2005. 05 : dim CANTATE, 4ème après Pâques

Un cantique nouveau

Dimanche 24 avril 2005

Matthieu 21, 14-17

(Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles)

Frères et sœurs en Jésus-Christ,

Cantate, chantez ! Drôle d’impératif ! Peut-on chanter sur commande ? Ou bien l’Eglise nous donne-t-elle plutôt un conseil, une bonne recette, dans le sens de : si vous avez des difficultés, chantez ! ?

Un tel conseil est du genre de celui que certains, durs de cœur et imbus de leur personne, ont le toupet de donner aux malades : il faut boire telle tisane… ! Mange, cela te remontera ! N’oublie pas de dormir, de sortir au grand air, de te distraire… Tu remonteras la pente !

Non. Cantate, chantez n’est ni un conseil facile, ni une recette passe-partout. Nous ne sommes pas réunis pour des exercices de musicothérapie ; notre attention ne se concentre pas sur l’impact psychologique des cultes et du chant.

Dimanche dernier, nous avons pris conscience du fait qu’en présence du Seigneur vivant, il y a tout lieu de jubiler. Dimanche prochain, cette présence agissante du Seigneur nous encouragera à lui adresser nos prières et nos supplications. De même aujourd’hui, quatre semaines après Pâques, cette victoire de Dieu sur la mort et le mal nous incite à chanter.

Il est des situations où la parole est dépassée, où nous sentons que ce qui nous arrive est tellement beau et renversant que les mots seuls, fussent-ils poétiques, ne suffisent plus à traduire l’évènement et à exprimer notre enthousiasme. Le chant est alors ce mode supérieur d’expression seul apte à formuler ce qui nous réjouit.
Myriam, la sœur de Moïse, a chanté et dansé après le passage de la Mer  Rouge, où Dieu a sauvé son peuple. David a constaté maintes fois que Dieu est un bon berger pour son peuple, et s’est mis à composer des psaumes, des cantiques pour Israël. Plus près de nous, Paul et Silas, au fond de leur prison à Philippes en Macédoine, se mettent à chanter des psaumes, car ils savent que leur vie ne dépend pas du geôlier, mais bien du Seigneur vivant et agissant.

Tous chantent parce qu’ils savent que Dieu est victorieux et que les initiatives du Seigneur changent leur vie. Les enfants de Jérusalem chantaient pour saluer les miracles de Jésus et pour signaler que Dieu a tenu ses promesses.
Mais ces chants incommodent et scandalisent. Des gens de bien, des croyants bien situés prennent ombrage. Ces enfants les troublent, ce qu’ils disent n’est pas prudent, leur liberté de parole est coupable. Or, Jésus prend ardemment la défense de ces enfants.

Ce n’est pas leur spontanéité qu’il loue, ce n’est pas leur sans-gêne qu’il apprécie, c’est bien plutôt leur perspicacité qu’il relève et souligne. Ces enfants voient juste. Leur interprétation des faits, leur façon de comprendre l’entrée de Jésus à Jérusalem n’est pas troublée par des craintes politiques ou par des a priori théologiques.
Ces enfants ont vu juste : Dieu sauve. Or, Hosanna signifie « sauve donc ! » Ils constatent que Dieu a repris l’initiative, et que par l’entrée de Jésus à Jérusalem, Dieu vient sauver tous les hommes par Jésus Christ.

Hosanna au Fils de David ! Fils de David fait référence aux promesses que Dieu a faites par l’intermédiaire des prophètes. Ces enfants ont donc remarqué que Jésus est bien ce roi selon le cœur de Dieu, ce Messie, ce descendant de David qui, bien que couronné d’épines, est ce roi dont la victoire sauve le peuple et décide en dernier lieu du sort de l’humanité entière.
Se taire, ne pas être pris d’enthousiasme, ne pas chanter, ne pas louer Dieu comme Myriam lors de la sortie d’Egypte, se taire, faire la moue… est le comble de l’incroyance et de l’ignorance volontaire. Cela revient à dire : Veux pas voir, veux pas savoir !

Par notre chant, par nos cantiques, notre musique, nous manifestons notre joie, notre reconnaissance à l’égard de Dieu.
Grâce aux évangiles, nous apprenons à voir ce que Dieu a fait pour nous, nous pouvons nous réjouir du triomphe de Jésus-Christ, nous sommes au clair quant à l’initiative décisive que Dieu a prise en faisant monter Jésus le Messie à Jérusalem.

Comme les enfants, ne passons pas cela sous silence. Entonnons un cantique nouveau, comme Myriam et David, comme les anges et les enfants. Soyons conscients du fait que rien n’arrange plus le Prince des ténèbres, que rien ne réjouit plus le diable que le silence gêné des baptisés, que le mutisme des prétendus croyants.

Portons la contradiction dans ce monde menteur, chantons sans retenue la victoire du Christ, comme ces oiseaux dont le chant annonce le lever proche du soleil.
C’est là le témoignage qui réveillera de leur triste léthargie nos contemporains, c’est la louange que nous devons à Dieu.

        Paul FRANTZ, pasteur

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).