F.04a. Le dimanche QUASIMODO GENITI

Thème: La nouvelle naissance

        1.  LE CADRE LITURGIQUE
 

        Ce dimanche doit son nom au deux premiers mots de l’antienne latine du psaume de ce jour, le 116e. Le Psaume vise l’octave de Pâques, et rappelle la résurrection. L’antiphone néotestamentaire vise le baptême que les catéchumènes ont reçu huit jours plus tôt, à Pâques.

a.  les baptisés de Pâques :
 
        Les baptisés de Pâques étaient accueillis avec l’exhortation de Pierre (I P 2/2) : « Quasimodo geniti infantes, rationabile sine dolo lac concupiscite, ut in eo crescatis in salutem – Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait spirituel ( en grec : logikos, du logos, qui est le Saint-Esprit, que le latin traduit par rationabilis ) sans défaut, afin que vous croissiez en lui vers le salut. »

        Les baptisés se présentaient revêtus de l’aube qu’ils avaient reçue le dimanche précédent. De ce fait, on appelait aussi ce dimanche « in albis », le dimanche « en blanc » ou « en aubes », appellation qui reste en allemand sous le nom de « Weisser Sonntag », dimanche blanc, et en alsacien de « Wisser Sunda ».

        Le nom du dimanche Quasimodo est devenu un prénom, dont le plus célèbre exemple est celui du sonneur de Notre-Dame dans le roman de Victor Hugo. Car on donnait souvent aux enfants le nom du saint du jour ou d’un des saints proches de leur jour de naissance, mais aussi le nom de leur dimanche de baptême. Comme certains baptêmes, vu la presse à Pâques, se faisaient le dimanche suivant, ou le précédent, on trouve pour le dimanche des Rameaux « Palma », en Espagne, et en France « Ozanne », tiré de Hosanna. Ce dernier nom existe aussi comme nom de famille. Ceux baptisés à Pâques s’appelaient « Pascal », ou « Re-né », ceux de Quasimodo… vous l’avez deviné. Les « Noël » ont la même origine.

b.      le mémorial du baptême :
 
        De ce fait, le dimanche Quasimodo est devenu un des trois grands dimanches de mémorial du baptême, en l’occurrence le deuxième dans l’année de l’Eglise. Le premier des trois est le 1er dimanche après l’Epiphanie, où l’on commémore le baptême du Christ par Jean-Baptiste. Le troisième est le 6e dimanche après la Trinité (7e après la Pentecôte), où il est célébré dans le groupe des dimanches qui méditent les fruits du Saint-Esprit. Les 5 premiers dimanches rappellent que l’Eglise est fondée sur la base de la Parole des apôtres, le 6e et le 7e sur les deux sacrements : baptême au 6e et Sainte Cène au 7e ( 8e Pentecôte).

        Au dimanche Quasimodo, on peut donc prévoir un culte spécial de mémorial du baptême, auquel on invite particulièrement les familles des enfants baptisés depuis la Pâques de l’an précédent, auquel on peut aussi associer les enfants du catéchisme, par une liturgie particulière rappelant leur date, lieu et pasteur de baptême, et en imposant les mains à tous ces enfants, comme l’a fait le Christ (Marc 10). Et en fait toute la paroisse est concernée, puisqu’on lui rappelle l’importance de son baptême (On peut aussi célébrer un tel culte le 1er dimanche de l’Epiphanie).
 

c.  les deux thèmes principaux de Quasimodo :
 
        Quasimodo se place ainsi sous un double thème :
 
1.  le rappel de Pâques = résurrection du Christ = vie nouvelle du Christ, d’où :
          notre vie nouvelle.           
2.  le rappel de Pâques = rappel du baptême = vie nouvelle dans le Christ
   
       Ces deux thèmes sont annoncés, le premier dans le Psaume, le deuxième
       dans l’antienne.
 

d.  les textes du dimanche :

le Psaume:  

