ** de la Messe.

Porte-toi bien.

* « ich – je » : l’éditeur-imprimeur parle ici, et non le ou les réalisateurs  de cet ordre de Strasbourg.? D’après René Bornert, La réforme protestante du culte à Strasbourg, les éditeurs de ces liturgies strasbourgeoises n’étaient pas les pasteurs, mais les imprimeurs. Ceux-ci voulaient répondre à la forte demande des laïcs de posséder ces ordres nouveaux, au point que les pasteurs de Strasbourg ont plusieurs fois récusé tel ou tel texte qui n’émanait pas d’eux.

** « sye – elle », désigne « die ordnung », mot féminin, « l’ordre », mot masculin en français.

*** Hauptstück der Messe : les paroles d’institution, en principe. Luther emploie l’expression dans ce sens.

Vorred

Es haben die diener des worts zu

Strassburg / dem alten gebrauch /

so vil müglich ist / nachgeben /

und also nachgehende ordnung des gesangs

der Mess / und vesper etc. Christlicher weiss

fürgenommen / darinen wir von der gemein

täglich befunden grossen fürgang und me-

rung des glaubens. Desshalb hab ich * sye **

neben andern gebetten gedruckt. Allein sey

gewarnet / das du nit achtest / als ob sollich

ordnung müste gehalten werden / Dann hye-

nach findestu / welchs sey das

haubtstuck *** der Mess.

Gehab dich wohl.

NB : A partir d’ici, je n’écrirai plus le texte dans le format du Recueil, mais en écriture suivie, sauf pour les titres et introductions. En revanche, je conserverai les barres obliques qui servent à découper le texte pour le chant et font office de virgules pour la lecture.

                                                                                                                                         Page 3

Ordre de la Messe

comme l’Eglise de Strasbourg le tient maintenant

( Salutation trinitaire)                 Debout, tourné vers le peuple

Au nom du Père / et du Fils

et du Saint-Esprit. Amen.

(Confession des péchés)              Debout, tourné vers le peuple

        Confessez-vous à Dieu le Seigneur, car il est bon et sa miséricorde est éternelle *

                                                                                                                  (Ps. 136/1 H)

                                                    A genoux, tourné vers l’autel

        Je disais : « je veux témoigner contre moi et confesser au Seigneur mes transgressions. Alors tu m’as pardonné la faute de mon péché » ** (Ps 32/5 H).

        Moi pauvre pécheur, je confesse à Dieu le tout-puissant que j’ai gravement péché par la transgression de ses commandements. J’ai fait beaucoup de choses que j’aurais dû laisser et j’ai laissé beaucoup de choses que j’aurais dû faire. Ceci par manque de foi et par défiance envers Dieu, et par la faiblesse de l’amour envers mes compagnons de service et mes prochains, dont Dieu me sait coupable.

        Je regrette ces choses. Fais-moi grâce, Seigneur, car tu es miséricordieux envers moi pauvre pécheur /Amen.

*   Ps. 136/1 H, texte pas de Luther. Traduit de la Vulgate Ps. 135/1 L apud LXX : « Confitemini Domino quoniam bonus, quoniam in aeternum misericordia ejus – Confessez-vous à Dieu, car il est bon, car sa misericorde est pour l’éternité. »

** Ps 32/5 H, texte pas de Luther. Traduit de la Vulgate 31/1 L apud LXX : « confitebor adversus me iniustitiam meam Domino – Je confesserai contre moi mon injustice au Seigneur. »  

(Paroles de grâce)                      Debout, tourné vers le peuple

(Ecoutez les paroles de la grâce de Dieu, que l’Apôtre Paul vous adresse)

C’est une parole certaine et de grand prix, que Jésus-Christ et venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier *. Je crois cela. Seigneur, viens en aide à mon incrédulité ** et sauve-moi ***. Amen.

Dieu vous fasse grâce et aie pitié de nous tous. + Amen. ****

  *     (I Timothée1/15;  ** Marc 9/24 ;  ***  Matthieu 14/30)

**** (  la croix + signale qu’ici le pasteur se signe, ainsi que l’assemblée)

                          L’introït ou début de la Messe.                Page 4

J’ai cru *. Ou un psaume parmi les notés.

* (Ps 116/10 H = Ps. 115/10 ou 114/10, le 114 L et 115 L formant en H un seul Psaume)

(Psaume d’introït)

Antienne :  Je crois, même si je souffre beaucoup.   (Ps. 116/10)

I.       J’ai appelé de tout mon cœur :                         (Ps. 119/145-146)

II.      O Dieu, écoute-moi

II.      Je veux garder ta loi et ton commandement :

I.       Je t’ai appelé, aide-moi.

II.      Ainsi je garderai ton témoignage.

I.       Ecoute ma voix selon ta miséricorde,

II.      O Dieu, fais-moi vivre selon tes jugements.

I.    * Gloire soit au Père et au Fils et au Saint-Esprit, /

II.      Comme il était au commencement et maintenant d’éternité en éternité.

I + II. Amen.   

Antienne :  Je crois, même si je souffre beaucoup.   (Ps. 116/10)

* Le Gloria Patri peut aussi être chanté à cet endroit

(Kyrie eleison – Kyrie eleison)

Kyrie eleison

                                                                                                                                       Page 6

Kyrie eleison Seigneur, aie pitié.

Christe eleison, Christ aie pitié de nous.

Kyrie eleison, Seigneur, aie pitié de nous. *

* (Kyrie de Strasbourg 1524, Greiter ? texte et mélodie dans RA rot 5, EG 178/1)

(Gloria in excelsis – Gloria in excelsis)

Gloria in excelsis

Gloria de Matthias Greiter, avec les notes *

*    dans ABD 734 en français. En allemand dans RA rot 10, EG 180/1. Texte et mélodie probablement de Matthias Greiter 1524

Gloire soit à Dieu, / au plus haut des cieux, / et paix sur la terre, / envers les hommes que Dieu aime.

                                                                                                                            Page 7-9

Nous te louons / nous te bénissons / nous t’adorons, nous te glorifions / nous rendons gloire à ta puissance / Seigneur, Dieu Roi céleste / Dieu, Tout-puissant, Père / O Seigneur Jésus-Christ, Fils unique, le roi de gloire, / Agneau de Dieu, le Fils du Père / qui ôtes le péché du monde, / sois-nous propice, / qui ôtes le péché du monde, exauce nos prières ; / toi qui règnes à la droite du Père, aie pitié de nous ; / Car toi seul tu es le Saint, toi seul es le Seigneur, / toi seul es le Très-haut, Jésus-Christ, / avec l’Esprit saint dans la gloire de Dieu le Père / Amen. (ABD 734)

(Gruss – Salutation + Collecte)                                                                                   Pages 9

Le pasteur dit, tourné vers le peuple :

Le Seigneur soit avec vous.

L’assemblée : et avec ton esprit

Le pasteur se tourne vers l’autel :

Suit la Collecte

ou la prière de l’assemblée.

                                                                                                                                    Page 10

Prions.

Dieu et Père miséricordieux et éternel, veuille nous conduire vers ton Fils unique, par une juste et vraie foi. Accorde à ton peuple qu’il ne s’attache nulle part à aucune chose créée, mais qu’il cherche et trouve un accès à ta seule bonté. Par Christ Jésus notre Seigneur. Amen.

Ou une autre Collecte du temps.

(Epistel – Epître)                                                                                                     

Epître

Galates 3/8-14

8. Chers frères / L’Ecriture a prévu d’avance / que Dieu justifierait les païens par la foi. C’est pourquoi elle annonce à Abraham : « Dans ta descendance tous les païens doivent être bénis. » 9. Ainsi, ceux qui sont dans la foi / seront bénis avec le croyant Abraham. 10. Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi / sont sous la malédiction. Car il est écrit (Deut. 27/26 ) : Maudit soit quiconque ne reste pas dans tout ce qui est écrit dans ce livre de la Loi, pour qu’il le fasse. 11. Puisque donc par la loi personne n’est justifié devant Dieu, il est clair que le juste vivra par la foi (Habacuc 2/4) 12. Or la loi n’est pas la foi / mais l’homme qui l’accomplit vivra par elle (Nombres 18/4.) 13. Mais Christ nous a délivrés de la malédiction de la Loi / quand il devint une malédiction à notre profit. (Car il est écrit / (Deut. 21/23 ) : Maudit soit quiconque pend au bois.) 14. Ainsi la bénédiction d’Abraham vient sur les païens, en Christ Jésus, et nous, nous recevons par la foi l’Esprit promis. (Cette lecture ne semble pas être une des dimanches. Elle est un modèle, visant le salut par la foi.)

                                             Alléluia                           Page11

Employer un des Alléluias proposés dans les livres actuels :

Halleluja  Melchior Vulpius 1609, RA rouge 9, RA rot 23, EG 048

Halleluja  Preussische Ordnung

Halleluja  5. Ton EG 181/1

Halleluja  Maraire 1965 EG 181/5

Alléluia    Cœurs joyeux ARC 833 = EG 181/8

Alléluia    Segara ARC 836

Alléluia    Anonyme ARC 837

Alléluia    R.Trunk  ALL 63/44

Alléluia    Melchior Vulpius 1609, ALL 61/74

Alléluia donnée par le Teutsch Kirchenampt :

Alléluia / Louez le Seigneur (Ps. 146/1). O Seigneur, agis avec ton serviteur selon ta miséricorde (Ps 119/17) / et enseigne-moi (Page 12) tes préceptes (Ps. 119/8) / je suis ton serviteur (Ps. 116/16) fais-moi comprendre, je pourrai connaître tes témoignages (Ps 119/125).

(Mélodie dans RA rot 20, difficile à chanter par une paroisse ; relève du chœur)

peut être dit en alternance avec l’assemblée, de la façon suivante :

I.  Alléluia ! Louez le Seigneur.

II. Seigneur, agis avec ton serviteur selon ta miséricorde

I.  Et enseigne-moi tes préceptes.

II. Je suis ton serviteur :

I.  Fais-moi comprendre, je pourrai connaître tes témoignages

I + II. Alléluia, Alléluia.

(Evangelium – Evangile)                                                                                          Page 12-13

Evangile

Evangile de Jean 6/41-59

41. Alors les juifs murmurèrent sur ce / qu’il disait / Je suis le pain venu du ciel / 42. et dirent / Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment dit-il alors / je suis venu du ciel. 43. Jésus répondit et leur dit / ne murmurez pas entre vous / 44. Personne ne peut venir à moi / sauf si / l’attire le Père qui m’a envoyé / et je le ressusciterai au dernier jour / 45. Il est écrit dans les Prophètes / ils seront tous instruits par Dieu (Es. 54/13 ; Jér. 31/34) / celui maintenant qui l’entend et l’apprend  / celui-là vient à moi / 46. Non que quelqu’un aurait vu le Père (Page 13) à part celui qui est du Père / lequel a vu le Père. 47. En vérité, en vérité, je vous dis / qui croit en moi / a la la vie éternelle / 48. Je suis le pain de la vie. 49. Vos pères ont mangé du pain du ciel dans le désert / et sont morts / 50. ceci est le pain qui vient du ciel. / afin que celui qui en mange ne meure pas / Je suis la pain vivant / venu du ciel / qui mangera de ce pain / vivra pour l’éternité / 51. (lacune du texte *) et le pain que je donnerai c’est ma chair / que je donnerai pour la vie du monde. 52. Alors les juifs se disputèrent entre eux et dirent / comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? 53. Jésus leur dit. En vérité, en vérité, je vous dis si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme / et boire de son sang alors vous pas la vie en vous. 54. Qui mange de ma chair et boit de mon sang / a la vie éternelle / et je le réveillerai au dernier jour / 55. car ma chair est la vraie nourriture / et mon sang est le vrai breuvage / 56. qui mange de ma chair et boit de mon sang / reste en moi / et moi en lui / 57. comme m’a (Page 14) envoyé le Père vivant et que je vis à cause du Père / Ainsi celui qui mange de moi / celui-là aussi vivra à cause de moi. 58. Ceci est le pain / qui est venu du ciel / pas comme vos pères ont mangé du pain du ciel / et sont morts / qui mange de ce pain / vivra en l’éternité. (Lecture de Laetare **)

*        lacune du texte : il manque ici les deux premières phrases de verset, 51a et 51b (voir

          commentaire page )

**      cet évangile est la lecture du dimanche Laetare.

Ou l’Epître et l’Evangile du temps. Certains lisent également / un livre de l’écriture avant l’Epître * / et un Evangile, chaque dimanche un morceau / pour que le sens se tienne. **

*     probablement de l’Ancien Testament, ou une 2e Epître. 

**  il s’agit de la lecture continue du même évangile de dimanche en dimanche, ce qu’on appelle « lectio continua. » (voir commentaire plus bas, page  )

                                                                                                                             Pages 14-17

Suit la prédication

Ensuite la Confession de la foi

Credo de Mathias Greiter, à chanter, mélodie dans RA rot 30, deest EG. J’ai gardé les barres obliques pour faciliter le chant )

Je crois en Dieu, Père, le Tout-puissant, / Créateur du ciel et de la terre. / Et en Jésus-Christ son fils unique et aimé, / le Seigneur, / Qui fut conçu par le Saint-Esprit, / Qui est né de la vierge Marie, / Qui a souffert sous Ponce-Pilate, / Crucifié, est mort et fut enseveli, / Et qui est descendu aux enfers / Le troisième jour est ressuscité des morts, / Et qui est monté dans les cieux. / Et siège à la droite de Dieu le Père, le tout-puissant / De là il reviendra pour juger / Les vivants et aussi les morts. / Je crois aussi au Saint-Esprit, / une sainte église du Christ, / Et la communion des saints, / Le pardon des péchés, /Résurrection des morts /Et la vie éternelle. / Amen.

                                                                                                                                       Page 17

Le grand Patrem* qu’on

appelle Symbole de Nicée

est chanté par certains.

