B. 01.AUTEL, CIERGES, CROIX, NAPPES, BIBLES, FLEURS

AUTEL, CIERGES, CROIX, NAPPES, BIBLES,FLEURS                      

                                                et leur agencement

                                               
1. L’AUTEL :     a) l’autel lui-même
                                    b) les cierges
                                    c) la croix, avec le corpus
                                    d) les nappes
                                    e) les fleurs

             a) l’autel lui-même :

            L’autel est le premier pôle du chœur et de l’église, car il correspond à la présence de Dieu, du Christ et du Saint-Esprit. Il a sa source dans l’A.T, le N.T et l’Eglise primitive.

       1°  L’autel juif :  a) l’autel des sacrifices sanglants = holocaustes ou sacrifices de communion , au cours desquels on mangeait une partie de la bête. Cet autel, en pierre, était dans la cour des temples juifs, entre autres à Jérusalem, à cause des hautes flammes et de la fumée.  
                                
                                b) l’autel des parfums = encens que l’on brûlait. Cet autel était en bois, dans l’entré du bâtiment du Temple à Jérusalem: l’offrande d’encens se faisait au moment où l’on ouvrait les portes, pour : 

                                    1° rendre gloire à Dieu
                                    2° empêcher qu’on puisse voir Dieu lui- même dans le fond
                                       du Temple, son « habitation »
 
            De là les autels chrétiens en blocs de pierre. On y trouve parfois des anges aux quatre coins, rappelant les séraphins d’Esaïe 6, ou les quatre animaux de Ezéchiel : l’homme, le lion, le taureau et l’aigle, devenus plus tard les quatre évangélistes.

      
        2° : la table de la Ste Cène du Christ :    la table de l’autel rappelle plusieurs
         Cènes :
                                 
              1°  celle, unique, du Christ avec ses disciples    
              2°  celles de l’Eglise primitive : voir dans I Cor 11/ 20 et suivants.     
              3°  les agapes, les repas fraternels

             De là les piliers soutenant la plaque de la table, qui sont les pieds et le dessus de la table. Il peut y avoir : un pilier central ( un seul Dieu, un seul Seigneur ), deux piliers   ( les deux natures en Christ, l’homme et le dieu ), trois piliers rangés ( Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ), quatre piliers ( les quatre pieds de la table ), ou même plus : six ou huit.

             Les deux modèles sont combinés de diverses manières, en pierre et aussi en bois : 

              1°  bloc central = A.T, supportant une plaque-table      = N.T
              2°    «       «           «   ,  +  table avec  4,6,8  piliers      = N.T.  
                   ( Sessenheim ) 

                                                                                                                                      
                   ou :   un ensemble cpmbinant:

                 une grosse plaque-table = A.T par la masse de pierre   
                                                       N.T.par la forme de table           
                 2,3  ou 4 piliers             = N.T. les pieds de la table      
                                                       ( Schiltigheim, Trinité )   

        3°   L’arche de l’alliance :

                 Elle était en bois, d’acajou et de cèdre, doré en partie, supportant deux anges et entre les deux une plaque en or, qui était le siège de Dieu. On disait que Dieu « siège sur les chérubins ».

                 De là les autels en forme de coffre de bois, avec plaque de pierre, du marbre d’ordinaire, lequel doit rester visible, entièrement ou partiellement. Ce modèle existe beaucoup en Alsace, à la campagne. Souvent la plaque de pierre est remplacée par du bois. Parfois, les moulures sont dorées, rappel de la dorure de l’arche.

        4°   Les tombeaux des martyrs :
  
                 Les premiers chrétiens se retrouvaient clandestinement autour des sarcophages des premiers martyrs, dans les cimetières aériens ou les catacombes souterraines, et célébraient là le culte, utilisant le tombeau comme table pour la communion

                De là la forme de certains autels, qui rappellent des tombeaux, ou qui sont faits comme des tombeaux avec un corps ou une reproduction de corps dedans, avec parois vitrées pour qu’on puisse voir ce corps.

