L. 29. JEUDI SAINT, Institution de la Cène

L. 29. CULTE ENTIER POUR LE JEUDI SAINT
              INSTITUTION DE LA CENE

le 5 avril 2012


Chers collègues dans le ministère,

je vous adresse un projet de culte pour le Jeudi saint, fête importante de l’Eglise dans la Semaine sainte, puisqu’elle est celle de l’Institution de Cène par le Seigneur Jésus-Christ. Je vous souhaite une belle célébration ainsi que de belles Pâques.
Yves Kéler

(Je vous présente mes excuses pour l’erreur commise dans l’indication du site internet. Le nom exact en est : www.chants-protestants.com , avec 2 « s » pour le pluriel.)


           QUELQUES EXPLICATIONS SUR CETTE FETE

Le Jeudi saint se place dans la Semaine sainte comme le jour de l’Institution de la Cène. Il est une fête christique, c’est-à-dire qui rappelle le Christ vivant, comme Noël, Epiphanie, Pâques, Ascension, Eternité et retour du Christ. C’est pourquoi sa couleur liturgique est le blanc, couleur de Dieu et du Christ, comme pour toutes le fêtes évoquées à l’instant. Alors que toute la semaine sainte est marquée par le violet, couleur de la souffrance et de l’attente de la délivrance.

Ce jour-là chez les protestants anciennement était célébrée une grande Sainte Cène, qui attirait tellement de fidèles qu’il a fallu reporter la poursuite de la Cène au lendemain, Vendredi saint. De là est née la tradition protestante de la Cène du Vendredi saint, que ne pratiquent ni les catholiques romains ni les orthodoxes. Pour ceux-ci, le Vendredi est le jour de la mort du Christ. En symbole de cette disparition du Christ dans la tombe, les catholiques y voilent la croix d’un tissu violet, qui est enlevé la veille de Pâques ou le matin de Pâques. Chez certains luthériens, on trouve le même rite, ou encore on enlève la croix de l’autel qui est dénudé entièrement jusqu’à la veille ou au matin de Pâques

La tonalité du culte du soir du Jeudi saint est d’abord joyeuse, à cause de la communion avec le Christ. Les 12 disciples sont la première Eglise qui célèbre la Cène, que nous aujourd’hui prolongeons. La Cène avec les disciples au soir du Jeudi a été unique : « Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne avec vous, jusqu’à ce que je le boive nouveau dans le royaume de mon Père. » En revanche, les Cènes sans le Christ physique se répètent, après cette toute première unique, un nombre incommensurable de fois depuis l’Eglise primitive.

La 2e tonalité de cette fête est la gravité, car elle précède la souffrance et la mort du Christ. La célébration tiendra compte de ces 2 aspects.

Le Psaume de ce jour est le 111e. Il fait allusion au mémorial de ces œuvres de Dieu, au v. 5 « Il a laissé la mémoire de ses prodiges, L’Eternel miséricordieux et compatissant. » Cette parole est le mot d’ordre du jour. La Cène est le mémorial de l’œuvre du Christ : « Faites ceci en mémoire de moi. » La fête de l’Institution de la Cène est aussi celle de la fondation d’un mémorial perpétuel du Christ et de son œuvre. C’est pourquoi dans la liturgie il est dit : « Nous faisons ici mémoire… »

L’épître, I Corinthiens 11/23-26, est le plus ancien texte qui parle de la Cène et de son institution. Il est daté en général de l’année 52, et montre l’existence d’une liturgie censée remonter aux apôtres. C’est cette forme de l’institution qui est généralement employée pour la Cène du culte. Mais on peut bien entendu employer celles des synoptiques, de fait plus récentes que celle de Paul.

Le pardon des péchés et l’absolution : On peut poursuivre la lecture des Corinthiens par les versets 27-29, qui font allusion à l’examen de conscience et au pardon des péchés. En effet, l’accès à la Cène, depuis le 10e Siècle environ, est précédé de la repentance et du pardon des péchés, et aussi de l’absolution solennelle. Luther, qui hésitait pour savoir si la pénitence est un vrai sacrement, indépendant ou non, donc un 3e, a résolu le problème ainsi : la célébration de la Cène sera précédée d’une confession particulière du fidèle, ou bien générale dans le culte, avec absolution. Ainsi, on n’accédera pas « indignement » à la Cène. Calvin fait de même : dans l’édition de 1543 de la « Forme des prières », publiée en son temps à Strasbourg, il dit : « A tous ceux qui en cette manière se repentent et cherchent Jésus-Christ pour leur salut, j’annonce que l’absolution des péchés leur est faite au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. »

L’évangile est celui de du Lavement des pieds, selon Jean 13/1-6 (34-35). L’acte du lavement des pieds a disparu des liturgies protestantes. Mais son rappel est important, car il insiste sur la fraternité dans la communauté et sur l’imitation du Christ serviteur de Dieu et des hommes. De cette cérémonie est né le chant « Ubi caritas », que je propose comme graduel.

(d’autres pièces et chant pour le culte se trouvent sur mon site www.chants-protestants.comm, sous les rubriques « Liturgie du culte » et « Chants »)

                LE CULTE DU JEUDI SAINT


1e PARTIE : ENTREE DU CULTE

Jeu de musique

1. Chant d’entrée : 1er cantique
Peuple chrétien, Jésus, le bon Pasteur str. 1-4
Mélodie : J’aime mon Dieu, car son puissant secours Ps 116
Voir Texte 1

2. Chant d’entrée : 1er cantique
Ton Roi t’invite à la fête, str 1-2 ou 3
Mélodie : Schmücke dich, o meine Seele / Pare-nous pour cette fête
Voir Texte 2


Salutation brève

Frères et sœurs, en ce soir du jeudi saint, nous commémorons l’institution de la Sainte Cène par notre Seigneur Jésus-Christ. Cette première et unique Cène du Seigneur avec ses douze disciples est la source de toutes les Cènes célébrées par l’Eglise depuis des siècles, et celle de la communion que nous partagerons aujourd’hui. C’est pourquoi, rendons gloire à Dieu qui par son Fils a créé ce mémorial de sa grâce, en antiphonant le Psaume 111.


Psaume d’entrée : antiphoné (debout)
avec antienne
avec Gloria Patri

Premier Psaume

PSAUME 111 / 1-10 Trad TOB modifiée

Antienne 1 : Psaume 111/4 : Il a fait un mémorial de ses miracles,
le Seigneur bienveillant et miséricordieux.
Antienne 2 : Psaume 111/9 : Il a envoyé la délivrance à son peuple,
il a établi pour toujours son alliance.
Antienne 3 : Galates 6/14 : Nous nous glorifions de la croix du Christ.
En lui est le salut, la résurrection et la vie.

Ant 1 Ant 2 Ant 3

1 I Louez l’Éternel ! Je louerai l’Éternel de tout mon cœur,
Au conseil des hommes droits et dans l’assemblée.
2 II Grandes sont les œuvres du Seigneur !
Tous ceux qui les aiment les étudient.
3 I Son oeuvre n’est que splendeur et majesté,
Et sa justice subsiste à jamais.
4 II Il a fait un mémorial de ses miracles,
Le Seigneur bienveillant et miséricordieux.
5 I A qui le craint il a donné la nourriture,
Il se rappelle toujours son alliance.
6 II A son peuple il a montré la puissance de ses œuvres,
En lui donnant l’héritage des nations.

Ant 1 Ant 2 Ant 3

7 I Les œuvres de ses mains sont vraies et justes,
Tous ses préceptes sont véritables,
8 II Établis à tout jamais,
Faits de droiture et de vérité.
9 I A son peuple il a envoyé la délivrance,
Établi pour toujours son alliance.
Son nom est saint et terrible.
10 II Le commencement de la sagesse c’est de craindre
le Seigneur :
Sa louange subsiste à jamais.