*  Patrem : voir commentaire plus bas, page  

sans les notes

Je crois en un seul Dieu / le tout-puissant Père / le créateur du ciel et de la terre / de toutes les choses (B) (Page 18) visibles et invisibles / Et en un seul Seigneur Jésus-Christ / le Fils de Dieu / l’unique / le né du Père / avant tout le monde / le Dieu de Dieu / la lumière de la lumière / le vrai Dieu du vrai Dieu / le né / pas qui est fait / en même nature du Père / par qui toutes choses ont été faites / Qui pour nous hommes / et pour notre salut / est descendu des cieux / et est devenu chair par le Saint-Esprit / Et est devenu homme par Marie la vierge. Aussi crucifié pour nous / souffert sous Ponce Pilate / et enseveli. Ensuite ressuscité le troisième jour / selon l’écriture / Et monté au ciel / siège à la droite du Père / Et plus tard reviendra / plein de gloire / pour juger les vivants et les morts / Dont le royaume n’aura pas de fin. Je crois au Saint-Esprit / le Seigneur qui rend vivant / qui sort du Père et du Fils / ensemble (avec eux) est adoré et glorifié / qui a parlé par les prophètes. Je crois une sainte commune Eglise des Apôtres, Je confesse un seul baptême / pour le pardon des péchés / et (Page 19) j’espère la rémission des péchés. Et la vie du monde à venir / Amen.

                                                                                                                                         Page 19

Exhortation tourné

vers le peuple

Chers frères et sœurs / demandons à Dieu le Père / par notre Seigneur Jésus-Christ / qu’il nous envoie le Saint-esprit, le Consolateur / pour qu’il fasse de notre corps une offrande vivante, sainte, agréable à Dieu, ce qui est le culte raisonnable qui plaît à Dieu. Que cela nous soit donné à tous. Amen.

Dans la Cène du Sei-

gneur la préface

Past. : Elevez vos cœurs. *

Ass. : Nous les élevons vers le Seigneur.

Past : Rendons grâces au Seigneur notre Dieu. *

Ass. : Cela est digne et juste.

Past. :  Il est vraiment digne, juste et salutaire, que nous te rendions grâces de toutes les manières et en tout lieu. O saint Seigneur, tout-puissant Père, Dieu éternel, tu as créé notre salut par le bois de la croix, afin que la vie vienne de la même manière que la mort a grandi. Et tu as voulu que l’Ennemi, qui par la désobéissance au pied du bois de l’arbre du paradis nous a tous vaincus en Adam, soit mis en échec par Jésus-Christ notre Seigneur. Par la majesté duquel et par sa gloire les Anges et toute l’armée céleste te louent, avec une même allégresse, te célèbrent et te glorifient unanimement. Pour qu’avec leurs voix tu veuilles aussi accepter les nôtres, nous te prions soumis à toi et disons :  Sanctus 

* C’est le début du Dialogue eucharistique, appelé « Sursum corda – Elevez les cœurs. » De même que pour la salutation avant la collecte finale, appelée « Commun (de communio) », la réponse de l’assemblée n’est pas donnée, ici elle ne l’est pas non plus. Le texte complet est : « Past. Elevez vos cœurs ! Ass. : Nous les élevons vers le Seigneur. Past. Rendez grâces au Seigneur notre Dieu. Ass. : Cela est digne et juste. » J’écris le texte de base du Teutschampt en caractères droits, les réponses de l’assemblée en italique.

                                                                                                                                  Page 20

Sanctus + Benedictus

Traduction du texte original. Peut être dit en alternance avec l’assemblée, groupe I et II. Peut être dit en alternance entre le pasteur I  et l’assemblée II.

I.        Sanctus, Saint, Saint, le Seigneur Dieu des armées,

II.       Remplis sont les cieux et la terre de ta gloire.

I + II. Oh ! sauve-nous dans les lieux très hauts !

I.        Loué soit celui qui vient au nom du Seigneur !

I + II. Oh !  sauve-nous dans les lieux très hauts. 

Pour le chant du Sanctus, employer les Sanctus suivants :

Saint, Saint, Saint est le Seigneur, notre Dieu, Bortniansky

                                                              LP 531, ARC 862

Saint, Saint, Saint est le Seigneur, 11e Siècle, Dortmund ABD 747

Saint, Saint, Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers, 13e Siècle  ABD 777

Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le ciel et la terre, Trunk 1989

                                                             ABD 818, NCTC 383, ARC 864, 63/46

Saint, Saint, Saint est le Seigneur, Roi des forces du ciel G.Dahl ABD 912

Saint est Dieu le Père, Saint est Dieu le Fils, 11e Siècle, Wittenberg 1543,

                                                             RA rouge 12, ABD 719, NCTC 351,

Dieu saint, Dieu saint, Dieu très saint, Eternel, ô Roi des cieux,

                                                              Steinau, Bach ?, ARC 861

 (Mémoriaux)

(Titre pas dans le texte)

        Tout-puissant et miséricordieux Père, ton Fils, notre Seigneur Jésus, a promis que ce que nous prierons en son nom tu le réaliseras. Et puisque ton Esprit a ordonné que nous devions prier pour nos autorités, nous te prions du cœur : veuille conduire les esprits de nos gouvernants de l’Etat comme des communes à la connaissance de ta bonté et de l’Evangile. Egalement, que tu soumettes tous les peuples à ton Fils par le Saint-Esprit, pour qu’ils reconnaissent volontiers sa promesse, l’acceptent et la gardent.

        Accorde à cette paroisse qu’elle grandisse dans la connaissance de l’Evangile, de son joug léger et de son poids facile. Dieu tout-puissant, Dieu éternel, bien-aimé et miséricordieux Père, ton Fils unique, notre seigneur Jésus, est venu dans le monde comme un médecin des malades et non des bien-portants. Notre aveuglement ne peut voir de lui-même la honte actuelle du péché ni le reconnaître comme une maladie, dans lequel nous sommes malheureusement impliqués. Dans notre erreur et notre transgression, nous nous plaisons à nous-mêmes, nous détestons les commandements, nous aimons nos passions. Nous prions que tu veuilles, par Dieu le Saint-Esprit, inscrire ta loi dans nos cœurs, et nous montrer nos péchés cachés. Accorde-nous ainsi que nous puissions éprouver et ressentir combien il nous est impossible de faire le bien, afin que nous acquerrions une soif et une faim de la grâce et de cette justice, qui seules ont valeur devant toi et que tu as données au monde.

Par Christ Jésus, notre Seigneur, auquel, comme à toi, Père, et au Saint-Esprit, soit toute gloire dans l’éternité.

Assemblée : Amen.

                                                                                                                                       Page 22

Début de la juste

vraie Messe * / et de la Cène

du Seigneur.

* ( Vrai début de la messe : voir commentaire, page   )

(Le pasteur prend les espèces en main et les élève, reproduisant pour l’assemblée les gestes du Christ.)

Le jour avant sa souffrance, il prit le pain dans ses saintes mains et te rendit grâces, toi son Père céleste, le rompit / et le donna à ses disciples et dit : Prenez et mangez, ceci est mon corps, qui a été donné pour vous.

      Pour la coupe, le pasteur dit :

     De même après le souper, il prit la coupe dans ses saintes mains et rendit grâces et dit : Prenez et buvez-en tous. Ceci est la coupe de mon sang, du nouveau testament, qui est répandu pour vous et pour beaucoup pour la rémission des péchés.

                                                                                                                                        Page 23

Aussi souvent que vous faites ceci

dit le Seigneur, faites-le en souvenir de moi, et annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. 

Fin de la Messe ou de la Cène

du Christ. *

* (voir commentaire sur « Anfang der rechten Mess – Début de la vraie Messe », plus bas page   )

Car les paroles qui précèdent et suivent sont toutes introduites ici pour mettre en mouvement et pour rafraîchir la foi / et pas comme canon de la messe / lesquelles peuvent aussi selon la réflexion de chacun être changées ou même laissées de côté.

Ensuite le prêtre

dit

Anamnèse – mémorial – Notre Père

     Combien grande est ta bonté, que tu nous aies, sans aucun mérite de notre part, non seulement pardonné les péchés, mais encore accordé une (ferme) assurance (par) la commémoration du pain et du sang de notre Seigneur Jésus-Christ dans le pain et le vin. De même tu as confirmé d’autres promesses habituelles par des signes extérieurs. C’est pourquoi nous avons maintenant une grande et irrépressible assurance de ta grâce, et savons que nous sommes tes enfants, tes héritiers et cohéritiers du Christ, et que nous pouvons te prier librement, comme ton Fils unique nous l’a enseigné, et dire :

                              Notre Père qui es aux cieux 

                              Que ton nom soit sanctifié,

                              Que ton règne vienne,

                              Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

                              Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,

                              Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons

                              aussi à ceux qui nous ont offensés,

                              et ne nous conduis pas dans la tentation

                              mais délivre-nous du mal. (Amen)

                              (Car c’est à toi qu’appartiennent

                               le règne, la puissance et le gloire,

                               aux siècles des siècles. Amen.)

Seigneur, délivre-nous de tous les ennemis visibles et invisibles, du diable, du monde, de notre propre chair. Par Christ Jésus, notre Seigneur. Amen.

                                                                                                                                     Page 24

Agnus dei

Toi l’Agneau de Dieu / qui ôtes

les péchés du monde / aie pitié de nous.

Toi l’Agneau de Dieu etc… Accore-nous la paix. *

On peut chanter ce texte de l’Agnus sur la mélodie de Luther, contemporaine

Employer les Agnus Dei habituels du culte :

Christ, Agneau de Dieu, Martin Luther 1528, ARC 875, NCTC 387, ALL 63/33

Christ, Agneau de Dieu, R.Trunk ALL 63/49

Prions.

Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, par la volonté paternelle et avec la collaboration du Saint-Esprit, tu as conduit le monde par ta mort à la vie. Délivre-nous par ton saint sang et par ton saint corps, surtout de nos injustices et de nos méchancetés. Accorde que nous soyons toujours obéissants à tes commandements et que nous ne soyons plus jamais séparés de toi dans l’éternité. Amen.

                                                                                                                                     Page 25

Ici les pasteurs font d’habitude une exhortation

dans laquelle ils insistent uniquement sur le fructueux

souvenir et la salutaire annonce de la mort du Christ,

selon la situation.

     Ensuite le prêtre donne le pain et le vin du Seigneur, à ceux qui le désirent. Et dit uniquement les paroles de la Cène (= l’institution) tirées des Evangélistes ou de Paul.

                                                                                                                                     Page 25

Suit la Post-communion

ou action de grâces de l’assemblée.

Sous la forme du chant de Luther « Gott sei gelobet und gebenedeiet »

1. Gloire et louange  Au Dieu secourable         

    Qui veut lui-même à sa table

    Nourrir nos âmes  De sa chair meurtrie,

    De son sang qui purifie.

    Kyrieleison.

    O Christ, par le divin mystère  

    De ce sacrement salutaire,

    Par ton corps,  Par ton sang,

    Aide-nous dans nos tourments.

    Kyrieleison.

2. Ton corps, ô Maître,  À la mort se livre

    Pour qu’en toi nous puissions vivre.

    Bonté profonde  Que rien ne surpasse,

    Souvenir que rien n’efface.

    Kyrieleison.

    Ton amour Seigneur, est immense :

    Ton sang expi-a notre offense.

    Dieu nous donne  En ton nom

    Son salut et son pardon.

    Kyrieleison.

3. Dieu nous conduise  Et qu’il nous bénisse

    Aux sentiers de la justice.

    Qu’en sa présence  Nous vivions en frères

    En marchant à sa lumière.

    Kyrieleison ;

    Ton Esprit, Seigneur, nous console,

    Qu’il maintienne, par ta Parole,

    Tout ton peuple à jamais

    Dans l’unité, dans la paix.

    Kyrieleison.

(voir sources et commentaire plus bas, page   )

                                                                                                                                       Page 30

Ensuite il dit

tourné vers le peuple :

Pasteur       : Le Seigneur soit avec vous etc.

                                        Assemblée : et avec ton esprit

Prions. (Rendons grâce au Seigneur etc. La suite n’est pas donnée. Le texte ci-dessous est l’action de grâces ancienne classique.)

Nous te rendons grâces, Dieu tout-puissant et miséricordieux, parce que tu nous as rassasiés par le pain et le vin de la Cène. Nous te prions : fais que cette communion au corps et au sang de notre Rédempteur Jésus-Christ produise en nous une foi ardente, un amour vivant envers les frères et la force dans toutes les adversités. Nous t’en prions par ce même Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Assemblée : Amen.

Et donne la bénédiction et dit ainsi :

Le Seigneur vous bénisse et vous garde

Qu’il vous montre sa face, et aie pitié de vous,

Qu’il vous donne sa paix.

La bénédiction du Père et du Fils et du Saint-Esprit soit et demeure sur vous éternellement. Allez dans la paix du Seigneur.

(Ici, à la page 30, s’arrête l’ordre de la Messe dans le Teutschampt 1525.

Suit celui des Vêpres)

COMMENTAIRES AU TEXTE

DE LA MESSE

Les numéros de page sont ceux du texte original, puis, entre parenthèses, du texte Word ci-dessus, de 1 à 28.

Page 2 (2)

Haubstück – le canon

        Dans la messe, le canon est le centre inamovible de la Cène. On l’appelle en gréco-latin « canon », règle, texte ou acte fixé normatif et obligatoire. Le mot a été traduit en allemand par « hauptstück – partie principale. » Luther emploie ce mot dans ce sens.

        Dans le Teutschampt, dès la « vorrerd – préface », il est annoncé qu’après les prières diverses « Dann hyenach finsestu welchs sey das haubtstück – Ensuite tu trouves ce qui doit être la partie principale de la messe. » Cette partie principale commence à la page 22 (13), après le Sanctus et le Benedictus et les prières du mémorial. Elle débute avec les paroles d’institution, introduites par les mots suivants : « Anfang der rechten woren Mess / und des Hernn nachtmals – Début de la juste vraie messe / et de la cène du Seigneur. »

        Ici le texte du canon est constitué des  paroles d’institution et de l’invitation à se souvenir de lui. Pas davantage. Ensuite il est écrit : « Ende der Mess oder des nachtmals Christi – Fin de la Messe ou de la cène du Christ. » 

        De fait, les Strasbourgeois cherchent la voie vers une Cène délivrée de sa gangue romaine du sacrifice. Luther fait de même dans sa « Formula Missae wittenbergensis » de 1524 et sa « Deudsche Messe » de 1526. Luther a fait des changements, essentiellement dans la consécration.

