C. 01a. EPIPHANIE & 1er Epiphanie: Le baptême du Christ, le Mémorial du baptême. Matthieu 3|13-17

EPIPHANIE et PREMIER DIM. APRES L’EPIPHANIE 

                        Matthieu 3/13-17

                       Le baptême de Jésus
                    ( Mémorial du baptême )

        Frères et sœurs,

A.  Il existe quatre dimanches de commémoration du baptême
      dans l’année :

1.   La fête de l’Epiphanie, et là où elle n’est pas célébrée, le1er
      dimanche après l’Epiphanie.  L’Epiphanie  est en effet une
      triple fête : on y rappelle la venue des mages d’Orient, puis
      le baptême de Jésus,  et enfin les noces de Cana. Trois évè-
      nements qui montrent la gloire du Christ : car le mot Epipha-
      nie signifie cela : faire apparaître,  montrer la gloire du Fils
      de Dieu.

            Le temps de l’Epiphanie va développer ces différents é-
       vènements et montrer comment la gloire du Fils de Dieu se
       révèle aux hommes. Aux hommes en général,  Juifs ou non
       Juifs, et à certains en particulier : les disciples.

            C’est pourquoi,  dans la fête  de l’Epiphanie,  on  lit les
      trois textes d’évangile qui racontent les trois évènements dé-
      jà cités : mages d’Orient, baptême de Jésus et noces de Ca-
      na. Et les deux dimanches après l’Epiphanie, on reprend  le
      baptême, comme aujourd’hui,1er dimanche, et les Noces de
      Cana au 2e dimanche,  ce qui sera fait dimanche prochain.

             Aujourd’hui, nous célébrons donc le premier dimanche
      de commémoration du baptême.

2.   La deuxième commémoration du baptême  se célèbre dans
      la nuit de Pâques,
en rapport avec la résurrection du Christ
      et  la tradition ancienne  de baptiser à Pâques,  dans la nuit
      ou au matin du dimanche.

3.   Le dimanche Quasimodo Geniti, le premier dimanche après
      Pâques, parce que ce dimanche-là, les baptisés de Pâques se
      rendaient au culte en vêtements blancs.  De là le nom  de ce
      dimanche : en latin : in albis, en aubes, en alsacien : de wis-
      se Sonndà, le dimanche blanc. Ce dimanche-là est la troisiè-
      me commémoration du baptême.

4.   Enfin, la quatrième, tombe sur le 6e dimanche après la Trinté

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      parce que dans cette période on médite les « Fruits de
      l’Esprit « : la parole de Dieu, les commandements, le baptê-
      me, la Sainte-Cène.

             Quatre dimanches donc, qui nous rappellent cet événe-
ment  du baptême,  et qui nous montrent  quelle grande  impor-
tance ce sacrement a dans notre vie personnelle et dans celle de
l’Eglise.  D’ailleurs,  chacun de ces dimanches  révèle une face
différente du baptême, une autre de ses richesses.

          Aujourd’hui,   l’accent est mis   sur le baptême  de Jésus
 lui-même.  Et ceci,  parce que le baptême du Christ  est le mo-
dèle de  notre baptême.  Car  on y trouve  les deux éléments de
base qui font le baptême : 1.  l’eau, et 2.  le Saint-Esprit.

B. 1.  Jean a baptisé avec de l’eau :

          Il disait :  »  Moi, je baptise d’eau: celui qui viendra après
moi, celui-là baptisera du Saint-Esprit « .  
         
          Jean ne voulait  rien créer de neuf :  il voulait  amener  les
gens à la repentance, c’est-à-dire, les ramener sur le bon chemin.
C’est-à-dire, le chemin de Dieu. Car lui, Jean, n’avait pas ouvert
ce chemin: Dieu lui-même l’avait fait depuis des générations.