           
            EN RESUME :  4 FORMES PRINCIPALES, en pierre ou en bois       

 1.  A.T. :    l’autel de pierre                       d’où :   le bloc         
              :    l’autel des parfums en bois     le bloc, les bougies rappelant l’encens 
                                                              brûlé     
 2.  A.T. :    l’arche de l’alliance                  d’où :  le coffre
 3.  N.T. :    la table de la Cène                  d’où :  la table, avec 1 pilier central, ou
                                                                         2, 3 ou 4 piliers     
 4.  EGLISE :  le tombeau des martyrs         d’où :  le tombeau


2. LES CIERGES
 

       1°   Ils rappellent :

 pour l’A.T. :  les flammes de l’holocauste  
                    les flammes de l’encens
                    les lampes du Temple et de la synagogue, signifiant la présence de
                    Dieu et des personnes : I Samuel 3/3 , I Rois 11/36, 
                    le chandelier à 7 branches du Temple : Zach 4/2
 
pour le N.T.   la lampe allumée pendant la Sainte Cène, célébrée de nuit
                   les lampes des cultes du soir : Actes 2O/8
                   les lumières de la Pentecôte : Actes 2
                   les lampes du sanctuaire de Dieu : Apoc 4/5
                   la parole du Christ : Je suis la lumière du monde
                                                Vous êtes la lumière du monde

         2°   Ils sont le symbole de la présence de Dieu le Père: le Temple et la Synagogue de l’A.T. ; de Jésus,le Fils : N.T, Lumière du monde, Cène ; du Saint-Esprit : flammes de la Pentecôte, lumière de la connaissance de Dieu ;

       Symbolique plus récente : le cierge éclaire en brûlant, comme le Christ qui donne sa vie en mourant. De même, le fidèle luit en sacrifiant sa vie.

         3°  Fonction pratique :  les cierges ont aussi la fonction toute pratique d’éclairer, comme le faisaient les lampes à huile, pendant les offices, avant l’apparition du gaz et de l’électricité.

       Au début du Moyen-Age, les lampes avec combustible liquide, huile surtout, ou pétrole en Orient, ont été remplacées progressivement par des bougies, à combustible solide. Il semble que cette technique des bougies  vient de Constantinople.

      
3.   LA CROIX DU CHRIST, avec le corpus                                              

           Elle rappelle :

      1°  sa présence au milieu de l’assemblée.  
      2°  l’annulation du sacrifice sanglant par l’unique et suffisant sacrifice du Christ :

            De poser la croix avec le corps sacrifié du Christ annule tout autre sacrifice sur l’autel. En revanche, le sacrifice non sanglant de l’encens est maintenu, puisqu’il est hommage et respect du Dieu redoutable.

      3°  la communion à la mort du Christ et la consommation de son corps et de son
            sang dans la Cène

            Le Christ mort sur la croix se donne à nous dans la Cène. De ce fait :
            – la croix fait face au peuple     
            – le côté gauche du Christ, duquel a coulé son sang, se voit à droite
                depuis l’assemblée : de ce côté là on place la cruche de vin et le/les
                calices.
            – le côté droit du Christ, symbolisant son corps, se voit à gauche depuis 
                l’assemblée : de ce côté, on pose le ciboire du pain et la/les patènes.

4. LES NAPPES DE L’AUTEL, du pupitre et de la chaire :  

         1°  disposition des nappes d’autel :

               elles couvrent celui-ci, en partie ou en entier,
               ( et peuvent être combinées avec un antependium = qui pend devant ).

               en partie :  1. au dessus, à quelques centimètres du bord, sans dépasser
                                2. en débordant des deux côtés latéraux
                                3. nappe en croix, débordant des 4 côtés, mais laissant voir  
                                    les coins de l’autel.

               en entier :   la nappe dépasse les 4 bords de l’autel, mais ne doit jamais
                                    descendre plus bas que la corniche, ou former corniche.