Le canon ancien de l’Eglise d’Occident

Défintion dans « Eglise de France, Conférence des évêques », daté de 2012 : « Partie de la prière allant de la Préface au Notre Père. (Prière eucharistique et anaphore ont la même signification.) »

La Fraternité St Pie X propose le texte suivant sur internet :

« Le mot « canon » signifie règle. Dans la messe, on l’entend de la partie de l’ordinaire qui suit le Sanctus jusqu’à l’Amen qui précède le Pater. Le texte du Canon se trouve dans sa forme définitive dans des documents remontant au moins au VIIe siècle. Auparavant, si le mot à mot n’était pas conforme au texte actuel, il lui était cependant substantiellement identique : en particulier, la partie centrale depuis Quam oblationem jusqu’au Memento des morts est attestée dès le IVe siècle. L’ensemble est donc de tradition apostolique et universelle. Citation : « L’Eglise a institué, il y a bien des siècles, le Canon, qui […] se compose des paroles mêmes de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des traditions des apôtres et des institutions pieuses des saints pontifes » (Concile de Trente, session XXII, chapitre 4). Référence ci-dessous :

1.   Explication de la liturgie de la Messe traditionnelle suivie d’un – FSSPX

www.fsspx.org/…/brve-explication-de-la-messe-suivie-dun-l…En cachePages similairesPartager

        Selon ces deux textes le Canon romain commence après le Sanctus, par la prière eucharistique, qui conduit aux paroles d’institution. L’anamnèse suit, avec les prières du mémorial et l’épiclèse, laquelle s’achève avec un Amen, avant le Notre Père.

        Les Réformateurs strasbourgeois ont conservé toutes ces pièces, mais réduit le canon proprement dit aux seules paroles du Christ et à l’ordre de mémoire, selon Saint-Paul. Cela est probablement l’origine de ce qui se trouve dans la liturgie de Calvin de 1542 à Genève, ébauchée à Strasbourg en 1540, selon des modèles strasbourgeois : la suppression de toute la liturgie de la messe, sauf le canon réduit aux paroles citées par Paul dans I Corinthiens 11. Avec pour résultat que Calvin bouche les trous avant et après l’institution par des commentaires moraux et dogmatiques, très ennuyeux, « das ist wahr ! »

Page 7 (4) : 

Le « Gloria in excelsis. »

        Le texte donné par le Teutschampt est probablement celui de 1524 attribué à Mathias Greiter, qui a composé plusieurs pièces liturgiques et Psaumes à Strasbourg. On l’appelle le « Grand Gloria de Strasbourg. » Il se caractérise par une fidélité très précise au texte latin. Greiter y a bien adapté la mélodie. L’œuvre est très belle et se chante avec plaisir. Elle est à la fois allante, puissante et solennelle.

        Martin Luther a également composé un « Gloria in excelsis » allemand en 1537, sous le titre de « All Ehr und Lob soll Gottes sein », dans lequel il strophise le texte en faisant rimer 2 lignes chaque fois. Le texte de Luther restera peu employé. Celui de Greiter conquerra très vite toute l’Allemagne et s’imposera. C’est ce texte qu’on trouve aujourd’hui encore dans RA 10 et EG 180/1.

        La transcription de ce Gloria in excelsis en français se trouve dans « Alléluia, bénissez Dieu »,  ABD 734, et NCTC 348, ALL 326.

Page 12 (6) 

Lacune du texte :

        Jean 6/41-58 : Le verset 51 est composé de 3 phrases : «  51a. Ich bin das lebendige Brot, vom Himmel gekommen . 51b. Wer von diesem Brot esset, der wird leben in Ewigkeit. 51C. Und das Brot, das ich geben werde, das ist mein Fleisch, welches ich geben werde für das Leben der Welt. (Texte de Luther révision 1965) » De ces trois parties, une seule a été retenue ici, la 3e : 51c.

        Les textes grec et latin ne signalent aucune variante ou lacune du texte reçu. Cette lacune est donc probablement faite par les éditeurs du Teutschampt, qui ont certainement considéré que les parties 51a et b répètent les versets 48 et 50. Ils ont voulu alléger le texte.

Page 12 (6) :

La traduction du texte :

Le texte a de fortes ressemblances avec la traduction de Martin Luther, de 1522. Mais à certains passages, il diffère nettement. Est-ce le texte de Luther corrigé, ou est-ce une traduction originale ? (il faudrait vérifier dans la Weimarer Ausgabe)

Page 12 (6) :

Lecture de Laetare ? 

Le texte retenu ici, Jean 6/41-58, correspond à la péricope 20 et 21 ½. Une partie de cette lecture, les versets 47 à 59, extraits des péricopes 19 et 20, forme le 2e Evangile de Laetare. Il s’agit d’une partie de l’explication donnée par Jésus à la synagogue de Capernaüm, v. 59. Or la lecture classique de Laetare, c.à.d le 1er Evangile, était au début du chapitre, les versets 1 à 15, = péricope 16, et fait le récit de la multiplication des pains. On voit bien que Jean 6, découpé en plusieurs parties selon les époques et les centres d’intérêt, était le texte de base de Laetare.

        Mais ce n’est probablement pas la raison du choix de ce texte pour évangile « modèle » dans le Teutschampt, puisque juste après cet évangile, plusieurs possibilités sont ouvertes : selon l’année de l’Eglise, ou selon la lectio continua. La raison du choix est ecclésiologique, dogmatique et sacramentelle. Comparez avec l’Epître : l’Epître retenue est Galates 3/8-14, dont le centre dogmatique est la parole de Dieu et le salut par la foi. Or cette lecture n’a pas d’emploi liturgique les dimanches de l’année de l’Eglise. Il en est de même de l’évangile. Il est cité pour fonder le sacrement de la Cène. Deux bases de la théologie luthérienne président au choix des textes. 1° La parole de Dieu et Dieu seul qui sauve, soit le salut par la foi seule. 2° Le Christ de la Cène, qui pardonne et se sacrifie pour les siens, seule source du salut et fondement de l’Eglise.

        Les textes retenus ne sont que des modèles, mais ils veulent dire comment il faut choisir les lectures.

Page 14 (7)

Lecture continue :

Pour cette manière de lecture, l’un des 4 évangiles est choisi. Chaque dimanche est lue la péricope ancienne suivante. Le système des péricopes des 3 synoptiques et de Jean, qui remonte au Moyen-Age, était employé à la Réforme. Le découpage du texte biblique par chapitres, établi au 13e Siècle, existait déjà, mais celui en versets ne fut fixé qu’en 1551. Le découpage classique des lectures de l’année de l’Eglise a généralement gardé cette répartition en péricopes jusqu’aujourd’hui, et on le retrouve dans les plans de lectures et dans la division en paragraphe dans certaines bibles, en particulier les évangiles.

        Les péricopes anciennes sont indiquées en marge du texte grec de Nestlé. Dans la Vulgate, les péricopes ne sont pas indiquées. Selon Nestle, le nombre des péricopes est de : 

                  chapitres péricopes

Matthieu :        28           170           

Marc       :        16             62 + la finale d’Aristion pas numérotée

Luc         :        24           152

Jean        :        21             80

        On voit immédiatement qu’il y beaucoup plus de péricopes que de dimanches et fêtes dans l’année, 60 environ, et qu’il faut réunir plusieurs pécicopes. Peut-être lisait-on plutôt par chapitres, pendant un certain temps seulement. Car il est imaginable de lire 28 fois Matthieu ou 21 fois Jean.

        Cette lectio continua a mené aussi à l’idée de prêcher sur ces textes, pour conserver une suite. Calvin et d’autres ont pratiqué cette méthode. Ce système peut devenir monotone. Moins avec les évangiles, qui sont variés. Mais j’ai découvert une lectio continua pour la prédication sur l’épître aux Romains. Ici, il est difficile de développer la théologie de Paul sur 15 dimanches, sans tomber dans l’enseignement. La prédication recule au profit de l’étude biblique.

Page 17 (7)

« Das gross Patrem », Credo de Nicée.

Le texte ici employé n’est pas celui de Luther, qui est plus tardif, paru 15 ans plus tard en 1538. Il a un texte plus difficile de formulation que celui de Luther, et devait être plus difficile à chanter.

        Le nom de « Patrem » pour le Credo vient de la pratique ancienne. Le prêtre, ou un chantre, entonnait le chant seul et chantait le début « Credo in unum Deum. » L’assemblée entrait dans le chant à « Patrem », d’où le nom donné à la partie de l’assemblée. On faisait de même pour le « Pater noster », dont l’assemblée chantait la suite « qui es in coelis. » Dans les messes des grands musiciens, tels Mozart ou Richter, cette pratique a survécu pour le « Gloria in excelsis » et le « Credo » : un soliste entonne le début, sur le mode grégorien ancien, le chœur à quatre voix, qui représente le peuple (Choros, en grec, signifie peuple), entre alors et chante selon les modes du 18e Siècle.

        Cette façon ancienne avait un avantage : le chantre entonnait juste, et l’assemblée avait le ton juste pour son chant. Elle jouait aussi sur le côté individuel de « Credo – je crois » et sur son côté communautaire, la communauté étant l’agglomération d’individus liés entre eux par une même confession.

        Il contient un mot rare : « ich vergiehe » qui signifie « je confesse. » Luther écrit « ich bekenne. »

Page 19 (8)

Préface de la Sainte Cène

        La préface est précédée du dialogue eucharistique. Il est réduit aux paroles de l’officiant, celles de l’assemblée ne sont pas données, car elles étaient évidentes pour l’officiant et les fidèles.

P. Erhebt eure Herzen                                  Elevez les coeurs  (Sursum corda)

G.    Wir haben sie beim Herren,                     Nous les tenons près du Seigneur

P. Sagen danck dem herren unserm gott      Rendez grâces au Seigneur, notre Dieu

G.    Das ist würdig und recht                          Cela est digne et juste.

Cette formule finale fait la transition avec la préface qui commence par les mots : « Il est digne et juste, salutaire, que… – Es ist würdig und recht, dass … »

Page 19 (8)

Partie fixe de la préface :

        Le début de la préface contient les trois titres classiquement donnés à Dieu à cet endroit. Ici : «  O herr, heyliger allmächtiger vatter ewiger gott – O Dieu, saint tout-puissant Père, Dieu éternel. » Dieu est le Seigneur 1° saint 2° tout-puissant, 3° éternel. Parfois, le dernier terme est remplacé par « Créateur du ciel et de la terre. »

Partie mobile : elle rappelle que le péché a commencé avec la désobéissance d’Adam auprès de l’arbre de la connaissance au paradis, et que le salut a commencé avec le Christ à l’arbre de la croix. Le rapprochement des deux arbres est le thème central du texte.

        Cette partie mobile est celle du temps de la Passion, qui va du dimanche Judica, 15 jours avant Pâques, au Vendredi-saint et Samedi saint. Le dimanche des Rameaux et le Jeudi saint, fête de l’Institution de la Cène, ont la même préface (K.B.Ritter, Die eucharistische Feier 1961, p. 230 ; Lutherische Agende I, Sontag Judica, p. 74)

        Le choix de cette préface pour modèle dans le Teutschampt vient probablement du fait que la mort rédemptrice du Christ est le centre de la foi et que la commémoration de l’Institution de la Cène par le Christ est célébrée le Jeudi saint, la veille de la mort du Christ.

Page 20-22 (9) :

Mémorial du Christ et prières de mémorial

        « …De même que par le Saint-Esprit tu soumettes à ton Fils tous les peuples, pour qu’ils reconnaissent* volontiers sa promesse, qu’ils l’acceptent et la gardent. Et avant-tout, accorde à cette paroisse qu’elle grandisse dans la connaissance* de l’Evangile, de son joug léger et de son poids facile. »

* Connaître : une des volontés profondes de la réforme est que les hommes et les chrétiens en particulier, connaissent Dieu, le salut et surtout Jésus-Christ. Le mot « kennen –connaître », ici dans la forme « erkennen, erkanntnus – reconnaître, reconnaissance », joue un rôle important chez les Réformateurs.D’où leut volonté que chacun puisse lire la Bible, pour connaître le salut.

Page 22 (10) 

Paroles d’institution modifiées. On met dans la bouche de Jésus tout le texte.

        Les paroles d’institution sont un assemblage des 4 textes de Saint-Paul, Marc, Matthieu et Marc, selon la coutume ancienne d’harmoniser ces quatre phrases, pour obtenir le texte complet que Jésus a pu dire.

        Ici, trois éléments s’ajoutent. 1° « in sein heyligen hend – dans ses mains saintes » ; 3° la personnalisation du récit, placé à la 2e personne : « und dir seinem himmlischen vatter dancksaget – et te rend grâce à toi son Père céleste »   3° « Unnd verkünden den todt des herren biss er komme – et annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. » Cette parole n’est pas du Christ, elle est le commentaire de Paul dans I Corinthiens 11/26.

        On voit une volonté de suivre davantage le texte biblique, mais en le rendant plus vivant : par « tes saintes mains » et l’adresse à « ton Père », ce qui lui donne plus de familiarité et de chaleur.

Page 24 (11)

Agnus Dei

        L’ « Agnus Dei » allemand n’a pas ici de « Amen » final, comme chez Luther. Celui-ci édite en 1526, soit un an plus tard, son « Christe, du Lamm Gottes », et l’achève par un Amen, qui ne figure pas dans le texte original latin. Il semble que cette modification soit une initiative de Luther. Le fait qu’en 1525 à Strasbourg l’Agnus ne comporte pas cet Amen, confirme cette hypothèse.