Ant 1 Ant 2 Ant 3
Gloria Patri* ALL 63/23 Gloire soit au Père,… Lübeck 1532
ALL/61/56 Gloire soit au Père,… Francfort 1584
ALL 63/41 Gloire soit au Père, … Trunk
Ant 1 Ant 2 Ant 3
* Emploi du Gloria Patri = Gloire soit au Père : voir sous
COMMENTAIRE DU TEXTE 3

2e Psaume
PSAUME 77 / 2-3 + 8-16 + 21
Voir Texte 3

Confession des péchés et Paroles de grâce

Deux possibilités s’offrent ici : 1. la pénitence complète, avec absolution donnée
2. la pénitence simple, avec absolution proclamée


1. PENITENCE COMPLETE, AVEC ABSOLUTION DONNEE
Liturgie luthérienne

Pasteur: Puisque nous sommes ici réunis pour écouter la parole de Dieu
et recevoir son sacrement, et afin que cela produise en nous des fruits,
présentons-nous humblement devant Dieu et confessons-lui nos péchés :

Prière de confession des péchés

Je confesse ici devant le Dieu tout-puissant
tous les péchés et les fautes que j’ai commis
en pensées, en paroles et en actes,
tels que Dieu les connaît,
et tels que je ne pourrai jamais les connaître suffisamment.
Je prie Dieu, dans sa grande miséricorde,
et pour l’amour de son Fils Jésus-Christ, mon Seigneur,
de me faire grâce et de me pardonner.
Que Dieu me donne la force de son Saint-Esprit,
afin que je puisse accomplir sa volonté. Amen.

Kyrie : Seigneur, aie pitié de nous, Luther ALL 61/11
Seigneur, aie pitié de nous, Trunk ALL 63/42
Seigneur, aie pitié de nous, Schöberlein ALL 63/42

ou O Dieu, crée en moi, Ps 51, LP 529

Demandes

Pasteur:

Afin que vous confirmiez cette humble confession des péchés,
je vous demande maintenant :

A : forme complète :

Regrettez-vous vos péchés,
regrettez-vous d’avoir irrité Dieu par votre désobéissance ?
Alors, répondez : oui.
Ass: OUI.

Croyez-vous que Dieu vous est propice
et qu’il veut vous pardonner par Jésus-Christ
(et que le pardon que je vous annonce est celui de Dieu) ?
Alors, répondez : oui. Ass: OUI.

Voulez-vous, avec l’aide du Saint Esprit de Dieu,
réformer votre vie, renoncer au péché et vivre pour Dieu ?
Alors, répondez : oui. Ass: OUI.

B : forme brève :

Est-ce là ce que vous reconnaissez et regrettez ?
Voulez-vous renoncer à tous ces péchés et vivre pour Dieu ?
Alors répondez : oui : Ass : OUI

Absolution

Pasteur : Notre Seigneur Jésus-Christ, le soir du dimanche de Pâques,
en instituant le ministère de la prédication, dit à ses apôtres :
« Allez dans le monde entier, et prêchez la bonne nouvelle.
Celui qui vous écoutera m’écoute,
celui à qui vous pardonnerez ses péchés, ils lui seront pardonnés. »

Conformément à ce commandement du Seigneur,
je déclare à chacun d’entre vous qui confesse son péché
et se repent du fond du cœur,
le pardon de ses péchés,
afin qu’il lui soit accordé aussi parfaitement
que le Seigneur Christ l’a mérité par sa mort sur la croix
et ordonné de la prêcher sur toute la terre,

au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen (+)

Gloria in excelsis : Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux
ALL 63/25 Spangenberg
ou 63/26 Matthias Greiter, Strasbourg
ou : Oh ! qu’heureux Ps 32 et 103 LP 511 Mlle Hollard


2. PENITENCE COMPLETE, AVEC ABSOLUTION PROCLAMEE
Liturgie réformée : 3 ERF 1963, p 19/4, du Common Prayer Book,
préparation à la Sainte Cène


Prière de confession des péchés

Pasteur : Dieu tout puissant, Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
Créateur de toutes choses et Juge de tous les hommes,
nous reconnaissons
et nous regrettons les (nombreux) péchés et la méchanceté
dont nous nous rendons gravement coupables,
(contre ta divine majesté)
par nos pensées, nos paroles et nos actes ;
Nous provoquons ainsi ta juste colère et ton indignation contre nous.

Nous nous repentons profondément
et nous regrettons du fond du cœur ces péchés qui sont les nôtres.
Le souvenir nous en est pénible, le fardeau pesant.
Aie pitié de nous, aie pitié de nous, Père miséricordieux !

Pour l’amour de ton Fils, notre Seigneur Jésus-Christ,
pardonne-nous tout le passé.
Accorde-nous de pouvoir te servir et te plaire
en une vie (nouvelle) qui soit à l’honneur et à la gloire de ton nom.
Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

Kyrie : Seigneur, aie pitié de nous, Luther ALL 61/11
Seigneur, aie pitié de nous, Trunk ALL 63/42
Seigneur, aie pitié de nous, Schöberlein ALL 63/42


Absolution :

Pasteur : Que le Dieu tout puissant, notre Père céleste,
qui dans sa grande pitié a promis le pardon des péchés
à tous ceux qui se repentent dans leur cœur
et se tournent avec une vraie foi vers lui,
aie pitié de vous.
Qu’il vous pardonne et vous délivre de tous vos péchés.
Qu’il vous fortifie et affermisse dans sa bonté,
et qu’il vous conduise à la vie éternelle.
Par Jésus-Christ (+), notre Seigneur. Amen

Gloria in excelsis : Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux
ALL 63/25 Spangenberg
ou 63/26 Matthias Greiter, Strasbourg
ou : Oh ! qu’heureux Ps 32 et 103 LP 511 Mlle Hollard

2e PARTIE : PRIERE, LECTURES, CONFESSION DE LA FOI


Salutation : P. Le Seigneur soit avec vous
A. et avec ton esprit. ou et aussi avec toi

Prière collecte avec Amen (debout)

A. Institution de la Cène

1. Seigneur Jésus-Christ,
tu as laissé ton sacrement aux tiens
et tu as ordonné, chaque fois que nous le célébrons,
de nous souvenir de tes souffrances, de ta mort et de ta résurrection.
Donne-nous de vivre chaque jour de la force de ton salut.
Fais que la communion avec toi et avec nos frères
produise en nos cœurs une foi ferme et un amour ardent.
Fortifie ton Eglise par ta Parole de vie
et par les sacrements que tu nous as donnés.

Toi qui avec le Père et le Saint-Esprit
vis et règnes dans tous les siècles.

Assemblée : Amen

(Badische Agende 1986)

B. Lavement des pieds

4. Seigneur notre Dieu,
tu veux que ta chrétienté forme un seul troupeau
conduit par un seul berger.
Puisque nous avons part au corps et au sang
de notre Seigneur Jésus-Christ,
dans le sacrement de l’autel qu’il a fondé,
donne-nous de nous aimer les uns les autres,
comme lui l’a montré envers ses disciples.

Lui qui, avec toi et le Saint-Esprit,
vit et règne d’éternité en éternité.

Assemblée : Amen

( Reihe Gottesdienst 8/9 Gebete, 1981
= Badische Agende 1986)

Prière d’illumination (réformée)

Dieu tout-puissant,
nous te prions :
fais que nous célébrions dans la Cène
le souvenir des souffrances de ton Fils,
et qu’ainsi nous obtenions le pardon de nos péchés.
Fais aussi que le récit de ses actions dans ta parole
ouvre nos cœurs à la foi et à l’amour réciproque.
Par ton Fils Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

(Badische Agende 1962)

Mot d’ordre

Il a laissé un mémorial de ses merveilles, le Seigneur de tendresse et de bonté. Ps. 111/4

Lectures bibliques

A.T. : Exode 12/1-7, 11-14, le repas de la Pâque

avec graduel ou sans répons (assis)

Epître : I Corinthiens 11/23-26 l’institution de la Cène selon St Paul


Cantique graduel : entre les lectures
Là où est l’amour et la bonté / Ubi caritas et amor
Mélodie : Ubi caritas et amor, Berthier
Voir Texte 4


Evangile pas d’ Alléluia dans le temps de la Passion (debout)

Jean 13/1-5 (34-35) le lavement des pieds

achevé par « Louange à toi, Seigneur Jésus-Christ »
sur la mélodie : grégorienne ALL 63/28
Trunk ALL 63/45

Confession de la foi : Credo


2e Cantique : des lectures
A la dernière Cène / Am letzten Abendmahle
Mélodie : Christus der ist mein Leben / Demeure par ta grâce
Voir Texte 5

3e PARTIE : PREDICATION (assis)
Prière d’illumination
Lecture du texte
Prédication
Prière d’action de grâces

Soit : Annonces, (Offrande)
3e Cantique : de la prédication

Soit : 3e Cantique : de la prédication
Annonces (Offrande)


3e Cantique : de la prédication
Au Roi qui offre à tous ses peuples / Dem König, welcher Blut und Leben
Mélodie : O dass ich tausend Zungen hätte / Oh ! que n’ai-je la voix de l’ange

Voir Texte 6


3e Cantique : de la prédication
Verbe éternel venu des cieux / Das Wort geht von dem Vater aus / Verbum supernum
prodiens
Mélodie : Vous saints ministres du Seigneur Ps 134

Voir Texte 7

4 e PARTIE : Prière d’intercession, Notre Père

Intercession : prosphonèse (debout
ecténie
diaconale


I. Seigneur Dieu, Père céleste,
Nous te remercions pour ta grâce
et parce que tu as eu pitié des hommes,
et parce que tu as donné ton Fils par amour pour nous
sur la croix et dans la mort.
Fais que le message de la croix
que nous avons entendu aujourd’hui
ne se perde pas pour nous.
Eclaire nos esprits,
afin que nous soyons fortifiés
par les souffrances et la mort de ton Fils
dans toutes les détresses et les dangers.

