C. LES PSAUMES ANTIPHONES DES DIMANCHES ET DES FÊTES: Note explicative

C.  LES PSAUMES ANTIPHONES DES DIMANCHES ET DES FÊTES

INTRODUCTION AUX PSAUMES,

CANTIQUES ET HYMNES CHRISTOLOGIQUES

HISTOIRE

         L’emploi des Psaumes dans le culte, en particulier antiphonés,  pour la louange de Dieu,  a une longue histoire, qui remonte au culte de Jérusalem, dès le règne de David. Celui-ci a ordonné de les réunir en un livre et créa des confréries de chantres pour les exécuter, seuls ou en alternance avec le peuple. Les Psaumes servaient aussi dans les cultes de maison, tels la Pâque, et à la synagogue. Jésus les a chantés avec ses disciples le Jeud-Saint au soir ( Marc 14/26). L’Eglise ancienne les a repris, en grec dans la traduction des Septante, puis en latin dans les deux versions, l’une d’après le grec, l’autre d’après l’hébreu, qui figurent dans la Vulgate. A partir de la Réforme, les Psaumes furent traduits dans toutes les langues vulgaires, et employés, soit selon l’habitude ancienne en grégorien et antiphonés, soit, selon la nouvelle forme née avec la Renaissance au 16e Siècle, mis en strophes égales et rimées.   

         C’est pourquoi le Psaume, antiphoné en musique ou parlé, ou encore chanté en strophes, fait partie de tout culte chrétien. Ici nous donnons, selon la tradition de l’Eglise ancienne et celle de Eglises luthériennes, une suite intégrale des Psaumes des dimanches. Par cela, nous voudrions combler une lacune, car il semble qu’une telle suite complète en français n’existe pas actuellement dans les livres de liturgie protestants français.

          Nous suivons de ce fait l’ordre liturgique protestant, conforme au culte luthérien et réformé. Car, dans le culte réformé, le Psaume antiphoné peut être employé à côté du Psaume chanté, de même que dans le culte luthérien, le Psaume antiphoné voisine avec les cantiques.

ORDRE

         Cette suite de Psaumes est d’abord destinée au culte du dimanche matin et à celui des principales fêtes. Elle ne contient pas certains Psaumes employés en semaine ou dans les offices des heures. Mais ces psaumes du dimanche peuvent très bien servir durant la semaine qui suit chaque dimanche.

         Les Psaumes sont classés selon leur ordre d’apparition dans l’année de l’Eglise. Une table, au début de la série, qui suit l’ordre numérique des Psaumes d’après l’hébreu, permet de savoir à quel dimanche ou fête tel Psaume ou partie de Psaume est employé.

PSAUME PRINCIPAL ET PSAUME(S) SECONDAIRE(S)

         La plupart des dimanches ont deux psaumes, quelques uns trois ou quatre. Cela provient de la combinaison, ancienne déjà, de plusieurs thèmes sur le même dimanche. Par exemple : pour le dimanche Misericordias Domini, sous le thème de la miséricorde de Dieu est donné le Psaume 33, duquel est prise l’antienne 33/5, qui a donné son nom au dimanche. Mais le deuxième Psaume de ce dimanche est le 23e, à cause de l’évangile du jour : le bon Berger, dans Jean 10, duquel est tiré le mot d’ordre et le deuxième nom ancien de ce dimanche : dimanche du bon Berger.

         Selon les ordres liturgiques, on trouvera, du fait de ces combinaisons, tel Psaume en premier, tel autre en second, et un supplémentaire en troisième ou quatrième. En revanche, pour certains dimanches il y a unanimité, et on ne trouvera qu’un Psaume. Par exemple le 24ème  pour le 1er dimanche de l’Avent, ou le Ps 118 / I , v 1+14-24, pour le dimanche de Pâques. Nous avons mentionné les plans suivis, et dans la table numérique on les retrouve. 