        Le texte de Strasbourg montre aussi sa fidélité au texte latin original en commençant par la traduction littérale de « Agnus Dei, qui tollis – Du lemblin gottes, der du – toi Agneau de Dieu, qui… » Luther place le mot « Christe » au début. De fait, il s’agit d’un problème d’accent tonique. Le latin, en 4 syllabes, est accentué « A –gnus De – i », soit sur la 1e syllabe des deux mots. On pourrait chanter « La – amm Got – tes », en ce qui serait juste. Les Strasbourgeois ont voulu éviter la double note fa – si au début, qui fait un glissement désagréable vers le haut, et ont préféré , à la manière grégorienne, développer les 4 syllabes et notes en 5 : « Du Lemm – lin Got- tes », sur les notes fa – sol – si – la.  Luther procède de même, sur six notes : « Chris – te, du Lamm Got – tes » , fa – sol – la – la – si – la. L’Agnus Dei de Luther s’imposera et reste aujourd’hui le seul employé chez les protestants dans les liturgies classiques allemandes et françaises. Ce qui est dommage, car quelques autres Agnus anciens seraient intéressants à connaître et à employer.

Page 26 (13)

L’action de grâces – Die Danksagung

        Elle est constituée, non d’une prière du prêtre, mais d’un chant de l’assemblée, le « Gott sei gelobet und gebenedeit » de Martin Luther, daté de 1524. C’est le premier des chants de Luther qui apparaît dans le Teutschampt. Les 4 prochains : « Aus tiefer Not Ps 130 H», « Es woll uns Gott genädig sein Psalm 67H »,« Ach Gott vom Himmel sieh darein Ps 11 », « Nun bitten wir den Heiligen Geist » figurent dans les Vêpres, après la messe.

Ordnung der Vesper

zum ersten singt man ein Psalmen

welchen man will. Wie her-

nach stot.

Der. cxij.* Psalm.

Laudate pueri dominum.

* Ps 112 L = 113 H

Ordre des Vêpres

en premier on chante un Psaume

celui qu’on veut. Comme donné

ci-après.

Le cxij e (112e)Psaume.

Laudate pueri dominum

* Ps 112 L = 113 H

                                                                                                                                        Page 31

* O jr knecht lobet den herren / sein namen sollet jr eren.                                 v.1

   Er ist lobsam gar wyt und breit  von jetzund biss in ewigkeyt.                         v.2

* Von uffgang hoch der sonnen schein  biss obent lobt den namen syn.           v.3

   Uber alles volck der herre du bist / dein eer über all hymmel ist.                    v.4

* Er wont so hoch wer ist im gleich / sicht herab in erd und himelreich /         v.5 + 6

   Vom staub der erd macht er auffston / und auch von kot den armen man.    v.7

* Das er in setz den fürsten gleich / und von ewig in seinem reich /                   v.8

   macht was unfruchtbar ist im huss / ein muter viler kinder druss                   v.9

* Eer dem vatter sun heilgen geist / die uns (Page 32) sein gnad in ewig leyst.  Gloria

   (Die 2. Hälfte des Verses fehlt)

       (Mélodie : Vom Himmel kam der Engel Schar, approximativement

                         RA 41, EG 25)

(Voir plus bas forme moderne chantable pour meilleure compréhension, page    )

* O vous serviteurs du Seigneur / vous devez honorer son nom.

   Il est digne de louange tout partout   de maintenant jusqu’en éternité.

* Du lever du rayon du soleil   au soir louez son nom.

   Sur tout peuple tu es le Seigneur / ta gloire est pardessus tous les cieux.

* Il habite si haut  qui lui est semblable ? / regarde d’en haut vers la terre et le ciel /

   de la poussière de la terre il fait se relever / et aussi de la boue l’homme pauvre.

* Pour l’asseoir à égalité des princes / et d’éternité dans son royaume /

   rend ce qui est stérile dans la maison / une mère de nombreux enfants.

* Gloire au Père Fils Saint-Esprit / qui nous donnent la grâce éternellement.

Antiphona.

Antienne.

Jesus der hat uns zugeseit / den krancken sein barmherzigeit

zu gut den sündern komen ist / und nit spricht er den nüt gebrist

Erbarm dich unser Jesu Christ.

*   und nicht, spricht er, den’n nicht gebrist (gebricht).

     Et pas pour ceux, dit-il, qui n’en ont pas besoin.

        Mélodie : O Gott, du höchster Gnadenhort,

                        Strassburg 1524, RA 209, deest EG

Jésus, qui nous a promis / sa miséricorde envers les malades,

pour le bien des pécheurs est venu / et pas de ceux

                                                              qui n’en ont pas besoin.

Aie pitié de nous, Jésus-Christ.

                                                                                                                                       Page 33

Der cxxxix. Psalm Deprofundis

(129 L = 130 H)

Le Psaume cxxxixe  De profundis

(Texte de Luther)

* Uss tieffer no schrey ich zu dir / herr go erhör mein ruffen.

Din gnedig ohren ker zu mir / und miner bitt sey offen.

Denn so su wilt das sehen an   wie manche sünd ich hab getan /

wer kann herr vor dir beliben  ( C ) (Page 34)                                                            Page 34

* Es stet bey deiner macht allein / die sünden zu vergeben /

Das dich förcht beyde gross und klein / auch in dem besten leben.

Darumb uff gott will hoffen ich / mein herz auff in soll lassen sich /

ich will seins worts erwarten.

* Und ob es wert biss in dy nacht   und wider an den morgen.

Doch sol mein herz an gottes macht   verzweifeln nicht nach (noch) sorgen.

So thu Israel rechter art / der auss dem geyst geporen wart /

und seines worts erwartet.

* Ist nun bey uns der sünden vil / bey gott ist vil mer gnaden /

sein hand zu helffen hat kein ziel / wie schwer wir seind beladen /

Er ist allein der gutte hirt / der Israel erlösen wirt /

auss seinen sünden allen.

* De la détresse profonde je crie à toi / Seigneur Dieu, écoute mon appel.

Tourne tes oreilles de grâce vers moi / et sois ouvert à ma demande.

Car si tu veux voir   combien de péchés j’ai commis /

qui peut rester devant toi ?  © (Page 34)

* Il est dans ta main seulement / de pardonner les péchés /

Pour que te craignent tous deux, grands et petits / même dans la meilleure vie.

C’est pourquoi je veux espérer en Dieu / mon cœur doit lui faire confiance /

je veux attendre sa parole.

* Et s’il faut attendre la nuit   et à nouveau le matin.

Pourtant mon cœur de la puissance de Dieu   ne doit par douter ni se se soucier.

Qu’ainsi fasse le véritable Israël / qui était né de l’Esprit /

et qui attend sa parole.

*Si maintenant les péchés sont nombreux chez nous / chez Dieu il y bien plus de grâce /

Pour aider sa main n’a pas de limite / aussi lourd que nous soyons chargés /

Il est seul le bon berger / qui délivrera Israël /

De tous ses péchés. 

(Voir plus bas une traduction chantable de ce Psaume de Luther)

Der. lxvi. Psalm / Deus misereatur (nostri)

(66 L = 67 H)

Le Psaume lxvie / Deus misereatur

(Texte de Luther)

* Es woll uns got genedig sein / und sinen segen geben.

Sin antlitz uns mit hellem (Page 35) schein / erleücht ins ewig leben.

das wir erkennen sine werck   und was im libt uf erden /

und Jesus Christus heil und sterck   bekannt den heyden werden /

und sy zu got bekeren.

* Do dancken gott und loben dich / die heyden überalle.

Und alle welt die frewe sich / und singt mit grossem schalle /

das du auff erden richter bist / und last die sund nicht walten /

dein wort die hut und weyde ist   die al  (C 2) (Page 36) les volck erhalten /         Page 36

in rechter ban zu wallen.

* Es dancke gott und lobe dich / das volck in guten thaten.

Das land bringt frucht und bessert sich / dein wort ist wol geraten /

Uns segen vatter und der sun / uns segen gott der heylig geist /

Dem alle welt die ere thun   für (vor) im sich fürcht(e) aller meist /

Nun sprecht von herzen Amen.

* Dieu nous être gracieux / et donner sa bénédiction ;

Son visage en son clair (Page 35) éclat / nous éclaire pour la vie éternelle.             Page 35

Que nous reconnaissions ses œuvres / et ce qui lui plaît sur terre /q

Et que Jésus Christ, salut et force,    devienne connu des païens / 

et qu’ils se convertissent à Dieu.

* Alors remercient Dieu et te louent / les païens partout.

Et toute la terre se réjouit / et chante avec grand écho /

Que tu es juge sur terre / et ne laisse pas régner le péché /

Ta parole est la garde et le pâturage  qui a gradé tout (Page 36) le peuple /             Page 36

Pour qu’il voyage sur la bonne route.

* Remercie Dieu et te loue / le peuple en œuvres bonnes.

Que nous bénissent Père et Fils / que nous bénisse Dieu le Saint-Esprit /

Auquel toute la terre rende gloire   devant lui tous craignent /

Maintenant dites du cœur Amen.

Mélodie : Es woll uns Gott genädig sein

(Voir plus bas version chantable, page   )

Der eilfft Psalm / Salvum me fac etc.(Domine)

(11 L apud LXX = 11H)

Le Psaume onzième / Salvum me fac tec (Domine)

(Texte de Martin Luther)

* Ach gott von hymel sich daryn / und lass dich des erbarmen.

Wie wenig seind der heylgen din /verlassen sind wir armen /

Dein wort lasst man nicht haben war / der glaub ist auch verloschen gar /               Page 37

Bey allen menschen kinder.

* Sie leren eytel falsche list / was eigen witz erfindet.

Ir hertz nicht eines sinnes ist / in gottes wort gegründet.

Der welet diss der ander das / sie trennen uns on alle mass /

und gleissen schon von ussen;

* Gott woll usreüten alle gar / die falschen schein uns lehren.

Darzu ir zung stolz offenbar / spricht trutz wer wils uns weren.

Wir haben recht und macht allein  / was wir setzen das gilt gemein /

Wer ist der uns solt meistern.

* Darumb spricht gott ich muss auff sein / die armen sin verstöret /

Ir seüffzen dringt zu mir herin /ich hab ir klag gehöret.

Min heilsam wort soll uff den Plan / getröst und frisch sie greiffen an /

Soll sein in* kraft der armen.   * (Klug 1533 : die)  (C iij) (Page 38)                        Page 38

* Das silber durchs feür sybeen mal / bewert wird lauter funden.    

Am gottes wort man warten soll / dessgleichen alle stunde.

Es will duchs crütz beweret sin / do wirt erkant sein krafft und schein /

unnd leücht starck in die lande.

* Das wollstu Gott bewaren feyn / vor disem argen gschlechte.

Und lass uns dir befohlen sein / das sich in uns nit flechte.

Der gottloss hauff sich umbher fyndt / wo dise lose leüte syndt /

In deinem volck erhalten.

(Mélodie : Ach Gott, vom Himmel sieh darein, Martin Luther 1524,

                  EKG 177, RA 156, EG 273)

(Voir plus bas version chantable, page  )

* O Dieu, du ciel regarde / et prends pitié.

Combien peu sont tes saints / nous pauvres sommes abandonnés /

On ne laisse pas ta parole être vraie / la foi aussi est presque éteinte /

chez tous les enfants des hommes.

* Ils n’enseignent que fausse ruse / ce que leur propre science invente.

Leur cœur n’est pas d’un seul esprit / fondé dans la parole de Dieu.

L’un choisit ceci l’autre cela / ils nous divisent sans mesure /

et brillent beaux de l’extérieur.

* Dieu veuille arracher tous ceux / qui nous enseignent un faux reflet.

De plus leur langue fière ouvertement / dit : fi ! qui veut nous en empêcher ?

Seuls nous avons raison et pouvoir / ce que nous écrivons est vérité commune /

Qui est celui qui devrait nous maîtriser ?

* C’est pourquoi Dieu il faut que me dresse / les pauvres sont détruits.

Leur lamentation entre chez moi / j’ai entendu leur plainte.

Ma parole salutaire doit aller au champ (du combat) / ferme et frais les attaquer /

Etre la force des pauvres.

* L’argent au feu sept fois affiné / est trouvé pur.

De la parole de Dieu on doit attendre / de même à toute heure.

Elle veut être affinée par la croix / là sa force et son éclat sont reconnus/

et elle luit forte dans le pays.

* Veuille, Dieu, bien la garder / de cette engeance mauvaise.

Fais que te soyons remis / pour qu’en nous rien ne se torde.

Le tas des impies (nous) entoure / où se trouvent des gens vaines /

Conservés dans ton peuple.

Der. xij. Psalm Usquequo

(12 L = 13 H)

Le Psaume xije  Usquequo

(Texte de Mathias Greiter 1525)

* Ach gott wie lang vergissest meyn / gar nach (noch) bis an das ende /

Ach gott wie lang das antlit dein    thustu doch von mir wenden /                               Page 39

wie lang sol ich selbs ratten mir / in meinser seel ein schmertz gebir /

den gantzen tag im herzen.

* Wie lang wird doch mein feind erhöcht   syh gott thu mich erhören.*

Erleücht auch meine augen recht / und thu mich herr geweren.

Das ich nit in dem tod entschlaff / und das mein feind nicht arges schaff /

sprech hab mich überwunden.

* Und ob ich fiel in sünd und leyd / mein feind würd sich erspringen.

Ich hoff in dein barmherzigkeit / dem herren will ich singen.

Mein hertz frewt sich in deinem heyl / der mich begabt mit gutem teil /

sein namen will ich preysen.  (C iiij)  (Page 40)                                                         Page 40

* Dem herren gott von hymelreich / lob eer und preyss ich leyste.

Gott vattern gott dem sun dessgleich / und gott dem heyligen geyste.

Sein herrlichkeit bamherzigkeit grossmechtigkeit und heyligkeit /

seind ewig vil on ende.

