2008. 06 : 6e dim après l’EPIPHANIE = TRANSFIGURATION

Dernier Dimanche après l’Épiphanie Dimanche13 janvier 2008 LA TRANSFIGURATION

2 Pierre 1, 16?19

(Série de Prédication VI (Predigtreihe VI) : liste complémentaire II)

Frères et soeurs en Jésus?Christ,
Nous venons tout juste de ranger les boules et les guirlandes du sapin que déjà, en raison de la date particulièrement précoce de Pâques, nous atteignons la fin du cycle liturgique de Noël. La Transfiguration de Jésus, dont la célébration est fixée depuis la Réforme à ce dernier dimanche du temps de l’Epiphanie, marque en quelque sorte l’apothéose de la lumière qui a surgi dans la nuit de Noël. Dès son retour dans la plaine, Jésus verra s’ouvrir devant lui le chemin de sa Passion qui aboutira aux ténèbres du Vendredi?Saint. Celles?ci, pourtant, ne l’emporteront pas sur l’éclat de sa lumière. Ce que les trois disciples ont vu et entendu sur le Mont de la Transfiguration, c’est d’abord la manifestation de la gloire divine en Jésus?Christ, vrai homme mais aussi vrai Dieu. En même temps, il s’agit d’une anticipation du triomphe de Pâques qui trouve son expression dans cette proclamation du Ressuscité dans l’Apocalypse de Jean : « Je suis le Premier et le Dernier et le Vivant ; je fus mort, et voici je suis vivant pour les siècles des siècles, et je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » »
Trois passages bibliques, s’éclairant mutuellement, nous sont proposés ce matin : le récit de la première révélation de Dieu à Moise dans le buisson-ardent ; puis celui de la transfiguration de Jésus ; enfin, comme texte de prédication, le témoignage de Pierre au sujet de cette révélation. Il n’est pas question d’entamer une analyse détaillée de ces textes ni d’en faire la synthèse. J’attirerai simplement votre attention sur quelques points de convergence qui font de ces passages des témoignages fondamentaux pour notre foi et pour notre vie de chrétiens.
Tout d’abord : Dieu se révèle ! Il est un Dieu vivant, pas une idole morte ni une réalité abstraite comme le Dieu des philosophes. Il est le Dieu d’Abraham, des prophètes et des apôtres, le Dieu et Père de Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. Il est le Dieu d’amour et se révèle comme tel dans sa Parole.
En second lieu, nos trois textes nous montrent que Dieu choisit ses interlocuteurs. Certes, il aime tous les hommes, et sa parole s’adresse à chacun, même au plus déshérité, même à celui qui ne veut pas entendre Mais le Seigneur s’est réservé de parler plus intimement, en aparté en quelque sorte, à quelques témoins choisis : à Moïse et à Elie au Horeb, « la montagne de Dieu », et puis ici, sur une montagne également, aux trois disciples Pierre, Jacques et Jean. Jésus les a pris avec lui, les a élus. Moïse ou Simon Pierre ne sont pas députés par d’autres pour parler à Dieu en leur nom. Ils ont été élus pour recevoir le dépôt particulier d’une Alliance qui concerne l’humanité entière. Remarquons qu’à trois reprises Jésus ne garde auprès de lui que trois de ses disciples, et ce sont toujours les mêmes, les plus proches sans doute : dans la chambre mortuaire de la fille de Jaïrus qu’il va rappeler à la vie ; au jardin de Gethsemane où il va livrer son combat suprême pour l’acceptation du calice que Dieu lui destine ; et puis ici, sur cette « haute montagne », comme précise l’évangéliste pour dire qu’il s’agit d’un endroit solitaire où Jésus, loin des foules, va être en pleine communion avec son Père. À ces trois disciples, Jésus entrouvre le mystère de sa divinité. C’est ce qui est signifié tout particulièrement par le message, la parole venue du ciel et destinée à toute l’humanité : « Celui?ci est mon Fils bien?aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. Ecoutez?le ! » Nous nous souvenons qu’au moment du baptême de Jésus au Jourdain, Dieu lui rendit témoignage en des termes très proches de ceux?ci.
