2007. 06 : 6e dim après l’EPIPHANIE = TRANSFIGURATION

Dernier dimanche après l’Epiphanie

28 janvier 2007

La transfiguration

Jean 12,34?36

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I) 

Frères et soeurs en Jésus?Christ,

Nous arrivons au terme du cycle de Noël de l’année liturgique. Ce dernier dimanche du temps de l’Epiphanie a été placé par la Réforme luthérienne sous le thème de la transfiguration de Jésus. Nous en avons réentendu le récit tout à l’heure, dans l’évangile du jour. Pendant quelques instants, le Christ apparut à trois de ses disciples dans l’éclat de sa gloire divine. Cette transfiguration marque en quelque sorte le sommet des manifestations de la seigneurie de Jésus-Christ, dont les différents aspects nous sont rappelés en ce temps de l’Epiphanie. Mais voici qu’après son apparente fusion passagère dans la lumière divine dont il est le révélateur au sein des ténèbres de ce monde, Jésus redescend de la montagne avec ses disciples. Il réintègre le quotidien des hommes pour y affronter leurs misères et leurs malheurs, leurs faiblesses et leurs travers, les jalousies et les inimitiés qui vont le conduire à la croix de Golgotha.

Dans le passage biblique proposé à notre méditation ce matin, nous trouvons cette question délibérément critique: « Comment peux?tu dire qu’il faut que le Fils de l’homme soit élevé? » S’adressant à la foule des juifs, Jésus venait d’affirmer: « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Et l’évangéliste de préciser: »Par ces paroles il indiquait de quelle mort il allait mourir Ce n’est donc pas de son élévation dans la gloire céleste à la droite de son Père que parle Jésus, mais de son élévation sur la croix. C’est elle qui, dès à présent, se profile à l’horizon. Il est vrai que cette croix, instrument du supplice et de la mort de Jésus-Chist deviendra précisément son trône de gloire, le symbole par excellence de son triomphe sur les puissances des ténèbres et le signe de ralliement pour tous ceux qui reconnaîtront en lui leur Seigneur et Sauveur. Mais les interlocuteurs de Jésus sont, eux, sur une tout autre longueur d’ondes; et les propos de Jésus ne peuvent susciter que leur désapprobation. « Ecoute, lui disent-ils en substance, n’essaie pas de nous en conter. Nous connaissons l’Ecriture. Nous savons que le Christ doit venir et qu’alors tout va changer. L’occupant romain sera bouté dehors et Israël refleurira comme au temps de ses grands rois David et Salomon. Mais ce Messie, ce n’est assurément pas toi, Jésus de Nazareth. Toi, tu nous parles de ta mort. Le Messie, lui, ne peut pas mourir. D’ailleurs, à ton avis, qui est-il, ce Fils de l’homme dont tu ne cesses de nous Seriner? » Les Juifs ont sur le Christ, le Messie à venir, des idées bien arrêtées où le Nazaréen ne peut avoir sa place. Jésus en est parfaitement conscient. Il sait qu’il serait vain de vouloir changer les vues de ses interlocuteurs. Aussi ne répond-il même pas à leurs questions. Au lieu de cela, il va leur parler de lui-même en images: « La lumière est encore parmi vous pour un peu de temps ». Quand je serai crucifié, vous serez plongés dans les ténèbres. « Marchez pendant que vous avez la lumière ». Profitez du temps qui vous reste!

