2007. 01 : 1er dim après l’EPIPHANIE

Le baptême de Jésus

7 janvier 2007

Jean 1,29?34


(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)

 

Plan de la prédication.

I            Jean?Baptiste nous rappelle le sens de l’Epiphanie.

II            le témoignage de Jean?Baptiste.

III            se laisser remettre en route.

Jean?Baptiste est avec ses disciples au bord du Jourdain, là où il prêchait et baptisait. Ils avaient été témoins de l’insistance et l’inquiétude avec lesquelles les délégués des autorités religieuses de Jérusalem cherchaient à découvrir qui était Jean?Baptiste et à quoi rimait ses appels à la repentance et les baptêmes qu’il administrait: « Qui es?tu? Pourquoi baptises?tu ?» (vv.19-25). Les seules indications recueillies par es délégués de Jérusalem furent: « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: « Aplanissez le chemin du Seigneur », comme l’a dit le prophète Esaïe, … Moi, je baptise dans l’eau. Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas; il vient après moi et je ne suis même pas digne de dénouer la lanière de sa sandale » (vv.23, 26, 27) ?Avec ça, ils n’avaient pas appris grand chose ; le mystère du Baptiste restait entier.

Le lendemain de cette enquête, Jean?Baptiste est là avec ses disciples. Et, à eux t donne son témoignage sur Jésus qui vient d’arriver: « C’est de lui que j’ai dit : Après moi vient un homme qui m’a devancé, parce que, avant moi, il était. Moi?même je ne le connaissais pas, mais c’est en vue de sa manifestation à Israël que je suis venu baptiser dans l’eau. » (vv.30?31). Voilà la raison d’être de la mission de Jean?Baptiste: manifester, révéler, faire voir au peuple d’Israël qui est Jésus C’est là aussi la raison d’être, le sens, la fonction catéchétique la fête de l’Epiphanie voir pourquoi il est venu. Manifestation, révélation : c’est le sens même du mot Epiphanie en grec.

Jean?Baptiste donne à ses disciples son témoignage sur Jésus : «J’ai vu l’esprit descendre sur lui tel une colombe et demeurer en lui… J’ai vu… et moi, j’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu ! » (vv.32?34). Jean?Baptiste parle beaucoup d’avoir vu et de voir. Dans le texte grec cela est encore plus évident : il fixe du regard Jésus qui approche… il contemple la descente de l’esprit sur lui.., il a vu et voit avec le regard de la foi qui est Jésus Avant lui, personne n’avait encore reconnu Jésus (v.26). Jean Baptiste, lui, l’a reconnu, il l’a vu. Il dit comment et en rend témoignage à ses amis et aux communautés qui liront cet évangile par la suite. Jean-Baptiste partage aux autres ce qui lui a été donné de découvrir au sujet de Jésus. Jean?Baptiste crée l’Epiphanie!

Jean?Baptiste donne son témoignage sur Jésus : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (v.29). Immédiatement cette formule nous fait penser à la sainte Cène où nous faisons mémoire de Jésus qui donna sa vie pour le pardon du péché. Nous pensons aussi à la croix, signe par excellence de l’amour dont Jésus a aimé au point d’accepter d’aller jusqu’à la mort. Nous pensons aussi à l’agneau pascal de la sortie d’Egypte avec Moïse, cet agneau dont le sang sauva de la mort les Hébreux. Cet agneau pascal préfigure pour nous chrétiens, Jésus qui vient réaliser la nouvelle Pâque, la nouvelle libération. Ce sont là diverses significations de l’agneau de Dieu que les disciples de Jésus ont découvert par la suite, après sa mort et sa résurrection. Mais Jean?Baptiste lui n’a sans doute pas compris ainsi cette identité «d’agneau de Dieu » qui lui avait été révélée au sujet de Jésus.

