2007. 02 : dim QUASIMODO GENITI, 1er après Pâques

Marc 16,9-14 (15-16) – Dim. 15 Avril 2007 – 1er Dim. a. Pâques
EPAL – Service Lecteurs – Emile BAUER – Printzheim

                    Dimanche 15 Avril 2007 

                          Quasimodo Geneti 

                        La nouvelle naissance

                 1er Dimanche après Pâques 

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)

Chers frères et sœurs,

Un pasteur demandait un jour à ses catéchumènes : « pourquoi Jésus est-il d’abord apparu à des femmes après sa résurrection » ? Un de ses élèves lui répondit : « pour que la nouvelle se répande plus vite ». Cependant, dans le verset qui précède notre texte, nous pouvons constater qu’il avait tort, puisque les trois femmes s’enfuient et ne disent rien à personne, tant elles ont peur !

La peur est mauvaise conseillère, c’est ce que constate notre texte qui est attesté comme conclusion de l’évangile de Marc depuis le deuxième siècle de notre ère. Malgré doutes et critiques des Pères de l’Eglise, cette conclusion a été maintenue et fut, très tôt, choisie comme texte de ce premier dimanche après Pâques, Quasimodo Geniti – comme des nouveaux-nés – puisque ce dimanche marque le début d’une réalité nouvelle, une nouvelle vie qui commence pour les personnes citées, comme pour chacun(e) de nous.

C’est d’abord à Marie de Magdala que Jésus fait la faveur d’une apparition individuelle. Après sa fuite apeurée avec les deux autres femmes, elle est rassurée au point de témoigner de la résurrection de Jésus auprès de tous ceux qui avaient été avec lui, et de les consoler dans leur deuil . Pourtant, on ne la croit pas. Pensez-donc ! une démoniaque, autrement dit, une folle, elle a eu des hallucinations et elle prend ses désirs pour des réalités . C’est sans doute ainsi qu’ont raisonné les cent-vingt compagnons de Jésus, et surtout les onze apôtres.

Selon l’adage qui veut que : « testis unus, testis nullus »- autrement dit : un seul témoignage n’est pas recevable ni valable devant les tribunaux, Jésus apparaît sous une autre forme à deux disciples qui, dans leur peur, voulaient fuir la ville, où ils ne se sentaient pas en sécurité. Là encore, cette peur est vaincue par la présence de Jésus, et les deux disciples retournent annoncer la bonne nouvelle à tous les autres, confirmant ainsi le premier témoignage par un double témoignage. Peine perdue ! Eux non plus, on ne les croit pas. La peur et la méfiance qui en découlent sont désastreuses pour la foi.

Remarquons ici la patience et les dons pédagogiques de Jésus. Il comprend leur peur, il ne renonce jamais. Et pour cela, il apparaît aux Onze, alors qu’ils sont à table. Il leur reproche leur incrédulité et la dureté de leurs cœurs, notre texte parle de sclérose du cœur. Le vieux cœur incrédule doit être remplacé par un cœur nouveau. Le cœur de pierre doit devenir un cœur de chair pour qu’une nouvelle vie puisse commencer pour les Onze, comme pour chacun(e) de nous. Jésus a choisi ses disciples, il ne renie pas son choix, il les aime tels qu’ils sont, il les forme, il leur pardonne. Malgré cette incrédulité, c’est eux qu’il charge de la mission d’annoncer la bonne nouvelle de la résurrection et d’une vie nouvelle, du pardon offert à tous et d’une nouvelle chance offerte à tous ceux qui croient, de l’ annoncer à toutes les créatures et à toute la création. Là encore, comme bien souvent, les disciples ont des réactions. « Quasimodo geniti » – comme des nouveaux-nés : ils ont peur, ils se fabriquent des mécanismes de méfiance, de défense et d’exclusion. Ils ont besoin d’apprendre la Foi, l’Espérance, et l’Amour. Ils ont besoin qu’on les guide sur la voie de l ‘apaisement et de la sérénité, sur le chemin de l’ Avenir et de l’Espérance. Ils ont besoin d’être rassurés et consolés, formés et encouragés. Bref, ils ont tout à apprendre pour, enfin, selon le verset 20, se mettre en route et remplir leur mission qui est d’annoncer la Bonne Nouvelle – l’Évangile du Christ Ressuscité : Dieu, en Jésus-Christ, nous offre une nouvelle chance, une vie nouvelle, une naissance nouvelle. Et, même lorsqu’ils se mettent enfin en route, et qu’ils prêchent la Bonne Nouvelle, il leur faut l’aide et l’assistance de Celui, dont ils annoncent le Message de Vie.

