2006. 03 : 3e dim après l’EPIPHANIE

Le Christ, Sauveur des Nations

Dimanche 22 janvier 2006

2 Rois 5/1-15.19a

(Série de Prédication IV (Predigtreihe IV) : nouvelles épîtres)

Une malade psychique apostropha l’aumônier qui la visitait: « Monsieur le Pasteur, imposez-moi les mains et implorez Dieu de chasser les pensées obsédantes qui me désespèrent. Aucun médecin ne peut m’aider. Il n’y a que le Saint Esprit qui peut me guérir ».

L’aumônier se souvint alors d’un personnage biblique qui avait également préféré l’intercession et l’imposition des mains à la cure thermale qui lui fut proposée par le prophète. Il prit sa Bible et lui lut 2 Rois 5 qui est le texte de prédication de ce jour

(Le texte prescrit peut être lu à cet emplacement).
Après la lecture le pasteur expliqua à la malade que l’eau thermale, les remèdes naturels et les médicaments trouvés par les scientifiques étaient composés d’éléments tangibles de la nature que Dieu avait créée. Il l’exhorta à suivre le traitement prescrit par son psychiatre. Puis il pria avec elle pour qu’elle fasse confiance à la sagesse de Dieu et à la sagesse des médecins.
Plusieurs mois plus tard, il demanda de ses nouvelles auprès de l’interne. Le médecin l’informa que leur protégée pouvait maintenant vivre autonome, parce qu’elle suivait religieusement son traitement médicamenteux.

Frères et Sœurs en Jésus Christ, le savoureux  récit de la guérison de Naaman contient plusieurs recettes concrètes,  pour nous qui attendons en période de Noël et au seuil d’une nouvelle année, des améliorations, des progressions, voire des renouvellements.

1.    Premier enseignement : l’allopathie et l’homéopathie, puis la prière pour et avec les malades et enfin les petits soins affectueux, culinaires et infirmiers peuvent coexister et se compléter dans une médecine globale de toute la personne. Le prophète Esaïe avait annoncé que le Messie-Serviteur de l’Eternel aurait comme objectif de ne pas éteindre le lumignon qui brûle encore, mais d’animer et de réanimer l’étincelle de vie. Une bougie fond et rétrécit, mais la flamme reste la même jusqu’à son extinction. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Notre texte du jour encourage, en second lieu, à ne pas amalgamer les domaines spirituels et scientifiques. Non aux témoins de Jéhovah quand ils refusent la transfusion sanguine; non à ces pseudo croyants  quand ils vérifient avec le pendule, s’il leur faut absorber ou non les cachets prescrits; non aux pentecôtistes et aux illuminés quand ils prétendent guérir du cancer ou restituer une dent avariée par la seule imposition des mains. Oui au philosophe Paul Ricoeur quand il dit dans son livre d’interviews, « La critique et la conviction »: « J’ai toujours circulé entre ces deux pôles: un pôle biblique et un pôle rationnel et critique, dualité qui, finalement, s’est maintenue toute ma vie »; oui au tout premier chirurgien Ambroise Paré  quand il résumait le processus thérapeutique ainsi: « Je l’ai soigné, Dieu l’a guéri »; oui aux malades et aux médecins qui se font confiance dans une « alliance thérapeutique », contrairement à ce qui s’est passé malheureusement dans les cabinets des médecins Georges FEDERMANN et  Haim ASSERAF  le 15 novembre dernier; oui à celles et ceux qui renouvellent leur alliance de baptême en cette période privilégiée de souvenirs de cette foi des aïeux et de sa propre enfance; oui à la prière pour les malades et… pour les médecins, quand les diagnostics défavorables semblent fermer les portes à la possible inversion de la fatalité. Rien n’est impossible à Dieu.

Le récit de la guérison de Naaman encourage, troisièmement, à trouver des solutions aux conflits sociaux, là où l’on ne les cherche pas d’habitude. Le berger de la parabole de Luc 15, ce modèle du décideur et du responsable, cherche, cherche, cherche encore la brebis perdue pour la ramener dans la cohésion sociale, jusqu’à ce qu’il la trouve. Si Caïn ne s’est pas laissé ramener au calme et a tué son frère Abel par jalousie, Naaman s’est laissé raisonner par ses serviteurs et s’est jeté à l’eau. Déceptions, frustrations et colères peuvent être dépassées à force d’essai et d’erreurs, de négociations et de détermination. Soit dit entre parenthèses: est-ce que la trêve de paix à Noël et dans la nuit de la Saint Sylvestre a été respectée? Pour agir selon le modèle de non-violence, de sérénité et de dévouement de Jésus, il est permis selon les textes bibliques de ce Dimanche de chercher des solutions alternatives par delà les frontières, avec des moyens qui ont fait leurs preuves dans d’autres pays et selon des idées d’autres systèmes de pensée. Examinons toutes choses et retenons ce qui est bon. Lorsque la femme cananéenne de l’évangile avait jadis sollicité, mobilisé et voire converti Jésus, celui-ci a guéri son fils. Aujourd’hui le nouvel espoir de pacification des relations humaines se concrétise par l’enseignement simultané des trois monothéismes  dans les écoles européennes et par les offres multipliées de dialogues interreligieux entre catholiques, protestants, juifs et musulmans. Mais par delà les liturgies, les rites et les théologies différentes, appliquons d’abord les principes de la sagesse universelle et commune que l’humanité a hérités de Naaman et d’Elisée, de Jésus et de Mahomet, de Gandhi et d’Albert Schweitzer, des écologistes Jean Marie Pelt et Pierre Rhabi.

Quatrièmement, l’épopée de Naaman  rend attentif aux vertus thérapeutiques de l’eau, si simple d’apparence, mais si complexe par tout ce qui peut y être mélangé.
(Une paroissienne a raconté: « Huit jours après sa naissance, mon bébé fut atteint de pneumonie; les antibiotiques n’existaient pas encore à l’époque. Le pronostic du médecin fut pessimiste. Le pasteur alerté est venu en vélo pour son baptême d’urgence. J’ai fait bouillir sur le poêle une grande casserole d’eau en y mélangeant une forte dose de camomille. Mon fils a inhalé les vapeurs durant toute la nuit. Le lendemain, le Docteur m’a certifié que mon remède de grand’mère, un hammam avant la lettre,  avait sauvé sa vie. Il vit encore, est grand-père et moi arrière grand’mère.)

En Islande, la moyenne d’âge de la population est la plus élevée du monde, grâce en partie à l’eau pure et rude des glaciers et grâce en partie à l’eau chaude des geysers. L’eau du Jourdain avait guéri Naaman de sa lèpre après sept séances de thalassothérapie. L’eau véhicule et fixe des millions de bactéries et de particules bonnes pour la santé et le bien être corporel des bêtes et de l’homme. Mais vous le savez, l’eau fixe et véhicule également les pesticides et autres substances nocives ou empoisonnantes. Comme jadis l’eau amère de Mara avait été adoucie par une certaine essence de bois dont Dieu avait fait découvrir à Moïse le secret, à nous citoyens et élus de purifier les pluies, la mer, les rivières et les nappes phréatiques. Jadis l’eau sauvait, à nous de sauver l’eau aujourd’hui. Amen

                    Georges BRONNENKANT, pasteur


Cantiques:  
     NCTC        16, 215, 278
                       ARC        228, 521, 522  

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).