Par Jésus, ton Fils, nous te prions :
Ass : « Seigneur, exauce-nous »

II. Seigneur, nous te prions pour toute ta chrétienté :
renouvelle ton Eglise, réunis ce qui est divisé,
guéris ce qui est malade, vivifie ce qui est mort.

Par Jésus, ton Fils, nous te prions :
Ass : « Seigneur, exauce-nous »

I. Bénis ton peuple et tous ceux qui nous dirigent.
Eveille des serviteurs fidèles
dans toutes les parties de la société.
Donne force et réussite dans le travail journalier.
Fais que nous montrions constants
dans la patience et dans la fidélité,
comme tes enfants
et comme des témoins de ta vérité impérissable.

Par Jésus, ton Fils, nous te prions :
Ass : « Seigneur, exauce-nous »

II. Console et fortifie les endeuillés et les isolés,
Les pauvres et les vieux, les malades et les tentés.
Fais venir le jour de ta gloire,
auquel tous les croyants te glorifieront dans la joie.

Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui avec toi, Père, et avec le Saint-Esprit, vit et règne,
un seul Dieu, aux siècles des siècles.

Ass : Amen

I. Fais, Dieu fidèle,
que nous vivions dans ta crainte,
que nous mourions dans ta grâce,
que nous quittions dans ta paix,
que nous reposions dans la tombe sous ta garde,
que nous ressuscitions par ta puissance
et que nous héritions de la vie éternelle.

Par Jésus-Christ, notre Seigneur, auquel,
avec toi et le Saint-Esprit, soient louange,
honneur et gloire maintenant et à toujours. Amen.

(Badische Agende 1962, n° 2 et 5)

5e PARTIE : SAINTE CENE


Chant de Sainte Cène
Ton Roi t’invite à la fête, str 3/4 et ss / Schmücke dich, o liebe Seele
Schmücke dich, o liebe Seele : Pare-toi pour une fête
Voir Texte 2

Chant de Sainte Cène
Ma langue chante Jésus-Christ / Pange, lingua
Mélodie : Du Lebensbrot, Herr Jesu Christ
Es ist gewisslich an der Zeit / Devant ta crèche prosterné
Allein Got in der Höh sei Ehr / Gloire à Dieu seul aux plus hauts cieux
Voir Texte 8

Dialogue Eucharistique (debout)

Pasteur : Le Seigneur soit avec vous
Assemblée : et avec ton esprit.
Pasteur : Elevez vos cœurs vers le Seigneur !
Assemblée Nous les tenons près de lui.
Pasteur : Rendez grâces au Seigneur !
Assemblée : Cela est juste et bon

Préface

Il est juste et bon, il est salutaire pour nous
que nous rendions grâces en tout temps et en tout lieu,
Dieu tout-puissant, Père saint et éternel,
par Jésus-Christ, notre Seigneur.

Car par lui tu as accompli le salut du genre humain,
sur le bois de la croix.
Et comme la mort avait trouvé son commencement
dans la désobéissance d’Adam à l’arbre du paradis,
ainsi à l’arbre de la croix la vie nouvelle a jailli
par l’obéissance de ton Fils.

1. Par lui les anges louent ta majesté,
les dominations t’adorent, les puissances te craignent.
Les cieux et toute leur armée, les séraphins et les chérubins,
te célèbrent dans la joie.
Avec eux nos voix s’unissent et sans fin te chantent : Sanctus

2. C’est pourquoi, avec l’Eglise universelle,
avec les saints glorifiés,
avec les anges et toute l’armée des cieux,
nous louons en nous magnifions ton nom ,
nous t’exaltons et nous te disons : Sanctus

Sanctus

Saint est Dieu le Père, Saint est Dieu le Fils Wittenberg 1543 RAf NCTC 351
Saint, Saint, Saint est le Seigneur notre Dieu Bortnianski LP 531, ARC 862
Dieu saint, Dieu saint, Dieu très saint Steinau-Bach ARC 861
Saint, Saint, Saint est le Seigneur Trunk ARC 864, ALL 63/46
Saint, Saint, Saint est le Seigneur Humber ALL 63/55

(Le texte du Sanctus + Benedictus est l’assemblage de deux textes bibliques : « Saint, Saint, Saint est le Seigneur des armées (modifié en « Dieu de l’univers. ») Toute la terre est remplie de sa grâce (Esaïe 6/ 3.) Hosanna dans les lieux très hauts ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux ! (Mathieu 21/13) » Les autres chants proposés dans les livres, qui s’éloignent de cette forme de base, ne peuvent être appelés Sanctus, et ne devraient pas être employés dans la Sainte Cène.)


Prière Eucharistique

Oui, tu es saint, Dieu du ciel et de la terre,
Créateur du monde visible et invisible,
car tu as eu pitié de tes créatures
et tu as envoyé ton Fils unique dans notre chair.
Nous rendons gloire à ta grande miséricorde
et au sacrifice de ton Fils sur la croix.
Nous adorons la puissance de ton amour,
qui nous donne de communier au corps
et au sang de ton Fils Jésus-Christ,
maintenant que selon son commandement
et en son nom,
nous exécutons son propre testament.

Paroles d’Institution

Notre Seigneur Jésus-Christ,
dans la nuit où il fut livré, prit du pain,
rendit grâces, le rompit,
le donna à ses disciples en disant :
« Prenez, mangez, ceci est mon corps. »

De même après le souper,
il prit la coupe, rendit grâces,
la leur donna en disant :
« Buvez-en tous.
Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang,
qui a été répandu pour vous en rémission de tous vos péchés. »

Faites ceci en mémoire de moi,
chaque fois que vous en boirez.
Car, je vous le dis,
je ne boirai plus de ce fruit de la vigne,
jusqu’à ce que je le boive nouveau dans le royaume de mon Père. »

Anamnèse

C’est ainsi que nous commémorons
les souffrances et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ,
que nous nous réjouissons de sa résurrection
et que nous nous consolons de son départ auprès du Père,
où il intercède pour nous comme notre grand prêtre,
et nous permet de prier ainsi :

Epiclèse

Envoie sur nous, Dieu tout-puissant, ton Saint-Esprit
et sanctifie par lui toute la maison de ton Eglise.
Sanctifie ce pain,
sanctifie ce vin,
afin qu’ils deviennent pour nous communion
au corps et au sang de ton Fils.
Sanctifie nos corps et nos âmes,
afin que nous recevions tes dons
dans la vraie foi et pour notre salut.

Didaché

Et comme les épis jadis épars dans les campagnes
sont maintenant réunis, sur cette table, dans ce pain,
et comme les grappes jadis dispersées sur les collines
sont maintenant réunies dans ce vin,
ainsi, Seigneur, rassemble toute ton Eglise
des extrémités de la terre dans ton Royaume,
afin qu’un jour, avec tous tes rachetés,
nous puissions te prier comme ton Fils nous a appris à le faire :

Notre Père

(finale protestante : « aux siècles des siècles »)


Christ, Agneau de Dieu

Christ, Agneau de Dieu, qui ôtes le péché du monde, Oh ! prends pitié de nous !
Christ, Agneau de Dieu, qui ôtes le péché du monde, Oh ! prends pitié de nous
Christ, Agneau de Dieu, qui ôtes le péché du monde, Accorde-nous ta paix ! Amen.