                                                           * Sieh, Gott : tu mich erhören

(Mélodie : Ach Gott, wie lang vergisst du mein, Mathias Greiter 1525,

RA 425, deest EKG et EG. Parue pour la première fois ici dans le

Teutschampt de 1525)

* Ah! Dieu, combien de temps m’oublies-tu / même encore jusqu’à la fin /

Ah ! Dieu, combien de temps détournes-tu    ta face de moi ?

Combien de temps dois-je me conseiller moi-même / et cacher dans mon âme

                                                                                                 une souffrance,

toute la journée, dans mon cœur ?

* Combien de temps donc mon ennemi sera-t-il élevé ? Regarde, Dieu, écoute-moi.

Donne à mes yeux la vraie lumière / et maintiens-moi, Seigneur.

Que je ne m’endorme pas dans la mort / et que mon ennemi ne fasse rien de mauvais /

dise qu’il m’a vaincu.

* Et si je tombais dans le péché et la douleur / mon ennemi sauterait (de joie).

J’espère en ta miséricorde / je veux chanter au Seigneur.

Mon cœur se réjouit en ton salut. / De celui qui m’a pourvu de la bonne part /

je veux glorifier le nom.

* Au Seigneur Dieu au royaume des cieux / je rends louange, honneur et gloire.

A Dieu le Père, au Fils de même / et Dieu le Saint-Esprit.-

Sa majesté, miséricorde / toute-puissance et sainteté /

sont éternelles, nombreuses, sans fin.

Darnach an statt des Capitels / lisst der

pfarrher ettwas auss der heyligen ge-

schrifft  / des neüwen oder alten

Testaments / und und legt das

kürtzlich uss / dem volck.

Après cela au lieu du chapitre * / le pasteur

Lit un extrait de la sainte é-

criture du nouveau ou de l’ancien

testament / et l’explique

brièvement / au peuple.

(prévu pour le temps de l’Eglise)

Darnach volgt das

Magnificat / ein gesang  der junckfrau

Maria

Après cela suit le

Magnificat / un chant de la vier-

ge Marie

* Mein seel erhebt den herren min   mein geist thut sich erspringen

in dem der sol min heiland (Page 41) sein   Maria so thut singen /

mich schlechte meyd auch nichtigkeit   allein hat angesehen  

in mir verbracht sein göttlich macht all gschlecht  mir lob veriehen. (verjehen)*

* Sein nam der ist allein bereyt / und thut all welt ergetzen.

Die sich in sein barmerzigkeit / mit forcht alzeit thun seten.

Dan sein gewalt von ander spalt / so er sein arm thut regen.

Was hoffart treibt / kein gwalt ( C v) (Page 42) auch bleibt /                                   Page 42

vom stul thut ers bewegen.

* Was demut dult und hunger hat / die wil er gänzlich speysen.  

Hoch setzen sie / und machen satt / damit sein macht beweysen.

Die reichen schon lasst är hingan / thut sie in trauern setzen.

Doch was arm ist dem hie gebrist (gebrichr) / will er mit freüd ergetzen. * Der herr

nam an auch seinen knecht / den Israel vil frummen.

Barmherzigkeit dy macht das schlecht (schlicht) / das er jn hat genommen.

Wie er’s dann vor den vättern zwar  hat für langem zugeseyt.

Auch Abraham und was ye kam   vom samen sein in ewigkeit.

* verjehen, vieil allemand : affirmer, confirmer (cf verjahen)

(Mélodie : Mein Seel erhebt den Herren mein, Strasbourg 1524. De Mathias Greiter ? A paru pour la première fois dans le Teuschampt 1525 ? RA 189, deest EKG et EG)

Darnach spricht der priester

zu dem volck.

Der herr sey mit eüch. Lont uns bitten.

Die Collect.

Après cela le prêtre dit

au peuple.

Le Seigneur soit avec vous. Prions.

La Collecte

O herr gott / ein stercke aller deren die in dich hoffen / biss gnediglich zu gegen allen denen / die dich anruffen. Und dieweil nit vermag tödtlich blödigkeit / So sende und verlihe uns dein gnad und barmerzigkeit das wir erfüllen dein gebott / und dir mit willen und wercken mügen ewiglich ge (Page 43) fallen / durch Christum Jesum unsern herren. Amen.

O Seigneur Dieu, force de tous ceux qui espèrent en toi / sois plein de grâce envers ceux / qui t’appellent. Et puisque le mortel aveuglement ne peut rien / Envoie et accorde-nous ta grâce et ta miséricorde pour que nous accomplissions ton commandement / et que nous puissions te plaire éternellement par notre volonté et nos actes / par Christ Jésus notre Seigneur. Amen.

Oder eine andere / wie jn der geyst gotes

ingibt / und ermant oder lernt.

Darnach folgt der. lxvj. Psalm.

Deus misereatur nostri / für den segen.*

Es wöll uns gott genedig sein etc.

Darnach spricht der pfarrher also/

Oder des glichen.

* vor dem Segen

Ou bien une autre / comme l’Esprit de Dieu

L’inspire / et exhorte ou enseigne.

Ensuite vient le lxvje  Psaume.

Deus misereatur nostri / avant la bénédiction.

Es wöll uns Gott genedig sein etc.

Ensuite le pasteur parle ainsi /

ou semblablement.

Ir allerliebsten / dieweil euch gott auss sonderer gnad und barmherzigkeit verkündiget hat seinen willen / auss seinem wort / welchs yetzt euch ist fürgehalten (vor-) worden. So bitten Gott gott das er es wöll in euch fruchtbar machen / Darumb so sprech ein yedes solchs zu erlangen von hertzen ein Vatter unser etc…

Mes très chers, puisque Dieu, par sa grâce particulière et sa miséricorde, vous a annoncé sa volonté / tirée de sa parole / qui vous a maintenant été présentée, Priez Dieu qu’il veuille la rendre fructueuse en vous / C’est pourquoi que chacun dise du cœur, pour obtenir cela, un Notre Père etc.

Darnach spricht er zu dem volck also.

Nun gond hin im frieden / der herr sey mit euch. Betten gott für mich / also will ich auch für euch. Lond euch die armen leüt befohlen sein.

Ensuite il parle au peuple ainsi.

Allez maintenant dans la paix / le Seigneur soit avec vous. Priez Dieu pour moi / je veux faire de même pour vous. Laissez vous recommander les pauvres gens.

Ordnung so man halt

an den tagen / so man allein verkündi-

get das wort gottes / und halt kein Ampt oder Mess

So singet man vor der predigt ein psalmen

welchen man will / Oder das geystlich lied

Nun bitrten wir den heyligen Geist.

Ordre qu’on tient

aux jours / où l’on annonce seulement

la parole de Dieu / et ne tient pas d’Office ou Messe

Ainsi on chante un psaume

lequel on veut / Ou le chant spirituel

Nun bitten wir den heylgen geist.

                                                                         Luther Klug 1533

* Nun bitten wir den heyligen geyst  

umb den rechten glauben allermeist /

das er uns behüte / an unserm ende /

wenn wir heim fahrn uss * disen elende (Page 43)  * auss

Kyrie eleyson. *                                                 * Kyrieleis.

* Du werdes liecht / gib uns dein* schein /    * deinen

leer uns Jesum Christ kennen allein /

das wir an im bleiben / dem treüwen * heyland  * trewen

der uns bracht hat zum rechten vatterland.

Kyrie eleyson. *                                                * Kyrieleis.

* Du süsse lieb schenck uns dein * gunst /     *  deine

lass uns empfinden der liebe brunst /

das wir uns von hertzen einander lieben /       ** bleiben

im rechten frid * uff einen sinn bliben ** /     * und im fride

Kyrie eleyson. *                                                 * Kyrieleis.   

* Du höchster trost in aller not /

hilf das wir nit * förchten schand noch tod /  * nicht

das uns unser sünde / nicht mach verzagen /  * das in uns die

wenn der feynd das leben wirt verklagen /         synne nicht gar verzagen

Kyrie eleyson. *                                                 * Kyrieleis.

* Nous prions maintenant le Saint-Esprit

pour la vraie foi en tout occasion /

pour qu’il nous garde / à notre fin /

lorsque nous rentrons chez nous (le ciel) de cet exil.

Kyrie eleyson. *                                                * Kyrieleis.

* Lumière valeureuse / donne-nous ton éclat /

apprends-nous à connaître Jésus-Christ seul /

pour que nous restions à lui / le fidèle Sauveur

qui nous a conduits à la vraie patrie.

Kyrie eleyson. *                                                * Kyrieleis.

* Toi doux amour offre-nous ta faveur /

fais-nous éprouver le feu de l’amour /

que nous nous aimions les uns les autres /

restions en vraie paix d’un seul esprit.

Kyrie eleyson. *                                                * Kyrieleis.

* Toi suprême consolateur dans toute détresse,

fais que nous ne craignions ni la honte ni la mort /

que notre péché / ne nous fasse pas désespérer /

quand l’ennemi accusera la vie.

Kyrie eleyson. *                                                * Kyrieleis.

Und nach der predigt der psalm

Deus misereatur nostri

Es woll uns Gott genedig sein.

Et après la predication le psaume

Deus misereatur nostri.

Es woll uns und Gott genedig sein.

                                                                                                                                        Page 46

Postface du fac-simile

Nach dem einzigen zu Strassburg

noch bewahrten Urdruckke der

1525 dort verdeutschten Messe / durch

philipp Wackernagels Vermittelung /

neu und treu zu Erfurt in Gerhardt und

Schreibers Steindruckerei / auf Kos-

ten und zum Besten des Martinstiftes /

besorgt von dem Urheber der historichen

Liturgie / Karl Reinthaler / im Jahre de

Neuen Reformation 1848.

D’après l’unique impression d’origine

encore conservée à Strasbourg

de la messe mise en allemand là-bas en 1525 / par

l’entremise de philippe Wackernagel /

nouvellement et fidèlement fourni à Erfut dans l’imprimerie

lithographique de Gehrhart et Schreiber / aux frais

et pour le bien de la Fondation Martin /

par les soins du créateur de la Liturgie

historique / Karl Reinthaler / en l’année

de la Nouvelle Réformation 1848

(Stempfel / tampon : « Bibliothèque Nationale & Universitaire Strasbourg * », ohne Datum


COMMENTAIRES AU TEXTE

A.   LA MESSE

Les numéros de page sont ceux du texte original, puis, entre parenthèses, du texte Word ci-dessus, de 1 à 28.

Page 2 (2)

Haubstück – le canon

        Dans la messe, le canon est le centre inamovible de la Cène. On l’appelle en gréco-latin « canon », règle, texte ou acte fixé normatif et obligatoire. Le mot a été traduit en allemand par « hauptstück – partie principale. » Luther elmpoie ce mot dans ce sens.

        Dans le Teutschampt, dès la « vorred – préface », il est annoncé qu’après les prières diverses « Dann hyenach finsestu welchs sey das haubtstück – Ensuite tu trouves ce qui doit être la partie principale de la messe. » Cette partie principale commence à la page 22 (13), après le Sanctus et le Benedictus et les prières du mémorial. Elle débute avec les paroles d’institution, introduites par lrs mots suivants : « Anfang der rechten messe woren Mess / und des Hernn nachtmals – Début de la juste vraie messe / et de la cène du Seigneur. »

        Le texte du canon est constitué des  paroles d’institution et de l’invitation à se souvenir de lui. Pas davantage. Ensuite il est écrit : « Ende der Mess oder des nachtmals Christi – Fin de la Messe ou de la cène du Christ. »  du rappel

        De fait, les Strasbourgeois cherchent la voir vers une Cène délvrée de sa gague romaine du sacrifice. Luther fait de même dans sa « Formula Missae wittenbergensis » de 1524 et sa « Deudsche Messe » de 1526. Luther a fait des changements, essentiellement dans la consécration.

Le canon ancien de l’Eglise d’Occident

Défintion dans « Eglise de France, Conférence des évêques », daté de 2012 : « Partie de la prière allant de la Préface au Notre Père. (Prière eucharistique et anaphore ont la même signification.) »

La Fraternité St Pie X propose le texte suivant sur internet :

« Le mot « canon » signifie règle. Dans la messe, on l’entend de la partie de l’ordinaire qui suit le Sanctus jusqu’à l’Amen qui précède le Pater. Le texte du Canon se trouve dans sa forme définitive dans des documents remontant au moins au VIIe siècle. Auparavant, si le mot à mot n’était pas conforme au texte actuel, il lui était cependant substantiellement identique : en particulier, la partie centrale depuis Quam oblationem jusqu’au Memento des morts est attestée dès le IVe siècle. L’ensemble est donc de tradition apostolique et universelle. « L’Eglise a institué, il y a bien des siècles, le Canon, qui […] se compose des paroles mêmes de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des traditions des apôtres et des institutions pieuses des saints pontifes » (Concile de Trente, session XXII, chapitre 4). Référence ci-dessous :

2.   Explication de la liturgie de la Messe traditionnelle suivie d’un – FSSPX

www.fsspx.org/…/brve-explication-de-la-messe-suivie-dun-l…En cachePages similairesPartager

        Selon ces deux textes le Canon romain commence après le Sanctus, par la prière eucharistique, qui conduit aux paroles d’institution. L’analnèse suit, avec les prières du mémorial et l’épiclèse, laquelle s’achève avec un Amen, avant le Notrte Père.

        Les Réformateurs strasbourgeois ont conservé toutes ces pièces, mais réduit le canon proprement dit aux seules paroles du Christ et à l’odre de mémoire, selon Saint-Paul. Cela est probablement l’origine de ce qui se trouve dans la liturgie de Calvin de 1542 à Genève, ébauchée à Strasbourg en 1540, selon des modèles strasbourgeois : la suppression de toute la liturgie de la messe, sauf le canon réduit aux paroles citées par Paul dans I Corinthiens 11. Avec pour résultat que Calvin bouche les trous avant et après l’institution par des commentaires moraux et dogmatiques, très ennuyeux, « das ist wahr ! »

Page 7 (5) : 

Le « Gloria in excelsis. »

        Le texte donné par le Teutschampt est probablement celui de 1524 attribué à Mathias Greiter, qui a composé plusieurs pièces liturgiques et Psaumes à Strasbourg. On l’appelle le « Grand Gloria de Strasbourg. » Il se caractérise par une fidélité très précise au texte latin. Greiter y a bien adapté la mélodie. L’œuvre est très belle et se chante avec plaisir. Elle est à la fois allante, puissante et solennelle.