A cette époque, dans certains milieux juifs que connaissait bien Jean?Baptiste, les récits bibliques étaient volontiers commentés en comparant leurs acteurs à des animaux symboliques. Les loups et les brebis y tenaient une grande place, comme par la suite, aussi dans des enseignements et des paraboles de Jésus. Ainsi, à propos de David ou encore des courageux résistants juifs de l’époque des Maccabées, il est question de brebis ou d’agneaux auxquels il pousse des cornes et qui deviennent ainsi des béliers forts et victorieux, défendant la cause de Dieu. Cette imagerie se retrouve aussi dans l’Apocalypse. Dans un autre livre, fort prisé à l’époque dans les milieux prophétiques et baptistes, le «Testament des douze patriarches », le Messie de Dieu est décrit comme un Agneau Vainqueur de toutes les bêtes sauvages, et Moïse lui?même y est comparé à un Agneau vainqueur de Pharaon. Certes l’agneau est le type même de la faiblesse, mais il devient fort et victorieux par la puissance de Dieu : Jean-Baptiste a très bien pu désigner ainsi le Messie attendu . Par la suite, ce thème resurgira dans l’Apocalypse où l’Agneau libérateur, est chef du peuple de Dieu et vainqueur du mal, mais par son sang versé (Apocalypse 5,6). Ce n’est pas une image d’échec mais d’espérance!

« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », témoigne Jean?Baptiste à propos de Jésus. « Qui enlève le péché du monde » : ici il ne s’agit pas de « porter » ou de «prendre sur soi » le péché comme dans le récit prophétique du Serviteur Souffrant évoqué par le prophète Esaïe (Esaïe 53, 4?12), mais «d’arracher », «d’enlever », «de faire disparaître » ! Le « péché » n’est pas à comprendre ici comme la multitude, le total, des fautes individuelles et ponctuelles, mais comme leur ensemble, leur source, leur poids et leurs effets qui plongent l’humanité dans ta souffrance, les égarements, le désordre, l’injustice, les ténèbres et les multiples formes de la mort. Ce péché existe avant la venue de Jésus et n’est donc pas le refus de croire en lui. Ce refus en sera la conséquence et comme un pas de plus dans l’escalade de la déchéance. Ce péché, c’est le refus de a Lumière et de ta Vie que Dieu propose aux hommes depuis les origines. Jésus, l’agneau de Dieu qui enlève te péché du monde, vient pour réaliser une libération qui s’attaque aux racines du mal et qui est un combat spirituel titanesque: Jésus vient pour sauver l’humanité. Et ‘est avec et par la force de (‘Esprit de Dieu qu’il va mener ce combat et en sortir vainqueur, en ouvrant à l’humanité un nouveau chemin dans les déserts du monde, en réalisant une nouvelle sortie de toutes les captivités d’Egypte que puissent connaître les hommes.

« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. J’ai vu l’Esprit de Dieu descendre sur lui tel une colombe et demeurer en lui.J’ai vu et j’a teste que c’est lui, l’Elu de Dieu, le Fils de Dieu, celui que Dieu a choisi pour mener le combat en son nom », témoigne Jean?Baptiste.

Ainsi, des sa première apparition dans le quatrième évangile, Jésus est présente et manifeste comme étant. pleinement de Dieu, comme lé Fil de Dieu annoncé dans te Prologue, comme le Verbe de Dieu. Agneau de Dieu, il vient pour réaliser le nouvel Exode, le Salut, la libération et faire naître le nouveau peuple de Dieu.

III

Jean?Baptiste a vu et continue de voir l’action de ‘Dieu en Jésus. Voir est aussi un des thèmes majeurs du quatrième évangile : c’est un « voir » qui accueille la lumière de la foi, le don de Dieu qui nous ouvre les yeux sûr ce qui est en face de nous. Tout au long de l’Evangile il y a ceux qui voient, ceux qui refusent de voir, ceux qui demandent à voir et à qui Jésus donne de voir. Les récits des évangiles montrent comment les hommes arrivent à voir, peu à peu, par étapes.

Et nous? Nous qui voulons avant tout, tout savoir sur tout? Le témoignage de Jean?Baptiste ne nous dit pas simplement qui est Jésus, son identité… Bien plus, il nous fait voir la mission de Jésus, ce que Jésus fait pour nous. Nous avons tendance à nous barricader dans nos crédos et nos dogmes, alors que Jésus nous propose de nous mettre en route:.. Avec Jean?Baptiste cherchons à découvrir et à voir tout ce qui se met en route par Jésus. MEN

Marc WEISS

Pasteur au CHU de Srasbourg?Hautepierre

Propositions de chants

ARC 364 NCTC 158: « Sur tous les peuples… »

ARC 363: « Gloire à Dieu, paix aux hommes… »

ARC 361 : « Le Fils de Dieu,.. » ARC 356: «Voici la paix sur nous… »

NCTC 174: « Mon allégresse dans la détresse…

NCTC 176: « Enfant, par toi soyons joyeux ….»

NCTC 182,1+3:« O Seigneur de la terre… »