2006. 01 : 1er dim après l’EPIPHANIE

Le baptême de Jésus

Dimanche 8 janvier 2006

I Corinthiens 1/26-31

(Série de Prédication IV (Predigtreihe IV) : nouvelles épîtres) 

Chers frères et sœurs,

L’apôtre PAUL poursuit son raisonnement, commencé aux versets 18 à 25, que l’on pourrait résumer ainsi :

« Le langage de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont en train d’être sauvés, pour nous, il est puissance de Dieu (18)… Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu, est plus fort que les hommes (25). »

En effet, la folie, l’amour irraisonné et inconditionnel de Dieu est fort comme la mort, et la faiblesse, ou plutôt le faible que Dieu a pour nous, amène Jésus à se dépouiller entièrement jusqu’à donner sa propre vie, et par cela même, à vaincre la mort sur son propre terrain. Dieu a toujours agi ainsi et, au fil des siècles, il a toujours appelé les hommes qu’il s’est choisis à le choisir en retour. Ce choix devient concret lorsque les hommes fondent leur foi, non pas sur les miracles ou sur leur sagesse humaine qui est aussi suffisante dans sa fatuité, qu’insuffisante dans ses résultats, mais sur la seule croix du Christ, sur le seul fondement qui nous soit donné pour asseoir solidement notre vie présente et à venir.

Du coup, Paul invite les corinthiens, et nous invite à nous poser des questions sur nous-mêmes. En même temps, il nous fournit des éléments de réponse : nous sommes des frères, nous sommes appelés, nous sommes en train d’être sauvés, non pas parce que nous aurions des raisons de nous vanter, de par ce que nous sommes ou de par nos mérites, mais c’est par la puissance de la croix qui transforme les faibles, les petits, les sans-grade et les sans pouvoir, ceux qui sont méprisés parce qu’ils n’ont ni sagesse humaine, ni pouvoir, ni origines célèbres, ni relations, bref ! Ceux qui ne sont rien ; il les appelle à exister. Il leur donne sagesse, justice, sanctification et délivrance. Et c’est là, et pas ailleurs que nous pouvons trouver le moteur qui nous fournit l’énergie pour croire, pour espérer et pour aimer.

En effet, l’orgueil a de tout temps été le moteur du moralisme, tant juif que grec, à l’époque paulinienne. Mais c’était une fierté mal placée, puisque, comme le dit Jérémie 9, que cite Paul : «  Que celui qui s’enorgueillit, s’enorgueillisse dans le Seigneur. »

Ce dimanche a pour thème : « Le Seigneur de la Joie », et notre texte nous donne des vraies raisons de nous réjouir lorsqu’il dit : « Considérez qui vous êtes » autrement dit, faites un peu de nombrilisme. A ce propos, voici la légende du nombril : Lorsque  Dieu a crée les humains à partir de la poussière, il a enfoncé son doigt dans le ventre de chacun en lui disant : « Toi, je t’aime, tu es aimé de Dieu » et ainsi il nous a donné l’existence. En effet, je n’existe pas, je ne peux pas dire ; « moi » s’il n’y a pas quelqu’un qui m’appelle par mon nom et me dit : « toi ».
C’est donc ainsi que nous sommes devenus des créatures aimées de Dieu. Alors, quand le doute, la tristesse, l’angoisse, la déprime ou le mépris des autres menacent de nous écraser, regardons notre nombril et rappelons-nous cette promesse : « tu es aimé de Dieu » ; car Dieu nous a choisis, nous qui n’existons pas aux yeux de ce monde, nous qui sommes des numéros, des consommateurs, des travailleurs, des chômeurs, des êtres remplaçables à tout moment, taillables et corvéables à merci, et n’ayant pas droit à la parole. Et pourtant, Dieu NOUS a choisis pour faire de nous ses enfants.

Ce qui est important, ce n’est, ni ce que nous sommes par nous-mêmes, à nos propres yeux,ni ce que nous sommes aux yeux des hommes, si puissants soient-ils. Non, ce qui compte, c’est ce que nous sommes aux yeux de Dieu. C’est sous son regard que se déroule notre vie toute entière.

Mais ce regard peut prendre deux aspects. Dieu peut nous regarder dans notre péché et dans notre arrogance. Alors nous sommes perdus, nous sommes ramenés bien vite à la honte de notre condition humaine, trop humaine d’êtres égoïstes, mesquins, injustes, séparés par nos fautes de Dieu et des autres… donc, finalement inexistants.

Mais, Dieu peut et veut nous regarder autrement ; il veut nous regarder en Jésus Christ. Il nous appelle à le suivre, à marcher derrière lui et à regarder nos semblables avec le regard du frère pour son frère, de la sœur pour sa sœur ; et alors, nous aurons la joie de découvrir que nous sommes les enfants bien-aimés du Père céleste, qui nous montre toujours son Amour et qui nous invite à compter sur sa puissance qui nous aide à remplir notre mission de semeurs de joie, de paix et d’amour pour nous et notre prochain, à la suite de celui qui nous attend à bras ouverts pour nous faire entrer dans la joie de notre Seigneur.  AMEN.

            Emile BAUER, pasteur à Printzheim

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).