          Et pour ramener les gens sur le chemin de Dieu,  rien ne
vaut un bon bain : ça décrasse. Et cela ramène au début de tou-
tes choses. Car l’eau est un élément de base, un élément qu’on
retrouve à toutes les étapes de la création de Dieu et de l’histoi-
re du peuple juif :

–  la Bible dit qu’à la création du monde, la terre est sortie de l’  
   eau. Et l’apôtre Pierre, quand il parle de la fin du monde, dit:
    »  Cette terre, née de l’eau, sera brûlée par le feu « .
–  la recréation  du monde, après  le Déluge,  dans l’histoire  de
   Noé, passe par l’eau  et l’inondation, qui noient le monde an-
   cien. Les méchants et le pécheurs ont été noyés,  un nouveau
   monde est ainsi sorti de l’eau, sans succès d’ailleurs, puisque
   le péché est toujours aussi présent !
–  Et la sortie de l’Egypte !  quel plus beau passage  à travers l’
   eau, et quel plus éclatant salut à travers l’eau ! L’apôtre Paul
   le rappelle et fait du passage dans la mer la source  du baptê-
   me.

2.        Le baptême de Jean avec de l’eau signifie :  nous allons
repartir du début, du commencement :  nous allons renaître de
nouveau, comme à la création du monde. Nous allons nous lais-
ser laver et nettoyer  comme Noé  par la pluie du Déluge  et la
navigation  sur l’océan purificateur.  Nous allons sortir de l’es-

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clavage du péché,  comme les Juifs échappant aux Egyptiens à
travers la mer des Roseaux.

         Et nous allons faire cela  avec Dieu,  car lui  est le Maître
de l’histoire du peuple et de notre histoire personnelle. Une vie
nouvelle, avec Dieu,  et sous sa conduite.  Une vie nouvelle, a-
près avoir jeté aux orties tout ce qui encombre notre vie actuel-        
le. Après une repentance montrée publiquement dans un baptê-
me.

3.     Cette intention de Jean-Baptiste nous concerne tous :

        Nous voyons  toujours à nouveau  des baptêmes  dans nos
Eglises. Ils doivent nous rappeler notre baptême, nous rappeler
que nous aussi sommes un jour passés dans l’eau. Que nous aus-
si sommes quelque part sortis de l’eau, ne fût-ce que de celle du
sein maternel. Que nous aussi sommes   quelque part réchappés
du Déluge ou de quelque catastrophe, dont le souvenir doit chan-
ger notre vie et nous pousser à la repentance. Que nous sommes
aussi quelque part sortis de l’Egypte, de tel ou tel esclavage, par
la force de Dieu, le libérateur.

         L’eau du baptême, disait Luther,  est un signe visible,  qui
montre, de façon simple mais claire,  que Dieu a agi et agit tou-
jours dans notre vie et dans celle des chrétiens  qui forment l’E-
glise.

         Jean-Baptiste voulait cela : ramener les croyants à la vieil-
fidélité envers leur Dieu.

C. 1.     Avec le baptême de Jésus par Jean,  commence un nou-
             veau temps : le temps du Christ.

         Jean-Baptiste fait partie de l’Ancienne Alliance,  de l’An-
cien Testament si l’on préfère. Il annonce la Nouvelle Alliance,
il la prépare. Mais le temps nouveau, le  » Nouveau « Testament,
commence avec Jésus. Lui va maintenant reprendre l’intention
de Jean, car il est le chef d’un nouveau peuple, qui va conduire
ses brebis à travers l’eau : l’eau de la nouvelle création, l’eau du
Déluge purificateur, l’eau de la délivrance à travers la mer. Et il
va réaliser dans sa propre personne ce que Dieu avait déjà fait a-
vec son peuple juif, depuis des siècles : il va traverser l’eau des-
tructrice du déluge et de la mort,  il va traverser  la mer mortelle
mais libératrice.  En un mot, ou plutôt en deux :  il va mourir et 
ressusciter.

         C’est pourquoi l’eau de notre baptême,  et celle que nous
voyons couler aux baptêmes célébrés dans nos églises, nous rap-
pelle notre mort  et notre résurrection  avec le Christ .  L’apôtre

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Paul le dit d’une façon  forte et imagée :   »  Quand on nous bap-
tise, on nous crucifie avec le Christ dans l’eau. Et de même que
Lui est ressuscité par la puissance de Dieu, de la même manière
nous renaissons à une vie nouvelle par lui « . De là aussi l’image
de Martin Luther, qui dit que dans le baptême l’ancien Adam se
noie, grâce à la puissance du nouvel Adam qu’est Jésus-Christ.
De l’eau sort un être nouveau, qui a tourné le dos à la vie ancien-
ne. 

