2005. 03 : dim MISERICORDIAS DOMINI, 2ème après Pâques

Le bon berger

Dimanche 10 avril 2005

Ezéchiel 34, 1-2. 10-16.31

(Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles)

Chers frères et sœurs,

Lorsque nous parlons des droits de l’homme, (ce qui en soi est une bonne chose), nous sommes sujets à une grande tentation : celle d’oublier qu’avant les droits, il y a les devoirs de l’homme. Du temps d’Ezéchiel il en était de même, aussi bien pour les bergers (autrement dit : les rois, les prêtres et les chefs grands ou petits) que pour le troupeau, alias le peuple. Au début de notre texte le prophète nous rappelle que la parole de Dieu est une parole pour chacun personnellement. Cette parole n’exclut pas le prophète pour en faire un donneur de leçons ou un moraliste. Lui aussi a un devoir. Celui de transmettre toute la parole de Dieu à l’ensemble de son peuple.

Ce sont d’abord les puissants qui sont remis en question par l’interpellation :
« Malheur aux bergers d’Israël » et par l’annonce que leur règne prendra fin. Ils ont oublié qu’ils étaient là pour servir. Ils ont voulu profiter des droits du roi sans en assumer les devoirs et les responsabilités. Le prophète énumère aux versets 3 à 9 tout ce que ces chefs auraient dû faire et qu’ils n’ont pas réalisé.
Ils avaient pour mandat de diriger le peuple, d’assurer son unité, son bien-être et sa sécurité, ils devaient fortifier et consolider la nation au service de laquelle ils étaient appelés. Ils n’ont rien fait, bien au contraire : corvées, taxes et oppressions, exactions en tout genre ont affaibli le peuple de Dieu. Leur négligence a eu des conséquences tragiques pour Israël qui a été dispersé :
« Un jour de brouillard et d’obscurité » (v.12). C’est pourquoi Dieu leur arrachera la royauté des mains, cette royauté qu’ils ont si mal assumée.

Le prophète nous rappelle pourtant que cette parole s’adresse à nous, à chacun de nous. En effet, nous avons, en tant que chrétiens, un ministère : celui de mettre au service des autres les dons que nous avons reçus. Nous avons une mission : celle de faire des disciples et d’être les témoins du bon berger. Nous aussi, nous sommes guettés par la négligence ou par la tentation de dominer notre prochain. Pour nous aussi les conséquences peuvent être dramatiques. Prions donc pour que le Seigneur nous donne sagesse et discernement, force et amour.

Heureusement que le message du prophète ne s’arrête pas là. Il nous rappelle que, si les hommes sont défaillants, lui-même reste prêt à intervenir et à nous arracher aux dangers qui nous menacent. Si nous sommes désorientés et à bout de force, Dieu vient prendre soin de chacun de nous. Si nous nous égarons, il nous ramène sur le droit chemin. Si nous sommes dispersés, il nous rassemble et nous unit pour former son troupeau. Dans nos brouillards il nous montre la bonne direction. Dans nos obscurités il vient allumer les feux de la foi, de l’amour et de l’espérance. Il nous nourrit et nous invite au partage du pain et de la parole.

Si nous sommes fatigués il nous donne le repos. Si nous n’avançons plus, il nous porte. Si nous sommes blessés dans notre corps, notre cœur et notre esprit, c’est lui qui vient panser nos plaies. Si les forces viennent à nous manquer, il vient lui-même nous régénérer.

Tout cela, nous ne pouvons l’obtenir que dans la confiance et la reconnaissance. Comme le peuple d’Israël, recevons tous ces bienfaits comme des signes de l’amour du bon berger pour son troupeau. Sachons cependant aussi être ou devenir toujours davantage des signes, des témoins et des propagateurs de cette bonne nouvelle. Le Seigneur est avec nous, il veille sur nous.

Si nous avons la chance d’être forts dans la foi, prenons garde à ne pas vouloir conserver ce trésor pour nous comme les brebis rassasiées qui foulent aux pieds l’herbe destinée aux autres ou qui troublent l’eau de la source de vie en regardant de haut ceux qui sont plus faibles ou différents. N’essayons pas non plus de monopoliser la vérité divine, car le Seigneur viendra pour juger et condamner les égoïstes. Soyons, au contraire, prêts à participer à la plantation de paix et de salut enracinés dans la justice et le pardon pour que chacun puisse recevoir sa part du royaume et devenir pour son prochain un signe, un témoin, une aide sur le chemin qui nous y conduit.

Alors, nous pourrons, comme Israël reconnaître le Seigneur comme notre Dieu et notre Père, notre Sauveur et notre frère, notre consolateur et notre lumière.
Nous constaterons ainsi que ce Seigneur est avec nous et que nous sommes son peuple, les brebis de son pâturage.

Forts de cette certitude nous pourrons alors reconnaître que c’est l’Eternel qui est Dieu, que c’est lui qui travaille à l’avancement de son règne et que tous nos efforts ne peuvent être qu’une pâle et faible réponse à son amour. Nous ne pouvons pas tout comprendre, nous sommes faibles et faillibles, mais aujourd’hui le prophète nous dit :
Ce que tu as compris de la Parole de Dieu, vis-le, que ce soit beaucoup ou peu, mais vis-le et le Dieu de toute paix te multipliera la grâce par la connaissance de l’amour et par la joie de l’espérance. Amen !

Emile BAUER, pasteur

Chants : Après la prédication    ARC    318, 1-5
        Fin de culte        ARC    319, 1-2-5-6

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).