2011. 04 : LAETARE, 4e dans le Carême, après la Mi-Carême

Dimanche 3 avril 2011

Le Crhist donné pour vous

Jean  6 / 55 – 65

(Le  contexte).

Chers frères et sœurs, avant de lire le texte proposé à notre méditation, voyons brièvement ce qui s’est passé auparavant, autrement dit, le contexte des paroles de Jésus.

Jésus vient de rassasier 5000 personnes de plusieurs façons : il a apaisé leur faim de savoir par la prédication qu’ils ont entendue et dont ils ont peut-être tiré des enseignements sur eux- mêmes, sur Dieu et son Messie. Cela valait la peine d’écouter, mais cela ne donnait pas à manger ; les estomacs criaient famine eux aussi. Et Jésus, voyant leur faim, leur donne de la nourriture en distribuant 5 pains d’orge et 2 poissons. Et c’est dans le partage que le miracle s’accomplit : tous sont rassasiés et il reste même 12 corbeilles pleines des morceaux qu’ont laissé les convives. Là aussi, ça valait la peine de venir !

Restait alors une troisième faim : la faim de sens. Et, pour apaiser cette faim et comme si tout le reste, y compris le miracle, n’était rien du tout, Jésus déclare et explique qu’il existe un autre pain, le pain du ciel, bien plus important et vital que le pain qui se mange. Par le signe et la parole, Jésus se manifeste lui- même comme le Pain Vivant en affirmant : «  Je suis le Pain de Vie » ! Jésus se présente comme un aliment plus vital, nécessaire et essentiel que toutes les nourritures de base. C’est à cette étape de son raisonnement que nous lisons ces onze versets qui ne sont pas des plus simples à comprendre, voire à admettre :

LECTURE DU TEXTE : JEAN 6 / 55 – 65.

Chers frères et sœurs, on pourrait résumer ces paroles ainsi : «  Ne soyez pas scandalisés à cause de moi ! – Mangez et croyez » !

(Un nouveau centre)

Mangez et croyez, cela veut aussi dire que nous devons nous laisser combler par les cadeaux que nous offre le Père céleste dans le sacrement de la Sainte Cène et dans l’écoute communautaire ou individuelle de la Parole divine. Jésus invite ceux qui viennent de l’écouter et de manger le pain du miracle à remettre de l’ordre dans leur vie et à la réorienter, voire la recentrer. De même qu’on doit travailler pour avoir de quoi apaiser sa faim matérielle ou intellectuelle voire spirituelle, ll faut aussi se mettre à l’œuvre et travailler pour apaiser sa faim de sens, sa faim de vie. Celui ou celle qui se laisse guider par cet appel de Jésus en arrive par là- même à constater inévitablement et à devoir reconnaître qu’il ne vit pas de ses propres forces, mais qu’il vit de la force qui lui est offerte et donnée. Il apprend à confesser qu’il peut être reconnaissant pour ses capacités et pour son aptitude à venir en aide aux autres. Celui qui mange et boit et, surtout, croit, confesse par là que tout ne tourne pas seulement autour de sa petite personne, mais que sa vie a un autre centre, qu’elle est centrée sur Jésus- Christ.

(La question fondamentale pour Jésus)

Pour Jésus, il en va de la question fondamentale et existentielle : «  Quel est le centre de ta vie ? », rien de moins ! Pour lui, ce qui est décisif, ce n’est pas le fait que 5000 personnes  sont prêtes à écouter ses paroles et à se laisser nourrir, puis à vouloir le faire roi. Ce n’est pas davantage le fait que 12 disciples quittent leur existence bourgeoise parce que Jésus et son enseignement leur plaisent, il sait qu’ils vont le trahir, le renier et l’abandonner, et il le leur dit d’avance. Il en va pour lui, au fond, de ce que des gens trouvent le centre de leur existence – et s’ils trouvent ce centre uniquement en eux- mêmes, alors l’écoute de sa parole, la fascination à la vue de ses miracles, le fait de manger et de boire ne servent pas à grand chose, au contraire. Alors, il faut qu’ils s’ouvrent et qu’ils se laissent offrir un autre point d’ancrage et d’appui en Jésus- Christ.

(Et de nos jours ?)

En cette période du Carême, nous rencontrons ce centre dans l’Homme souffrant – dans la Passion. Jésus porte la souffrance des humains qui n’arrivent pas à admettre qu’ils ne réussiront pas leur vie par leurs propres forces et qu’ils sont incapables de se sauver par eux- mêmes. Aujourd’hui encore, et toujours à nouveau, Jésus est crucifié là où, et à chaque fois que les hommes se mettent eux-mêmes au centre et tournent autour d’eux-mêmes sans voir que le vrai centre est tout autre, qu’il est en Jésus- Christ !
(Une parole dure)

C’est une parole dure, disent les disciples, et ça reste une parole dure. Justement là où nous essayons d’édulcorer l’évangile, là où nous voulons prêcher un «  Bon Dieu- Grand Papa gâteau » sans oser parler des rejets qui ont lieu partout et chaque fois que Dieu entre dans une vie ou dans la vie du monde. Et les pires de ceux qui le rejettent sont ceux qui ont toujours des choses à reprocher aux autres, mais jamais à eux – mêmes ; les pires restent ceux qui ne trouvent rien à se reprocher, mais qui trouvent beaucoup de choses à condamner chez les autres : «  l’évangile pour moi seul, le jugement pour tous les autres » c’est à cela que se résume le discours mou de bien des gens hélas ! Jésus, par contre, s’est toujours tourné vers les pécheurs avec Amour, il mangeait et buvait avec eux, il les acceptait comme ils étaient ; mais il était bien souvent dur envers lui- même et ses disciples. Il serait bon que nous en tirions les conséquences pour apprendre à accueillir l’autre dans sa diversité sans vouloir lui imposer notre façon de vivre ou de croire.

