VENDREDI SAINT 2004 : La mort du Christ, II Corinthiens 5|19-21

date : 9 Avril 2004

                                Texte:  II Corinthiens 5/ 19-21

A. 1.  Paul nous interpelle solennellement :
          » Nous sommes des ambassadeurs pour le Christ. Nous parlons au nom du Christ, et nous vous en prions : Laissez-vous réconcilier avec Dieu  » (v.20 )

      La réconciliation : c’est le grand et éternel problème des hommes dans ce monde. Et ce problème se décompose en trois parties :
      1.  la réconciliation avec Dieu      
      2.  la réconciliation avec les hommes
3. la réconciliation avec soi-même.

2. Dieu est un Dieu exigeant : car il veut se  réconcilier

      Il a fait ce monde, il en est le Seigneur. Et il ne peut pas accepter que nous détruisions cette création, et nuisions aux autres hommes qui la peuplent.
      Mais Dieu aime aussi ce monde et ces hommes qu’il a créés : il veut les sauver, parce qu’il ne peut pas admettre que le monde et ses habitants se perdent.

       C’est pour cela qu’il est exigeant : 

       Il cherche et appelle les hommes à sortir de cette impasse. Dieu cherche des hommes qui veulent agir avec lui, dans le monde actuel, et pas contre lui. Des hommes qui veulent se réconcilier avec lui, de même que lui veut se réconcilier avec eux. Des gens qui désirent finalement vivre et travailler en harmonie avec sa volonté et avec son amour.

        Voilà pourquoi la réconciliation est annoncée de deux façons :

 -Comme un message, une annonce faite par des ambassadeurs du Christ :  » nous parlons au nom du Christ . »
-Comme un ordre, un commandement :  » nous vous en prions : laissez-vous réconcilier. « 

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        Dieu parle énergiquement, en même temps avec amour, comme un père qui aime ses enfants et veut les faire progresser. Dieu est un Dieu exigeant, parce qu’il veut se réconcilier avec nous, et que nous réconciliions avec lui.

3.  Dieu veut aussi nous réconcilier avec les hommes : c’est sa    
     deuxième exigence

     Nous sommes sans cesse tentés par la rivalité, le défi, et du coup la méfiance et l’hostilité envers les autres :

– dans la famille : une plus belle maison que celle du frère ou de
   la cousine !
– au travail, avec les collègues : un meilleur salaire, une meilleure 
  situation !
– avec les voisins : une plus belle auto, un plus beau jardin, 
   même : cela fait sourire, mais cela existe !

     Cette concurrence, cette vanité, cette jalousie conduisent souvent à la dispute, pour ne pas dire aux conflits.

     Ici aussi, il faut se laisser réconcilier et se réconcilier : la vie n’a aucune raison d’être amère. Avec un esprit de réconciliation, bien des choses vont mieux : 

– que m’importe au fond la maison de ma sœur, le salaire du
   collègue, la voiture du voisin ? Que ma situation me suffise, et
   si je peux l’améliorer, tant mieux, mais pourquoi jalouser les
   autres ?  Cela ne change rien, et je rends la vie désagréable, à
   moi et à ma famille.
– et si le voisin est heureux, que je m’en réjouisse au lieu d’en 
   être malade !

4.   C’est pourquoi Dieu exige que je sois réconcilié
      avec moi-même : troisième exigence.

     Etre en paix avec soi-même, c’est aussi la volonté de Dieu. Car de la non-paix intérieure, de l’inquiétude de soi, naissent les inimitiés, les disputes inutiles, les conflits à répétition. Se réconcilier avec soi-même, c’est chasser de soi ce qui rend mécontent et agressif. 

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     Trois démarches donc :

                     1. réconciliation avec Dieu,
                     2. réconciliation avec les autres
                     3. réconciliation avec soi-même,

 toutes trois exigées par Dieu 

B. Comment Dieu y parvient-il ? Par Jésus, le Christ, son Fils

     »  Dieu a réconcilié, en Jésus-Christ, le monde avec lui, et il ne lui a pas compté ses péchés « , dit Saint Paul.  (v.19)

1.   Ce qui, toujours à nouveau, se tient entre l’homme et Dieu, c’est le péché. Et qu’est-ce que le péché ? C’est faire ce que Dieu ne désire pas, ce qui lui déplaît, ce qui détruit son œuvre. Ce que Dieu désire, qui lui plaît, est très simple : l’amour et la paix. Mais l’homme trouve cela trop simple : il fait des histoires, en croyant faire l’histoire. Du coup l’obstination et la bêtise l’emportent. 
 
    Je suis toujours étonné de cela. Or beaucoup de choses pourraient aller de soi et simplement. Mais la plupart des gens compliquent et détruisent. Le plus gros du travail devient alors de réparer les conséquences de la paresse, de la bêtise, de la méchanceté, de la vanité, de l’égoïsme qui empoisonnent la vie des gens, avec pour résultat le manque d’amour et de paix.

2.  Dieu veut briser cela par le Fils :

       il charge sur celui-ci toute la folie et l’inimitié des hommes, c’est-à-dire leur péché, afin que toute cela soit détruit dans la mort, et y reste lorsque le Christ revient à la vie.

       La mort du Christ est comme la mort d’un condamné. Avec sa mort, son mal, son crime est effacé, et l’action de la justice s’éteint. Si le Christ emporte nos péchés dans sa mort, en portant la condamnation qui nous revenait, nous sommes libérés de notre péché. C’est simple et efficace, en même temps que terrifiant et difficile à admettre. 

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D. Par ce moyen, un chemin est ouvert, sur lequel nous pouvons nous engager, avec Dieu, avec les autres, avec nous-mêmes. L’exigence de Dieu est accomplie : En mourant avec le Christ et en ressuscitant avec lui, nous recevons les moyens de la réconciliation, puisque ce qui empêchait celle-ci est débarrassé. Le Christ est la réponse à la question : comment puis-je être réconcilié, et qui m’y aidera ?

      Prenez donc le Christ dans votre vie et laissez-vous 
      réconcilier.
                                             Amen.      

                                                                                       Kéler Yves

Cantiques :

Entrée :
1. Chef couvert de blessures  LP 119, RAf 7
    dérivé, moins bon : O douloureux visage NCTC200, ARC 452
    L’agneau de Dieu va de bon cœur LP 124
    Ps 22 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’abandonn. NCTC 22

Avant la prédication :
2.  O monde, viens, contemple  LP 123, sur mélodie : O Welt, ich
     muss dich lassen, donnée par LP 122   
     Tu vas donc au supplice LP 122
     dérivé, moins bon : O Jésus, notre frère NCTC 187, ARC 450

Après la prédication :
3.  Venez, pécheurs, contempler votre Maître LP 127, RAf 9
     se chante mieux sur : Reste avec nous, Seigneur, le jour
     décline LP 372, NCTC 294
     Pour quel péché, Jésus LP 131, NCTC 184, ARC 453

Ste Cène :
     Gloire et Louange RAf 30/1-2
     Jésus à sa table sacrée LP 206, RAf 3&
     Quand vint le jour d’étendre ses bras ARC 586

Sortie :
      Entonnons un saint cantique LP 135, NCTC 186, ARC 254