2006. 04 : 4e dim après l’EPIPHANIE

Le Christ, Maître de la nature

Dimanche 29 janvier 2006

Ephésiens 1/15-20a

(Série de Prédication IV (Predigtreihe IV) : nouveaux évangiles)

Chère assemblée,
En ce 4ème dimanche après l’Epiphanie, le plan de lecture biblique nous indique que notre culte est placé sous le thème suivant : « Le Christ, maître de l’univers ».

Nous lisons le texte de prédication dans l’Epître aux Ephésiens, chapitre 1, versets 15 à 20.

Lecture.

Gratitude et prière, voilà l’esprit dans lequel l’apôtre Paul écrit ces lignes. Il remercie Dieu car les nouvelles qui lui parviennent d’Ephèse confirment que cette communauté repose sur les deux piliers qui depuis toujours fondent l’Eglise de Jésus-Christ, la foi en Dieu et l’amour pour les hommes.

Ces deux axes fondamentaux, l’un qui tend vers Dieu, l’autre vers le prochain voilà qui caractérisent toute authentique Eglise du Christ. C’est en quelque sorte une preuve ‘par neuf’ qui vérifie et confirme l’adéquation entre les paroles et les actes.

Chacun d’entre nous, en chemin à la suite du Christ, se laissant guider par lui, découvre que celui-ci le mène, tout à la fois vers Dieu le Père mais aussi, dans le même temps, vers le prochain, le frère en humanité.

Vous m’aimez nous dit Jésus, la seule preuve de votre amour pour moi qu’il vous est possible de donner, c’est l’amour que vous témoignerez à vos frères, les hommes.
Qu’importent l’orthodoxie de l’Eglise, la justesse et la profondeur d’une théologie, la beauté de son culte et de sa liturgie, ce n’est pas encore la vraie et juste église tant qu’elle n’est pas animée et guidée par l’amour pour les hommes.

Assurément, tout ce que nous venons de rappeler est l’évidence même et pourtant combien nous l’oublions facilement. C’est qu’il est plus facile d’aimer une certaine image de Dieu, des idées abstraites, que le prochain qui a besoin de moi, qui m’importune, qui me dérange et qui me met à l’épreuve.

C’est le reproche fondamental que le Christ fera aux pharisiens, à ce pharisien qui n’est jamais loin, et qui sommeille en chacun de nous, le reproche de donner plus de poids, plus d’importance à la loi, c’est à dire à des principes plutôt qu’aux êtres de chair et de sang, qui sont pourtant les bien-aimés de Dieu et les bénéficiaires de la loi.

Animé par l’amour, l’apôtre fait part aux Ephésiens des différentes prières et requêtes qu’il adresse à Dieu à leur sujet.
Ces différentes prières peuvent être ramenées à un dénominateur commun, que les Ephésiens grandissent dans leur connaissance de Dieu.
Cette demande de l’apôtre nous interpelle.

Qu’en est-il de notre propre démarche de foi, comment est-ce que je l’approfondis, comment est-ce que je la nourris ? Qu’est ce que je peux faire pour progresser sur ce chemin ?

Force est de reconnaître que trop souvent nous nous contentons du strict minimum.
Il ne s’agit pas maintenant de se culpabiliser. Concernant le salut, rien de plus n’est exigé que la foi et la confiance en Dieu.

Ce n’est ni mon savoir, ni ma piété qui me sauve. Celui qui sauve, c’est Dieu seul.
Il n’empêche. Ne pas progresser dans la connaissance de Dieu, de sa Parole, des choses spirituelles, c’est forcément me priver de bénédictions, c’est me priver d’un véritable enrichissement, de multiples bienfaits. C’est comme si un cadeau m’était offert et que je n’eus aucune curiosité à le découvrir.

Le souhait de Paul pour les Ephésiens, c’est qu’ils progressent de plus en plus dans la connaissance des vérités éternelles. Pouvons-nous avoir un autre souhait pour nous-mêmes ?

Mais ce n’est possible que si certaines conditions sont réunies.
Nous devons laisser dans nos communautés, dans nos vies, de la place et du temps pour la réflexion, pour l’approfondissement des choses spirituelles, pour le partage et l’étude de la Parole, pour une solide réflexion à la lumière de l’Evangile.

Dans tous les domaines de la vie, lorsqu’on veut progresser, on s’entoure de conseil, on s’informe, on se remet en question. C’est le secret de toute profession exercée avec talent et conviction. L’expérience, l’accumulation et la confrontation à des situations différentes font que chacun progresse

Des exemples ? Pensons à un médecin. Quelle confiance accorderions-nous à un médecin qui pense n’avoir plus rien à apprendre, le jour où il aura son diplôme en poche et où il laissera la faculté de médecine derrière lui pour exercer.
Mais c’est le même principe qui s’applique à toutes sortes d’activités et de métiers. Un garagiste ? Le progrès de la technologie l’oblige à constamment s’informer et maîtriser les dernières innovations. L’artisan, le musicien, l’intellectuel, tous, à mesure que se prolongent leur activité, leur réflexion, leur pratique, acquièrent de l’expérience.