2.     Avec le baptême de Jésus par Jean, apparaît aussi un nouvel
        acteur : le Saint-Esprit !

        Lorsque  Jésus  sort de l’eau,  dit l’évangile,  le Saint-Esprit
descend sur lui. Il ne vient pas de lui-même,  ni par la volonté de
Jean-Baptiste, ni par celle de Jésus. Il vient par la volonté de Di-
eu : la suite du texte, qui parle de la voix venant du ciel et annon-
çant que Jésus est le Fils bien-aimé de Dieu, le fait bien compren-
dre.

        Cela nous montre une chose importante : aucun des acteurs
du baptême ne peut faire venir le Saint-Esprit. Ni celui qui bapti-
se, ici Jean,  pourtant envoyé  par Dieu  pour cela.  Ni le baptisé,
même si c’est Jésus,  pourtant envoyé par Dieu  pour être le Sau-
veur.  Ni l’Esprit  lui-même,  puisque celui-ci ne peut être qu’au
service de Dieu, est envoyé pour cela, et ne s’envoie pas lui-mê-
me. Seul Dieu, maître de toutes choses, et là aussi dans le baptê-
me, a le pouvoir d’envoyer l’Esprit. Où il le veut,  quand il veut,
à qui il veut, et parce que lui le veut.

        Nous les hommes,  nous baptisons avec de l’eau,  Dieu,  lui,
baptise avec l’Esprit. Et si Dieu ne veut pas envoyer son Esprit ?
Le baptême est-il valable ? Nous n’en savons rien, chers frères et
sœurs ! Et cela reste vrai pour un baptême d’enfants ou un baptê-
me d’adulte . Nous restons devant le mystère, et cela est bien ain-
si, car nous découvrons ce que je viens de dire: c’est Dieu qui fait
le baptême, et pas l’homme,  aussi croyant serait-il.  Je me souvi-
ens  d’un membre d’une église très pieuse,  qui me disait :  » Chez
nous,  on baptise seulement  des adultes,  et ces baptêmes-là sont
authentiques ! ».  Je lui ai demandé comment il le savait.  Alors il
m’a répondu :  » Vous devriez voir l’air convaincu du baptiseur et
l’air heureux du baptisé ! ». L’air heureux des uns et des autres ne
garantit pas l’authenticité du baptême et ne dit pas si le Saint-Es-
prit de Dieu est là ou non !  Encore une fois,  acceptons le mystè-
re de Dieu, et ne soyons pas orgueilleux.

3.         En revanche, acceptons aussi que Dieu le donne à tous,  à
tous ceux qui le demandent avec foi et sincérité, et ne doutons pas
de la grandeur et de la générosité de Dieu, en disant :  » Ici Dieu n’
est, ou n’était pas, présent ! » Qu’en savons-nous ?  Avez-vous re-

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marqué qui voit le Saint-Esprit descendre sur Jésus ? C’est  Jésus
lui-même, et manifestement seul.  De même pour la voix :  il sem-
ble, si on lit bien le texte, que seul Jésus entend cette parole. Et si
vous lisez le récit du baptême  dans l’Evangile de Jean, vous con-
staterez que c’est Jean, le Baptiste, qui voit l’Esprit descendre sur
le Christ, et qui dit: » celui-là est le Christ, car Dieu me l’a dit « .
                                                                                                        
          Ce qu’il y a  d’extraordinaire  dans le baptême  de Jésus,
c’est que personne des assistants ne voit le Saint-Esprit, ni n’en-
tend la parole venant des cieux, en dehors de Jésus  et de Jean-
Baptiste! Il n’y a donc pas de témoin ! Et pourtant, personne d’
entre nous n’aurait l’idée de dire:   » Le baptême de Jésus  n’est
pas authentique : nous n’avons pas vu le Saint-Esprit  et nous n’
avons pas entendu la voix ! « 
 
          Mais nous avons cette confiance en Dieu qu’il envoie son
Saint-Esprit quand nous baptisons,  et qu’il n’a pas de raison  de
ne pas l’envoyer. A cause de cette confiance, nous pouvons bap-
tiser.  Si nous  ne nous pouvions  avoir cette confiance  en Dieu,
nous ne pourrions pas baptiser.