La lumière et les ténèbres. Chers amis, marchons?nous dans la lumière? Sommes-nous sûrs, nous chrétiens, de ne pas prendre nos propres lampes et lumignons pour la vraie lumière; de ne pas confondre l’Evangile avec nos idées et nos idéaux, avec nos traditions et nos préjugés? t et de tristesse Lumière est synonyme de vie et de joie. Les ténèbres sont synonymes de mort et de tristesse. Nous savons que, dans notre existence, lumière et ténèbres alternent constamment. Aussi est-il important que la lumière venue d’ailleurs, que la lumière de Dieu brillant sur le visage de Jésus-Christ vienne éclairer nos chemins. « Marchez pendant que vous avez la lumière, nous dit le Seigneur aujourd’hui, pour que les ténèbres ne s’emparent pas de vous,: car celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va ». Nous avons besoin de la lumière pour vivre, physiquement et spirituellement; pour vivre pleinement, pour donner sens à notre vie. Et nous pouvons la trouvez cette lumière, elle s’offre à nous. Au moment où je vous parle, Jésus nous dit: « Je suis la lumière du monde »; et « Là où deux ou trois se réunissant en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Jésus est notre lumière. Et si nous croyons en lui, si nous recherchons sa présence, il fera de nous des fils et des filles, des enfants de lumière aptes à refléter cette lumière sur d’autres, sur tout leur entourage. Dans le langage biblique, les ténèbres désignent l’absence de Dieu, un monde où le bonheur que procure sa proximité fait place aux affres de la mort. C’est ainsi que les ténèbres s’étendent sur le pays à l’heure où Jésus expire sur la croix. La lumière s’éteint, étouffée par la méchanceté des hommes. Mais elle ne s’est pas éteinte à jamais, cette lumière. Et nous ne sommes pas condamnés à croupir dans la nuit de l’absence de Dieu. Au matin de Pâques, le Christ vainqueur de la mort est sorti du tombeau comme le soleil se lève au?dessus de l’horizon pour inaugurer un jour nouveau. Sur son époustouflante représentation du Christ triomphant, le maître du retable d’Issenheim conservé à Colmar a peint le Ressuscité dans la lumière éblouissante de sa transfiguration. Cette lumière ne risque plus, désormais, de s’éteindre. Mais pour nous il y a toujours la possibilité de ne pas la recevoir. Aussi notre grand souci devrait-il être d’écouter et de suivre l’appel que le Seigneur vivant nous adresse dans sa Parole: Marchons dans sa lumière, de peur de nous laisser surprendre par les ténèbres et de nous égarer du chemin qui mène à la vie. Veillons à ne pas gaspiller la chance qui nous est offerte de croire en Celui qui est la lumière et de laisser rayonner notre foi,afin qu’elle puisse être, pour d’autres,source de lumière, de chaleur et d’amour. Jésus ne nous dit-il pas dans l’Evangile: « Vous êtes le sel de la terre; vous êtes la lumière du monde »? Ayons donc à coeur d’être ce à quoi nous sommes appelés I Notre condition de chrétiens est comparable à celle des trois disciples qui furent témoins de la transfiguration de Jésus. Ce qu’ils ont vu et vécu devait les préparer à leur future mission apostolique De même notre foi au Christ vivant, fondée sur l’Evangile, éveillée et renouvelée en nous par l’Esprit saint, nous permettra d’être ses témoins dans le monde. Soyons reconnaissants au Seigneur de nous avoir fait connaître la vraie lumière et de nous appeler à la refléter sur notre entourage. Certes, nous ne sommes que des miroirs fort imparfaits. Mais si, conscients de nos déficiences, nous faisons confiance à sa grande miséricorde, nous sommes en droit de puiser notre réconfort dans cette parole du Christ è. son apôtre Paul: « Ma grâce te suffit; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » Amen.

Freddy LANGERMANN, pasteur

Lectures bibliques (péricopes du jour)

Epître: 2.Cor.4,6?1O

Evangile Matthieu.17,1?9 (à lire absolument)

Cantiques proposés                      NCTC       ARC     ALLELUIA
PS?97: Dieu le Seigneur est roi       97 1-4       97 1-4     
Reflet de Dieu sur l’univers          245 1-3     891 1-3     
Le Fils de Dieu, le roi  ?         361 1-4     31/13 1- 4
Oh! quel éclat sur nos matins        183/1-3     367 1-3     32/14 1-3
Brillante étoile du matin ? ?             32/15 1-3
Le temps est court ? ?             31/24 1-3