        Martin Luther a également composé un « Gloria in excelsis » allemand en 1537, sous le titre de « All Ehr und Lob soll Gottes sein », dans lequel il strophise le texte en faisant rimer 2 lignes chaque fois. Le texte de Luther restera peu employé. Celui de Greiter conquerra très vite toute l’Allemagne et s’imposera. C’est ce texte qu’on trouve aujourd’hui encore dans RA 10 et EG 180/1.

        La transcription de ce Gloria in excelsis en français se trouve dans Alléluia, bénissez Dieu,  ABD 734, NCTC 348, ALL 326.

Page 12 (7) 

Lacune du texte :

        Jean 6/41-58 : Le verset 51 est composé de 3 phrases : «  51a. Ich bin das lebendige Brot, vom Himmel gekommen . 51b. Wer von diesem Brot esset, der wird leben in Ewigkeit. 51C. Und das Brot, das ich geben werde, das ist mein Fleisch, welches ich geben werde für das Leben der Welt. (Texte de Luther révision 1965) » De ces trois parties, une seule a été retenue ici, la 3e , 51c.

        Les textes grec et latin ne signale aucune variante ou lacune du texte reçu. Cette lacune est donc probablement faite par les éditeurs du Teutschampt, qui ont certainement considéré que les parties 51a et b répètent les versets 48 et 50. Ils ont voulu alléger le texte.

Page 12 (7) :

La traduction du texte :

Le texte a de fortes ressemblances avec la traduction de Martin Luther, de 1522. Mais à certains passages, il diffère nettement. Est-ce le texte de Luther corrigé, ou est-ce une traduction originale ? (il faudrait vérifier dans la Weimarer Ausgabe)

Page 14 (7) :

Lecture de Laetare ? :

Le texte retenu ici, Jean 6/41-58, correspond à la péricope 20 et 21 ½. Une partie de cette lecture, les versets 47 à 59, extraits des péricopes 19 et 20, forme le 2e Evangile de Laetare. Il s’agit d’une partie de l’explication donnée par Jésus à la synagogue de Capernaüm, v. 59. Or la lecture classique de Laetare, c.à.d le 1er Evangile, était au début du chapitre, les versets 1 à 15, = péricope 16, et fait le récit de la multiplication des pains. On voit bien que Jean 6, découpé en plusieurs parties selon les époques et les centres d’intérêt, était le texte de base de Laetare.

        Mais ce n’est probablement pas la raison du choix de ce texte pour évangile « modèle » dans le Teutschampt, puisque juste après cet évangile, plusieurs possibilités sont ouvertes : selon l’année de l’Eglise, ou selon la lectio continua. La raison du choix est ecclésiologique, dogmatique et sacramentelle. Comparez avec l’Epître : l’Epître retenue est Galates 3/8-14, dont le centre dogmatique est la parole de Dieu et le salut par la foi. Or cette lecture n’a pas d’emploi liturgique les dimanches de l’année de l’Eglise. Il en est de même de l’évangile. Il est cité pour fonder le sacrement de la Cène. Deux bases de la théologie luthérienne président au choix des textes. 1° La parole de Dieu et Dieu seul qui sauve, soit le salut par la foi seule. 2° Le Christ de la Cène, qui pardonne et se sacrifie pour les siens, seule source du salut et fondement de l’Eglise.

        Les textes retenus ne sont que des modèles, mais ils veulent dire comment il faut choisir les lectures.

Page 14 (9)

Lecture continue :

Pour cette manière de lecture, l’un des 4 évangiles est choisi. Chaque dimanche est lue la péricope ancienne suivante. Le système des péricopes des 3 synoptiques et de Jean, qui remonte au Moyen-Age, était employé à la Réforme. Le découpage du texte biblique par chapitres, établi au 13e Siècle, existait déjà, mais celui en versets ne fut fixé qu’en 1551. Le découpage classique des lectures de l’année de l’Eglise a généralement gardé cette répartition en péricopes jusqu’aujourd’hui, et on le retrouve dans les plans de lectures et dans la division en paragraphe dans certaines bibles, en particulier les évangiles.

        Les péricopes anciennes sont indiquées en marge du texte grec de Nestlé. Dans la Vulgate, les péricopes ne sont pas indiquées. Selon Nestle, le nombre des péricopes est de : 

                  chapitres péricopes

Matthieu :        28           170           

Marc       :        16             62 + la finale d’Aristion pas numérotée

Luc         :        24           152

Jean        :        21             80

        On voit immédiatement qu’il y beaucoup plus de péricopes que de dimanches et fêtes, 60 environ, et qu’il faut réunir plusieurs pécicopes. Peut-être lisait-on plutôt par chapitres, pendant un certain temps seulement. Car il est imaginable de lire 28 fois Matthieu ou 21 Jean.

        Cette lectio continua a mené aussi à l’idée de prêcher sur ces textes, pour conserver une suite. Calvin et d’autres ont pratiqué cette méthode. Ce système peut devenir monotone. Moins avec les évangiles, qui sont variés. Mais j’ai découvert une lectio continua pour la prédication sur l’épître aux Romains. Ici, il est difficile de développer la théologie de Paul sur 15 dimanches, sans tomber dans l’enseignement. La prédication recule au profit de l’étude biblique.

Page 14 (9)

« Das gross Patrem », Credo de Nicée.

Le texte ici employé n’est pas celui de Luther, qui est plus tardif, paru 15 ans plus tard en 1538. Il a un texte plus difficile de formulation que celui de Luther, et devait être plus difficile à chanter.

        Le nom de « Patrem » pour le Credo vient de la pratique ancienne. Le prêtre, ou un chantre, entonnait le chant seul et chantait le début « Credo in unum Deum. » L’assemblée entrait dans le chant à « Patrem », d’où le nom donné à la partie de l’assemblée. On faisait de même pour le « Pater noster », dont l’assemblée chantait la suite « qui es in coelis. » Dans les messes des grands musiciens, tels Mozart ou Richter, cette pratique a survécu pour le Gloria in excelsis » et le « Credo » : un soliste entonne le début, sur le mode grégorien ancien, le chœur à quatre voix, qui représente le peuple (Choros, en grec, signifie peuple), entre alors et chante selon les modes du 18e Siècle.

        Cette façon ancienne avait un avantage : le chantre entonnait juste, et l’assemblée avait le ton juste pour son chant. Elle jouait aussi sur le côté individuel de « Credo – je crois » et sur son côté communautaire, la communauté étant l’agglomération d’individus liés entre eux par une même confession.

        Il contient un mot rare : « ich vergiehe » qui signifie « je confesse. » Luther écrit « ich bekenne. »

Page 19 (11)

Préface de la Sainte Cène

(texte modernisé pour une meilleure compréhension)

Il est vraiment digne, juste et salutaire, que nous te rendions grâces de toutes les manières et en tout lieu. O Seigneur saint, tout-puissant Père, Dieu éternel, tu as créé notre salut par le bois de la croix, afin que la vie vienne de la même manière que la mort a grandi. Et tu as voulu que l’Ennemi, qui par la désobéissance au pied du bois de l’arbre du paradis nous a tous vaincus en Adam, soit mis en échec par Jésus-Christ notre Seigneur. Par la majesté duquel et par sa gloire les Anges et toute l’armée céleste te louent, avec une même allégresse, te célèbrent et te glorifient unanimement. Pour qu’avec leurs voix tu veuilles aussi accepter les nôtres, nous te prions soumis à toi et disons : Sanctus

        La préface est précédée du dialogue eucharistique. Il est réduit aux paroles de l’officiant, celles de l’assemblée ne sont pas données, car elles étaient évidentes pour l’officiant et les fidèles.

P. Erhebt eure Herzen                                  Elevez les coeurs  (Sursum corda)

G.    Wir haben sie beim Herren,                     Nous les tenons près du Seigneur

P. Sagen danck dem herren unserm gott      Rendez grâces au Seigneur, notre Dieu

G.    Das ist würdig und recht                          Cela est digne et juste.

Cette formule finale fait transition avec le préface qui commence par les mots : « Il est digne et juste, salutaire, que… – Es ist würdig und recht, dass … »

Page 21-22 (12) :

Mémorial du Christ et prières de mémorial

forme modernisée de cette prière, pour une meilleure compréhension)

        Père tout-puissant et miséricordieux, ton Fils notre Seigneur Jésus a promis que ce que nous prierons en son nom tu l’exauceras. Le Saint-Esprit également a ordonné que nous devons prier pour nos autorités. C’est pourquoi nous te prions du cœur : veuille conduire l’Empereur, les princes et les seigneurs, et d’abord nos Messieurs et supérieurs du Conseil (de Strasbourg) à la connaissance de ta bonté et de l’Evangile. De même que par le Saint-Esprit tu soumettes à ton Fils tous les peuples, pour qu’ils reconnaissent* volontiers sa promesse, qu’ils l’acceptent et la gardent. Et avant-tout, accorde à cette paroisse qu’elle grandisse dans la connaissance* de l’Evangile, de son joug léger et de son poids facile.

        Maintenant, tout-puissant Dieu, éternel, bien-aimé et miséricordieux Père, ton Fils unique, notre Seigneur, est venu dans le monde comme un médecin des malades et non des bien portants. Et notre aveuglement ne peut voir de lui-même la honte actuelle du péché ni le reconnaître comme une maladie, dans laquelle nous sommes malheureusement impliqués. Dans notre erreur et notre transgression nous nous plaisons à nous-mêmes, détestons les commandements et aimons nos passions. Nous te prions, veuille, par Dieu le Saint-Esprit, inscrire ta loi dans nos cœurs et mettre à jours nos péchés cachés. Accorde-nous ainsi que puissions éprouver et ressentir combien il nous est impossible de faire le bien, afin que nous acquerrions une soif et une faim de la grâce et de la justice, qui seule compte devant toi et que tu as donnée au monde

par Christ Jésus

notre Seigneur

* Connaître : une des volontés profondes de la réforme est que les hommes et les chrétiens en particulier, connaissent Dieu, le salut et surtout Jésus-Christ. Le mot « kennen –connaître », ici dans la forme « erkennen, erkanntnus – reconnaître, reconnaissance », joue un rôle important chez les Réformateurs.D’où leut volonté que chacun puisse lire la Bible, pour connaître le salut.

Page 22 (13)

Partie fixe de la préface :

        Le début de la préface contient les trois titres classiquement donnés à Dieu à cet endroit. Ici : «  O herr, heyliger allmächtiger vatter ewiger gott – O Dieu, saint tout-puissant Père, Dieu éternel. » Dieu est le Seigneur 1° saint 2° tout-puissant, 3° éternel. Parfois, le dernier terme est remplacé par « Créateur du ciel et de la terre. »

Partie mobile : elle rappelle que le péché a commencé avec la désobéissance d’Adam auprès de l’arbre de la connaissance au paradis, et que le salut a commencé avec le Christ à l’arbre de la croix. Le rapprochement des deux arbres est le thème central du texte.

        Cette partie mobile est celle du temps de la Passion, qui va du dimanche Judica, 15 jours avant Pâques, au Vendredi-saint et Samedi saint. Le dimanche des Rameaux et le Jeudi saint, fête de l’Institution de la Cène, ont la même préface (K.B.Ritter, Die eucharistische Feier 1961, p. 230 ; Lutherische Agende I, Sontag Judica, p. 74)

        Le choix de cette préface pour modèle dans le Teutschampt vient probablement du fait que la mort rédemptrice du Christ est le centre de la foi et que la commémoration de l’Institution de la Cène par le Christ est célébrée le Jeudi saint, la veille de la mort du Christ.

Page 22 (13) 

Paroles d’institution modifiées. On met dans la bouche de Jésus tout le texte.

        Les paroles d’institution sont un assemblage des 4 textes de Saint-Paul, Marc, Matthieu et Marc, selon la coutume ancienne d’harmoniser ces quatre phrases, pour obtenir le texte complet que Jésus a pu dire.

        Ici, trois éléments s’ajoutent. 1° « in sein heyligen hend – dans ses mains saintes » ; 3° la personnalisation du récit, placé à la 2e personne : « und dir seinem himmlischen vatter dancksaget – et te rend grâce à toi son Père céleste »   2° « Unnd verkünden den todt des herren biss er komme – et anncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qui vienne. » Cette parole n’est pas du Christ, elle est le commentaire de Paul dans I Corinthiens 11/26.

        On voit une volonté de suivre plus le texte biblique comme un texte vivant par « tes saintes mains » et l’adresse à « ton Père », qui donne plus de familiarité et de chaleur.

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Anamnèse, Notre Père

(forme modernisée pour une meilleure compréhension)

     Combien grande est ta bonté, que tu nous aies, sans aucun mérite de notre part, non seulement pardonné les péchés, mais encore accordé une (ferme) assurance (par) la commémoration du pain et du sang de notre Seigneur Jésus-Christ dans le pain et le vin. De même tu as confirmé d’autres promesses habituelles par des signes extérieurs. C’est pourquoi nous avons maintenant une grande et irrépressible assurance de ta grâce, et savons que nous sommes tes enfants, tes héritiers et cohéritiers du Christ, et que nous pouvons te prier librement, comme ton Fils unique nous l’a enseigné, et dire :

                              Notre Père qui es aux cieux 

                              Que ton nom soit sanctifié,

                              Que ton règne vienne,

                              Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

                              Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,

                              Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons

                              aussi à ceux qui nous ont offensés,

                              et ne nous conduis pas dans la tentation

                              mais délivre-nous du mal. Amen.

Seigneur, délivre-nous de tous les ennemis visibles et invisibles, du diable, du monde, de notre propre chair. Par Christ Jésus, notre Seigneur / Amen.