CANTICA ET HYMNES CHRISTOLOGIQUES

         Nous avons ajouté les trois Cantiques de Luc (Cantica) : Magnificat, Benedictus et Nunc dimittis, qu’on peut employer à diverses occasions, en particulier dans les temps de l’Avent et de Noël, dans la Sainte Cène et dans les offices des heures.

         De même les trois hymnes christologiques de St Paul, dans Ephésiens 1/3-14, Philippiens 2/5-11 et Colossienbs 1/ 12-20. Ils peuvent servir dans le temps de Pâques, ou aux dimanches où ils apparaissent comme épître : 2e Trinité, Rameaux et 24e Trinité. 

ORDRES LITURGIQUES SUIVIS 

         Nous avons suivi trois ordres principaux, qui s’orientent pour l’essentiel d’après l’Eglise ancienne, et qui reflètent bien cette combinaison des divers thèmes des dimanches et fêtes :

1. celui de l’ECAAL-ERAL, commun avec l’EELF, qu’on trouve dans les plans de lectures bibliques de ces Eglises. Le premier psaume est en principe celui donné par ce plan.  
 
2. celui de la Lutherische Agende,  la  » Liturgie Luthérienne « , qui est celle de la  VELKD,Vereinigte Evangelisch-Lutherische Kirche Deutschlands, Fédération des  Eglises Evangéliques Luthériennes d’Allemange. Cet ordre est donné dans la  Liturgie I, der Gottesdient, le Culte. On le retrouve, avec quelques variabtes, dans le récent Gottesdienstbuch, Livre du Culte, de 2001, édité par la VELKD.  
 
3. celui de la Badische Agende, Liturgie du Pays de Bade, dont l’Eglise est une  Unierte Kirche, une Eglise unie entre Luthériens et réformés. Cette liturgie suit fréquemment la Lutherische Agende.

     Les Psaumes donnés par ces deux ordres sont souvent ceux que nous avons placés en deuxième et troisième psaumes. Ils recoupent souvent le deuxième psaume du plan ECAAL-ERAL.
    

DECOUPAGE DU TEXTE

     Nous avons suivi les découpages des Psaumes proposés par les plans comme indication classique de base. Mais nous avons donné un texte plus complet parfois, pour donner plus de plénitude à certains textes quelque peu étriqués. Pour certains, pas trop longs, ou dont il ne manquait que quelques versets, nous donnons tout le texte. Mais l’utilisateur peut raccourcir ou ne garder que la partie proposée par le plan de lectures bibliques. C’est pourquoi nous avons indiqué la numérotation des versets. Le découpage du texte par des antiennes intercalées signale ces possibilités.

     Pour l’alternance des couplets I et II, nous avons suivi la tendance actuelle de prendre une double ligne par stance, ce qui correspond en principe à une verset avec ses deux membres parallèles. Cet allongement de la stance vient du fait que les psaumes alternés ne sont presque plus chantés, et qu’on n’est pas tenu de respecter une longueur compatible avec le chant. Quand la deuxième stance  a trois lignes, nous l’avons laissée telle quelle, conformément à l’original.

     Parfois, nous avons opté pour le découpage ancien, qui coupe le verset en deux et fait du premier membre du parallèle la stance I et du deuxième membre la stance II. Cette manière de faire est celle du chant grégorien habituel. Deux exemples : Le Ps 2, pour la nuit de Noël, et le Psaume 51, pour le Jeudi Saint en particulier et la pénitence en général.

  
LES ANTIENNES ET LE GLORIA PATRI
    
       Les antiennes permettent de varier les manières d’employer le psaume :

1. encadrer le Psaume, par l’une d’elles avant et après le texte.
2. découper le Psaume en groupes de versets, qui sont en même temps des  groupes de sens. Cela permet, d’une part, d’alléger la lecture en aérant le texte  et de mettre en valeur le sens de chaque groupe de versets, d’autre part de rendre la lecture plus festive.  

