2007. 01 : dim de PAQUES

Jean 20, 11 18 

                         Fête de Pâques

                   Dimanche 8 avril 2007 – 

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)
EPAL – Service Lecteurs – Ernest MATHIS – Strasbourg

Ceux d’entre vous qui ont perdu ces derniers temps un être cher, savent combien nous avons tendance à rechercher pendant un certain temps après sa mort la proximité du cher disparu. Certes, nous savons qu’il est maintenant ailleurs, et pourtant nous recherchons sa présence devant sa tombe, comme si son âme était plus présente en ce lieu que partout ailleurs. Quoi de plus naturel donc que de trouver Marie de Magdala au tombeau de son maître bien aimé, après la mort cruelle de celui ci, dès que la loi juive le lui permettait. Elle y sera avant tous les autres disciples. Elle y sera la toute première. Et elle va connaître une rencontre avec le ressuscité telle qu’elle ne sera même pas offerte aux disciples. Est ce parce qu’elle a aimé le maître d’un amour qui dépassait celui de tous les autres ? Peut être. Nous savons en effet que, plus les relations d’amour et d’affection entre deux êtres ont été fortes du temps de leur vivant, plus elles resteront vivantes après la mort. Les sentiments qui ont animé Marie Madeleine en ce triste matin sont évidents. « Elle  » pleurait « , dit notre texte, avec la parcimonie habituelle de la Bible qui ne s’épanche jamais longtemps sur les sentiments. Sentiments à coup sûr très contradictoires. Son amour pour Jésus est intact, mais son espérance est anéantie. Rien au monde ne pourra jamais lui ôter l’extraordinaire enrichissement que Jésus a apporté à son existence. Jésus a transformé sa vie. Et c’est pourquoi, dans notre texte, elle l’appelle toujours  » mon Seigneur « , lorsque l’étranger inconnu l’interpelle. Rien ne pourra détruire l’oeuvre commencée en elle, et pourtant, cette oeuvre est interrompue par la mort du maître. Elle ne voit plus d’avenir. Et c’est au moment du plus profond désespoir, que quelque chose de nouveau va prendre vie, quelque chose d’inouï, du jamais vu ni entendu. Et c’est très discrètement, lentement, que cet évènement va s’imposer. Nous apprenons aux versets llb-13 que,  » tout en pleurant, Marie Madeleine…  » (lire jusqu’au verset 13). Comme si tout cela était naturel : elle ne semble pas s’étonner de la présence des anges. Les a t-elle au moins reconnus comme tels? De la même manière, elle se comporte comme dans un rêve lorsque le ressuscité lui apparaît. Elle voit certes l’étranger devant elle, mais ne le reconnaît point, comme elle ne le reconnaît pas non plus à sa voix lorsque celui ci lui demande : « pourquoi pleures-tu ? » lentement pas à pas, la réalité de la résurrection va envahir la conscience de Marie Madeleine, car c’est un autre monde, le monde de l’éternité, qui va faire irruption dans le monde terrestre. Il faut que le ressuscité l’appelle par son nom Marie   pour qu’elle se réveille enfin, pour qu’elle comprenne qu’elle n’est pas en train de vivre un rêve, mais que c’est la réalité : son maître est bien vivant ! Marie Madeleine seule pouvait reconnaître dans la voix de l’étranger son maître bien aimé. Un autre qu’elle n’aurait perçu qu’un étranger. L’amour seul et la foi qu’elle portait au maître a rendu cette communication possible. Nous touchons ici du doigt au mystère de la foi en la résurrection. Certes, nous avons appris   comme tout bon catéchète – à réciter avec la confession de foi que  » Jésus est ressuscité des morts « . Mais cela a t il changé quelque chose dans notre existence ? La résurrection de Jésus est elle pour nous aussi importante que le manger et le boire ? Avons nous ressenti dans nos âmes et consciences combien l’apôtre Paul a raison lorsqu’il affirme (I. Corinthiens 15,19)  » si nous avons mis notre espérance en Christ en cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes !  » Ce jour de Pâques veut nous réveiller de nos torpeurs, nous réveiller de notre sommeil spirituel, et nous engager à embrasser une foi vivante en la résurrection : celle du Christ et la nôtre. Pour entrer dans cette démarche avec une nouvelle vigueur, notre texte nous livre deux indications.

A – La foi en la résurrection ne s’impose pas à nous avec fracas ou avec des signes miraculeux. Ceux qui exigent des miracles pour croire ne veulent pas croire en réalité. À l’instar des chefs religieux juifs à l’égard de Jésus :  » Montre nous un miracle, et nous croirons ! « . C’est l’attitude des spectateurs fainéants toujours en quête de quelque démonstration de prestige. Ils veulent regarder, s’extasier, mais jamais s’engager. C’est pourquoi l’accès à la foi en la résurrection leur restera toujours fermé. Ils ne trouveront devant eux que le Dieu distant et inconnaissable. C’est ce qu’indique clairement la rencontre du ressuscité avec Marie Madeleine.  » Ne me touche pas ! Ne me retiens pas !  » lui dit il. Comment pourrait elle le toucher, lui qui revêt déjà une réalité qui n’est plus de ce monde ? Non: l’expérience du Christ vivant se dérobera toujours lorsque nous essayons de la capter par les sens.

B – L’expérience de la résurrection n’est accessible que dans la foi à travers l’amour des frères :  » Toi, va vers mes frères  » dit Jésus à Marie Madeleine (v.17b) C’est dire qu’il la charge d’un message à l’adresse des disciples :  » Dieu, mon père, est le même Père pour vous tous, et vous êtes tous frères entre vous !  » Ce message certes est adressé aux douze disciples en premier. Mais comment ne pas comprendre que cet ordre devra être compris comme englobant tous les hommes. Depuis la résurrection de Jésus jusqu’à la résurrection finale, telle sera donc la mission de l’Église : transmettre la nouvelle de sa résurrection au monde et   surtout vivre elle-même des forces de la nouvelle vie. Car si nous croyons et annonçons que Jésus est ressuscité, cela signifie que les forces vives de la résurrection sont à l’oeuvre dès ici-bas et maintenant. Toutes les fois que la haine est surmontée par la réconciliation les forces de la résurrection sont à l’oeuvre. Toutes les fois que la méchanceté et l’injustice sont surmontées par l’amour, une nouvelle création est en train de naître, et le Royaume de Dieu que Jésus a annoncé est en marche. Mes frères et soeurs : ces forces vives sont répandus dans nos cœurs, croyons-le fermement. L’amour du Christ veut nous mettre en mouvement pour opérer dès aujourd’hui les oeuvres de la résurrection. Laissons-nous porter, laissons-nous transformer par cet amour ! Offrons la joie là où il y a la tristesse. Apportons la réconciliation là où sévissent la haine et la vengeance ! Et nous saurons que Christ est vraiment ressuscité des morts.  AMEN.

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).