Quant à nous, hommes et femmes de ce vingt-et-unième siècle commençant, nous, qui nous targuons de notre culture, de notre technologie et de notre Science, nous, qui nous vantons d’être chrétien et, qui plus est, Protestants ; nous, qui nous voulons adultes et responsables : ne nous moquons pas trop vite de ces Onze, si lents à comprendre, si rapides à juger, si faciles à s’effrayer et si durs de cœur. Ne sommes-nous pas aussi, comme eux : QUASIMODO GENITI- comme des nouveaux-nés ?
En effet, nous aussi, nous vivons dans la peur : nous avons peur des autres, peur de la mort, peur de la vie, peur du « qu’en- dira-t-on », peur de notre passé, peur de l’ avenir, peur de nous-mêmes, de nos péchés et de nos fautes, peur de nos oublis ou de notre « trop de mémoire », peur du chômage ou de la maladie, peur de perdre l’ amour des nôtres ou l’ admiration des foules, peur de perdre nos biens, peur de nous perdre en route et peur de nous confier en Celui qui est la Vie ! Nous aussi, nous avons peur de toutes sortes de choses, c’est pourquoi nous essayons de nous rassurer par tous les moyens : en essayant de mettre un nom sur nos maladies et nos ennuis, en essayant de trouver un bouc émissaire pour tous nos problèmes, en accusant, en condamnant et en jugeant tous ceux et celles qui sont différent(e)s de nous, ceux qui ne vivent pas comme nous, ceux qui ne croient pas comme nous, ceux et celles qui viennent d’ailleurs. Au mieux, nous nous méfions, au pire, nous essaierons de les éviter ou même, de les supprimer si nous le pouvons, sinon, nous leur refusons le droit à l’existence et nous refusons de les mentionner. Nous aussi, nous manquons bien souvent de Foi, lorsque nous refusons de nous confier à notre Seigneur, lorsque nous ne voulons croire que ce que nous pouvons voir ou comprendre, lorsque nous voulons avoir des garanties et des assurances, et elles sont nombreuses, ces assurances que nous souscrivons : assurance-vie, assurance-accidents assurance-succès, ou, même, assurance-décès… Ces signes évidents de notre méfiance et de notre peur indiquent clairement que, nous aussi, nous avons besoin d’être guidé et rassurés, consolés et fortifiés, instruits et formés en vue de devenir, enfin !, ce que nous sommes déjà : des enfants bien-aimés de notre Père céleste. Comme les Onze, nous voulons nous cramponner à ce qui était, à ce qui nous est connu et familier, puisque nous avons peur de l’Avenir et nous nous méfions des promesses, alors même que nous devrions savoir de Qui elles nous viennent. Bref ! nous avons peur de nous mettre en route, peur de quitter le douillet confort de nos certitudes et de nos assurances, et, peut-être aussi de nos aises et de nos habitudes. Ce dimanche QUASIMODO GENITI ne serait-il là que pour nous reprocher notre manque de Foi ou notre manque d’Espérance, puisque nous nous complaisons dans nos peurs et dans nos habitudes ; ou encore notre « sclérose », notre dureté de cœur ou notre manque d’Amour, lorsque nous jugeons et condamnons les autres ?

Heureusement pour nous, ce dimanche QUASIMODO est surtout là pour nous rappeler que TOUT a changé, que tout peut changer depuis le matin de PÂQUES. Nous n’avons plus besoin d’avoir peur, et ce, tous les jours de nos années, fussent-elles bissextiles, puisque Dieu lui-même nous dit 366 fois dans la Bible : « ne craignez pas », ou : « ne crains pas » ; à une condition, cependant, d’ apprendre à faire confiance à Celui qui a vaincu la mort et le mal, à Celui qui a porté nos méfiances, nos peurs et nos exclusions sur la croix, à Celui qui a pris sur lui nos péchés et nos maladies, nos souffrances et notre dureté de cœur et par lequel nous sommes « enfants de Dieu ». Il nous promet, si nous acceptons de croire et d’obéir à sa Parole, de nous accepter tels que nous sommes, de nous pardonner, de nous guider, de nous consoler, de nous fortifier, de nous instruire et de nous former, de nous aider et de nous assister, pour qu’à notre tour, nous annoncions autour de nous, par notre foi et par nos actes, la Bonne Nouvelle à toute la Création. Désirons de tout coeur, comme des enfants nouveaux-nés, le lait pur et spirituel de la Parole de Dieu, pour que toutes nos paroles et toute notre vie puissent témoigner avec l’Apôtre PIERRE : et dire : « béni soit Dieu…Il nous a fait renaître pour une Espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. » AMEN


PROPOSITION DE CHANTS

ARC : 423/ 1-3
ARC : 475/ 1-3
ARC : 483/ 1-3
ARC : 624/ 1- 3

PRIERE:

Seigneur, nous voulons te louer et te rendre grâces de ce que tu nous acceptes tels que nous sommes, que tu nous pardonnes et que tu nous déclares justes, sans aucun mérite de notre part et sans que nous en soyons dignes ; reçois et exauce nos humbles demandes :

Toi qui nous appelles par notre nom, et qui nous dit : « viens, tu es mon ami, suis-moi sur la route du bonheur ! » manifeste ta puissance sur les nations, les familles et tous les humains, ouvre les yeux de ceux qui ne peuvent croire : qu’à travers notre faiblesse, ils puissent discerner ta force.

Chaque fois que nous partageons, chaque fois que nous donnons un peu de notre temps, chaque fois que nous offrons un sourire et un peu de tendresse, redis-nous : « viens, tu es mon ami, je te guide sur la route de l’Avenir».

Chaque fois que nous pardonnons, chaque fois que nous consolons, chaque fois que nous aidons ceux qui peinent et qui souffrent, redis-nous, Seigneur, «viens, tu es mon ami, je te fortifie sur la voie de la sérénité et de l’apaisement».

Chaque fois que nous essuyons les larmes de ceux qui sont tristes, chaque fois que nous tendons la main pour faire la paix, chaque fois que nous écoutons et que nous accueillons, redis-nous, Seigneur : «viens, tu es mon ami, je t’accompagne sur la route du bonheur.

Donne-nous à tous et à chacun(e) la force et la foi nécessaires pour que nous soyons les témoins de ta seigneurie là où tu nous as placés. Délivre-nous de toute peur pour nous-mêmes, et de toute crainte des hommes. Permets, Seigneur, que nous marchions avec confiance et avec joie au-devant du jour où tu manifesteras ta gloire, et que nous célébrions dès à présent ton nom, par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).