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Agnus Dei

        L’ « Agnus Dei » allemand n’a pas ici de « Amen » final, comme chez Luther. Celui-ci édite en 1526, soit un an plus tard, son « Christe, du Lamm Gottes », et l’achève par un Amen, qui ne figure pas dans le texte original latin. Il semble que cette modification soit une initiative de Luther. Le fait qu’en 1525 à Strasbourg l’Agnus ne comporte pas cet Amen, confirme cette hypothèse.

        Le texte de Strasbourg montre aussi sa fidélité au texte latin original en commençant par la traduction littérale de « Agnus Dei, qui tollis – Du lemblin gottes, der du – toi Agneau de Dieu, qui… » Luther place le mot « Christe » au début. De fait, il s’agit d’un problème d’accent tonique. Le latin, en 4 syllabes, est accentué « A –gnus De – i », soit sur la 1e syllabe des deux mots. On pourrait chanter « La – amm Got – tes », en ce qui serait juste. Les Strasbourgeois ont voulu éviter la double note fa – si au début, qui fait un glissement désagréable vers le haut, et ont préféré , à la manière grégorienne, développer les 4 syllabes et notes en 5 : « Du Lemm – lin Got- tes », sur les notes fa – sol – si – la.  Luther procède de même, sur six notes : « Chris – te, du Lamm Got – tes » , fa – sol – la – la – si – la. L’Agnus Dei de Luther s’imposera et reste aujourd’hui le seul employé chez les protestants dans les liturgies classiques allemandes et françaises. Ce qui est dommage, car quelques autres Agnus anciens seraient intéressants à connaître et à employer.

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Prière avant la communion

Forme moderne, pour une meilleure compréhension

Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, par la volonté paternelle et avec la collaboration du Saint-Esprit, tu as conduit le monde par ta mort à la vie. Délivre-nous par ton saint sang et par ton saint corps, surtout de nos injustices et de nos méchancetés. Accorde que nous soyons toujours obéissants à tes commandements et que nous ne soyons plus jamais séparés de toi dans l’éternité. Amen.

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L’action de grâces – Die Danksagung

        Elle est constituée, non d’une prière du prêtre, mais d’un chant de l’assemblée, le « Gott sei gelobet und gebenedeit » de Martin Luther, daté de 1524. C’est le premier des chants de Luther qui apparaît dans le Teutschampt. Les 4 prochains : « Aus tiefer Not Ps 130 H», « Es woll uns Gott genädig sein Psalm 67H »,« Ach Gott vom Himmel sieh darein Ps 11 », « Nun bitten wir den Heiligen Geist » figurent dans les Vêpres, après la messe.

        Le Teutschampt comprend ainsi 5 chants de Luther, dont 4 Psaumes.

Traduction de « Gott sei gelobet und gebenedeiet, par Richard Paquier :

1. Gloire et louange  Au Dieu secourable         

    Qui veut lui-même à sa table

    Nourrir nos âmes  De sa chair meurtrie,

    De son sang qui purifie.

    Kyrieleison.

    O Christ, par le divin mystère  

    De ce sacrement salutaire,

    Par ton corps,  Par ton sang,

    Aide-nous dans nos tourments.

    Kyrieleison.

2. Ton corps, ô Maître,  À la mort se livre

    Pour qu’en toi nous puissions vivre.

    Bonté profonde  Que rien ne surpasse,

    Souvenir que rien n’efface.

    Kyrieleison.

    Ton amour Seigneur, est immense :

    Ton sang expi-a notre offense.

    Dieu nous donne  En ton nom

    Son salut et son pardon.

    Kyrieleison.

3. Dieu nous conduise  Et qu’il nous bénisse

    Aux sentiers de la justice.

    Qu’en sa présence  Nous vivions en frères

    En marchant à sa lumière.

    Kyrieleison ;

    Ton Esprit, Seigneur, nous console,

    Qu’il maintienne, par ta Parole,

    Tout ton peuple à jamais

    Dans l’unité, dans la paix.

    Kyrieleison.

              Texte :          Gott sei gelobet und gebenedeiet

                                   1e str. : Medingen, vers 1350

                                   2e  + 3e str. : Martin Luther 1524

                                   EKG 163, RA 292, EG 214

                                   fr. : Richard Paquier, 1961

                                          Office divin de chaque jour, Taizé

                                          RAf 30

             Mélodie :       Gott sei gelobet und gebenedeiet

                                   Mayence vers 1390, Wittenberg 1524

                                   EKG 163, RA 292, EG 214

                                   fr. : Gloire et Louange

                                           RAf 30

ORDNUNG DER VESPER

ORDRE DES VEPRES

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Psalm 112 L = 113 H Laudate pueri Dominum – Ihr Knechte, lobet den Herre

        Ce psaume est composé de la manière strophique, avec des rimes simples, mais sur la mélodie grégorienne, par exemple du premier ton, avec finale des lignes masculine. Cette manière de chanter est très facile. Luther pratiquera cette méthode pour son « Credo de Nicée » et son « Gloria in excelsis. » Elle permet de rapprocher le texte psalmique, en deux lignes parallèles, de l’hymne classique en 4 lignes. Cette façon de chanter disparaîtra vers le milieu du 16e Siècle, définitivement balayée par le chant strophique.

        Je propose ci-dessous une position du texte sur

(forme moderne chantable pour meilleure compréhension)

                                                               Psaume 113 H

1. Ihr Knechte lobet nun den Herrn,            v. 1

    Ihr sollet seinen Namen ehrn.                 

    Gar lobsam ist er weit und breit               v. 2

    Von jetzund bis in Ewigkeit.

2. Vom Aufgang hoch der Sonnen Schein    v. 3

    Bis Abend lobt den Namen sein;             

    Für alles Volk der Herr du bist,                v. 4

    Dein Ehr hoch überm Himmel ist.          

3. Er wohnt so hoch : wer ist ihm gleich?    v. 5 + 6

    Herab sieht Erd und Himmelreich;

    Vom Staub der Erd macht er aufstehn      v. 7

    Und auch vom Kot den armen Mann.

4. Dass er ihn setz den Fürsten gleich           v. 8

    Und von ewig in seinem Reich;

    Macht was unfruchtbar ist im Haus          v. 9

    Ein Mutter vieler Kinder drauss.

5. Ehr Vater, Sohn und Heilgem Geist,          Gloria

    Die uns ihr Gnad in ewig leist.

    Von Anfang, jetzt in aller Zeit,                  ajout Kéler

    Von Ewigkeit zu Ewigkeit.

(Mélodie : Vom Himmel kam der Engel Schar

      ou        Vom Himmel hoch da komm ich her

        Dans ce Psaume, l’intégralité du texte est conservée, sauf les deux « Alleluia » du début et de la fin. Ils sont difficiles à case dans un cadre aussi serré. Le Teutschampt suit la Vulgate, qui fait des versets 5 + 6 un seul vers pour le chant. Le Gloria de la strophe 5 n’est composé que de deux vers, ce qui surprend, car dans les structures hymniques en IV il est très facile de placer le Gloria intégral. Cela confirme que le texte était chanté sur un mode grégorien, qui selon le modèle psalmique, n’a que deux lignes, et n’est donc pas dérangé par l’absence de deux lignes.

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Die Antiphon – l’antienne : « Jesus, der hat uns zugesait »

1.      L’antienne du Psaume d’entrée des vêpres, ici Ps 130 « Aus tiefer Not –De profundis », est une composition d’origine inconnue, qui apparaît pour la première fois dans le Teuschampt.

Marc Hug, dans son étude des mélodies du « Colmarer Gesangbuch – Recueil de cantiques de Colmar », donne le texte, écrit en V 8.8, 8.8 :

Jesus der hat uns zugeseit,
den Kranken, sein’ Barmherzigkeit ;
zugut den Sündern kommen ist
und nicht, spricht er, den’n nicht gebrist.
Erbarm dich unser, Jesu Christ !


        Anonymer Text, Straßburg, 1524. Hier zitiert im Text des GCAK Nr. 606.

Melodie : Im Straßburger Kirchenamt 1525. Diese Melodie ist bei Zahn (Nr. 1783) die einzige dieses Strophenmusters. Ihmes Halleluja ist übrigens auch bei ihm das einzige Choralbuch, in dem die Melodie zu finden ist.

        Texte anonyme, Strasbourg 1524. Cité ici dans le texte du GCAK (Gesangbuch Colmar Augsburische Konfession – Recueil de cantiques de Colmar Confession d’Augsbourg, n° 606. Mélodie : dans le Strassburger Kircenampt 1525. Cette mélodie est chez Zahn (Nr 1783) la seule de cette coupe. Le « Halleluja » de Ihme est aussi le seul Livre d’orgue dans lequel on peut trouver la mélodie.

        Marc Hug signale que la mélodie ne figure pas dans les Livres d’orgue alsaciens suivants : Hepp 1809, Strassburg 1850, Colmarer Sammlung, Theophil Stern, organiste. En revanche il se trouve dans Ihme 1875 et 1888.

Das Lied hat nur diese eine Strophe. Bei Zahn steht in der 4. Zeile nüt gebrist = « nichts fehlt » oder « nichts gebricht » ; nüt « nichts » ist von nit « nicht » verschieden, und die Form gebrist kommt im Mittelhochdeutschen oft vor. Zugesait = « zugesagt » (Dialektform).

Hören : Ihme 1875

Le chant n’a que cette seule strophe. Chez Zahn, à la 4e ligne, il est écrit : « nüt gebrist = nichtsfehlt = rien ne manque», ou bien « nichts gebricht. » « Nüt = nichts – rien » est différend de « nit -nicht – ne pas », et la forme « gebrist » revient souvent en Mittelhochdeutsch –Moyen haut allemand. « Zugesait = zugesagt – promis », forme dialectale.

2.      Cette mélodie a donné naissance à celle qui s’appelle « O Gott, du höchster Gnadenhort », en 1545, sur un texte de Konrad Hubert (1507-1577). Konrad Hubert, né en 1507 à Bergzabern (Palatinat), au Nord de Wissemourg, devenu pasteur à St Thomas de Strasbourg, fut un collaborateur de Martin Bucer dans cette ville. Il édita les Livres de cantiques de Strasbourg de 1560 et 1572. Le texte de son chant figure dans RA au n° 209.

K.H. a raccourci la mélodie de la ligne 4, qui répète la 3, et l’a ramenée d’un V en octosyllabes à un IV, c’est-à dire à l’hymne classique en 4 lignes. On trouve ce chant dans RA 209, la mélodie étant donnée comme « Strassburg 1524 ( ?), 1545. » Le texte, avec une autre mélodie, « Herr Jesu Christ, dich zu uns wend », figure dans EKG au n° 143, et EG n° 194. De K.H. est aussi le magnifique « Allein zu dir, Herr Jesu Christ », de 1540, sur une mélodie de Wittenberg 1541 (RA 394, EKG 166, EG 232) .  

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Aus tiefer Not schrei ich zu dir – Deprofundis, de Luther

        Traduction moderne de Pierre Vallotton 1974,

              se chante sur la mélodie de Luther

        DES LIEUX PROFONDS JE CRIE A TOI

             Aus tiefer Not schrei ich zu dir (1524)

Der cxxix. Psalm* / De profundis clamaui etc.

                          (Martinus Luther)

            Le cxxix ème Psaume * / Des profondeurs je crie.

                    Martin Luther. (Klug 1533, 47)

                           (129 L = 130 H)

                                                                   VII  8.7f, 8.7f / 8.8.7f

                   Psaume 130, Romains 3/23-24

1. Des lieux profonds je crie à toi,     

    Écoute, ô Dieu, ma plainte.

    Ouvre l’oreille et entends-moi,           

    Viens dissiper ma crainte.

    Si tu veux compter nos péchés        

    Et toutes nos iniquités,

    Devant toi qui subsiste ?

2. Qui donc pourra nous pardonner     

    Sinon toi dans ta grâce ?

    Tous nos efforts sont condamnés,

    Quelque bien que l’on fasse.

    Devant toi qui voudrait crâner,

    Au lieu d’humblement t’adorer

    Et vivre de ta grâce.

3. En Dieu seul je veux espérer           

    Non pas en mon mérite.

    En Dieu mon cœur veut demeurer,  

    Son amour m’y invite.

    Sa parole est mon seul appui,

    Ma foi repose toute en lui,

    Si sûre est sa conduite.

4. Le mal vient m’accabler de nuit,      

    M’étreint jusqu’à l’aurore.

    En Dieu je trouve un sûr ami :

    Sans douter je l’implore.

    Aussi, vrai peuple d’Israël,               

    Invoque ton Dieu, l’Éternel,

    En ton Sauveur espère.

5. Dans l’abondance du péché,        

    La grâce surabonde.

    Sa forte main vient nous sauver

    Du prince de ce monde.

    Il est, lui seul, le bon Berger,        

    Pour délivrer de ses péchés

    Tout Israël, son peuple. Amen.

            Texte :             Aus tiefer Not schrei ich zu dir, Ps. 130

                                   Martin Luther, 1524

                                   RA 396, EG 299

                                   fr. : Pierre Vallotton, 1974

                                         Carnet Jaune de Woerth 1986, ABD 540

            Mélodie :          Aus tiefer Not schrei ich zu dir I

                                   Martin Luther 1524

                                   EKG 195, RA 396, EG 299

                                   fr. : Des profondeurs de mon tourment

                                         NCTC 274, ALLéluia 12/18

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Le Psaume 66 L = 67 H : Deus misdereatur – Eswoll uns Gott genädig sein,

                                           texte de Luther

Traduction moderne chantable

ÉGLISE PSAUME 67

CHANT DE SORTIE                                       

              DIEU NOUS BÉNISSE DANS SA GRÂCE

          Es woll (wolt) uns Gott genädig sein (1524)

Der lxvij. Psalm / Deus misereatur nostri/ etc. Martinus Luther –

Le lxij ème Psaume / Que Dieu aie pitié de nous / etc. Martin Luther.

