2007. 03 : 3e dimanche de l’AVENT

3e Avent – Apocalypse 3, 1-6
EPAL – Service des lecteurs – Denis Klein


                             3e dimanche de l’Avent

                       Dimanche 16 décembre 2007

                          Le précurseur du Seigneur

                                   Apocalypse 3,1-6


Série VI (Reihe VI)  : liste complémentaire II :

Chers frères et sœurs,

I. N’auriez-vous pas envie de faire partie d’une belle communauté rayonnante, une communauté qui attire, que l’on peut, sans avoir honte, présenter à ses amis, à ses collègues, à ses enfants ? Ne rêvez-vous pas d’une paroisse avec la réputation d’être vivante ?

L’Eglise de Sardes dont parle notre texte avait cette réputation : « Tu as le renom d’être vivant » ; malheureusement le Seigneur ajoute : « mais tu es mort ». Les apparences sont donc trompeuses ; elles ne correspondent pas à la réalité profonde. L’Eglise de Sardes prospère du point de vue de l’institution et de son organisation, mais spirituellement, la vie l’a quittée. Elle continue d’exister : la liste des activités proposées est intéressante. Vue de l’extérieur, elle est vivante ; pourtant, elle est coupée de la source de la vie. Un corps qui vient de mourir peut encore contenir des cellules ayant pour un temps leur vie autonome ; pourtant, ce corps n’a plus d’avenir. Il semble que ce soit le cas pour Sardes. Comment peut-on en arriver là : paraître vivant et être mort ? Essayons de comprendre.

Les sept lettres aux Eglises dans l’Apocalypse se servent de situations concrètes de sept villes de l’époque. Sardes est une ancienne capitale de la Lydie. Elle fut fondée au douzième siècle avant Jésus-Christ, et pendant de nombreux siècles, elle fut une des plus fameuses villes de l’Asie Mineure. Un de ses rois s’appelait Crésus (on dit : « riche comme Crésus » ). La ville était traversée par le Pactole, un ruisseau aurifère qui a largement contribué à sa richesse. Le travail du textile l’a également rendue célèbre. Au moment de la rédaction de l’Apocalypse, Sardes est encore une cité brillante ; pourtant le commerce et la vie artistique sont en régression. L’époque vraiment faste et glorieuse appartient au passé. Il n’y a que la luxure, l’immoralité qui sont restés au même niveau…

Qu’est-il reproché à l’Eglise de Sardes ? – La lettre dit simplement : « Je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites ». Il semble qu’il y ait deux possibilités pour expliquer le bon renom d’une Eglise morte :

1. Il s’agit peut-être d’une communauté traditionaliste, intégriste. On continue à faire ce que l’on a toujours fait, sans tenir compte du monde qui a changé, sans beaucoup s’occuper de l’extérieur. On forme et on défend une citadelle de la vraie foi. On est prêt à intégrer de nouveaux membres, mais que cela ne produise surtout pas de changements.

2. Deuxième possibilité : une situation tout à fait opposée. Le mot d’ordre, c’est l’engagement ! Il faut être de son temps ; il faut s’occuper des problèmes actuels, montrer que dans tous les domaines l’Eglise a quelque chose à dire et à faire. Le programme est établi d’après l’ordre du jour du monde. On s’engage et on s’investit tellement qu’il ne reste plus de temps pour l’écoute de la Parole, pour la prière, pour la méditation et pour chercher sérieusement la volonté de Dieu.

Ce sont là des caricatures, bien sûr. Nous ne savons pas comment était l’Eglise de Sardes. D’ailleurs ce n’est pas grave, car ce qui est dit de Sardes est une situation-type qui veut nous aider à réfléchir sur notre propre situation, sur notre communauté ! Ce n’est pas parce que le Seigneur déclare l’Eglise de Sardes comme vivante en apparence seulement que ce jugement concerne aussi notre Eglise. Il y a six autres lettres, décrivant six autres situations… Sommes-nous une communauté vivante ou morte ? Et qu’est-ce que cela veut dire : être une communauté vivante ?