(Se réjouir des cadeaux de Dieu : LAETARE !)

L’homme ne vit pas de ce qu’il mange, mais de ce qu’il digère. La parole de Dieu ne veut pas seulement être reçue, mais remâchée, ruminée et surtout digérée. Il me faut digérer le fait que je ne suis pas le nombril du monde ou le centre de ma vie ; le vrai centre de ma vie doit m’être donné et avec mes seules forces, je n’arrive pas à grand chose. Mais Jésus nous dit que : «  nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père ». Ce qui signifie que Dieu nous aime et veut nous donner son pardon, son Amour ainsi que la sagesse et la force de voir dans les frères et sœurs des cadeaux précieux que le Seigneur nous offre  et de leur dire  que  «  c’est merveilleux que tu sois là, c’est un peu de ciel sur la terre » Car il s’est passé là quelque chose qui veut donner à notre vie un sens nouveau ; ensemble, nous recevons  le cadeau d’une vie nouvelle ; alors : LAETARE ! Réjouissons- nous et avançons ensemble avec celui qui fait toutes choses nouvelles ! AMEN.

EMILE BAUER pasteur à PRINTZHEIM
(

¼ – Service des Lecteurs – SL – 14 – 03.04.2011 – Emile BAUER

Les titres entre parenthèse  ne sont pas destinés à être lus, ils aident à repérer le plan de la prédication)


PRIERE D’INTERCESSION

 Seigneur, nous te rendons grâce pour les personnes qui ont été des anges sur notre chemin ; nous te louons pour ceux qui nous sont proches, qui nous consolent, qui nous encouragent ou qui nous prennent dans leurs bras et qui deviennent ainsi des anges qui nous ouvrent le ciel et nous font ressentir ta présence au début, au milieu et à la fin de notre vie ; nous te remercions pour la communion autour de ta parole qui nous unit  les uns aux autres au-delà de cette journée.
 
Nous te prions pour ceux et celles qui n’ont pas leur pain quotidien et pour ceux qui doivent le chercher dans les poubelles ; nous te prions pour ceux qui sont seuls et qui doivent vivre sans la chaleur ni la protection d’une communauté.

Nous te prions pour les humains chez nous et dans le monde qui sont tombés entre les griffes des lions, envoie tes anges pour les libérer comme l’a été Daniel dans la fosse aux lions. Nous t’implorons pour ceux qui, sur leur chemin  avancent sans le voir dans une fausse direction, envoie leur tes anges pour qu’ils retrouvent le bon chemin comme BALAAM.

Nous te prions pour tous ceux qui,  à cause de leur tristesse, leur deuil ou leur désespoir ne veulent plus avancer d’un seul pas ; envoie tes anges pour qu’ils puissent à nouveau voir un avenir et une espérance, comme les femmes du matin de Pâques ont levé les yeux du tombeau et ont pu se mettre en route vers la vie.

Nous te rendons grâces pour ta Parole libératrice qui ne nous limite pas à nos capacités d’aujourd’hui et qui nous encourage à œuvrer pour le pain vivant, nous te prions pour tous ceux qui vivent prisonniers de contraintes choisies ou imposées, et pour ceux qui  sont malheureux dans le rôle qu’ils doivent jouer. Nous te remercions pour la libération que nous découvrons dans les anciens textes de la Bible, et pour tous ces petits pas, ces changements minimes que nous pouvons remarquer en nous et pour l’espérance qui grandit en nous ; nous te confions ceux qui vivent sans la consolation ni les encouragements de ta Parole, donne nous de trouver le chemin de la rencontre pour que nous puissions transmettre un peu de ce Pain de Vie que tu nous donnes ; oui, Seigneur, nous t’en prions, envoie-nous tes anges et fais de nous des anges pour tous ceux qui vivent avec nous, afin que pour nous et pour eux le ciel s’ouvre et que ta présence aimante, rassurante et bénissante se manifeste à tous !

Et toutes nos autres demandes, nous te les présentons dans cette prière que tu nous as enseignée, en te disant d’un même cœur et d’une même voix : « Notre Père… »


CHANTS PROPOSES

ARC 634 / 615 / 427 / 428/ 420 /416
E. G.  367 / 83 / 246 / 240/ 578

(ON PEUT METTRE EN INTRODUCTION)

Remarques : on aurait pu rajouter dans le contexte l’épisode de la marche sur l’eau et méditer l’attitude des disciples  seuls sur la mer, mais pas abandonnés ;  le peuple qui cherche Jésus pour le faire roi ; on aurait pu faire une méditation sur  les diverses conceptions de la sainte cène, ou encore sur la manne , au moins dans le contexte, mais j’ ai préféré brosser un tableau synthétique , la place n’aurait pas suffi pour tout dire , et on pourra y revenir dans six ans lorsque ce texte sera  à nouveau proposé, si Dieu nous prête vie et santé ! En plus, il n’y a pas partout de services de Sainte Cène ce dimanche – là , ce qui rend pertinent le choix que j’ai fait !  Bonne méditation et que le Seigneur bénisse notre service  là où il nous envoie !

E. BAUER.