         2°  couleur des nappes d’autel (du pupitre et de la chaire ) :       

               les nappes, si elles sont seules, ou les antependium, changent de couleur selon les périodes de l’année de l’Eglise, de même que les parements du pupitre et de la chaire : 

– blanc : victoire de Dieu et du Christ : Noël, Epiphanie, Jeudi-Saint  ( Institution de 
       la  Ste Cène ), Pâques, Ascension, Trinité, St Jean, St Michel, Eternité ( dernier 
       dimanche de l’année de l’Eglise ), baptême, mariage.
– rouge : le St Esprit et l ‘Eglise, Pentecôte, Réforme, Missions, Fête paroissiale,
       installation et départ d’un pasteur.
– violet : souffrance et attente : Avent, Carême-Passion, enterrement.
– vert : couleur naturelle des temps sans fêtes : Temps de l’Epiphanie, Préca-rême,
       temps de la Trinité.

         Si on a des antependium, on peut changer la couleur de ceux-ci et garder en permanence une nappe blanche. Mais on peut aussi employer antependium et nappe de la même couleur.

         Pour la sainte Cène, on couvre la couleur du temps par une nappe blanche.

5.  LES FLEURS  

           Elles sont une offrande à Dieu et rappellent les sacrifices non sanglants de l’A.T. : végétaux naturels ou cultivés, comme au sacrifice de Caïn déjà, Gen 4/3, parallèle à celui d’Abel, fait de premiers-nés du troupeau. Elles rappellent aussi le sacrifice des gerbes enflammées sur l’autel du Temple à la Pentecôte, auquel le Psaume 118 fait allusion indirectement.

           Les offrandes végétales n’ont pas été supprimées par la mort du Christ, elles continuent dans celle des fleurs, et aussi des fruits et légumes aux Récoltes.

           Il faut évidemment que l’autel n’en soit pas encombré, afin que la croix et les cierges, et les services de Ste Cène, restent prédominants.
 

6.  LA  BIBLE :

           Elle est, après l’autel, le deuxième pôle du chœur et de l’Eglise :

           Elle représente la Parole de Dieu au milieu de l’assemblée. Elle est un livre, destiné à être lu. De ce fait :

– on la place sur les deux meubles prévus à cet effet :

         1. le pupitre : en avant de l’autel, mais à sa hauteur, symétriquement au
             baptistère s’il y en a un. De là, on lit la Bible, solennellement.  

            Le pupitre des lectures est classiquement placé à l’entrée du choeur, à gauche vu depuis l’assempblée. De fait, il était prévu initalement pou l’évangile, à droite depuids le choeur, puisque cette importante lecture était faite depuis la droite par le lecteur à destination de l’assemblée. Cette position fait que pour l’auditeur, l’autel reste le centre. En effet, pour les droitiers qui sont la grande majorité des humains, la droite est visuellement le point fort. Le pupitre à gauche permet de garder l’autel comme point fort. 

         2.  la chaire, en avant de l’autel, mais plus haut, d’où on commente la Bible, 
             après l’avoir lue éventuellement, et exhorte l’assemblée.

             Classiquement, la chaire est aussi à gauche vue depuis l’assemblée, pour la même raison que le pupitre. La chaire est le prologement deu pupitre, ou plus exactement son avancement dans le corps de l’assemblée. On y lisait l’évagile en vue de la prédication. De là la tradition, dans cerataines églises, qu’on de lève pour la lecture du texte de prédication à la chaire, que ce texte soit un évangile ou non.

            –  la Bible ne se lit pas depuis l’autel, mais depuis le pupitre, ou depuis la
                    chaire.
            –  il y a en principe deux bibles : une au pupitre, une à la chaire.
            – ces bibles doivent être visibles et appartenir à la paroisse, et non au pasteur. Elles comprennent une dédicace au lieu de culte. Car le texte lu au culte est le texte public (et officiel, c’est-à-dire fixé par l’Eglise), et commun à toute l’Eglise, et non le texte privé d’une personne. Ces bibles sont écrites en grands caractères destinés à la lecture publique.  
            – la Bible n’a pas sa place sur l’autel, qui est réservé à 2 choses : l’adoration et  la prière, qui sont des sacrifices d’action de grâces et de « confession de la foi par la bouche » (Romains 10/9 ) et la célébration de la Cène.
          

                                                              Yves Kéler    24.09.03