Mais ce que les témoins ont vu et n’ont pu traduire que par des images c’est la transfiguration elle?même : « Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière ». Pierre, dans son épître, ne parle pas de « transfiguration », mais de l’éclat dans lequel Jésus se manifeste. Matthieu, quant à lui, parle de métamorphose, ce que les traducteurs latins ont rendu par « transfiguration ». Jésus change d’apparence ; sa forme, sa figure prennent un aspect étonnement autre, mais il reste pourtant le même Jésus. Et c’est lui, lui seul, que les disciples redécouvrent à la fin. Mais entre?temps ils ont tremblé comme des feuilles mortes, au moment où la voix de Dieu se fit entendre du ciel. Saisis de crainte, ils ne purent que se prosterner face contre-terre. Nous pensons immanquablement à Moïse au buisson-ardent, lorsqu’il « se voila la face parce qu’il craignait de regarder Dieu. »
Le buisson-ardent annonce la Transfiguration. L’apparition de Moïse et d’Elie aux côtés de Jésus a sans doute pour but de souligner que les deux Alliances, l’Ancienne et la Nouvelle, n’en font qu’une, La Loi, représentée par Moïse, se retrouve à côté de l’Evangile incarné par Jésus ; et le puissant témoignage au Dieu vivant du grand prophète. Elle se trouve « réactualisé » dans la prédication du Nazoréen.
Mais le message central de notre texte est sans aucun doute, pour nous chrétiens, celui de la double nature de Jésus?Christ, « vrai Dieu, né du Père de toute éternité, mais aussi vrai homme, né de la vierge Marie » (Luther). Il y a toujours eu, il y aura toujours, des gens pour qui Jésus est un simple fondateur de religion, un grand maître de spiritualité, le promoteur d’une nouvelle morale ou un révolutionnaire. Sans doute y a?t?il du vrai dans tout cela. Mais si Dieu nous a envoyé son Fils, c’est d’abord et avant tout pour nous réconcilier avec lui, et pour nous donner accès à la vraie vie : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». N’oublions pas cela !
La venue du Sauveur, et c’est là, en définitive, ce qui fait l’unité de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance, cette venue était annoncée par les prophètes dont le témoignage est comme un rayon lumineux qui oriente nos regards sur « Celui qui devait venir » et qui est « le chemin, la vérité et la vie. » La parole prophétique symbolisée par Moise et Elie nous aide à voir qu’en Christ les promesses données par Dieu à son peuple sont accomplies. Pourtant la prophétie n’est qu’une pâle lueur comparée à la lumière qui resplendit en Jésus-Christ et dont l’éclat a ébloui les trois disciples.
Quand le soleil se lève, les lampes allumées dans l’obscurité cessent de nous éclairer. Jésus est l’étoile du matin, il est le soleil levant devant lequel pâlissent les astres de la nuit. Nous avons sa Parole, nous avons l’assurance de sa présence parmi nous. Éclairés par sa lumière, marchons ensemble sur le chemin qui mène à la vie !

Fredy Langermann, pasteur

Lectures bibliques (Péricopes du jour, en rapport avec la prédication ! )

Ancien Testament :      Exode 3, 1?10
Évangile :          Matthieu 17, 1?9

Cantiques proposés         NCTC     ARC?EN?CIEL     ALLELUIA
Ps?507 : Dieu le Seigneur est Roi     97, 1?4     97, 1-14         97, 1?4     Reflet de l’éternité ?                     49/12, 1?5
Reflet de Dieu sur l’univers         245, 1?3     891, 1?3 ?
Brillante étoile du matin ?             367 A, 1?3         32/15, 1?3

¼ – Service des Lecteurs – SL – 2 – 13.01.2008 – Freddy LANGERMANN