2007. 04 : 4e dimanche de l’AVENT

4e Avent – Esaïe 52, 7-10

EPAL – Service des lecteurs – Françoise Gehenn


                      4e dimanche de l’Avent

                          23 décembre 2007

                           La joie imminente

                              Esaïe 52, 7-10


Plan de la prédication :

1.    Contexte de l’exil à Babylone.
2.    Prophétie de Bonne Nouvelle pour le peuple
3.    Dieu s’est approché de nous à Noël
4.    A notre tour soyons des messagers de Bonne Nouvelle.

Le peuple d’Israël est en exil à Babylone. Depuis deux générations, les Israélites vivent loin de leur pays, loin de Jérusalem et de son Temple détruit. Eloignés de 1200 kilomètres, le peuple d’Israël pense à ses maisons en ruine, à leur pays pillé et ravagé par des étrangers :
« Au bord du fleuve à Babylone, nous étions assis et nous pleurions » (Psaume 137/1). « Souviens-toi de nous Seigneur ! » était le cri des Israélites. Quand ? Oui, quand le Seigneur viendra t-il les ramener au pays ? La patience est mise à rude épreuve, le désespoir les gagne, ainsi que la tristesse et le pessimisme. C’est dans ce contexte que le Deutero-Esaïe (le deuxième prophète Esaïe) annonce une Bonne Nouvelle. Ecoutons ce que le prophète annonce à son peuple :

Lire Esaïe 52 / 7-10

Ce passage étonnant a été mis en musique par G. F. Haendel dans son œuvre « le Messie », à travers une merveilleuse mélodie pour soprano : « Qu’ils sont beaux les pieds du messager qui apporte la paix ! » (How beautiful are the feet of them that preach the gospel of peace… !) Ce texte évoque les montagnes, les pieds d’un randonneur qui saute de rocher en rocher. Quel mouvement, quelle poésie ! C’est souvent au sommet des montagnes que l’être humain pense pouvoir rencontrer Dieu. Ces paysages si beaux, si grandioses nous rapprochent de Dieu le créateur qui semble être plus présent là que nulle part ailleurs. C’est aussi sur le sommet d’une montagne que Jérusalem a été construite. Par ces montagnes arrive un messager, est-il un prophète ou un ange ? C’est tout simplement un messager qui annonce la paix, le bien, la joie, l’espérance et le salut.

Cinq siècles plus tard, c’est aussi sur le sommet d’une colline que des anges apparaîtront aux bergers et leur annonceront « une Bonne Nouvelle qui sera pour tout le peuple, le sujet d’une grande joie » (Luc 2) :

« Aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur…
Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il aime. »

Le messager du prophète Esaïe annonce aussi la paix et pourtant le peuple d’Israël pensait que seule une guerre contre les envahisseurs pouvait leur permettre de revenir au pays. Il proclame une Bonne Nouvelle, un message de bénédiction alors que tout est désespoir et envahi par le malheur. Il ouvre la promesse du salut au moment où le peuple craint le pire, à savoir l’anéantissement et pense que Dieu a oublié ses enfants et les a abandonnés. C’est ce triple message que le prophète adresse aux Israélites par l’intermédiaire de ce messager que les pieds portent jusqu’à chacun d’entre-nous. Les pieds évoquent le mouvement, « va, ne pleure pas, ne reste pas enfermé dans ton malheur ! » Alors tout est ébranlé, tout se passe autrement que prévu. Les guetteurs sensés avertir du danger se mettent à crier de joie car Jérusalem est libérée. Les ruines de désolation se mettent à entonner des chants de louange, même les ruines deviennent symbole d’espérance. Dieu vient vers nous et nous réconforte (« Consolez, consolez mon peuple ! » dit Dieu Esaïe 40,1). Comme nous sommes loin de l’ambiance de la fête commerciale de Noël qui désespère ceux qui souffrent d’un deuil, d’un départ, d’un échec ou d’une maladie !

Notre messager nous annonce un temps d’attente, un temps d’Avent : « le Seigneur est proche ! » et à bien des égards notre contexte actuel nous renvoie à celui du peuple d’Israël en exil. Nous aussi, nous sommes entourés de violences psychologiques et physiques, nous nous lamentons devant notre monde submergé par la course au profit, monde immoral où la seule valeur demeure l’argent, où le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’agrandir, un monde qui abîme et qui abuse des ressources de la terre, cette belle création que Dieu nous a donnée. Nous vivons dans une société où les chrétiens se sentent toujours davantage seuls et marginalisés, comme en exil dans leur propre pays. Pessimisme et découragement nous gagnent souvent. Où est le bien ? Comment améliorer notre monde ? La tâche est écrasante et nous dépasse largement au point que beaucoup de chrétiens se renferment sur eux-mêmes, se réfugient dans leur communauté et baissent les bras. Leur espérance fait alors place à une résignation, l’avenir est fermé.

Notre texte d’Esaïe nous invite à la joie, même aux cris de joie, malgré les ruines, nos échecs et nos espoirs déçus. Pourquoi ? Parce que Dieu s’est approché de nous, il est venu parmi nous, le Dieu puissant s’est fait petit enfant « emmailloté et couché dans une crèche » (Luc 2), il vient partager notre vie, il vient lutter avec nous contre toutes les formes du mal, de l’injustice, de la haine, de la souffrance et de l’échec. Il n’est pas venu, comme certains l’espéraient, dominer et orchestrer le monde, il est venu semer l’espérance, semer la paix, la joie et l’amour au milieu de nous. Malgré les apparences, et au milieu de nos ruines, Dieu annonce une Bonne Nouvelle, le Sauveur est né, le salut nous est offert à nous et à toute l’humanité.

C’est le cadeau de Noël que nous pouvons accueillir et recevoir avec reconnaissance. A notre tour, nous sommes appelés à devenir des messagers de la Bonne Nouvelle et nos pieds vont colporter la joie et la paix autour de nous. Nous aussi nous sommes des semeurs mais c’est Dieu seul qui fait croître la plante. Notre avenir est dans les mains de Dieu et « si nous ne pouvons pas réduire l’obscurité dans le monde, nous pouvons augmenter la lumière.
Amen

Françoise Gehenn, pasteur aumônier à l’Hôpital de Hautepierre

Cantiques proposés

dans Arc : 301, 1-3 – 302, 1-3 – 303, 1-3 – 306, 1-3 – 310, 1-4.

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).