D.    Je disais au début que le baptême du Christ est le modèle de
        notre baptême.

        Nous l’avons vu par tous les rapprochements que nous a-
vons pu faire à propos de l’eau et du Saint-Esprit.  Il y en aurait
bien d’autres évidemment.

        Retenons surtout ce parallèle facile à remarquer: notre bap-
tême  est  un baptême d’eau et d’Esprit,  comme  celui de Jésus.
Le baptême de Jean était celui de la repentance: il est inclus dans
le baptême de Jésus  et dans notre baptême aujourd’hui.  Mais a-
vec Jésus commence le baptême de l’Esprit.  Et celui-là aussi est
dans le baptême du Christ et dans le nôtre.

        Retenons surtout  que le baptême  nous fait commencer une
vie nouvelle  avec le Christ.  Que celle-ci soit marquée  par la re-
pentance.  N’oublions pas  que le premier message  de Jésus, im-
médiatement  après son baptême a été :  »  Repentez-vous,  car le
royaume de Dieu  est proche « .  Que  notre vie nouvelle  avec le
Christ soit marquée aussi par le Saint-Esprit. Jésus dit à ses disci-
ples :  »  Recevez l’Esprit « , et:  » Vous recevrez la force du Saint-
Esprit, et vous serez mes témoins « .

        Une année nouvelle s’ouvre devant nous. Vivons-la dans cet
esprit de repentance  et de paix  dans le Saint-Esprit,  afin que  les
dons de notre baptême portent des fruits en nous. Amen.

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                           Cantiques pour le culte
      
     Combinaison de Epiphanie et 1er dim après l’Epiphanie

     On peut lire deux évangiles pour marquer cette fête :
1. celui des mages : Matt. 2/1-12       ( Epiph )
2. celui du baptême : Matt. 3/13-17   ( Epiph + 1er dim)
     On choisira les chants en fonction de ce plan

NCTC

Chant d’entrée :

   Le Psaume du dimanche est le 89 : la gloire de Dieu, les peuples
        lointains qui préfigurent les mages, le roi, fils de Dieu :   
   NCTC 89/1+3+6  » Je louerai ton amour et ta fidélité  » rend bien
        ce thème et introduit bien le culte.

Graduel ( chant entre les lectures )

   Après l’év. des mages :
        NCTC 172  L’enfant est né à Bethléhem
        NCTC 170/1+3  Roi des êtres et des choses
        NCTC 182/1+2  O Seigneur de la terre

Chant avant la prédication :
 
        NCTC 183/1+2 Oh quel éclat sur nos matins
               ( dérivation de Wie schön leuchtet der Morgenstern)
                  la 3e strophe,  qui parle de la Sainte Cène,  ne sert
                  que si on célèbre cette dernière, sinon elle est hors
                  du thème de ce dimanche
         
Chant après la prédication :

        NCTC 227/1+2 Christ, tu es remonté des eaux
                  raconte le baptême du Christ

Chant de sortie :

        NCTC 174/ 1 ou 2  Mon allégresse dans la détresse
                  Si on a le temps, on peut chanter les deux : l’Epi-
                  phanie est un temps festif : on peut le marquer par
                  clat des chants.
 

                                                                                       7         

ARC en ciel

                  Mêmes remarques que plus haut

Chant d’entrée :

                  Attention, ARC a supprimé la strophe 6 du chant, ce
                  qui oblige à prendre la 4, moins pertinente
        
     ARC 89/1+3+4 Je louerai ton amour et ta fidélité

Graduel ( chant entre les lectures )

                  Après l’évangile des mages :
     ARC 378 L’enfant est né à Bethléhem

Chant avant la prédication :

     ARC 367/1+2 Oh quel éclat sur nos matins

Chant après la prédication :

     ARC 562/1-3 Nos cœurs pleins de reconnaissance

Chant de sortie :

     ARC 881 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ
              Bénédiction apostolique de Saint Paul, rappelant
              la Trinité et le baptême en son nom : le chrétien,
              baptisé, est envoyé en mission avec la bénédic-
              tion de Dieu

                                                   Yves Kéler