A.03b. 3e Dim. de l’AVENT 2001: le Précurseur, Jean-Baptiste. Apocalypse 3|1-6

thème :  Le Précurseur du Seigneur : Jean-Baptiste

date : 16.12.2001

APOCALYPSE 3/1-6,

la lettre à Sardes, 5e de sept

( Cette prédication pouvant servir également hors du temps de l’Avent ,
   j’ai placé entre parenthèses les parties propres à l’Avent, afin qu’on
   puisse les laisser de côté )

                                                                                                             1

A.     ECRIS A L’EGLISE DE SARDES  » ,  entendons-nous.

QUI DONC PARLE ICI ?    C’est le Christ lui-même,  qui ordonne à
                                              Jean d’écrire cette lettre.
Celle-ci est la cinquième d’un groupe de sept lettres aux Eglises d’
Asie Mineure.

1.   Le Christ se présente d’ailleurs :

 » Je suis celui qui a les sept esprits de Dieu
                       et qui tient les sept étoiles. « 

Vous savez que l’Apocalypse décrit les choses et les évènements
  par des images :       Ici, le chiffre 7, c’est le chiffre de Dieu.
  Avoir les 7 esprits de Dieu, c’est avoir tous les pouvoirs que Dieu
 donne :        Intelligence, Force, Amour,
                    Patience, Miséricorde, Victoire,
                    Toute-puissance  créatrice et derstructrice.

  Tenir les 7 étoiles : les 7 étoiles sont les 7 Eglises auxquelles le Christ
  adresse les 7 lettres.

             En résumé, l’image signifie :
   »  Je suis le Christ, qui a tous les pouvoirs de Dieu,
      et qui est le maître de l’Eglise :
      ne craignez donc pas, mais espérez. « 

( AVENT )
(            Ce message d’espérance nous atteint aujourd’hui,
  en particulier dans le temps qui nous conduit à Noël :
  Ce Christ tout-puissant et maître de l’Eglise, c’est lui que nous recevons
  à Noël. Il vient vers nous, dans notre monde, aujourd’hui. )

1.  Ceux qui reçoivent cette lettre du Christ, écrite par Jean, sont dans
  une situation difficile :

      a ) L’Eglise chrétienne est persécutée dans l’Empire romain, à partir du
           règne de l’empereur Néron.
            Pierre et Paul sont morts en l’an 64 à Rome, dans la violente persé-
  cution que Néron a déclenchée contre les chrétiens après l’incendie de
  Rome.
  Sous les empereurs suivants, la persécution devient lentement le lot habi-
  tuel des chrétiens, en particulier sous Trajan, pendant le règne duquel l’A-
  pocalypse a été écrite.

                                                                                                      2

       b) L’Eglise de Sardes est affaiblie par un sommeil et une négligence
  qui lui nuisent :  »  tu as la réputation d ‘être vivante, et tu es morte :
                                réveille-toi ! « 

C’est à cette Eglise persécutée et affaiblie que le Christ parle.

1.  Ici, nous découvrons l’actualité de l’Apocalypse,
            dont le message n’a pas changé. :

 a )  le monde attaque l’Eglise

soit le pouvoir politique ou religieux, dans certains pays,
soit le pouvoir économique, ou la force de l’opinion publique,
comme on peut le remarquer chez nous :
–   »  le dimanche est fait pour travailler, ou pour dormir,
       ou pour s’amuser, mais ne nous parlez pas de Dieu ! « 
–  »  être chrétien, c’est démodé : soyez bouddhiste, ou n’
        importe quoi, ou rien du tout : moquez-vous de Dieu
        et du prochain, soyez vous-même, sans plus, etc… « 
Tout cela est une forme de persécution externe.                 
     
b) mais il y a aussi une forme intérieure de destruction de
      l’Eglise, qui consiste à tout démonter et supprimer.

–  »  faites sauter cette liturgie du culte, soyez informel ! « 
–  »  chantez ce qui plaît, pas ce qu’il faut ! « 
–  »  soyez court, on n’a pas le temps ! « 
–  »  ne donnez pas trop, on ne sait pas où cela va ! « 
–  »  soyez des gens libres : pas trop de  » Dix Comman-
–    dements  » ! « 

Nous sommes dans la même situation de négligence et de som-
meil que les chrétiens de Sardes, et dans cette situation, le
Christ nous dit la même chose et se présente de la même ma-
nière.