Agnus Dei : Christ, Agneau de Dieu Luther NCTC 353, ARC 875, ALL 63/43
Christ, Agneau de Dieu Trunk ALL 63/49

(L’Agnus Dei est chanté pendant la préparation des espèces sur la table : placer les hosties ou le pain levé dans les plateaux (patènes) depuis la boîte de réserve (ciboire), et verser le vin de la cruche dans la ou les coupes (calices). Il se chante trois fois, selon l’habitude fixée au 15e Siècle, après l’introduction des hosties prédécoupées. Deux fois : « Oh ! prends pitié de nous », une fois : « accorde-nous ta paix. »)

Fraction
(le pasteur élève la coupe)
Dans cette coupe que nous bénissons, accorde-nous la communion au sang de ton Fils Jésus-Christ

(le pasteur élève et rompt une hostie ou du pain levé)
Dans ce pain que nous rompons, accorde-nous la communion au corps de ton Fils Jésus- Christ

C’est un seul pain, c’est un seul vin, c’est un seul Christ.
Maranatha, le Seigneur vient.
Oui, viens Seigneur Jésus et unis-nous. Amen.

Prière d’humble accès et invitation

Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres dans ma maison, mais dis un mot et ton serviteur sera guéri. (bref silence)

Voici, dit le Seigneur, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai la Cène avec lui et lui avec moi. (bref silence)

Venez, dit le Seigneur, car tout est prêt. (geste d’invitation, bras étendus)

Communion

L’assemblée forme des cercles autour de l’autel / la table. Ou reçoit la communion ambulatoire, si l’assistance est nombreuse. Pendant la communion, un cantique peut être chanté.


Chant de communion
Ton Roi t’invite à la fête, str 3 et ss
Mélodie : Schmücke dich, o liebe Seele / Pare-toi pour une fête
Voir Texte 2


A la fin de la communion de chaque cercle, le pasteur et les communiants se donnent la main. Le pasteur prononce une parole d’exhortation, qu’il termine par le renvoi : « Allez dans la paix du Seigneur ! »


Prière d’action de grâces (debout)

Pasteur : prions !

Nous te rendons grâces, Dieu tout-puissant, parce que tu nous as rassasiés par cette nourriture salutaire, et nous prions ta miséricorde : maintiens ton Eglise dans cette certitude que tu lui as donné la vie par la mort de ton Fils Jésus-Christ, que nous commémorons dans ce repas. Par ce même Jésus-Christ, ton Fils. Amen

Si on le désire, on peut placer ici, après avoir rendu grâces pour le repas de la Cène, la prière d’intercession.

5e PARTIE : Sortie du culte

Mot d’envoi :

Bienheureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau. Amen. Apoc 19/9

Salutation familière éventuellement


Chant de sortie
Cinq fois percé, Christ m’a versé
Mélodie : Ach Gott und Herr:/ Jour du Seigneur
Voir Texte 9

Chant de sortie
Donnons louange et gloire
Mélodie : Nun lob, mein Seel den Herren
Voir Texte 10

Bénédiction

Pasteur : recevez la bénédiction du Seigneur :

(mains levées sur l’assemblée)
Que le Seigneur soit avec votre esprit.
Que la grâce soit sur vous.
(+) Allez dans la paix du Seigneur. Amen.

Jeu de musique – Sortie du culte


TEXTES A INSERER DANS LE PLAN DU CULTE


TEXTE 1


PEUPLE CHRETIEN, JESUS, LE BON PASTEUR

Révision de : Peuple chrétien, ton Sauveur charitable
Chant de Sainte Cène du Psautier réformé :
( CANTIQUE XIII. (12)
POUR LA SAINTE CENE DE SEPTEMBRE)

Mélodie : J’aime mon Dieu, car son puissant secours, Ps 116


1. Peuple chrétien, Jésus, le bon Pasteur,
Vient aujourd’hui t’inviter à sa table.
Dans son amour, le Maître charitable
Se donne à toi pour être ton Sauveur.

2. Il vient t’offrir et sa coupe et son pain,
Après avoir, par son grand sacrifice,
Du Tout-puissant satisfait la justice,
Pour apaiser et ta soif et ta faim.

3. Le pain du ciel ne pouvait garantir
Aux Hébreux qui au désert en mangèrent Jean 6/42
Et même, ingrats, en fin s’en détournèrent !
D’être sauvés et de ne pas périr. Jean 6/32-33

4. Pour assurer notre immortalité,
Notre Jésus aujourd’hui nous présente
Un pain céleste, une manne excellente : Jean 6/42
Recevez-les avec humilité.

5. Sa chair sacrée est le seul aliment Jean 6/55
Qui nous nourrit et qui nous fortifie-e ;
Jésus Sauveur est le vrai pain de vi-e
Qui donne à l’âme un sûr contentement.

6. Il adoucit nos peines et nos maux. Matth 9/12
Son sang divin, qu’il offre pour breuvage,
Nous a aux cieux mérité l’héritage
Et nous transforme en des hommes nouveaux.

7. Quiconque en boit borne à Dieu ses désirs.
Il n’a jamais plus une âme altéré-e.
Les honneurs vains et de courte durés
N’ont d’intérêt, ni les trompeurs plaisirs.

8. Il est toujours prêt à tout sacrifier.
Il ne vit plus que pour Jésus qu’il aime,
Il meurt au monde, il renonce à lui-même, Matth 16/24
A ses biens, ses jours, pour le glorifier.

9. Jésus nous fait les dons de sa bonté.
Mais qui pourrait ainsi manger et boire I Cor 11/27
Le corps sacré, le sang du Roi de gloire ?
Qui croit en lui mort et ressuscité.

10. Heureux celui qui reçoit dans son cœur
Et Jésus et son puissant sacrifice,
Cherche en lui seul sa vie et sa justice,
Son glorieux et divin Rédempteur.

11. A qui aller, sinon, Seigneur, à toi ?
Heureux celui qui t’est toujours fidèle,
Seigneur Jésus, et qui, brûlant de zèle,
Te suit partout avec amour et foi.

12. Toi seul peux nous faire entrer dans les cieux/
Tu nous promets la vraie vie éternelle,
Et tu nous donnes la gloire immortelle :
C’est vers toi seul que nous tournons les yeux.

Texte Peuple chrétien, ton Sauveur charitable
Psautier réformé du Locle, probt 1833
150 Psaumes + 16 Cantiques
révision : Yves Kéler, 30.11.2010

Mélodie J’aime mon Dieu, car son puissant secours, Ps 116
NCTC 116, ARC 116, ALL 116

Voir COMMENTAIRE AU TEXTE 1 plus bas

TEXTE 2

Enrée du culte str 1-4 (ou 1-2)
Pendant la communion str 5-7


TON ROI T’INVITE A LA FETE
( Schmücke dich, o liebe Seele )


1. Ton Roi t’invite à la fête,
Viens, mon âme, viens, sois prête !
Sors de l’ombre, avance, fière,
Va vers Christ et sa lumière !
Ton Seigneur t’offre une place
A son grand repas de grâce :
Le Roi qui régit la terre
Te sert d’une main princière !

2. Oh ! que j’ai faim de ta grâce,
Du pain de vie que tu places
En mes mains, rompu, fragile,
Pour moi, vivant Evangile !
Oh ! que j’ai soif de ta grâce !
Fils de Dieu, ton vin surpasse
En fraîcheur les flots de l’onde,
En parfum les vins du monde !

3. Saint désir, brûlante flamme,
Saisis mon cœur et mon âme !
Car comment pourrais-je croire
En ta mort expiatoire ?
Ce repas, dans son mystère,
Vient m’offrir à sa manière
Le secret de la clémence
Du Dieu de toute-puissance.

4. Non, l’esprit ne sait comprendre
Que ton corps ne peut décroître !
Pourtant tu nourris tant d’hommes
Sans que ton pain se consomme.
Comment concevoir ce signe
Que ces grappes de la vigne
M’offrent ton sang de l’alliance,
Le vin de la délivrance ?

5. O Christ, soleil de ma vie,
O Christ, mon Roi, mon Messie,
O Christ, en qui tout commence,
Toi, Jésus, mon espérance,
Devant toi je me présente,
Viens, réponds à mon attente :
Donne-moi ta coupe à boire,
Romps pour moi ton pain de gloire.

6. Ton amour, Jésus, fidèle,
S’offre en cette mort cruelle.
Tu as quitté ta lumière,
Pour t’éteindre sur la terre,
Et donner à tes disciples
Ce breuvage incorruptible :
Ton calice expiatoire,
Qu’ils boiront à ta mémoire.

7. Je ne suis, Jésus, pas digne
De ton pain et de ta vigne.
Mon Dieu, pardonne au coupable
Qui s’approche de ta table.
Pain d’amour, je te réclame,
Mon Roi, rassasie mon âme
De la vraie manne immortelle
Dans tes noces éternelles !

