1. ALLELUIAS SIMPLES AVANT L’EVANGILE

A.      DANS LES LIVRES DE CANTIQUES ALLEMANDS : RA et EG


Dans RA rot allemand et RA rouge frs :

23 alld.     Halleluja, Halleluja, Halleluja

9 fr.          Alléluia, Alléluia, Alléluia.

          Texte et Mélodie :, provient du chant « Gelobt sei Gott im höchsten Thron », de Michael Weisse, + 1534. La mélodie de ce chant, et partant de ce Halleluja est de Melchior Vulpius, en 1609.
Ce répons est le classique employé toute l’année en Alsace-Lorraine.


Dans EKG Bayern

        Evangelisches Kirchengesangbuch 1951 donne un Halleluja double de bonne facture (page 79 Hauptgottesdienst II). Cet Alléluia est indiqué pour les temps sans fête : Précarême, temps de la Trinité, en particulier après le temps de la Saint-Jean : 12e – 18e Trinité et la Saint Michel : 19e – 24e Trinité.

         n      n      n     n    n      n     n     n    n
         ré     si    sol   do.  si     sol   la   sol sol
        Hal – le –  lu –  ja,  Hal – le – lu  –  ja


Liturgie de Prusse

        La liturgie de Prusse, appelée « Preussische Agende », est une liturgie très importante dans l’histoire du culte en Allemagne. Elle contient des pièces de Dimitri Bortnianski, tel le célèbre Sanctus.

        On y trouve un Halléluia triple, qui peut servir à certaines parties du temps de l’Eglise, en particulier à la Trinité, par exemple pour la fête de la Trinité et les 5 premiers dimanches après la Trinité, ainsi que dans le temps de la St Jean, du 6e au 11e Trinité. Il est possible de couvrir ces 12 dimanches par ce Alléluia : 

                                Halleluia, Halleluia, Halleluja,
                                Alléluia, Alléluia, Alléluia.


Dans EG

181/5       Halleluja, Halleluja, Halleluja, Halleluja

                Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia
.
        Texte et mélodie de Abraham D. Maraire 1965
        La partition prévoit de redoubler le chant. A mon avis, c’est inutule et lourd. Une fois suffit pour rendre la belle courbe de la mélodie. En tenant légèrement la note finale, qui est une blanche pointée, la chute du chant est heureuse.

181/8       Halleluja, Halleluja, Halleluja, Halleluja

                Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia

        Canon à deux voix, transmis oralement. Le texte prévoit deux Amen : Halleluja, Halleluja, Amen, Amen. Si on veut employer cette belle pièce en introduction de l’évangile, il faut enlever ces deux Amen, qui n’ont pas leur place ici, et les remplacer par deux Amen. J’ai déjà rencontré cette forme dans certaines églises.


Alléluias festifs


Noël :

RA 28 = EG 34        Halleluja, Halleluja, Halleluja, Halleluja
                               Halleluja, Halleluja, Halleluja, Halleluja        
                               Halleluja, Halleluja, Halleluja, Halleluja  
      

                               Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia
                               Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia
                               Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia

        Ce triple Halleluja est de Chritian Keimann 1646, et la est de Andreas Hammerschmidt 1646. Cette pièce très ample et solennelle, en même temps que joyeuse, est une excellente intercalation entre l’épître et l’évangile pour les cultes de Noël. On peut l’employer également à l’Epiphanie, ainsi qu’aux deux premiers dimanches de l’Epiphanie, et à la Transfiguration, qui clôt le temps de l’Epiphanie et le cycle de Noël.


Pâques

RA 110 = EG 100     Halleluja, Halleluja, Halleluja, Halleluja
                                Halleluja, Halleluja, Gelobt sei Gott, Halleluja.

                                Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia
                                Alléluia, Alléluia, Loué soit Dieu, Alléluia

        Cet Alléluia est la deuxième moitié des strophe du cantique « Wir wollen alle fröhlich sein – Réjouissons-nous tous en chœur », qui remonte à une hymne latine « Resurrexit Dominus – Le Seigneur est ressuscité », datée du 14e Siècle. Une strophe allemande est attestée à Medingen, vers 1380. Les stroiphes 2-5 sont chez Cyriakus Spangenberg. La mélodie se trouve aussi chez Cyriakus Spangenberg, en 1568.

        Ce texte, qui inclut une incise « Gelobt sei Gott – Loué soit Dieu », se chante bien dans le temps de Pâques, en particulier pour les dimanches 3e ,Jubilate, 4e, Cantate, et 5e,Rogate. Mais on peut le chanter à d’autres occasions festives.

 
B.      DANS LES LIVRES DE CANTIQUES FRANCAIS


1.      Les livres français donnent un choix disparate.

        LP ne donne aucun Alléluia. Il ne s’y trouve que le « Amen, Alléluia, Alléluia, Amen, Alléluia » (voir plus bas.

        NCTC 394 reprend l’Alléluia de Melchior Vulpius de RA rot 23. Plus un Alléluia (395) de Dortmund, et un (397) des sœurs de Reuilly, l’un et l’autre peu parlants pourune paroisse.

        ARC donne plusieurs textes et mélodies. 833 reprend le Halleluja anonyme de EG 181/8, et remplace avec bonheur les deux Amen par deux Alléluia. 836 donne une belle pièce : « Alléluia, louez le Seigneur, Alléluia, Alléluia », qui rappelle les Alléluia encadrant un verset biblique.

        ALLéluia 61/74 reprend l’Alléluia de Melchior Vulpius et la combinaison « Amen, Alléluia » de LP. L’Alléluia de « O filii et filiae » est donné 34/04 (voir plus bas). Un Alléluia grégorien 63/27. Plus celui de Trunk 63/44.Un Alléluia de Berthier 63/44, imité de celui de Prusse (voir plus haut), et un autre du même sous 61/74.