B.   QUE DIT-IL ?

1.   il dit d’abord :  »  Je vous connais  » :

  »  tes œuvres ne sont pas parfaites. « 
–  »  tu as l’air vivant, mais tu es mort. « 
–  »  tu as oublié le message que tu as reçu. « 

2.   ensuite, il ordonne :   »  réagissez !  » :

–  »  sois vigilant, affermis ce qui est près de mourir « 

A nous aujourd’hui de même, dans la situation où nous som-
mes, le Christ ordonne :  »  Allez-y, ressaisissez-vous ! « 
Ce n’est pas une condamnation de notre faiblesse, c’est un mes-
sage d’espoir :

                                                                                                            3

 »  Tant qu’il y a un peu de vie, activez, renforcez.  »  

3.   le Christ renvoie aux sources :

 »  Rappelle-toi comment tu as reçu et entendu,
            garde et repens-toi. « 

Revenez à l’Evangile, le vrai :
– ce que Dieu dit et fait, ce que Jésus dit et fait, ce que le Saint-
Esprit dit et fait !
Creusez la Parole de Dieu,
Considérez les actes de Jésus,
Suivez les impulsions du Saint-Esprit,
  tout cela sérieusement, à fond,  » gründlich  » !

 » Repens-toi  » , dit Jésus, c’est-à-dire : reviens sur le bon chemin
                                                               de la justesse
                                                               et de la justice.

4.   enfin, le Christ agit :
   
       –  » Je viens comme un voleur, et tu ne t’y attends pas ! « 

Il vient donc, de deux façons :
– il est là, près de nous, sans qu’on le voie, il agit, il soutient, il
aide, il renforce.
– il annonce son retour, tout d’un coup, agissant à visage décou-
            vert, à n’importe quel moment,
            en fait comme juge, réclamant des comptes.

Son action est double :

– elle est celle du maître de son Eglise, qui la conduit comme un
berger de son troupeau.
– elle est celle du Christ maître de son Eglise, qui la juge comme
le roi qui sépare les Boucs et les brebis.

( AVENT )

(   Nous allons fêter Noël, c’est-à-dire l’arrivée du Christ parmi nous.
Que ferons-nous ?      
–   Fêter un enfant en plâtre dans une crèche en paille synthétique ?
–   Ou accueillir, sous une forme humaine, le Maître tout-puissant, ce-
     lui qui a les sept pouvoirs de Dieu, celui qui tient l’Eglise dans sa
     main ?

Nous accueillons le Maître, le Sauveur, le Seigneur,
celui qui dit : je viens, repens-toi, reviens sur le vrai chemin de la foi,
                      viens à moi, comme les bergers, comme les mages,

                                                                                                                   4

       écoute et chante avec les anges le vrai message :
                       »  Gloire soit à Dieu dans les cieux,
                          et paix sur la terre aux hommes !  »  )   
 
C . ET LA, NOUS TROUVONS UN CHRIST QUI PROMET :

1.    »  Ils marcheront avec moi en vêtements blancs,
– 
– en vainqueurs, comme dans un triomphe ;
– leur nom sera gardé au livre de la vie ;
– je confesserai leur nom, devant Dieu, et devant ses anges. « 

Le blanc, c’est la couleur de Dieu, de la victoire, de la résur-
rection, du baptême.
            Le livre de la vie, c’est la vie éternelle.
            La confession du nom, c’est le Christ qui prend notre défense
au jugement dernier.      

2.   Cette promesse est pour nous :

La persévérance avec le Christ, le retour sur soi,
le retour aux sources, le réveil de notre foi,
    dans un monde persécuteur, dans une Eglise faible,
    tout cela est payant à la fin :
Le Christ nous associe à sa victoire,
    à sa nouvelle vie, ici, et là-bas dans son Royaume.

VOILA LE MESSAGE CENTRAL DE JESUS DANS L’APOCA-
LYPSE POUR NOUS ( EN CE TEMPS DE L’AVE NT ) :

 Devant, et dans un monde dur ,
– devant, et dans la faiblesse de l’Eglise,
persévérez,
renforcez ce qui vit,
revenez à ce que vous avez appris de Dieu et du Christ.

D. C’EST POURQUOI LE CHRIST TERMINE SA
LETTRE PAR UNE EXHORTATION,
A LA FOIS SEVERE ET PLEINE D’ESPERANCE :

 »  Que celui qui a des oreilles entende     
                ce que l’Esprit dit aux Eglises ! « 

     Frères et sœurs,
Les gens qui ont des oreilles, c’est nous !
Alors, entendons !          
 
                                                                   Amen

Yves Kéler, Bischwiller.