Texte : Schmücke dich, o liebe Seele
Johann Franck, 1618-1677
RA 300, EG 218
fr. : Yves Kéler 1981

Mélodie : Schmücke dich, o liebe Seele
Johann Crüger 1649
RA 300, EG 218
fr. : Pare-toi pour une fête
LP 205, NCTC 230, ARC 581

TEXTE 3


Deuxième Psaume Plan ECAAL-ERAL

PSAUME 77 / 2-3 + 8-16 + 21 Trad Segond 1949
modifiée

Antienne 1 : Psaume 77/12 : Je me rappellerai les actes de l’Eternel,
car je me souviens surtout des miracles
d’autrefois.
Antienne 2 : Psaume 111/5 : A ceux qui le craignent, Dieu donne
la nourriture, ( il se souvient toujours de
son alliance).
Antienne 3 : Ephésiens 5/25 : Christ a aimé son Eglise et s’est donné
lui-même pour elle, afin de la sanctifier.

Ant 1 Ant 2 Ant 3

2 I Ma voix s’élève à Dieu et je crie ;
Ma voix s’élève à Dieu, et il tend l’oreille vers moi.
3 II Au jour de la détresse, je cherche le Seigneur ;
La nuit, ma main se tend sans se lasser ;
Mon âme refuse d’être consolée.
8 I Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours,
Ne sera-t-il plus à nouveau favorable ?
9 II Sa bonté est-elle à jamais épuisée ?
Ce qu’il dit est-il anéanti de génération en génération ?
10 I Dieu a-t-il oublié de faire grâce ?
A-t-il, dans sa colère, retiré sa miséricorde ?
11 II Je dis : ce qui fait ma souffrance,
C’est que la droite du Très-Haut n’est plus la même…

Ant 1 Ant 2 Ant 3

12 I Je me rappellerai les actes de l’Éternel,
Car je me souviens surtout des miracles d’autrefois ;
13 II Je parlerai de toutes tes œuvres,
Je raconterai tes hauts faits.
14 I Dieu ! ton chemin est dans la sainteté ;
Quel dieu est grand comme Dieu ?
15 II Tu es le Dieu qui fait des prodiges ;
Tu as manifesté parmi les peuples ta puissance.
16 I Par ton bras tu as racheté ton peuple,
Les fils de Jacob et de Joseph.
21 II Tu as conduit ton peuple comme un troupeau,
Par la main de Moïse et d’Aaron.

Ant 1 Ant 2 Ant 3
Gloria Patri *
Ant 1 Ant 2 Ant 3
* Emploi du Gloria Patri = Gloire soit au Père : voir sous
COMMENTAIRE DU TEXTE 3

TEXTE 4

JEUDI SAINT
AMOUR DES FRERES

LA OU EST L’AMOUR ET LA BONTE
( UBI CARITAS ET AMOR)


(Antienne) :
1. Là où est l’amour / et la bonté, 1. Ubi caritas / et amor
Là où est l’amour,/ là se trouve Dieu. Ubi caritas,/ ibi Deus est.

(I) 2. L’amour de Jésus nous a unis, 2. Congregavit nos/ in unum,
L’amour de Jésus / en un même corps. Congregavit nos/ Christi amor.

(II) 3. Réjouissons-nous / en Jésus-Christ, 3. Exultemus et / in ipso,
Réjouissons-nous / et soyons heureux. Exultemus et/ jucundemur.

(Antienne) : 1. Là où est l’amour/ …

(I) 4. Craignons et aimons / le Dieu vivant, 4. Timeamus et/ amamemus
Craignons et aimons / Dieu, le Tout-puissant. Timeamus et/ De-um vivum.

(II) 5. Aimons-nous du cœur / en vérité, 5. Et ex corde/ diligamus
Aimons-nous du cœur / dans l’humilité. Et ex corde/ — sincero.

(Antienne) : 1. Là où est l’amour/ … 1. Ubi caritas/ …

(Gloria) tous : Gloire au Père, au Fils,/ au Saint-Esprit,
Maintenant, toujours,/ pour l’éternité.

(Antienne) 1. Là où est l’amour/ …


Texte :

latin : Ubi caritas et amor, chant antiphoné le Jeudi-Saint,
pendant la cérémonie du Lavement des pieds
(St Gall,Suisse, 8e Siècle)
français : Là où est l’amour et la bonté,
strophe 1. Yves Kéler, 1989, dans CARillons 64,1989
strophes 2-5 : Yves Kéler, 11.4.2005

Mélodie : Ubi caritas et amor
Jacques Berthier, Taizé
CARillons 64,1989

Voir COMMENTAIRE AU TEXTE 4 plus bas

TEXTE 5

SAINTE CENE
JEUDI-SAINT

A LA DERNIERE CENE
Am letzten Abendmahle

Mélodie possible : O Haupt voll Blut und Wunden = Herzlich tut mich verlangen
Chef couvert de blessures


1. Texte raccourci, en 2 strophes

1. A la dernière Cène,
La nuit avant sa mort,
Jésus, sa fin prochaine,
Prit du pain, dit alors :
« Mangez mon corps, qu’on brise,
Buvez, voici mon sang !
Vos fautes sont remises,
Ainsi, pour tous les temps.

2. Offrons notre existence,
Lavés de nos péchés,
Nos cœurs avec confiance,
Esprit et vérité.
Jésus-Christ nous invite,
Il a tout préparé.
Célébrons ses mérites :
Lui seul nous a sauvés.


Texte Am letzten Abendmahle
Christoph von Schmid 1806

Mélodie: Herzlich tut mich verlangen
Hans Leo Hassler 1601, 1613
(1564 Nürnberg – 1612 Frankfurt)
O Haupt voll Blut und Wunden
RA 76, EG 85
fs. :Chef couvert de blessures
LP 119
O douloureux visage
NCTC 200, ARC 452, ALL 33/13


2. Texte complet, en 7 strophes

1. A la Cène dernière,
La nuit avant sa mort,
Jésus, le Fils du Père,
Prit du pain, dit alors :

2. « Mangez mon corps, qu’on brise,
Buvez, voici mon sang !
Vos fautes sont remises,
Ainsi, pour tous les temps. »

3. Puis à la mort il s’offre,
L’esprit rempli d’amour,
Se sacrifie et souffre,
Meurt à la fin du jour.

4. Offrons notre existence,
Lavés de nos péchés,
Nos cœurs avec confiance,
Esprit et vérité.

*

5. Sa vie, il nous la donne
Dans ce pain, dans ce vin ;
Dans sa paix, il pardonne :
Seigneur, sauve les tiens !

6. Ainsi, tel est son ordre :
Dans la joie, dans la peur,
D’aimer les uns les autres :
Comme a fait le Seigneur.

7. Jésus-Christ nous invite,
Il a tout préparé.
Célébrons ses mérites :
Lui seul nous a sauvés.

Mélodie Christus der ist mein Leben
Melchior Vulpius 1609
RA 461, EG 516
fr. : Demeure par ta grâce
LP 184, NCTC 389, ARC 889, ALL 62/78

TEXTE 6

PASSION
SAINTE CENE

AU ROI QUI OFFRE A TOUS SES PEUPLES
Dem König, welcher Blut und Leben

Mélodie : O dass ich tausend Zungen hätte

1. Au Roi qui offre à tous ses peuples
Son corps, sa vie, son précieux sang,
Au Roi qui montre par l’exemple
L’amour et le renoncement,
Soit tout honneur dès maintenant
Jusqu’à la fin de tous les temps.

2. Ce Roi, où le trouver encore
Sinon sur le mont Golgotha ?
C’est là que celui que j’adore
Fit mon salut sur une croix.
Il y versa pour moi son sang
En serviteur obéissant.

3. En qui mettrais-je ma confiance,
Sinon en Christ, le Roi souffrant ?
En qui placer mon espérance,
A qui donner ma vie, mon sang ?
A toi, Jésus, je les remets,
Pour toi, Sauveur, je combattrai.

4. Donne-moi de manger ta manne,
Que je m’abreuve de ton vin ;
Qu’ils me rappellent dans ta Cène
Ta vie, ta parole et ta fin.
Rassasie-moi, Seigneur, du pain
Et du calice de ton vin.