Concernant les choses de la foi, nous nous tenons souvent aux vagues souvenirs qui nous restent du catéchisme. On se contente du strict minimum. Quelques croyances héritées, acceptées sans aucun approfondissement.

 Il n’est pas étonnant que notre foi reste à l’état embryonnaire et qu’elle soit bien vite mise à mal si nous tombons sur un sérieux contradicteur ou sur des complications dans notre vie. Le chemin qui conduit à l’approfondissement des choses spirituelles est, lui aussi long. Ce chemin est fait d’avancés, d’enseignement, de partages mais aussi de remise en question.
Il est tout sauf fastidieux et ennuyeux. C’est une démarche à la fois joyeuse et humble, pleine de découvertes, de transformations. Il faut aussi la nécessaire application au quotidien de tout ce que nous avons appris, autrement dit le vivre.  

Souvent la vie chrétienne est décrite comme une amitié avec Dieu. Une amitié qui au long des années ne grandit pas et qui ne se développe pas, tend à s’estomper, à entrer en période de sommeil. Et n’est-ce pas pareil concernant la relation au Christ ? Si cette relation n’est pas nourrit, elle ne pourra se développer, grandir. Elle régressera.

L’apôtre Paul souhaite que les Ephésiens progresse sur le chemin de la connaissance afin dit-il pour que «les yeux s’ouvrent ».
Les yeux, l’intelligence sont appelés, d’après lui, à s’ouvrir sur l’espérance mais aussi, comme il l’écrit, « sur les splendeurs des biens destinés » aux hommes.
Voilà, en fait, ce qui nous ramène au thème du dimanche : « Le Christ, maître de l’univers ».
Car, parmi tous les biens qui nous ont été offert, l’univers tient bien la place centrale. Cet univers est effectivement une splendeur, un bien que nous avons reçu en partage. Mais c’est aujourd’hui malheureusement aussi, selon la formule consacrée, un ‘chef d’œuvre en péril’, en grand danger.

Aujourd’hui, ce qui nous frappe c’est avant tout l’état de catastrophe avancée, dans lequel, par la faute de l’homme, se trouve l’univers. On pourrait énumérer tellement de phénomènes inquiétants. Contentons-nous d’un seul, le réchauffement de la planète. Les scientifiques commencent à peine à mesurer l’ampleur des dégâts. Exploité sans la moindre retenue, pressé comme un citron, notre univers ne pourra plus supporter longuement le traitement que lui fait subir l’homme.
Mais en se conduisant de la sorte, l’humain hypothèque gravement l’avenir. Qu’en sera-t-il des conditions de vie des générations futures ? Dans quel état sera la planète que nous léguerons à nos enfants, petits enfants, arrières petits enfants ? Il est plus que temps de se poser sérieusement ces questions. Il est plus que temps que les églises mettent cette question au cœur de leurs préoccupations et que les chrétiens se mobilisent en posant  des signes concrets en réformant leur mode de vie, en se laissant inspirer par leur Maître et Seigneur le Christ que nous voyons tout au long de l’Evangile vivre une vie sous le signe de la simplicité et de la pauvreté, librement assumées, ouvertement revendiquées. La simplicité et la pauvreté de notre seigneur !
En avons-nous jamais tiré la moindre leçon quant à nos propres modes de vies auxquels nous sommes si attachés mais qui se révèlent de plus en plus comme un chemin de mort ?

Nous ne devons pas nous cacher la réalité. Elle est d’ores et déjà désespérante. Et pourtant, au nom de l’évangile, nous n’avons pas le droit de baisser les bras, mais nous voulons nous enrôler dans le camp de l’espérance, défendre la conviction que les choses à venir seront, malgré tout, bonnes.
En n’oubliant pas que cet avenir se prépare dès aujourd’hui ?
Dès à présent, posons donc des signes d’espérance, sachons créer les conditions d’une telle espérance.

Aujourd’hui, l’urgence est de célébrer la seigneurie du Christ, non seulement sur nos vies mais aussi sur l’univers entier, don de Dieu qu’il faut respecter et honorer.
Et pour cela la responsabilité de chacun est requise.
L’astrophysicien Hubert Reeves a pour habitude de dire que fondamentalement, il n’y a pas de grands problèmes, impossibles à résoudre, mais 7 milliards de petits problèmes, qu’il appartient à chaque habitant de notre terre à empoigner à bras le corps et à résoudre. Autrement dit, la solution commence et passe par moi, par toi, par chacun personnellement

Un grand chantier s’ouvre à l’humanité : sauver la terre. Au nom de l’Evangile, au nom de l’espérance, nous ne devons, nous ne pouvons nous en désintéresser. C’est dorénavant une priorité à mettre en première place dans nos agendas, dans nos ordres du jour.
Que Dieu le maître de l’univers inspire, éclaire et guide son Eglise dans cette immense tâche. Qu’il nous donne son esprit de sagesse ! Amen.

                        Georges HUFSCHMITT, pasteur

Cantiques tirés de l’Arc en Ciel : 256, 622, 624.

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).