2009. décembre | 02 : 27.12.2009 : 1er dimanche après Noël

Dimanche 27.12. 2009

                                      Siméon

                             Texte : 1 Jean 1, 1-4

 
( Série de Prédication II (Predigtreihe II) : Anciennes épîtres )

Frères et sœurs en Jésus-Christ,
Nous avons entendu tout à l’heure l’histoire du vieux Siméon, l’évangile du dimanche. Siméon est comblé et ravi parce qu’il voit, parce qu’il tient le Messie dans ses bras. Nous avons reçu avec reconnaissance le témoignage de ce vieil homme. À présent, au début de la première épître de Jean, nous recevons un témoignage analogue. La tradition de l’Église rapporte que Jean a atteint un grand âge, ce qui correspond très bien au début de sa lettre. Il y parle de façon solennelle, avec l’emphase de celui qui sait qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps pour parler d’un sujet vital, pour évoquer un mystère profond et riche.

Nous avons donc affaire au témoignage d’un des principaux disciples du Christ. Son témoignage lui semble tellement important qu’il ne progresse pas vite, qu’il se prend le temps d’insister et de reprendre son souffle. D’ailleurs, Jean, conscient du caractère déterminant de son témoignage, n’a pas recours à l’usage d’une introduction ou à de longues salutations ; il passe tout de suite aux choses sérieuses, au message qu’il lui semble urgent de délivrer tant que le Seigneur lui prête vie. Il sait que ses paroles pèsent lourd, qu’elles sont paroles de vie.

     De plus, Jean se rend compte du fait que l’Église du Christ se trouve à un tournant décisif de sa jeune vie et qu’à ce moment crucial il lui incombe un rôle de toute première importance, parce que lui, Jean, est le dernier des disciples de Jésus encore vivant et actif. Raison de plus pour lui d’être à la fois solennel et précis. Il met les points sur les i en insistant sur les termes de NOUS — les apôtres — et de VOUS, croyants de la deuxième génération de chrétiens. Nous avons vu, contemplé, touché… Nous vous rendons témoignage, nous vous annonçons la vie éternelle…

Les apôtres ont accompagné le Christ ; ils ont vécu avec lui, l’ont entendu, touché personnellement. Avec la mort de ces disciples prend fin la période des témoins directs et commence un temps de l’Église fondé sur des écrits qui relatent ce qu’ont vécu les apôtres. Dans ces écrits que rassemble le Nouveau Testament nous est relatée l’histoire de Thomas, auquel Jésus dit ce qui constitue une consolation et un encouragement pour tous les croyants du temps actuel de l’Église : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » (Jean 20, 29)

Croire sans voir ! C’est en effet une question capitale pour le temps de l’Église, et surtout pour nous qui sommes gâtés par les illustrés, gavés d’images par la télévision. Nous sommes de plus en plus fixés sur la vue, sur l’image. Remarquons donc à quel point Jean insiste sur sa qualité de témoin oculaire, sur le fait qu’il a vu, touché, contemplé ce qui a été manifesté. L’Église des premiers jours a toujours insisté sur ce témoignage direct et immédiat. De nos jours on parle avec légèreté et une pointe d’impertinence de ce qu’on appelle les histoires de Jésus. Or ce ne sont pas des histoires du père Noël ou des canulars ! Il ne s’agit pas d’histoires inventées pour enfants, mais de témoignages fondés, de rapports certifiés par les apôtres, ces auditeurs et spectateurs privilégiés de Jésus, lequel les avait choisis avec soin.

Quelques mois déjà après Vendredi Saint et Pâques on a commencé à mettre en ordre le récit de la Passion du Christ. Après quelques années seulement on s’est mis à rassembler des paroles du Christ et à collectionner des récits de miracles de Jésus. Notre foi au Christ est fondée, fondée sur la confiance que l’on peut faire aux auteurs des Évangiles, aux apôtres, ces témoins de grande qualité.

De nos jours, ceux quoi font la moue et qui émettent des doutes sont nombreux. Ils feraient bien de laisser tomber leurs préjugés et d’étudier les Évangiles de façon scientifique et raisonnable avant de lancer des jugements aussi hautains qu’erronés. Nous pouvons en effet faire confiance : « ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons… ». Jean ne désirait nullement être un journaliste à sensations, il ne voulait pas être applaudi ou envié. Il ne voulait pas avant tout chatouiller la curiosité, mais rendre un service vital ; c’est pourquoi il écrit : « ceci, nous vous l’annonçons, afin que votre joie soit complète … en communion avec le Père et avec son fils Jésus-Christ (V.4+ 3b).