Texte Dem König, welcher Blut und Leben
Ernest Gottlieb Woltersdorf 1725-1761
fr. : Yves Kéler 2011

Mélodie : O dass ich tausend Zungen hätte
EKG 238, RA 337, EG 330
fr. : Oh! que n’ai-je la voix de l’ange
LP 79, deest NCTC, ARC, ALL

TEXTE 7

SAINTE CENE


VERBE ETERNEL VENU DES CIEUX
Das Wort geht von dem Vater aus
Verbum supernum prodiens

Mélodie : Vous saints ministres du Seigneur Ps 134
Herr Gott, dich loben alle wir


1. Verbe éternel venu des cieux,
Christ, envoyé vers nous par Dieu,
Pour accomplir sa volonté,
Tu nous rendis la liberté.

2. Vendu par l’un des siens trahi,
Jésus donna pour nous sa vie.
Il donna dans le sacrement
Son corps, son sang, pour testament.

3. Corps, pour nous dans le pain rompu,
Vin de la croix, sang répandu,
Tous deux, unis dans ce repas,
Rassasient le cœur et la foi.

4. Jésus s’est abaissé vers nous,
Il s’est fait notre frère en tout,
Il a payé notre rançon,
Il règne au ciel : nous l’acclamons.

5. Toi qui nous sauves par la croix
Et nous fais vivre par la foi,
Donne à ton Eglise ici-bas
Force et vigueur dans les combats.

6. Louons Dieu, le Père et l’Esprit,
Par notre Seigneur Jésus-Christ,
Qui par son sang nous introduit
Dans le Royaume de la vie. Amen.
sur la dernière note

Texte Das Wort geht von dem Vater aus
Otto Riethmuller 1889-1938, RA 291
traduit de Verbum supernum pridiens
St Thoas d’Aquin 1225-1274
Fr. : Yves Kéler 1985

Mélodie: Herr Gott, dich loben alle wir
RA 142, EG 300 = Ps 134 Bourgeois
fr. : = Vous saints ministres du Seigneur Ps 134, LP 60,
=Bénissons, Dieu, le seul Seigneur
NCTC 134, ARC 134, ALL 134

Voir COMMENTAIRE AU TEXTE 7 plus bas



TEXTE 8

SAINTE CENE

MA LANGUE, CHANTE JESUS-CHRIST
Pange, lingua str. 1-4
Tantum ergo sacramentum str. 6

St Thomas d’Aquin

1. Ma langue, chante Jésus-Christ
Et rends gloire au mystère
De son corps né du Saint-Esprit,
De son sang salutaire
Qui sortit en flot de son sein,
Qu’il versa pour tous les humains,
Sur l’ordre de son Père.

2. Donné pour nous et né pour nous
De par Marie, sa mère,
Il vécut au milieu de tous,
En leur parlant du Père.
Son ministère alors fini,
Il acheva son temps ici
D’étonnante manière :

3. Placé à table avec les siens,
Dans la nuit de la Cène,
Selon la loi, il prend le pain,
Et puis la coupe pleine.
Il les leur donne de sa main :
« Prenez, mangez, ne craignez rien,
Gardez l’âme sereine ! »

4. Le Verbe incarné dit du pain :
 » C’est mon corps, ma présence  » ;
Et de la coupe emplie de vin :
 » C’est mon sang de l’alliance « .
Les deux sont un en vérité :
La foi les voit dans l’unité,
L’amour et l’espérance.

6. A Dieu le Père, au Fils Jésus
Gloire et magnificence,
Honneur et joie, force et salut,
Et toute la puissance !
A l’Esprit saint issu des deux
La même gloire dans les cieux,
La même révérence !

(6e str. Tantum ergo sacramentum –
Si grand donc est le sacrement)

Texte Pange, lingua, gloriosi Corporis mysterium
Chante, langue, Le mystère du corps glorieux
et Tantum ergo sacramentum
Si grand donc est le sacrement
St Thomas d’Aquin 1225-1274
Chants de la messe romaine
fr. : Yvres Kéler 15.3.2006

Mélodie : Du Lenbensbrot, Herr Jesu Christ
Peter Sohren 1668, Halle 1704
RA 46, EG 329

ou Es ist gewisslich an der Zeit
15e S., Wittenberg 1529, 1533
mélodie du Dies irae
RA 427, EG 149
fr. : Devant ta crèche tu me vois
LP 100, NCTC 175, ARC 370, ALL32/09

ou Allein Gott in der Höh sei Ehr
Nikolaus Decius , 1539
EKG 131, RA 135, EG 179
fr : Gloire à ton nom, ô Dieu de paix
LP 213, ARC 261, ALL 41/01

Voir COMMENTAIRE AU TEXTE 8 plus bas



TEXTE 9

PASSION
SAINTE CENE

CINQ FOIS BLESSE, CHRIST M’A VERSE
Fünf Brünnlein sind, Daraus mir rinnt


1. Cinq fois blessé, Christ m’a versé
La paix, la joie, la vie,
Consolation, Bénédiction :
Sa grâce est infinie !

2. O puits sacré, O Christ percé !
Le sang de tes blessures
Vient apaiser, Vient effacer
Toutes mes meurtrissures.

3. Agneau de Dieu, Source de feu,
Que ton amour m’enflamme !
Allume en moi, Ton feu de joie :
Qu’il purifie mon âme !

4. Seigneur Jésus, Si j’ai vécu
Près de ta croix ma vie,
Mourant en paix , Je te dirai :
 » Ton œuvre est accomplie ! « 

Texte : Fünf Brünnlein sind
Breslau 1644
RA 67
frs: Yves Kéler 1985

Mélodie : Ach Gott und Herr
Leipzig 1625, Thorn 1638
RA 393, EG 233
fr. : O Roi des cieux, qui glorieux LP 150
Seigneur Jésus, qui es venu
NCTC 213, ARC 490, ALL 34/30

TEXTE 10

DONNONS LOUANGE ET GLOIRE
Pierre Lovy, vers 1987


Donnons louange et gloire
Au Père, au Fils, au Saint-Esprit,
Et gardons la mémoire
Des biens dont Dieu nous enrichit.
Heureux qui, pour la vi-e,
En lui met son espoir,
Heureux qui se confi-e
En son divin pouvoir.
Seigneur, en nos détresses,
Augmente-nous la foi !
Comptant sur tes promesses,
Nous regardons à toi.

Texte Donnons louange et gloire
Pierre Lovy, vers 1987

Mélodie Nun lob, mein Seel, den Herren
15e S. « Weiss mir ein Blümlein blaue »
spirituel chez Hans Kugelmann, vers 1530,
1550 avec le texte éponyme de Johann Gramann
RA 335, EG 289


COMMENTAIRES AUX TEXTES


COMMENTAIRE AU TEXTE 1

Le texte et la mélodie

Ce chant de Sainte Cène destiné à celle de septembre chez les réformés, est au départ un chant en VIII 11f.11f, 10.10 / 11f.11f, 10.10, sur la mélodie du Psaume XXXII « Heureux celui dont la faute est remise. » Mais cette mélodie est peu connue et ne permet pas de chanter facilement ce chant, fort intéressant. J’ai pensé diviser les strophes en deux, soit en IV, et de le recomposer sur une autre mélodie. La plus appropriée m’a paru celle du Psaume 116, en IV 10.11f, 11f.10, « J’aime mon Dieu, car son puissant secours. » Les longueurs des vers en 10 et 11f correspondent à celle du texte original. En réorganisant les strophes de 11f.11f, 10.10 en 10.11F, 11f.10, on parvient à garder la plus grande partie des mots, des phrases et du message du texte original.

La théologie du texte

Str. 1 : La Cène est un nourrissement du peuple de l’Eglise, dans lequel le fidèle individuel est placé. C’est pourquoi l’invocation initiale vise l’assemblée et l’Eglise entière, et non le paroissien particulier. Ce peuple esr conduit par le bon Berger, qui est le chef du troupeau.

Str 2-4 : La Cène actualise le sacrifice du Christ, qui a satisfait à la justice de Dieu. La dimension satisfactoire du sacrifice du Christ est relevée négativement par la comparaison avec la manne du désert (Jean 6/42), qui ne peut donner la vie, puisqu’elle n’est pas liée à un sacrifice pour les péchés. Alors que dans la Cène ce lien existe. Le sacrifice est rappelé à la strophe 10.

Str. 5-6 : La chair du Christ et son sang sont une nourriture et un breuvage. Cela est dit dans Jean 6/55. Ces deux éléments, qui sont aussi comme un médicament qui soigne et guérit nos plaies, sont mentionnés à la strophe 6. Cette thèse n’est pas directement biblique, mais découle de la réflexion du Christ : « Les malades ont besoin du médecin » (Matthieu 9/12).

