2006. décembre | 02 : 31.12.2006 : 1er dim après NOËL 2006-2007

Siméon

Dimanche 31 décembre 2006

Jean 12/44-50

 (Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I )

Ou l’histoire de Siméon nouée au verset 46 : « Moi la lumière, je suis venue dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. »

« Or en ce temps là, parut un édit de César Auguste pour faire recenser le monde entier… »

Il y a tout juste une semaine, il y a une semaine déjà !  Dans le grand silence de la nuit de Noël, pareils à ces bergers d’autrefois, nous écoutions la Bonne Nouvelle… Comme eux nous avons répondu en entonnant de saints cantiques et en chantant la gloire de Dieu.

Et puis ce fut terminé. Les bergers étaient repartis avec leurs troupeaux. Le ciel s’était comme drapé d’un voile, cachant son secret, ses chants, le rire des anges, l’événement qui avait déchiré la nuit, la grande joie, les cœurs tout chamboulés de cette nouvelle stupéfiante, le rire de Dieu, tout cela s’était mué en une vie qui prenait déjà son rythme quotidien, ses tâches ménagères, son travail, les occupations avec l’enfant. Oui, une semaine déjà, et notre quotidien à nous, alors encore éclairé de bougies, illuminé de joie et de tendresse peut être, était de retour, en tout point pareil sans doute.

Alors on pourrait nous dire ce matin, racontez nous pour finir, ce qui vient juste après. Pour qu’on s’en souvienne encore une fois, pour que le goût de la joie et de l’espérance ne s’en aille pas trop vite !

C’est vrai, il est né, les anges l’ont proclamé, les bergers l’ont adoré, mais parmi ceux qui depuis si longtemps espéraient cette nouvelle lumière, ceux dans son peuple, dans sa religion, dans son temple, racontez nous tous ces autres : ont-ils reconnu la lumière ?

Oui ! Nous nous souvenons du vieillard Siméon et d’Anne la prophétesse. Avec eux ce matin, nous nous penchons sur son visage  et nous sommes éclairés de sa lumière.

Dans les antiques prescriptions juives après la naissance, la jeune mère doit se présenter le quarantième jour pour offrir un sacrifice  parce qu’un garçon premier né doit être racheté au Seigneur. Ainsi firent Marie et Joseph. Mais ils firent plus encore : ils montèrent tout exprès à Jérusalem et s’acquittèrent eux-mêmes de leurs devoirs rituels. Pourquoi ? Parce que l’histoire de Dieu avec l’humanité devait atteindre d’abord l’histoire d’Israël et cela ne peut se faire que dans son temple. Car c’est là que Dieu se manifeste et reçoit une réponse de ceux qui croient en lui.

Justement ce jour-là, dans le temple, comme tous les jours, il y a le vieux Siméon. Siméon est un homme de grand âge, il représente aussi la foi de son peuple ; il sait qu’il reste dans l’obscurité du monde s’il ne rencontre pas Dieu dans sa vie et dans l’histoire de son peuple. Il attend, nous dit Luc, la consolation d’Israël.  Siméon sait aussi reconnaître la lumière dans les ténèbres, il sait voir l’espérance là où beaucoup ne voient qu’un évènement banal, il sait entendre le murmure de Dieu et reconnaître l’accomplissement d’une promesse. Et c’est là le miracle au-delà de Noël ! Lui qui attendait un messie politique, un embrasement des armées, il sait voir cette petite lueur dans la nuit, que Dieu n’agit pas toujours selon le vœu des hommes. Alors le vieux prophète prend l’enfant dans  ses bras et, nous dit L’évangéliste Luc, il bénit Dieu. Puis il bénit l’enfant de la bénédiction que les hommes donnent à Dieu qui les bénit.

Et la bénédiction de Siméon s’élève de la terre aussi fragile que les mots des hommes, aussi forte que Dieu qui la reçoit. « Maintenant que ma vie a atteint son but je peux m’en aller en paix, et ma paix c’est d’avoir vu ton salut »

Les yeux de Siméon se sont ouverts. Ils ont vu autre chose, ils ont vu au-delà. Ils ont vu plus qu’un enfant, plus qu’une démarche de  piété de la part de parents, ils ont vu plus qu’un voile qui s’était posé sur le merveilleux après la fameuse nuit. Ceux qui voient cela, voient plus. Parce que ce n’est pas une simple lumière qui passe une fois qu’on a fermé la porte, qu’on souffle comme une bougie de Noël. Lorsqu’on la voit cette lumière, alors on la reconnaît comme lumière véritable, qui dévoile les oeuvres des ténèbres, et alors on s’engage pleinement et on la garde au-delà de la belle soirée de Noël. Alors elle éclaire non seulement cette nuit mais toutes les nuits, toutes les obscurités. On ne peut pas voir Dieu, certes,  mais reconnaître son agir sur la terre, savoir que sa lumière depuis le Christ brille au milieu de nous, en beaucoup d’hommes et de femmes qui travaillent pour cette lumière, qui dévoilent les ténèbres du monde, ses misères, ses haines, ses faims, ses injustices. Enfin, comme Siméon, au-delà de ces jours, lorsque se ternira un peu ou beaucoup cette joie de Noël, souvenons-nous que nous sommes comme lui : notre paix c’est d’avoir vu et de voir encore les œuvres de son salut. Avec lui, tous ensemble nous sommes pour le monde entier, témoins de ce salut : « Seigneur tu as choisi de faire briller ta lumière sur terre en la mettant dans nos mains. Seigneur maintenant nous pouvons aller en paix ! »

                                                                                    Evelyne Schaller, pasteur

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
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jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
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Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
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