        ALLéluia 51/15 reprend aussi l’Alléluia anonyme de EG 181/8, mais dans sa forme avec les 2 Amen, au lieu de suivre ARC qui avait eremplacé ces derniers par Alléluia.

        Au total, ALLéluia donne le choix le plus étendu, mais sans classement ordonné et logique.


2.      Classement des Alléluia des 3 livres : NCTC, ARC, ALL

Alléluia de Vulpius (Pâques) :  NCTC 394, ARC deest, ALL 61/74
Alléluia anonyme EG 181/8  :                 , ARC 833  , ALL 51/15
Alléluia, louez le Seigneur    :                 , ARC 836  ,  deest 
Alléluia grégorien                 :                 ,                ,  63/27
Alléluia de « O filli et filiae » :                 ,                ,  34/04
Alléluia de Berthier              :                 ,                ,  63/44
Alléluia de Roger Trunk        :                 ,                ,  63/44     


3.      Amen, Alléluia, Alléluia, Amen, Alléluia :

       Louange et Prière LP 516 :  
       = Nos cœurs te chanten NCTC 398
       = Arc en ciel ARC 850
       = Alléluia  ALL 61/75

        LP 516 donne un unique Alléluia : une forme mixte, qui combine l’Alléluia avec un Amen : « Amen, Allélluia, Alléluia, Amen, Alléluia », attribué à C.O.Eberhard , + 1577. ARC reprend cette attribution, se référant à LP 516. En revanche, NCTC ne cite aucune source. ALL 61/75 dit : Carl Otto Eberhard 1757. Est-ce une erreur ?. En fait, ce chant apparaît dans LP, sans avoir figuré dans les recueils réformés antérieurs de 1895 et luthérien de 1924. Il a été choisi pour enter dans LP. Il faudrait vérifier dans les archives de LP si on trouve une réponse quant à son origine.

         Je ne connais pas la fonction donnée par ce musicien allemand à ce chant. Dans LP, il est placé juste avant 517 « Louange à toi, ô Christ », pris de la liturgie de Bersier. Mais il n’est pas approprié pour l’introduction à l’évangile, puisqu’il dit « Amen », ce qui suppose qu’il est placé à la fin de quelque chose. Ce n’est certainement pas l’évangile, qui se termine par l’acclamation du Christ « Laus tibi, Christe », déjà médiévale, et qui existe en allemand dès 1582, selon RA rot 19. 

        Ce chant est peut-être employé initialement comme acclamation après certaines prières, en tout cas pas la collecte qui n’a qu’un seul Amen. Aujourd’hui on entend ce chant placé après la prière d’illumination, chez les réformés, ou après la collecte chez des luthériens, mais c’est un contresens.

        La meilleure place de ce chant me paraît être la fin du culte, comme répons à la bénédiction. Il est l’Amen final de la bénédiction, chanté par l’assemblée, de la même manière que le triple Amen : « Amen, Amen, Amen », qui répond à la bénédition et achève le culte. Le Alléluia exprime la joie du fidèle après le culte, au cours duquel il a prié, chanté et entendu la prédication de la parole. Ce double aspect de fin et de joie convient à un emploi à la fin du culte.


4.      Alléluia de « O filli et filiae » 

        Cet Alléluia est placé sur la mélodie de « Chrétiens, chantons le Dieu vainqueur » ALL34/04, qui est un cantique de Pâques. Le texte est composé d’une suite de Alléluias.

                           Alléluia, Alléluia,  / Alléluja, Alléluia
                           Alléluia, Alléluja,  / Alléluia.

        On peut remplacer l’avant dernier Alléluia par « Loué soit Dieu », en reprenant le « Halleluja, … Gelobt sei Gott, Halleluja » de RA 110 = EG 100, 2e moitié du cantique „Wir wollen alle frölich sein“. On obtient :

                           Alléluia, Alléluia,  / Alléluja, Alléluia
                           Alléluia, Loué soit Dieu, / Alléluia.

        Cette pièce est très belle et introduit bien l’évangile (Elle fut utilisée en latin dans la messe d’enterrement du pape Jean-Paul I)


C.      CLASSEMENT LITURGIQUE DES ALLELUIAS SIMPLES


          Se place avant l’Evangile

Avent   :        Alléluia de Vulpius
                      Alléluia de Prusse
                      Alléluia de Maraire EG 181/5
Noël     :        Alléluia de Hammerschmidt

Epiphanie :    Alléluia de Vulpius
                      Alléluia anonyme de EG 181/8

Précarême :   Alléluia anonyme de EG 181/8
                      Alléluia de Prusse
                      Alléluia de Maraire EG 181/5

Pâques :        Alléluia de « O Filli et filiae »
                     Alléluia de « Wir wollen alle frôhlich sein »
                     Alléluia, louez le Seigneur, ARC 836 
                     Alléluia de Roger Trunk,  63/44    

Pentecôte :    Alléluia de « O Filli et filiae »
                      Alléluia de « Wir wollen alle frôhlich sein »
                  
Trinité :         Alléluia de Prusse
                      Alléluia de Vulpius
                      Alléluia de Berthier,  63/44

1er – 5e Tr. :  Alléluia de Maraire
                       Alléluia anonyme de EG 181/8
                       Alléluia de Prusse

12e-18e TR. :  Alléluia double de EKG
St Michel :      Alléluia de Prisse
19e – 24e
 
        Après la bénédiction finale

Amen,Alléluia, Alléluia, Amen, Alléluia.