Str. 7-8 : « Quiconque en boit borne à Dieu ses désirs. » Ici apparaît une mystique du contentement en Christ, d’une union avec lui telle qu’elle évacue le monde ambiant : On trouve aussi la thèse du mépris des honneurs et des richesses du monde, caractéristique du 18e Siècle, en Allemagne chez les luthériens et en France chez les réformés. époque de composition de ce chant : mourir au monde, renoncer à soi-même (Matthieu 16/24, Luc 14/43).

Str. 9 : La restriction paulinienne de I Cor 11/27, qui a joué un grand rôle dans la célébration de la Cène. Il faut être réconcilié avec Dieu, d’où la grande pénitence préparatoire, et avec son prochain, d’où le refus d’aller à la Cène si on est brouillé avec un frère ou une sœur.

Str. 10-11 : Ces deux strophes forment une première conclusion : celui qui reçoit le Christ dans la Cène le suit sur terre.

Str 12 : Cette strophe forme une deuxième conclusion : la mort sera la conclusion de la vie, mais la Cène nous y prépare.

Les bases bibliques de la Cène et de la communion sont bien explicitées. Le texte montre que la Cène avait une grande importance chez les réformés au 18e Siècle et au début du 19e, et que les thèses libérales et destructrices, qui agissent toujours encore dans l’Eglise réformée, ont beaucoup affaibli la compréhension de la Cène comme aliment pour la foi et médicament dans l’épreuve.


COMMENTAIRE AU TEXE 2 : Ton Roi t’invite à la fête

Le texte :

Ce chant est une méditation du fidèle sur sa communion avec le Christ au cours de la Cène, en particulier au moment où il communie aux espèces du pain et du vin. Le chant se divise en deux parties :

a. la première, des versets 1 à 4 :
1. l’invitation au grand festin, d’après la parabole de Matth.22/1-14
2. la réception par le fidèle des paroles d’institution
3. la mort sacrificielle du Christ
4. l’ubiquité et le non-épuisement du corps et du sang du Christ
par la consommation répétée et nombreuse du pain et du vin
La réflexion dogmatique est assez poussée dans cette première partie.

b. la deuxième partie va des versets 5 à 7 :
5. le mouvement du fidèle vers le Christ: c’est la réponse
à l’invitation de la première strophe, comme en écho.
6. le rappel des souffrances du Christ et du don de son sang
dans le calice. Le corps n’est pas cité dans cette strophe,
l’accent étant mis sur « la coupe des souffrances. »
7. le « non sum dignus » de l’humble accès, qui précède
immédiatement l’invitation : « Venez, car tous est prêt »,
et la communion.
La piété et le mouvement interne de la foi sont développés dans cette deuxième partie.

Ce chef-d’œuvre de la théologie et de la piété est une des expressions les plus élevées de la mystique luthérienne : solide fondement biblique, dogmatique, piété vivante envers le Christ. Le texte est dû à un laïc, Johann Franck, *1618 Guben, en Basse-Lusace + 1677 ibidem, juge, membre du Conseil et maire de Guben. Franck exprime bien les pensées et les sentiments du paroissien. C’est probablement une des raisons pour lesquelles ce cantique a connu une diffusion immense et a été longtemps le cantique de référence de la Sainte Cène en Allemagne et en Alsace-Lorraine. Il contient aussi les traits du prépiétisme issu de la Guerre de Trente ans (1618-1648), qui a dominé la vie de l’auteur.

Le même auteur a composé un autre chef-d’œuvre : « Jesu, meine Freude », en 1653, soit cinq ans après la Guerre, mis sur une musique de Berlin.

La mélodie

Elle est de Johann Crüger, le grand compositeur de cette époque. Elle se caractérise par un double mouvement, qui met en valeur l’aspect méditatif et mystique du texte.

Les deux premières lignes, redoublées, restent en bas de la mélodie, et forment un mouvement balancé entraînant une marche méditative avec le Christ.

Les 4e et 5e lignes, elles aussi redoublées, montent brusquement, dans un mouvement ascendant vers le Christ : « Denn der Herr, voll Heil und Gnaden, Will dich jetzt zu Gaste laden – Car le Seigneur, plein de salut et de grâce, Veut maintenant t’inviter pour hôte. » Les deux mots accentués fortement sont « Herr – Seigneur », celui qui invite et est le centre de tout ; et « jetzt – maintenant », car « maintenant c’est le moment du salut ». Ce « maintenant » rappelle les « hodie – aujourdhui » de la liturgie latine, dérivés du Ps 95, insistant sur le fait qu’il faut saisir le salut au moment propice. Herr et jetzt sont placés sur la note la plus haute de la mélodie, avec la même valeur, puisque la mélodie se répète.

Les deux dernières lignes redescendent, dans une résolution qui prépare la prochaine strophe. Le mouvement de forte montée et de redescente lente se reproduit à chaque strophe, comme une pulsation. Ce mouvement ascensionnel vers le Christ se retrouve dans la mélodie de Crüger pour « Wie soll ich dich empfangen », de Paul Gerhardt, également de 1653.

L’usage du chant

Le chant se prête très bien à :

a. préparer le fidèle à la Cène, avant la liturgie de la Cène.
Pour cela, on peut chanter les trois premières strophes,
ou la première et l’une ou l’autre des suivantes.
b. être chanté pendant une grande communion, ambulatoire ou
comprenant plusieus cercles,. Pendant la communion
des uns, les autres chantent, soit tout le chant, soit les
strophes 4 à 7, si on a chanté le début auparavant.


COMMENTAIRE AU TEXTE 3 :

Le Gloria Patri

Le Gloria Patri, (non latin du : « Gloire soit au Père, Gloire au fils, Gloire au Saint-Esprit, comme au commencement, aujourd’hui, toujours, et d’éternité en éternité. Amen. ») est le chant classique qui achève la lecture du Psaume. Il remonte au Concile de Nicée de 381, où se posa la question de savoir si la louange de Dieu dans l’Ancienne Alliance pouvait convenir à celle de l’Eglise de la nouvelle alliance.

La louange de l’Eglise

Les Psaumes avaient dès le début été employés par les chrétiens (Eph. 5/19, Col. 3/16) dans la version grecque des Septante, puis en Occident dans des traductions latines de la Vetus itala, du 2e et 3e Siècles. Ce qui explique que dans la Vulgate, le livre des Psaumes existe en deux formes : la traduction latine à partir 1° de la Septante, 2° de l’hébreu. Divers chants chrétiens avaient été composés depuis le 1er Siècle, en grec et en latin, entre autres le Te Deum au début du 4e Siècle, et les chants de Saint-Ambroise, d’Aurelius Prudentius et de Caelius Sedulius. Des tendances marcionites voulaient aussi éliminer l’Ancien Testament et sa louange psalmique, au profit de chants exclusivement chrétiens, c’est-à-dire christiques.

L’époque était fortement trinitaire, ce qui amena à considérer que le Psaume loue Dieu le Père selon la tradition juive, mais qu’il annonce le Messie, que le Fils est donc déjà loué dans les Psaumes, entre autres royaux (Ps 2/12 Baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite). L’esprit apparaît partout dans les Psaumes. Pour faire cette intégration du Psaume juif dans la nouvelle alliance, on ajoutera à son emploi une formule trinitaire indiquant que dans chaque Psaume les trois personnes de la Trinité, ou l’une des trois, sont louées. A chaque emploi d’un Psaume, quelle que soit son emplacement, le Gloria Patri est ajouté, en sorte que, si on prie ou chante 3 Psaumes consécutivement, comme dans l’office des vêpres, le Gloria achèvera chaque Psaume et sera donc dit 3 fois. Le Gloria a aussi été ajouté aux 3 Cantica du Nouveau Testament, le Magnificat, le Benedictus et le Nunc dimittis et aux Psaumes extrapsalmiques tels le Cantique d’Anne ou de Moïse.

Le texte du Gloria

La formule primitive de Nicée disait : « Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, maintenant toujours et aux siècles des siècles. » Plus tard, en Occident, le Concile de Vaison- la-romaine, en 529, ajouta « sicut erat in principio – comme il était au commencement .» La forme courte figure dans le Gloria de Francfort 1584, sous la forme du « Gloire soit au Père, gloire soit au Fils, gloire au Saint-esprit, aux siècles des siècles » LP 520, NCTC 379, ARC 924, ALL 61/56.