       Le Gloria Patri : ( Gloire soit au Père, Gloire au Fils, Gloire au Saint-Esprit,… )

1. il achève toujours le Psaume, selon la célèbre décision du Concile de Nicée – Constantinople en 381 et celle du Concile de Vaison-la-Romaine de 532. Le gloria a pour fonction d’intégrer dans la nouvelle alliance une louange provenant de  l’ancienne. Au lieu de changer le texte, pour y introduire le Christ, ou le Saint- Esprit, comme 2ème et 3ème personnes de la Trinité, on a préféré garder le texte  de l’Ancien Testament, canonique et consacré au Père, source de tout salut, et   clore l’emploi du Psaume par un Gloria trinitaire formant récapitulation du salut.  

2. Le Gloria peut être directement collé au Psaume, sans antienne intercalée. Il peut  être suivi ou non de l’antienne répétée.

    Le minimum de l’emploi de ces antiennes et gloria est :
                    antienne + psaume + antienne + Gloria
            ou :  antienne + psaume + Gloria + antienne
      
    Le maximum est la mise en œuvre de toutes les possibilités signalées.

       Antiennes psalmiques, vétéro-testamentaires, néo-testamentaires
          et ecclésiastiques :

       Il y a quatre types d’antiennes, selon leur origine ou leur destination. En effet, le même psaume peut servir à des occasions différentes, ou plusieurs fois dans la même semaine. On choisira donc l’antienne en fonction du thème qu’on veut accentuer, en rapport avec les lectures du culte. Selon les changements de lectures et de textes de prédication dans les six séries de péricopes existantes, on choisira telle ou telle antienne. On peut aussi utiliser deux ou trois antiennes différentes pour le même Psaume, à la fois pour varier et pour obtenir une gradation dans les thèmes.

        Ces quatre types d’antiennes sont :

1. celles qui proviennent du Psaume même, et qui peuvent être plusieurs.

2. celles qui proviennent de l’A.T. et qui sont en rapport avec le thème du jour. Elles peuvent être prises dans la lecture d’A.T. du jour, ou encore dans d’autres psaumes

3. celles qui proviennent du N.T., soit de l’épître ou de l’évangile du jour, ou d’une autre des lectures du jour, ou d’un texte en rapport avec le thème.

4. celles qui proviennent de textes élaborés par l’Eglise ancienne et devenus traditionnels, tels la prière du  » Aufer a nobis  » (Ôte de nous, Seigneur, nos  péchés, au Mercredi des cendres) ou des deutéro-canoniques, comme le Siracide ( 36/18-19, au 18e Trinité ). 

          On peut encore, si on le désire, choisir soi-même une antienne selon les circonstances. Si on compare différentes liturgies, on constate que le choix d’antiennes proposées est assez varié.

TRADUCTIONS UTILISEES

      Nous avons employé les deux textes les plus utilisés actuellement dans le protestantisme français : la traduction de Louis Segond, en nous référant au texte classique de 1949, et la T.O.B., de 1988.  Parfois la Nouvelle Bible Segond, N.B.S., de 2001. Pour chaque Psaume, la version est indiquée.

      Nous avons fixé le texte en comparant :

1.  les originaux et les traductions anciennes : l’hébreu, le grec des LXX, le latin de  la Vulgate, dans ses deux formes de traduction, selon la Septante grecque et selon l’hébreu.    

2. les traductions modernes: celles de Segond, dans quatre versions : classique 1949, reprenant 1907, Colombe 1978, Révision de Genève 1979, Nouvelle Segond 2001; la Traduction Oecuménique de la Bible, dite T.O.B. 1988; la Bible  du Centenaire 1947; la traduction de Luther Revision 1984. 

      De ce fait nous avons de temps en temps modifié la traduction de Segond ou de la T.O.B., dans l’intention d’obtenir un texte :

1.  aussi conforme que possible à l’intention de l’original, en particulier dans les  passages difficiles ou abîmés.
2.  aussi agréable que possible à l’oreille et conforme à la louange de Dieu.

                               Claude CONEDERA      et    Yves KELER
                               67580 HERRLISHEIM          67240 BISCHWILLER
                                                     
                                                             2007