À nos contemporains fixés sur la vue, il s’agit donc de dire que dès les premiers jours l’Église du Christ a cherché et retenu le témoignage oculaire des compagnons du Christ, que donc nous voyons avec leurs yeux et pouvons écouter grâce à leurs oreilles. Le témoignage des apôtres, même après des siècles, nous met au bénéfice d’une documentation suffisante et crédible dont les premiers chrétiens avaient un souci tel qu’ils ont écarté et éliminé sans merci les documents douteux et fantaisistes qui avaient commencé à circuler. Le canon du Nouveau Testament s’est constitué de façon responsable et critique ; il est aisé de le vérifier.
Cependant, on pourrait encore faire appel à d’autres témoins pour ceux qui, enfants de leur siècle, éprouvent le besoin urgent de voir. L’Église du Christ n’a jamais pensé que la seule lecture du Nouveau Testament pouvait amener à la foi. Elle a toujours misé et insisté sur l’importance éminente de la communauté des croyants. Tout chrétien a besoin d’être entouré et porté par des sœurs et des frères qui, avec lui, se rassemblent autour du Seigneur vivant, accessible mais invisible.

Pour notre foi, nous avons besoin d’exemples vivants, besoin de voir autour de nous des témoins vivants qui, pour nous, sont autant de preuves visibles de l’appel et de l’autorité du Christ. Chacun de nous a besoin du soutien de la communauté et peut s’estimer heureux de connaître et de rencontrer des croyants qui, pour nous, sont exemplaires et constituent un grand encouragement dans la foi, surtout en période de crise et de doute. Espérons que chacune et chacun d’entre nous puisse mettre un nom sur de tels témoins du Seigneur vivant. De plus, nous sommes des privilégiés, nous qui venons d’entendre ces paroles de Jean. Mais dans le monde de la foi, il ne s’agit pas seulement de prendre et de recevoir, il s’agit aussi de donner et de transmettre. Vous qui participez à ce culte, ne vous retirez pas, ne faites pas le sous-marin pour le reste de la semaine. Dans votre communauté ou dans votre famille, à votre travail ou lors de rencontres, vous êtes également des témoins du Seigneur. Vous avez profité du témoignage apostolique et de l’exemple de croyants admirables que vous avez fréquentés. Maintenant, c’est à votre tour d’être des témoins du Christ. Savez-vous pour qui vous pouvez être un exemple de foi et de fidélité ? Pas de fausse humilité ! Résistez à la tentation de la paresse ! Chacun de nous, d’une façon ou d’une autre, est appelé à être pour certains un Siméon ou un Jean, un témoin du fait que Dieu tient parole et que la joie et la paix viennent du Christ.

Ne cherchons donc pas à nier ou à minimiser notre responsabilité sur le plan du témoignage. Elle est évidente et concerne tous ceux qui se rassemblent en la présence du Seigneur. Les autres ont besoin de voir, il leur faut des exemples ; or vous, vous en faites partie, de ces exemples visibles de l’action du Saint-Esprit. Ne vivez pas en retrait, prenez part active à la vie cultuelle, communautaire et civile. Non pas pour vous faire voir et valoir, mais pour qu’il n’y aie pas de trous dans la nuée des témoins ! Vous faites partie de ces témoins visibles ; il faut qu’on vous le dise, qu’on vous aide à vous en rendre compte et qu’on s’y encourage réciproquement. Nous savons en effet que c’est de cette façon que, depuis des siècles, la foi chrétienne s’est transmise et affermie.

L’apôtre Jean le dit fort bien : “vous êtes en communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ… ; soyez également en communion avec nous !” Chacun de nous, à sa façon, est doté des fruits du Saint-Esprit ; chacun de nous est un maillon de la grande chaîne des témoins du Christ. Cela implique des devoirs, et procure bien des joies ! Amen.

Paul  FRANTZ

Cantiques possibles :

Arc-en-Ciel    247, 1-3    Célébrons le Seigneur, notre Dieu…
                    178, 1 +2    Laisse-moi désormais…
                    318, 1-5    Toi qui es lumière…
                    228, 1-5    Qu’aujourd’hui toute la terre…
                    608, 1-3    Ta volonté, Seigneur, mon Dieu…
                    630, 1-3    Mon Sauveur, je voudrais être….

¼ – Service des Lecteurs – 55 – 27.12.2009 – Paul FRANTZ

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).