2006. 05 : dim CANTATE, 4e après Pâques

Un cantique nouveau

Dimanche 14 mai 2006

Actes 16/23-24

(Série de Prédication IV (Predigtreihe IV) : nouvelles  épîtres )

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,
Cantate : Ce 4ème dimanche après Pâques nous appelle à chanter : « Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles. »
Qui d’entre-nous chante un moment ou un autre dans la journée ?
Les enfants chantent très peu à l’école.
Les adultes ne savent plus chanter.

Même dans nos cultes, les chants ressemblent souvent à des complaintes.
Le chant est souvent absent de nos vies parce qu’il y règne un esprit de tristesse, de déprime, de fatigue. Nous comblons ce vide par nos illusions, nos plaintes, notre mécontentement.

Nous soupirons au lieu de louer. Nous murmurons au lieu de chanter.
Conscients de toutes les misères du monde et secoués par les tempêtes de notre vie, nous n’avons plus envie de chanter.

Le texte de prédication de ce dimanche nous emmène dans un lieu où il est difficile de s’imaginer qu’il invite à chanter ! Il nous conduit dans une prison, et là nous rencontrons Paul et Silas, son compagnon.

Après avoir guéri une femme possédée par le démon, ils sont accusés de troubler la ville, ils sont traînés sur la place publique, roués de coups, jetés en prison, dans le cachot le plus retiré, les pieds fixés dans des blocs de bois.

Et que font-ils dans cette misérable posture ? On n’aurait aucune peine à les entendre crier et se lamenter. Mais non ! ils chantent et ils prient.

Vraiment, il faut le faire !
Nous ne savons pas ce qu’ils ont prié. Mais Dieu n’a-t-il pas dit : « Invoque-moi au jour de la détresse et je te délivrerai. » (Ps. 50,5)

Nous ne savons pas ce qu’ils ont chanté. Mais toute la force est dans la louange – « car l’Eternel est un grand Dieu, Il tient dans sa main les profondeurs de la terre. (Ps. 95,4)

Ils ont prié et chanté – et cela au milieu de la nuit. Les autres prisonniers les ont écoutés.

Incroyable ! Ils nous étonnent !
Puissent-ils aussi nous encourager, dans les ténèbres de nos nuits, à prier et à chanter, – à aller au devant du Seigneur avec nos requêtes et nos louanges.

Et ils ne chantent pas en vain.
Il se passe quelque chose d’extraordinaire : la terre tremble, les fondations s’ébranlent, les murs tombent, les portes s’ouvrent et les liens des prisonniers sautent. Ils sont libres !

Personne n’en doute : c’est Dieu qui a manifesté sa puissance. C’est un miracle !
Certes, Dieu n’a pas épargné Paul et Silas de la souffrance, la torture et la prison, mais il ne les a pas abandonnés dans leur triste sort.

Aujourd’hui aussi, Dieu est présent dans nos vies. Il intervient là où règne le mal, il délivre les captifs, il défend les pauvres et relève les faibles.

Il ne fait pas éclater les murs qui nous emprisonnent dans nos peurs et nos révoltes d’une façon aussi spectaculaire.

Nous ne sentons pas la terre qui tremble sous nos pieds, mais la main de Dieu qui se pose doucement sur nous et qui nous rappelle la Parole qui nous accompagne cette année : « Jamais, je ne t’abandonnerai, jamais je ne te laisserai sans secours. »
Paul et Silas sont libres, et l’histoire pourrait se terminer ainsi, dans le soulagement et la reconnaissance. Mais l’histoire n’est pas terminée et une autre personne prend toute la place : le geôlier, qui devait les surveiller de près. Quand il se réveilla, il vit que les portes de la prison étaient ouvertes.

Pas de doute : les prisonniers se sont évadés.
Il sera tué à leur place, autant se supprimer tout de suite.

Mais Paul et les autres prisonniers sont restés sur place. Il a la vie sauve. Et pourtant, en pleine nuit, il demande : « Messieurs, que dois-je faire pour être sauvé ? »

Et ils lui répondirent : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison. »

Une famille entière qui met sa vie dans les mains du Seigneur, qui croit au Ressuscité, qui, au milieu de la nuit a trouvé la lumière.
Et il reçut le baptême, lui et les siens comme signe de cette alliance nouvelle.
Voilà le vrai miracle : la foi en pleine nuit !

La foi : Elle illumine les ténèbres de notre nuit et de  nos révoltes.
     Elle brise les murs de nos peines et de nos doutes.
     Elle fait éclater les verrous de nos peurs et de nos souffrances.
     Elle connaît dans toute situation sans issue, l’Espérance.
     Elle fait toute chose nouvelle.

Martin Luther King a dit un jour : « Quand la peur frappe à la porte, si la foi lui répond, il n’y a plus personne. »

Oui, alors la voie est libre et notre cœur peut s’ouvrir à la prière et nos lèvres à la louange.

Ce chemin, Jésus nous l’a ouvert le matin de Pâques. Aujourd’hui nos pas sont peut-être déjà hésitants et lourds !
Mais savez-vous ce que font des pèlerins pour s’encourager dans leur fatigue ?  Ils chantent.
Chantons sur notre route, pas de vieilles ritournelles. Non ! Chantons au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles – aussi dans nos vies. AMEN.

            Marlise GRIESBAECHER, pasteur

Chants :        NCTC                    ARC
             98    1-4                 98    1-4
            256    1-3                253    1-3
            253    1-4                241    1-4
             68    5                 68     5