2010. 03. 3e dim de l’AVENT

Dimanche 12 décembre 2010

Le précurseur du Seigneur

Luc 3, 1-14

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Ce n’est pas ainsi que Jean-Baptiste a commencé sa prédication, par « chers frères et sœurs » ! Lui, il a interpellé ses auditeurs par cette phrase qui ne peut que choquer : « race de vipères » ! aujourd’hui l’on dirait « bande de vauriens » ! Beaucoup de gens sont venus à Jean-Baptiste pour l’écouter et pour être baptisés. Son accueil est froid, plus encore, il est repoussant. Il aurait voulu décourager ses auditeurs, les renvoyer chez eux, il ne s’y serait pas pris autrement. Nous savons certes que nos consciences doivent être réveillées, nos acquis remis en question, mais qu’on nous dise : « race de vipères », « bande de vauriens », voilà ce qui dépasse les bornes ! Nous sommes venus ce matin chercher un peu de calme, un répit dans les multiples préparations de Noël, une invitation à la joie, nous avons donc le droit d’attendre un accueil chaleureux et convivial ! Je suis sûr que les gens de notre récit qui étaient venus avec les meilleures dispositions chez Jean ont été choqués. Ils voyaient bien que le monde allait à sa perte, qu’il n’y avait plus que le chacun-pour-soi et la raison du plus fort. Ils s’inquiétaient du retard dans l’accomplissement des promesses de Dieu faites à leurs pères : la venue d’un sauveur, celui qui fera toute chose nouvelle. Ces gens en attente, méritaient-ils un tel accueil ? Ne concernait-il pas avant tout ceux qui restaient chez eux ? Ceux qui négligeaient les promesses de Dieu ? Jean-Baptiste annonce ici la venue prochaine du  Sauveur. Il dit au fond ce que les auditeurs savaient et attendaient : Dieu est tout près, vous l’attendez, mais vous continuez à vivre comme toujours, vous espérez une intervention de Dieu, mais vous ne changez rien à votre façon d’être, de penser, d’agir. Qui, en vous regardant, voit que vous êtes des gens qui attendent, qui espèrent ? Votre foi n’a encore produit aucun fruit. Aussi Jean-Baptiste commence-t-il à clamer : « repentez-vous ». En quoi consiste cette repentance ? C’est la question que pose la foule assemblée au bord du  Jourdain, avec leurs mots : « que devons-nous faire » ? Sans doute s’attendait-elle à ce que le prophète donne des conseils de méditation, de jeûne, de prière. Mais non ! La réponse est plutôt inattendue :

–       Que celui qui a deux vêtements en donne à celui qui n’en a pas !

–       Vous, les percepteurs d’impôts, n’exigez que les tarifs prévus par la loi !

–       Et vous les soldats, ne commettez pas de fraude et contentez-vous de votre salaire.

Oui, réponse inattendue parce qu’elle va à l’encontre des habitudes.

Vous êtes égoïstes et orgueilleux, dit Jean-Baptiste, changez de comportement à l’égard de votre prochain.

Remarquez d’ailleurs que le mot repentance signifie tout simplement : changer d’orientation. Se repentir, ce n’est pas seulement prendre conscience d’une faute, mais c’est surtout décider de changer de conduite. Une nouvelle rencontre avec le prochain, comme le propose Jean-Baptiste, changerait aussitôt mon cœur.

« Que devons-nous faire » ?

À cette question, Jean-Baptiste répond en ce que nous devons « être ». Soyez ouverts, portez des fruits !

Bientôt nous fêtons Noël. Si nous sommes là ce matin, c’est parce que nous nous y préparons. Nous y voyons l’amour que Dieu a manifesté aux hommes. Nous y entendons la promesse de l’ange aux bergers : « ne craignez pas, mais réjouissez-vous ». C’est à nous que Jean-Baptiste le rappelle ce matin : qui veut aller à la rencontre de Dieu, qui s’est fait homme lors du premier Noël, qui attend le Seigneur qui revient à la fin des temps, doit se repentir, doit changer de conduite, de mentalité.

Celui qui va à Bethléem, comme celui qui se prépare au jugement dernier, compte ferme sur la fidélité de Dieu et sur sa puissance de vie. Mais il ne peut pas faire de cette conviction une affaire privée. Il s’investit dans ce monde comme un peu de levain qui fait lever la pâte ou comme un peu de sel qui donne goût à la soupe.

Si nous étions surpris par l’accueil choquant de Jean-Baptiste, sachons qu’au fond il voulait tout simplement sortir ses auditeurs de leur torpeur et de leurs habitudes .Il voulait les secouer un peu ! Et nous aussi !

Peut-être est-il même arrivé à nous rendre attentifs à la nouveauté de vie que nous propose celui qui vient, une vie d’ouverture et d’accueil, de joie qui se communique, de confiance réciproque et surtout de confiance en Dieu. C’est ainsi que Jean est réellement celui qui ouvre la route au Seigneur. C’est ainsi que nos proches devraient nous voir aller avec joie et espérance au- devant de Noël.

Avec eux, préparons la route au Seigneur ! Amen.

                                          Marlise Griesbaecher

  

Cantiques :

 
Arc en Ciel       =  Alléluia

316     1-4          31/29     1-4

311     1-4          31/09     1-4

301     1-3          31/14     1-3

310     1+4          31/10     1+4

¼ – Service des Lecteurs – SL – 52 – 12.12.2010 – Marlise