2005. 01 : 1er dim après l’EPIPHANIE

Le baptême de Jésus

Dimanche 9 janvier 2005

Matthieu 4, 12-17

(Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles) 

Plan de la prédication :
1.    La nouvelle année commence avec joies et peines nées dans l’ancienne.
2.    La Bible nous fait retrouver la confiance absolue en Dieu.
3.    Là, où Jésus parle et agit la lumière jaillit dans les ténèbres.
4.    La bonne nouvelle est pour tous les hommes.

Il n’y a rien de plus facile que de passer d’une année à l’autre. Cela se fait tout seul. Il suffit de remplacer le vieux calendrier par le nouveau et de recopier les anniversaires et les fêtes à souhaiter etc. Mais, ce que le changement de calendrier n’entraîne pas automatiquement avec lui, c’est le changement de tout ce que nous portons avec nous de joies ou de peines.

Qu’elle est lumineuse, la nouvelle année, par exemple, pour ce couple qui attend un enfant, longtemps désiré ; ou pour ces deux jeunes qui ont osé, en fin d’année, se révéler qu’ils s’aimaient ! Qu’elle est prometteuse, pour ce chômeur qui vient d’apprendre à la fin de son stage, que sa candidature a été retenue et qu’il est définitivement embauché !

Par contre, qu’elle est pleine d’ombres, cette année, pour celui qui vit en permanence dans l’angoisse de perdre son emploi qui est le gagne-pain de toute la famille. Et, qu’elle est menaçante, cette année, pour cette famille qui devra quitter, au plus tard en mars, son logement devenu trop cher, en raison du chômage qui dure. Oui, aussi, que d’ombres, qui peuvent nous poursuivre d’une année dans l’autre ! Et, sans crier gare, une maladie sournoise qui se déclare quand il est trop tard, peut nous mener, d’un jour à l’autre dans la « vallée de l’ombre de la mort », dont parle le Psaume 23 et aussi le prophète Esaïe, cité par Matthieu, dans le passage de l’Evangile proposé à notre méditation.

Toutefois, si la Bible nous parle de cette « ombre de la mort », elle ne le fait pas comme nos journaux télévisés ou autres, qui n’osent plus parler, comme dans le temps, de « fin du tunnel ». La Bible, elle, nous en parle pour nous faire retrouver, envers et contre toutes nos angoisses, la confiance absolue en Dieu. « Même si je marche dans la vallée de l’ombre de la mort je ne crains aucun mal », affirme le psalmiste de l’Ancien Testament, dans sa prière, « car ta houlette et ton bâton me rassurent ». Et l’évangéliste Matthieu affirme que la promesse d’Esaïe, vieille de plusieurs siècles, s’est réalisée dans la venue de Jésus-Christ : « Le peuple assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière, et sur ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort une lumière s’est levée. »

Voilà ce qu’Esaïe avait prévu ; voilà ce que Matthieu a constaté ; et voilà ce que nous  aussi nous pouvons connaître et vivre : là, où le Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ parle et agit, un rayon de lumière perce les plus épaisses ténèbres ; et même si la mort devait mettre un terme à tout espoir et à tout avenir, un jour nouveau se lèvera. L’évangéliste Matthieu a connu très exactement cette surprise avec Jésus-Christ, quand le matin de Pâques avec le tombeau vide, a succédé à la crucifixion du vendredi saint ; quand Dieu a ressuscité des morts le Christ crucifié.
Avec la venue de Jésus le règne de Dieu a fait irruption parmi nous. Oui, en Jésus-Christ Dieu lui-même est venu parmi les hommes. Et avec la confiance absolue en Dieu que Jésus fait renaître en nous, nous retrouvons un peu le paradis perdu.
L’amour de Dieu pour l’humanité a pris corps en celui qu’on appelle Jésus de Nazareth et qui a commencé son ministère à Capernaüm en Galilée, comme Esaïe, le  prophète avait su le prévoir.

    Et, c’est là, le plus surprenant de la prophétie et de sa réalisation : Jésus commence son ministère dans cette région au Nord du Lac de Galilée. Dans cette contrée où, à l’époque d’Esaïe, les quelques  Israélites descendants des tribus de Zabulon et de Nephtali disparaissaient dans la masse des habitants non juifs, qui pratiquaient le plus sinistre paganisme. Ainsi, dès le départ, l’Evangile a clarifié une chose : la bonne nouvelle que Jésus apporte au monde, n’est pas liée à un peuple, à une race, à un pays, à un continent. Cette bonne nouvelle est un message de Dieu pour tous les hommes. Et elle se résume en une phrase toute simple : « Le Royaume des cieux s’est approché. »

    Certes, par « Royaume des cieux », il ne faut pas se représenter une espèce de Disneyland qui serait localisé quelque part au-dessus des nuages. Ce n’est pas non plus un « âge d’or » qui aurait commencé avec le ministère du Christ. Le Royaume des cieux ou le Royaume de Dieu, c’est tout simplement un endroit où le règne de Dieu n’est pas contesté ; et cet endroit était en premier lieu Jésus-Christ. Et cet endroit, c’est aussi le disciple de Jésus-Christ qui marche et œuvre fidèlement dans les traces de son maître. C’est ainsi que Dieu règne parmi et dans les hommes. Et, en ce sens, la bonne nouvelle de Jésus-Christ n’est, pour ainsi dire, plus une religion, mais effectivement une bonne nouvelle. Car elle nous rend absolument libres.

    Je n’ai, par exemple, pas besoin, quand je construis une maison de sacrifier un enfant et de déposer son cadavre dans les fondations, comme cela se pratiquait dans le pays de Canaan, pour arracher par cela la bénédiction à Dieu. Car avec le règne de Dieu, c’est aussi la bénédiction de Dieu qui est venu, sans que je la méritais par quoi que ce soit. Je n’ai pas non plus besoin de tirer des coups de feu lors d’un mariage, ou au début d’une nouvelle année pour chasser les mauvais esprits.

En Jésus de Nazareth Dieu s’occupe de moi une fois pour toutes. Et depuis, moi et ma maison, nous sommes dans la main de Dieu. Et personne ne m’en arrachera plus. Celui qui pense autrement et qui veut s’adonner à toutes sortes de pratiques pour s’attirer les faveurs de Dieu a tout simplement 2000 ans de retard et n’a rien compris au Royaume des cieux qui s’est approché en Jésus-Christ.

    Ainsi nous comprenons, par exemple, ce que le comte de Zinzendorf a voulu dire quand il a envoyé les premiers missionnaires en Amérique et en Afrique avec la recommandation : « Je ne veux pas que vous apportiez aux hommes la maudite religion du christianisme. Apportez-leur Jésus-Christ et dites : le Royaume des cieux s’est approché ; changez donc de comportement. » C’est-là toujours notre mission.
Amen !

Martin DEUTSCH, pasteur

Cantiques :        NCTC                    ARC
            244/1-5                228/1-5
            180/1-4                358/1-4
            158/1-4                364/1-4
            183/1                    367/1

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).