La forme normative en Occident depuis le Moyen Age est la forme longue, donnée au début de cet article. On la trouve sur une mélodie de Lübeck de 1532, dans LP 518, NCTC 376, ARC 821, ALL 63/23. C’est la seule forme correcte à employer après le Psaume. Malheureusement, les mélodies anciennes qui pouvaient donner des variantes évitant la monotonie ont été perdues. Il faudrait les réintroduire. Roger Trunk a fait une mélodie nouvelle, voir ALL 63/41, qui peut être chantée dans le temps de Pâques et aux grandes fêtes, avec des Alléluia. On peut ne pas répéter la première ligne « Gloire soit au Père, gloire au Fils, Gloire au Saint-Esprit », pour donner à l’ensemble plus de concision. Mais la forme large correspond bien aux temps festifs. Il existe aussi des formes versifiées, qui peuvent se placer après le Psaume en fonction de sa mélodie. Le Livre de cantiques de Strasbourg de 1542 en donne une série, qu’on pourra trouver sur ce site sous la rubrique : « Liturgie du culte : Les Glorias des Psaumes, Les Glorias de Strasbourg 1542 »

Gloire à Dieu, notre Créateur

Il ne faut pas employer après le Psaume « Gloire à Dieu, notre Créateur, Gloire à Christ, notre Rédempteur, Gloire à l’Esprit Consolateur, Louange et gloire au Dieu Sauveur. Amen. » (La correction intempestive de : « En tous lieux, gloire au Dieu Sauveur », est une erreur à éliminer. Il s’agit de « Laus et gloria – Louange et gloire » aux trois personnes de la Trinité. Les « tous lieux », qui sont une contamination par le « Gloria in excelsis – Gloire à Dieu dans les lieux célestes », n’ont rien à chercher ici. )

Ce chant est de Théodore Monod, sur la mélodie du Ps 134 Vous saints ministres du Seigneur, et a paru en 1895 dans le Recueil de Cantiques des Eglises réformées de France n° 174, sous la rubrique « Bénédiction ». Il est destiné à être chanté après la bénédiction trinitaire à la fin du culte, de même d’ailleurs que le triple « Amen. » Louange et Prière en 1938 le déplace après la confession des péchés. Pourquoi pas, à la rigueur. En tout cas il n’est pas destiné à remplacer le Gloria Patri.

Par ailleurs, la mode qui s’est installée dans beaucoup de paroisses de chanter n’importe quoi après le Psaume doit être combattue. Il faut revenir aux textes classiques. On a tout loisir pendant le culte de chanter 4,5 ou même 6 cantiques, donc tant qu’on veut, pour qu’on n’aille pas éliminer les chants proprement liturgiques.

COMMENTAIRE AU TEXTE 4 : Ubi Caritas et amor

Le texte:

Ubi caritas est un chant latin très ancien (8e S.), constitué à partir des antiennes chantées pendant l’office du Lavement des pieds, lors de la messe du dernier repas du Christ, le Jeudi Saint ( Office de l’Institution de la Cène.) Comme l’est tout l’office du Jeudi saint, cette hymne est intimement liée à l’eucharistie et à la Cène. Dans l’Eglise romaine, elle est aussi employée dans les offices de l’exposition du Saint-Sacrement. Le chant semble remonter au couvent de St Gall, en Suisse, dans lequel sont nées plusieurs hymnes célèbres, dont  » Puer natus in Bethlehem « , Un enfant naît à Bethléhem..

Une tradition récente donne pour texte « Ubi caritas et amor – Là où est la charité et l’amour », mais certains manuscrits très anciens donnent « Ubi caritas est vera – Là où l’amour est vrai. » Le Missel romain courant privilégie la forme récente. Le Missel romain de 1962 et la musique classique donnent la forme ancienne. ( d’après Earthlink, Thesaurus, Hymni).

Pour le chant actuel, en s’aidant d’une chorale, il est possible d’employer l’antienne latine, en laissant le reste du texte en français. Nos paroissiens comprennent cette phrase latine simple. Sinon, on peut toujours l’expliquer rapidement.


COMMENTAIRE AU TEXTE 7: Verbe éternel venu des cieux

Le texte

Ce chant est une des pièces que St Thomas d’Aquin a composées pour la célébration de la messe, en latin. Otto Riethmuller a traduit ce texte en allemand. De cette forme allemande est issu le texte français.

La théologie du texte reste ouverte. Malgré la thèse de la transsubstantation, dont St Thomas est un des promoteurs, cette théologie de la Cène ne se ressent pas dans ce chant, qui suit simplement le récit biblique. La strophe 3 met l’accent sur l’unicité du sacrement en deux espèces, le pain et le vin. En effet, la Cène est faite de l’union des deux espèces, le Christ étant indivisible. Cette thèse s’oppose au retrait du calice pour les laïcs. Otto Riethmuller, un des grands compositeurs de cantiques des années 1920-30, excellent théologien, n’aurait pas introduit ce chant s’il lui avait semblé contenir la théologie romaine ultérieure.


COMMENTAIRE AU TEXTE 8 : Ma langue, chante Jésus-Christ

Saint Thomas d’Aquin et ses chants

St Tomas d’Aquin, 1225-1275, est un des plus grands théologiens de la chrétienté. Disciple d’Albert le grand, qui était un génie universel, Thomas devint un des grands professeurs de la Sorbonne de Paris. Il a écrit de nombreux livres, dont le plus connu est la Somme Théologique. En tant que dominicain, de l’Ordre des Prêcheurs né de la lutte contre les Albigeois, il fut aussi engagé dans la vie de l’Eglise et dans la piété de son temps. Cela l’a amené à composer des chants. En particulier pour la messe, qui sont devenus des classiques de la liturgie catholique romaine.

Parmi ceux-ci, il faut citer :

1. Adoro te, latens Deitas
Je t’adore, Déité (= nature divine) cachée
2. Factus cibus viatorum
Devenu la nourriture des pèlerins
3. Lauda Sion, Redemptorem
Loue, Sion, le Rédempteur
4. Pange, lingua, gloriosi corporis mysterium voir TEXTE 8
Chante, ô langue, le mystère du corps glorieux
5. Supernum Verbum prodiens a Patre voir TEXTE 7
Verbe d’en haut venu du Père
6. Tantum ergo sacramentum
Si grand est le sacrement
associé au Pange, lingua

Sont traduits sur ce site, sous le nom suivant :

1. Adoro te :
Je te bénis, Jésus ! Ma vie est pleine
2. Pange, lingua
Ma langue, chante Jésus-Christ str 1-4
6. Tantum sacramentum
Si grand donc est ce sacrement str 5+6 du précédent
5. Supernum Verbum
Verbe éternel venu des cieux, (dans ABD 539)

Ce dernier chant a été traduit en allemand par Rudolf Alexander Schroeder, en 1932-34, sous le nom de  » Das Wort geht von dem Vater aus « , RA 291, EG 223.

Théologie des chants de St Thomas d’Aquin

De ses textes se dégagent trois sources, qui s’expriment dans un mouvement dynamique et précis, formulé dans une poétique latine excellente. 1° la source biblique, 2° la source dogmatique, dominée par la transsubstantiation, 3° la source de la piété personnelle et du peuple de l’Eglise. Les thèmes bibliques et ceux de la piété ne posent pas problème aux protestants. Au contraire, les formulations de Thomas sont différentes des expressions habituelles des protestants, surtout français, et apportent des idées et des images nouvelles.

En revanche, la transsubstantiation matérielle n’est pas acceptée par les Réformateurs. Luther soutient la consubstantiation, Calvin la représentation. Thomas d’Aquin va dans le sens de la présentation, c’est-à-dire que dans le pain et le vin sont présentés matériellement, physiquement et réellement le corps et le sang du Christ. Pour Luther, le corps et le sang du Christ ne prennent pas la place du pain, ils s’y associe. Pour Calvin, le corps et le sang du Christ sont présents réellement dans la Cène, spirituellement, mais pas nécessairement rattachés au pain et au vin. Ces nuances ne sont pas que subtiles. Elles sont décisives. Entre es catholiques romains et les protestants, la différence est insurmontable : pour les catholiques, pain et corps, vin et sang s’identifient, pour les protestants ils restent l’un dans l’autre ou côte à côte, mais différents.

Le patrimoine du protestantisme

Les chants de St Thomas sont donc reçus par les protestants, pour leur source biblique et leur source de piété, mais pas pour leur dogmatique quant à la transsubstantiation. C’est dans cet esprit que ces traductions sont établies. R.A. Schroeder fit de même pour sa traduction du « Verbum Supernum prodiens ». Les chants de St Thomas d’Aquin font de cette façon partie du patrimoine du protestantisme.