2005. 02 : 2e dimanche de l’AVENT

Le Rédempteur vient

Dimanche 4 décembre 2005

Esaïe 63, 15 à 64, 3

(Série de Prédication IV (Predigtreihe IV) : nouvelles épîtres )

Frères et sœurs en Jésus-Christ,

Les temps que nous vivons ne sont pas faciles pour les croyants. Il est difficile de s’orienter et de faire le point lorsque autour de nous la majorité de nos contemporains a perdu le Nord et semble être saisie de doutes et d’angoisses.
Où en sommes-nous ? Quelle est notre situation face à l’avenir, face à Dieu ? Il semble parfois que nous ayons oublié qu’évangile signifie Bonne Nouvelle, que nous ayons fait le deuil des certitudes que nous donne Jésus-Christ.

J’espère que vous n’êtes pas de ceux qui voient tout en noir.  Reconnaissons que la tentation est grande de se laisser entraîner par ceux qui, au nom d’un certain savoir et de calculs hypothétiques, croient pouvoir prévoir l’avenir et prétendre que nous sommes engagés dans une impasse.

Ecoutons-les, car ils souffrent, et ne faisons pas fi de leur appel à la prudence et à la modération. Cependant, leur savoir concernant l’écologie et leurs pronostics quant à l’avenir de l’homme sur terre n’ont rien d’absolu, malgré la démarche scientifique dont ils se recommandent ; Il s’agit d’approximations, d’extrapolations et non point de certitudes.

Mais le croyant n’est pas seulement tenté de s’en laisser imposer par les calculs et spéculations de ceux qui sont fascinés par le monde et son investigation. A côté du pessimisme pseudo scientifique, il y a le pessimisme pseudo biblique, d’autant plus dangereux qu’il risque de boucher le seul accès positif à l’espérance et à la joie.

Ce pessimisme pseudo biblique s’exprime grâce à certains versets adroitement choisis et combinés. Donnons pour exemple une telle lecture partielle et partiale de notre texte : Regarde du ciel et vois : … où sont ton zèle et ta puissance ? Le frémissement de tes entrailles et tes compassions ne se font plus sentir envers moi.
Pourquoi nous fais-tu errer… et endurcis-tu notre cœur … ? Nous sommes depuis longtemps comme un peuple que tu ne gouvernes pas… !

Nous avons cédé à la tentation du pessimisme même si nous employons de pieuses paroles, même si nous enchaînons avec Esaïe pour dire : ah, si tu déchirais les cieux ! Une telle prière et de telles plaintes de notre part ne reviennent-elles pas à dire : le ciel est bouché ? N’est-ce pas prétendre : Dieu s’est détourné de nous ? En fait, c’est le fruit d’une capitulation terrible de la part d’un chrétien, le résultat de l’oubli de ce qui est fondamental et essentiel dans notre foi, savoir que Dieu est intervenu, que Jésus-Christ est venu !

L’aboutissement ultime de la diplomatie néfaste du tentateur consiste à faire oublier aux baptisés le fait qu’ils appartiennent au Seigneur, à faire en sorte que des baptisés s’adressent  à Dieu comme s’il n’avait pas envoyé Jésus aimer et sauver, guérir et pardonner, mourir et ressusciter.

Mais alors, pourquoi l’Eglise nous a-t-elle fait lire ce texte aujourd’hui ? En aucun cas pour nous encourager à l’oubli ; en effet, un des mots-clés de notre foi est : souviens-toi. Se souvenir, faire mémoire est vital pour la foi biblique, dix fois plus important que spéculer, calculer, vérifier. Ce qu’il s’agit de se remettre en mémoire aujourd’hui, ce n’est pas le fait que le peuple étouffait et adressait à Dieu un appel pressant pour qu’il déchire le ciel, mais avant tout le fait que ces prières et ces appels ont été écoutés.

Il est impératif et vital pour notre foi de bien affirmer que le fondement de tout ce qui nous réjouit et nous permet de vivre le cœur à l’aise, c’est bien le grand tournant, le grand retournement de la situation grâce à Jésus-Christ, grâce à celui duquel l’apôtre Paul dit pour que nous nous en souvenions : si quelqu’un est en Christ il est une nouvelle créature ; les choses anciennes sont passées, voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

Le temps de l’Avent doit nous remettre en mémoire toutes ces angoisses, nous rappeler tous ces cris, ainsi que toutes ces personnes qui ont attendu et salué Jésus comme Messie et Sauveur. Mais il n’est pas question, au début de chaque année de l’Eglise, de remettre le compteur à zéro et de dire : on oublie tout et on recommence. Bien au contraire, il s’agit de souligner la grandeur et de mettre en valeur l’importance décisive de ce que Dieu a mis en route en préparant la naissance du Christ et en le faisant identifier par les prophètes et Jean-Baptiste.

Dieu, lors de cette période charnière de l’histoire du salut et de l’humanité,  a pris pied parmi nous, il a déchiré le rideau qui permettrait au doute et à l’angoisse de perdurer. Depuis Jésus-Christ, grâce à lui et par lui, Dieu, notre Père, est accessible et l’avenir ouvert.

Nous voyons maintenant le bout du tunnel et savons que notre avenir tant personnel que collectif ne dépend pas pour l’essentiel des opérations de sabotage ou de sauvetage du monde par des hommes inconscients ou instruits, mais que cet avenir est entre les mains de Celui qui n’est pas venu nous écraser, de celui qui n’a pas l’intention de nous lancer dans un activisme sur fond de peur, bien au contraire.

Nous voici à moins de 4 semaines de la fin d’une année chargée d’évènements graves et tragiques, et entourés d’hommes et de femmes inquiets et désorientés. Ne nous laissons pas contaminer par cette angoisse sur fond d’absence d’espoir et de certitude. Nous devons à nos contemporains un message d’espoir et l’exemple vivant de croyants qui se souviennent de ces appels répétés de Jésus et des apôtres : ne craignez pas, pas de panique.

C’est sans crainte mais avec joie que nous allons vivre les fêtes à venir, car Dieu a déchiré les cieux et nous a donné un compagnon de route capable de calmer les tempêtes, désireux de tendre la main à ceux qui perdent pied et de faire entrer dans son Royaume de paix tous ceux qui regardent à lui. Amen.

        Paul FRANTZ, pasteur

Cantiques :    NCTC        153, 159, 162, 225
        ARC        305, 316, 562

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).