Apocalypse 15|3 : TES OEUVRES SONT, SEIGNEUR, DIEU FORT ET TOUT PUISSANT ( comp) Cant. de l’Agneau

TES OEUVRES SONT, SEIGNEUR, DIEU FORT ET TOUT PUISSANT

                               » Le Cantique de l’Agneau « 
        
                                       Apocalypse 15/3

1. Tes oeuvres sont, Seigneur, Dieu fort et tout-puissant,
    Si grandes sous les cieux qu’on te loue en tout temps,
    Et ta justice atteint l’extrémité du monde,
    Les peuples, les nations, sur la terre et sur l’onde !

2. Qui ne craindrait ton nom, qui ne glorifierait !
    Seul tu es Dieu et Saint, juste, éternel, parfait;
    Et toutes les nations, prosternées, sur la terre,
    Diront : tes jugements sont vrais, Dieu, notre Père!

          Texte:       Tes oeuvres sont, Seigneur, 
                          Dieu fort et tout-puissant
                          Yves Kéler, 18.4.2008
                           d’après Apocalypse 15/3-4
                          « le Cantique de l’Agneau »

          Mélodie:     Grand Dieu, nous te louons
                           Ps 89 abrégé
                           Loys Bourgeois 1549, Genève 1562
                           LP 68, NCTC 251, ARC 244, ALL 41/04

Le texte

Le chant de l’Agneau

      Il provient de l’Apocalypse, 15/3-4, et forme un cantique de louange chanté par « ceux qui avaient vaincu la bête et son image et le nombre de son nom », c’est-à-dire les martyrs. La bête est Rome, l’image est probablement l’empereur auquel on rend un culte, et le chiffre de son nom probablement le 666, qui totalise les lettres de « Kaisar Nérôn », le « César Néron », en caractères grecs. Il s’agit d’une partie de la liturgie céleste, chantée avec des harpes, par ces personnages debout sur la mer de cristal, qui semble être l’espace de la cour devant le bâtiment du Temple céleste. On dit en effet en 15/5 que « le tabernacle du témoignage », qui est le Temple idéal du désert, élevé dans le ciel de Dieu, s’ouvre.

       Le culte céleste se déroule en présence des sept anges, qui sortent du Temple, chargés de leurs sept fléaux. Ces sept anges reçoivent 7 couronnes données par les quatre êtres du trône de Dieu, qui est dans le Temple.

Le chant de Moïse

      Les martyrs ont chanté, avant cet « cantique de l’Agneau », le « Cantique de Moïse », 15/3, sous lequel il faut probablement comprendre le chant d’Exode 15/1 ss, que Moïse, « le serviteur de Dieu » en Josué 14/7,  chante après la victoire sur les Egyptiens engloutis dans la mer. On reprend probablement ce chant de triomphe sur le pharaon, parce que ce dernier est compris comme le type, l’image préfigurantrice, de l’empereur romain persécuteur.

      Le texte du chant est un assemblage de textes de l’Ancien Testament, allant d’Exode 15/11 aux prophètes, avec deux extraits des Psaumes. Cette étendue de textes veut probalement résumer l’oeuvre de Dieu dans l’A.T, selon l’ordre progressif, approximatif il est vrai, des livres de la version grecque des LXX : Exode 15/11, 34/10; Deut 32/4, Deut 11/17; Ps 145/17; Jér 10/6; Deut 9/26; Mal 1/11; Jér 16/19-21, Ps 88/9. De fait, on reste dans les livres canoniques de la Loi et des prophètes, et dans celui, déjà quasiment canonique à l’époque, des Psaumes.

       Le chant de l’Agneau exprimerait la puissance de Dieu, dont la victore est inconstable et incontestée jusqu’aux extémités du monde, quoique puisse prétendre et faire l’empire romain. Le Christ est le Kyrios pantocrator, plus grand que l’empereur, l’Eglise est le peuple vainqueur, qui a résisté à l’empire.

La mélodie

      Pour ce chant, j’ai choisi la mélodie du Psaume 89, abrégée, qui est devenue celle du Benedictus : « Béni soit à jamais le grand Dieu d’Israël », et celle du Te Deum: « Grand Dieu, nous re louons, noud t’acclamons, Seigneur », deux chants de Bénédict Pictet, de 1705. Leur caractère de chant de victoire se prête bien au « Cantique de l’Agneau ».