        Le Ps 116 vient d’être évoqué : pour l’entrée du culte, on emploie la première partie 1-9, dont les versets 3, 4 et 8 rappellent la victoire sur la mort, et le 9 la nouvelle vie du chrétien. La deuxième partie rappelle la délivrance : les versets 12 + 13 + 17 sont employés comme introduction à la communion du ou des officiants, lorsqu’ils communient seuls avant l’assemblée, selon l’usage classique (voir liturgies normatives de la Sainte Cène). 

       
l’épître :

        I Pierre 1/3-9 : les versets 3 et 4 insistent sur la régénération = nouvelle naissance,  qui vise les chrétiens en général et toute l’Eglise, ou les baptisés en particulier. Tout en  rappelant que cette vie nouvelle ne nous évitera pas les souffrances : v. 9. 

l’évangile :

        Jean 20/19-29 : raconte les deux événements successifs du dimanche soir de  Pâques et du dimanche après Pâques. Et l’ « incrédulité » puis la « crédulité » de Thomas.

            Ce récit contient aussi l’institution du ministère des clés, donné à tous les apôtres, même par extension à l’absent Thomas. On peut donc aussi employer le thème de la repentance et du pardon des péchés et de leur absolution, en particulier si ce dimanche-là on célèbre la Sainte Cène.

  
e.  les autres thèmes du dimanche Quasdimodo :
 

           Plusieurs thèmes se réunissent ainsi sur ce dimanche :

           1.  résurrection du Christ, sa vie nouvelle, notre vie nouvelle avec lui
                    (voir supra)

           2.  résurrection avec le Christ et baptême    (voir supra)

           3.  la délivrance de la mort et l’action de grâces, en particulier
                    dans la coupe de la Cène

           4.  la délivrance du péché par la repentance, le pardon
                    et l’absolution des péchés

           5.  l’incrédulité de Thomas qui devient foi, par le Christ

           6.  la Sainte Cène à partir de l’évangile de la prédication :
                    Jean 21/1-9

           2.   LES CHANTS
 

                Ils s’inspirent des différents thèmes et visent à construire
                     le culte dans cette optique.

 Chant d’entrée: 
 

           a. Psaume:  du jour 116 : J’aime mon Dieu,  LP 51, NCTC 116, ARC 116

              Psaume de Pâques 118 : Rendez à Dieu l’honneur suprême,
                   LP 52, NCTC 116, ARC 116,  qu’on peut reprendre si on veut
                   employer le Ps 116 de façon antiphonée + Gloria

              Pour le rappel du baptême, ou la confirmation,
                   si elle se célèbre ce dimanche-là :

              Psaume 1 : Heureux celui dont la plus grande joie,
                   LP 1, NCTC 1, ARC 1

              Psaume 139 : Seigneur, tu lis au fond de moi, LP deest,
                   NCTC = ARC 139/4+5+7

            b. Cantique :  Le Sauveur est ressuscité LP147, RAf 11,
                                                              NCTC 211, ARC 473     

              d’employer un cantique d’entrée permet d’antiphoner
                   le Psaume 116 + Gloria

Graduel : 

            Jésus-Christ, notre espérance (d’après « Jesus Christus, unser Heiland,
              Martin Luther), qui est le Wochenlied, le chant de la semaine :
                   NCTC 210, ARC 465

              Christ ist erstanden : traductions
                  Christ est ressuscité, De la mort a triomphé NCTC 207, ARC 477
                  Christ, le Ressuscité,de la mort a triomphé CARillons 89
                       (plus proche de l’original)

2e chant, avant la prédication :

             Christ est ressuscité des morts NCTC 208, ARC deest
               Le Sauveur est ressuscité, voir plus haut, sous « chant d’entrée b ».

3e chant, après la prédication :

           Chrétiens, chantons le Christ vainqueur, NCTC 211, ARC 491
              Réjouissons-nous sur terre, ABD 512

Préparation à la Sainte-Cène :

            Psaume 116, les deux strophes LP 51/6+7, NCTC 116/5+7,
                                                             ARC 116/5+7

Chant de sortie :  dimension missionnaire
 
 
            Que l’évangile se répande NCTC 249/3, ARC 5522/3
                                                   LP 214/3, RAf  19
             on peut prendre une strophe finale d’un des chants précédents.