Si nous organisions un sondage parmi nous, il y aurait certainement des réponses très diverses ! Ceux qui viennent au culte diraient que les membres d’une communauté vivante se rassemblent régulièrement autour de la Parole de Dieu et transmettent l’héritage de la foi des ancêtres. D’autres répondraient que l’on peut aussi bien croire, lire la Bible et prier à la maison, et que c’est le cœur qui compte. D’autres encore insisteraient sur les gestes concrets : aider le prochain, combattre l’injustice, s’engager pour la paix. On retrouverait dans les réponses les deux extrêmes évoqués il y a un instant : la foi comme fidélité à ce que l’on nous a transmis, ou la foi comme force qui fait avancer et prendre des chemins nouveaux, parfois osés.

Qui a raison ? L’un n’exclut pas forcément l’autre, mais il est vrai qu’il est difficile de concilier les deux, de trouver le bon équilibre. Et l’éternelle querelle entre les anciens et les modernes continuera tant que l’Eglise existera ! On peut voir les choses de manière positive, et dire que ce sont deux pôles qui permettent de maintenir la tension, la tension nécessaire à la vie justement. Les deux côtés s’interpellent l’un l’autre. Foi et œuvres, spiritualité et activité : il s’agit de trouver la bonne articulation entre les deux. Le Nouveau Testament et les Réformateurs nous y aident : nous sommes sauvés par la foi, mais la foi doit produire des fruits. L’Eglise balance entre les deux attitudes ; tant qu’elle balance, elle bouge, elle vit ! A Sardes il n’y avait sans doute plus qu’un côté : peut-être immobilisme spirituel, malgré une activité intense ? !

II. Quoi qu’il en soit, à nous à présent d’écouter les exhortations adressées à la communauté de Sardes. Ces exhortations décrivent les pas à faire vers la vraie vie ; et même si nous estimons que la situation de notre Eglise n’est pas celle de Sardes, n’oublions pas qu’elle pourrait vite le devenir.

1. « Rappelle-toi comment tu as reçu et entendu la Parole ». Une communauté vivante se souvient sans cesse que Dieu est devenu homme, que sa Parole est « devenue chair ». Dans quelques jours, nous fêterons de nouveau cet événement central de l’histoire de l’humanité. Souvenir et rappel aussi de notre péché que le Christ a pris sur lui et de la vie nouvelle manifestée le matin de Pâques. Tout cela, nous l’avons reçu et cela nous fait vivre.

2. « Garde-la (la Parole) ». Garder la bonne parole : lui laisser de la place parmi nous, la partager, la faire fructifier. Garder la Parole du Christ venu dans le monde, mort pour nous et ressuscité ; cela veut dire croire en la vie, défendre la vie, même si la mort semble avoir le dernier mot. Garder la Parole, pas comme on garde un objet précieux dans un coffre-fort, mais la garder en la laissant agir, en la laissant nous transformer.

3. « Et repens-toi ». La repentance, c’est un changement de direction nécessaire chaque fois que l’on s’éloigne du bon chemin, chaque fois que l’on est en danger de manquer le but. Là où la Parole nous montre que la trajectoire a dévié, la repentance est la seule réaction logique. C’est généralement le premier pas qui est le plus difficile, car la première étape de la repentance, c’est reconnaître que l’on s’est trompé de direction. Mais plus on attend, plus le chemin sera long.

4. « Sois vigilant et affermis le reste qui allait mourir ». Un appel à la vigilance qui montre qu’il reste de l’espoir. Un réveil est possible. Un réveil est toujours possible ! Là aussi, le message se réfère à l’histoire de la ville. Sa forteresse passait pour être imprenable. Pourtant, à deux reprises, des assaillants réussirent à escalader les murs la nuit, par surprise. « Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur » , dit le Seigneur. Sachons être prêts, reconnaître et accueillir le Seigneur lorsqu’il vient vers nous, que ce soit dans sa Parole, dans la personne de notre prochain, ou dans sa gloire à la fin des temps. Que cette période de l’Avent ravive en nous la vocation de veilleurs ! Amen.

Cantiques :

     ARC 305,319,321,409
     NCTC 160
     AL 31-05,31-31,56-07.

Denis Klein, pasteur à Offwiller.

¼ – Service des Lecteurs – 52 – 16.12.2007 – Denis KLEIN

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).