                               (Klug 1533, 44)

                               IX  8.7f, 8.7f / 8.7f, 8.7f. 7f

1. Dieu nous bénisse dans sa grâce,           

    Et montre sa tendresse.               

    Dieu veuille nous montrer sa face,           

    Briller par sa sagesse.                    

         Que tous connaissent ses actions,

    Ce qu’a fait Christ sur terre,

    Que tous voient parmi les nations

    Qu’il est le Fils du Père,

    Et qu’ils se convertissent.                         

2. Ainsi te louent et rendent grâce

    Les peuples sur la terre ;

    Que chantent toutes races

    Ta gloire séculaire.

         Tu es le Juge des humains,

    Leur péché t’insupporte !

    Tu les conduis sur le chemin

    Et ta parole porte

    Les tiens dans leur voyage.

3. Qu’ainsi te loue et rende grâce

    Ton peuple par ses œuvres ;

    Que ta parole pousse et croisse,

    En vigne la meilleure !

        Que nous bénissent Père et Fils,

    Que l’Esprit nous bénisse !

    Dieu soit loué dans le pays,

    Que sa crainte grandisse !

    Qu’il en soit ainsi. Amen.

           Texte :              Es woll uns Gott genädig sein

                                    original : Es wolt uns Gott genädig sein

                                    Martin Luther 1523, paru en 1524

                                    EKG 182, RA 160, EG 280

                                    fr. : Yves Kéler, 4.2.2006

            Mélodie:          Es woll uns Gott genädig sein

                                    Préréforme, Magdebourg 1524

                                    ou : Matthias Greiter Strasbourg 1524 (?)

                                    EKG 182, RA 160, EG 280

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Psalm 11 L = 11H Salvum me fac etc (Domine) Ach Gott vom Himmel sieh darein

Traduction moderne chantable

ÉGLISE, RÉFORME

Psaume 12                                                          

         REGARDE, O DIEU, DU HAUT DES CIEUX

           Ach Gott, vom Himmel sieh darein (1524))

                                (Klug 1533, 38)

                          VII  8.7f, 8.7f / 8.8, 7f

1. Regarde, ô Dieu, du haut des cieux     

    Et vois combien sur terre

    Sont dispersés et peu nombreux

    Tes saints, ceux qui t’espèrent !

    Car ta Parole est combattue,              

    Foi et louange se sont tues

    Chez les enfants des hommes.

2. Ce qui est faux est enseigné,

    L’erreur devient sagesse !

    La division a imprégné

    Les cœurs de sa détresse,

    Et l’unité est jetée bas.

    L’un dit ceci, l’autre cela

    Et brille d’importance.

3. Que Dieu détruise tous ces gens

    Qui d’erreurs nous instruisent !

    Leur bouche affirme effrontément :

    « Que quelqu’un contredise !

    Nous avons le pouvoir, le droit,

    Ce que disons, voilà la loi :

    Qui voudrait nous reprendre ? »

4. Dieu dit: « Je vais, moi, me dresser,

    Car on séduit les pauvres !

    J’entends leurs soupirs oppressés,

    Que par violence on couvre.

    Mais ma Parole est une épée

    À deux tranchants, qui veut frapper

    Ceux qui font tort aux humbles. »

5. L’argent ou l’or, sept fois au feu,

    Devient pur et sans traces.

    Par sa Parole aussi Dieu veut

    Brûler scories et crasses !

    Sa pierre de touche est la croix,

    L’épreuve est faite par la foi :

    La vérité éclate.

6. Dieu, garde pure et sans défaut,

    Contre ces gens, ta grâce !

    Elle est le guide, quand il faut

    Dissiper la menace.

    Beaucoup d’impies et de menteurs

    Essaient de pénétrer les cœurs :

    Dieu, viens et nous délivre. (pas

                                           d’Amen)

    Gloria Patri, ajouté

7. Gloire au Dieu Père en tous les temps,

    Au Christ, le Fils Unique,

    À l’Esprit saint, doux et puissant,

    Dans les cieux magnifiques,

    Comme il est au commencement,

    Depuis toujours et maintenant,

    Dans tous les siècles. Amen.

             (Erfurt 1524, Strasbourg 1545)

         Texte :        Ach Gott, vom Himmel sieh darein

                            du Psaume 12

                            Martin Luther 1524

                            Str. 7 Gloria : Erfurt 1524, deest Klug 1533, Strasbourg 1545

                            EKG 177, RA 156, EG 273

                            fr. : Yves Kéler, 25.1.2006

         Mélodie:     Ach Gott, vom Himmel sieh darein

                            Martin Luther 1524

                            EKG 177, RA 156, EG 1545

                    ou    Es ist das Heil uns kommen her

                            Mayence 1390, Nuremberg 1523/24

                            EKG 242, RA 176, EG 342

Page 39 (22)

Psaume 12 L = 13 H : Usquequo – Ach Gott wie lang vergisst du mein

        Ce Psaume est un de ceux que Mathias Greiter a composés. De lui est également le Ps. 119/1-6  « Es sind doch selig alle die », RA 191. Le Ps. 112 L = 113 H a paru pour la 1e fois dans le Teutschampt.

Page 41-42

Magnificat – Mein Seel erhebt den Herren mein

        L’auteur de ce très beau chant n’est pas déterminé. Certains avancent Mathias Greiter, mais il existait d’autres bons compositeurs à Strasbourg, tels Oeler et Konrad Hubert, dont nous avons déjà parlé. Ce Magnificat, ayant paru pour la première fois dans le Teuschampt, a été appelé « Magnificat de Strasbourg. »

Les corrections dialectales en alsacien et le parler strasbourgeois

        Dans le Teusch Kirchenampt se trouvent des traces du parler strasbourgeois. Elles sont de deux sortes. 1° dans les textes composés par les auteurs, prières ou textes antérieurs, comme Epître et Evangile, des tournures dialectales sont employées. Il s’agit essentiellement de mots et peu de la syntaxe. Cer le cadre linguistique germanique devait être maintenu, en tant que référence. 2° une série de corrections dans des textes pris de l’extérieur, en particulier dans les chants de Luther de 1524.

        Les formes caractéristiques sont :

Le remplacement de la diphtongue « –ei », prononcée « aï » bref, par le « i » simple. L’exemple le plus fréquent est dans les pronoms personnels ou possessifs : « Meiner – deiner – seiner » devient « Miner, diner, siner. » Dans les vêpres, Ps 112 : « Wyt und breit » s’emploie encore aujourd’hui dans « wit un breit – loin et large. » De même pour « ingibt » et « glichen », dans la prière finale des vêpres.

        La diphtongue « eu » disparaît aussi dans « creutz », qui devient « crütz », qui rappelle l’alsacien actuel qui dit « Kritz. » La diphtongue « au » devient « u » ou « ü » : « huss » et « druss »

L’affaiblissement du « t » en « d », en particulier dans le mot « unter » écrit et prononcé « under. » Ce « » est une consonne demi-dure (halb hart), qui se prononce entre le « t » et le « d. » (Il existe aussi un « » et un « p » demi-dur en alsacien). Un exemple de cet affaiblissement est dans « underthenig » (mémorial, page 21 (12)), où ici le premier « t » est affaibli, mais le second, alors que dans le parler alsacien courant les deux « t » sont affaiblis. Page 42, dans « Nun bitten wir de heiligen Geist » le mot « « werdes » au lieu de « wertes – de valeur»,

Le raccourcissement des voyelles par une double consonne qui les suit. Exemples :  « übertrettung » pour « übertretung. » Le  « e » devient bref.

La survivance de certaines diphtongues anciennes, par exemple dans « liecht », forme ancienne de « Licht », dans « liecht vom liechte » (Nizänum, page 8) . Le mot se prononce en séparant « i-e. » Dans le Haut-rhin, le « e » devient « a », et le mot se prononce « Liacht » en détachant bien le « a » du « i .» Dans le Bas-rhin, la diphtongue a été assimilée dans un « e » prononcé « é », ce qui donne « Leecht. »

La survivance de certaines prononciations anciennes, comme celle du « » dans des mots comme « freüwen » pour « freuen. » Cette pronciation avec le « w », qui remonte à loin dans le Moyen-Age, se rencontre encore dans le « Krumme Elsass », l’Alsace tortue.

De même « Lont uns bitten – littéralement : laissez-nous prier = prions », dans l’introduction de la Collecte, page 42 (24). Cette forme, qui remplace ici « Lasset » devenue classique, existe toujours en alsacien, parexemple dans « Lonn mich mache – laissez moi faire. » 

Egalement « biss – tu es ou sois », en allemand « bist », en alsacien « bisch » à l’indicatif. Au subjonctif, on dit aujourd’hui « sèy. » 

La disparition de certaines consonnes finales, telles le « ch » dans « nicht », pour donner « nit », ou dans « nichts » pour donner également « nit »

La flexion de certaines voyelles, telles le « o », dans « do » pour « da » (Benedictus), ou dans « darnoch » au lieu de « darnach », ou du « u » en « e » faible muetdans « zethun » pour « zuthun. »

        Le texte le plus marquant pour des changements est le « Gott sei gelobet » de Martin Luther ‘Page 26 (16)) . J’ai indiqué derrière les lignes les changements effectués. Celui de Mathias Greiter « Ach Gott, wie lang vergissest meyn » est peu « alsaciannisé. » Il a été écrit en hochdeutsch tout de suite probablement.

Le rôle des typographes

        Ces corrections vers l’alsacien semblent inégalement réparties, et relèvent peut-être du typographe. Chacun interprétait à sa manière les textes à composer selon son parler. On le remarque aussi dans les différents textes en allemand. Les uns mettent plutôt des « y » pour les i », d’autres ne le font pas. N comparant ces orthographes, on sent qu’il y a plusieurs typographes à l’œuvre. De même, certains collent les mots ensemble pour remplir leur ligne de caractères sans déborder en coupant un mot. D’autres coupent les mots en fin de ligne à n’importe quel zendroit, sans respecter les syllabes.

Prêtre et pasteur, « priester » et « pfarrher », « Volck –peuple »

        Les pasteurs de Strasbourg en 1525 dans le Teutschamt sont appelés diversement.

        Page 2, leur titre est « diener des worts – serviteurs de la parole. » Ce titre plutôt large étend la fonction du pasteur sur l’ensemble du culte, prédicatuion incluse, ainsi que sur l’ensemble de son ministère : cure d’âme, catéchèse, etc…

        Page 4 (4), pour les paroles de grâce, on parle de « priester –prêtre. » Ici il s’agit de vcelui qui préside le culte et va célébrer la Cène. Cette terminologie apparaît dans le Formulaire de Cyrille de Jérusalem, vers 402, qui dit « Aucune Cène ne peut être célébrée par quelqu’un d’autre que le prêtre, spécialisant ainsi un des acolytes de l’évêque pour cette fonction sacramentelle, au détriment des autres officiant ravalés au rand inférieur de diacre. Alors qu’auparavant, ces acolytes étaient tous diacres, l’évêque célébrant l’eucharistie. Cette conception du prêtre est encore présente ici. Nous sommes en 1525, soit 8 ans après le début de la Réforme en 1517. Les paroisses protestantes cherchent encore le mot adéquat pour désigner les nouveaux ministres.

       Le titre de « priester » se retrouve dans la messe, page 9 : « der priester spricht gegen dem Volck – le prêtre dit tourné vers le peuple » ; page 23 : « Darnach  spricht der priester – ensuite le prêtre dit » ; page 25 « Darnoch spricht der priester des herrn brot und wein aus – Ensuite le prêtre donne le pain et le vin du Seigneur. » Il apparaît dans les vêpres tout à la fin, page 42 : « Darnach spricht der priester gegen dem volck – Ensuite le prêtre dit tourné vers le peuple », la même formiule qu’à la page 9 ;  

        Le titre de « pfarrher – chef de la paroisse », qu’on traduit d’ordinaire par « pasteur », n’apparaît qu’une seule fois, à la fin des vêpres, page 41 : « Darnach…lisst der pfarrher … Ensuite …le pasteur lit… »

L’assemblée est toujours appelée « Volck – peuple », selon l’ancienne appellation latine « versus populum – vers le peuple. » C’est le terme consacré en liturgie pour parler del’assemblée par rapport aux officiants, qui sont appelés « presbyteri – prêtres. »

Hauptstück page 2, fin de la préface

pfarrher

(forme moderne pour une meilleur compréhension page )

Page 24 (15)

Prière avant la communion

Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, par la volonté paternelle et avec la collaboration du Saint-Esprit, tu as conduit le monde par ta mort à la vie. Délivre-nous par ton saint sang et par ton saint corps, surtout de nos injustices et de nos méchancetés. Accorde que nous soyons toujours obéissants à tes commandements et que nous ne soyons plus jamais séparés de toi dans l’éternité. Amen.

REFERENCES DE LIVRES SUR INTERNET

1. Evangelischer Gottesdienst: Quellen zu seiner Geschichte – Page 65 – Résultats Google Recherche de Livres

books.google.fr/books?isbn=3525571860

Wolfgang Herbst – 1992 – Religion

Ich glaub in einen gott/ den almechtigen vatter/ den schöpffer des hymmels vnd erden/ aller … Ich glaub ein heylig gemein Apostelkirche. Ich vergihe ein tauff/ …

2. La réforme protestante du culte à Strasbourg au XVIe siècle … – Page 13 – Résultats Google Recherche de Livres

books.google.fr/books?isbn=9004062645

René Bornert – 1981 – Religion

Mais elle se maintient dans la polémique menée par Bucer surtout contre le … ou cultus) finit par désigner l’ensemble des cérémonies. c) La liturgie comme un … XVIII Von der mess: «alsz falschen und von menschen erdichten gotsdienst» …

1. Tonus Peregrinus: The History of a Psalm-Tone and Its Use in … – Page 229 – Résultats Google Recherche de Livres

books.google.fr/books?isbn=1409407861

Mattias Lundberg – 2011 – Art

7 The rhymed paraphrase reads: Mein Seel erhebt den Herren mein, mein Geist thut sich erspringen. In dem der soll mein Heiland sein, Maria so tut singen: …