2008. décembre | 01 : 25.12.2008 : 1er jour de NOËL 2008-2009

La fête de Noël

Jeudi 25 décembre 2008

Luc 2, 15-20

( Série de Prédication I (Predigtreihe I) : anciens évangiles )

Frères et sœurs, nous voici réunis pour célébrer Noël, fête de la joie, de la paix, la fête de tous ceux qui n’ont pas d’autre fête.
Les plus humbles comme les plus belles demeures sont débordantes de lumières et deviennent, pour quelques jours au moins, des lieux où l’on respire l’amour et l’amitié. Pendant quelques heures, nous vivons une telle densité que nous voudrions faire durer ces moments privilégiés où nous nous sentons plus accueillants et plus débordants de générosité qu’à l’habitude.
Noël est bien le temps du débordement, de l’ouverture sur la vie. En un mot, c’est la fête de l’amour, de l’amour incarné. Et il est nécessaire que nous nous en rappelions dans un monde dur, empli de souffrance et dans nos vies, marquées de nos pesanteurs, opacités et impuissances.

Il ne s’agit pas de rejoindre Noël, mais bien, à Noël, de nous laisser rejoindre par Dieu, d’accepter qu’il vienne au-devant de nous et qu’il accomplisse ses merveilles dans l’ordinaire de notre vie humaine.
C’est ainsi que cela s’est passé, une nuit, à Bethléem. Une femme toute simple a fait pour son enfant les gestes que toute mère accomplit depuis la nuit des temps : nourrir, langer, bercer, cajoler. Courageusement, sereinement, elle s’est ouverte au mystère de Dieu et l’a accueilli, en toute humilité, en l’enfant Jésus.

De même les bergers : ils sont de ceux dont personne ne fait cas ; méprisés et considérés comme voleurs et malhonnêtes, ils vivent dans l’ombre et sont désemparés par les ténèbres. Ils ne sont pas de taille à lutter contre le désordre établi et n’ont pas le cœur à pactiser avec lui. Pourtant ce sont eux qui deviennent les privilégiés de Dieu.

Ce jour-là, en un nouveau-né, un tout petit, s’est passée cette chose inouïe : Dieu a rejoint les pauvres, justement, ces bergers qui gardaient leurs bêtes dans le froid de la nuit. Dieu leur fait sentir sa présence et sa proximité en les prenant dans sa lumière.
Alors qu’à l’arrière plan du tableau, tout brille, et les grands du monde se gaussent de leur gloire. L’empereur ballotte une humble famille sur les routes poussiéreuses pour mener à bien son recensement. Et le roi, malade de son pouvoir, va jusqu’à attenter à la vie des enfants de Bethléem.

A la folie de la grandeur humaine s’oppose une toute autre gloire, celle de Dieu. « Un ange du Seigneur apparut aux bergers et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. L’ange leur dit : Ne craignez rien ». Je viens vous offrir la joie. Je viens vous porter l’annonce de la part de celui devant qui tous les Césars, les maîtres, les dominateurs n’ont aucune importance, je viens vous porter un merveilleux cadeau de la part de Dieu : une annonce destinée à tous, aux grands, aux petits, à ceux qui attendent on ne sait quoi, à ceux qui n’ont plus d’espérance : aujourd’hui, dans le petit village où David était berger, aujourd’hui, un Sauveur vous est né ! Vous trouverez un enfant fripé, enveloppé de langes, portant encore l’odeur de la naissance, allongé dans une mangeoire. Un enfant sur la paille vient révéler la toute-puissance de Dieu.
Fragilité, dépendance, dénuement : tels sont les signes donnés au bergers de la présence de Dieu. Ce sont déjà les marques de leur propre existence, ce sont aussi les marques de nos vies.
Nous sommes tous, nous aussi, devant Dieu, des pauvres, des petits, des simples, qui nous approchons les mains nues, les mains vides, les mains tendues, pour recevoir cette nouvelle d’un Dieu qui se met à notre niveau, rejoint notre humanité en ce qu’elle a de plus fragile, de plus démuni, de plus vulnérable et se tient au milieu de nous : Dieu avec nous.

Ces simples bergers, ces petits de la société, ces « gens d’en-bas » sont ceux à qui la bonne nouvelle est annoncée en priorité. Et c’est par eux que la bonne nouvelle s’est transmise de génération en génération et est arrivée jusqu’à nous.
Ils nous indiquent un chemin, celui de l’humilité.
Là où l’homme ne peut plus rien, là où il est démuni, c’estlà que Dieu vient prendre chair et qu’il devient humain. Désormais, plus besoin de Le chercher au ciel. C’est dans l’autre, le prochain, l’étranger, le voisin, que Dieu se donne à rencontrer et qu’il est possible de l’adorer et de l’aimer.

Allons donc à Bethléem
et voyons ce qui est arrivé et ce que le Seigneur nous a fait connaître. Le voyage est long, je le sais. Bien plus long que pour les bergers. Il leur avait suffi de glisser leur bonnet de laine sur leurs oreilles rougies par les braises, de lacer leurs jambières en peau de mouton, d’empoigner leur houlette et de descendre le long des gorges de Judée, par des sentiers qui sentaient le crottin et embaumait la menthe.

Allons jusqu’à Bethléem
comme les bergers. L’important est de se mettre en marche. Et si, à la place d’un Dieu glorieux, nous tombons sur la fragilité d’un nouveau-né, avec toutes les connotations de la misère, que le doute ne nous vienne pas de nous être trompés de chemin. Car la miséricorde de Dieu est pour ceux qui reconnaissent leur misère.
Mettons-nous en route, sans peur, sur le chemin du quotidien. C’est là que Dieu nous donne de ses nouvelles. C’est là qu’il devient pour nous bonne nouvelle.

Suivons le chemin ouvert par les bergers.
Il nous fera trouver Jésus et, avec lui, notre existence rachetée, la fête de vivre, le goût de l’essentiel, la saveur des choses simples, la joie du partage et la source de la paix. Et, comme les bergers, au lieu de gémir tristement sur les nuits de notre humanité, nous nous emploierons à faire reculer leurs frontières et nous réveillerons l’aurore.
Édith Wild

¼ – Service des Lecteurs – SL – 54 – 25.12.2008 – Edith WILD

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).