2007. 06 : dim ROGATE, 5e après Pâques

Matthieu 6, 7-13 – Dim. 13 mai 2007 – 5e Dim. a. Pâques
EPAL – Service Lecteurs – Emile BAUER – Printzheim

                                  Rogate

                  Dimanche 13 mai 2007 

                         L’Église en Prière

                5e Dimanche après Pâques  

                         Matthieu 6/7-13

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)

 Chers frères et sœurs,

Un jour, St. François d’Assise se plaignait auprès d’un compagnon de voyage, de la difficulté qu’il avait à prier le Notre Père avec toute l’attention requise. Celui-ci lui répondit que rien n’était plus facile Alors, François lui propose un défi : si son compagnon pouvait dire cette prière, il lui donnerait son cheval. Le voyageur commence : « Notre Père qui es aux cieux … Est-ce que je reçois aussi la selle ? » Bien entendu, il n’eut rien du tout.

Si la lecture et l’étude de la Bible sont la nourriture de l’âme, la prière, elle, en est la respiration. On peut se passer de nourriture pendant quelques jours, mais on ne peut pas se passer de respirer plus de quelques secondes ou minutes. Jésus savait cela, il savait l’importance de la prière ; mais il savait aussi notre timidité et notre négligence. C’est pourquoi il nous donne ici, dans le Sermon sur la Montagne, de précieux conseils pour apprendre à prier efficacement. Notre texte nous présente la réponse à trois questions :

1)     Comment faut-il prier ?
2)     Quel contenu faut-il y mettre ?
3)    Qu’est-ce qui est essentiel et rend la prière efficace ?

Les quatre premiers versets du texte nous avertissent des attitudes à éviter et nous encouragent à prendre de bonnes habitudes de prière. En premier lieu, le but de la prière ne doit pas être le désir de briller, mais bien d’établir ou de rétablir notre relation avec Dieu. Elle ne doit pas viser une récompense, mais nous placer en esprit et en vérité devant notre créateur et Père. La prière doit être humble et discrète, simple et claire. Il ne s’agit, ni de rabâcher, en s’imaginant qu’on peut forcer la main de Dieu, ni d’essayer de trouver des formules magiques et compliquées, incompréhensibles pour en imposer aux autres. Elle doit, au contraire être naturelle et surtout confiante. C’est pourquoi Jésus nous rappelle que Dieu est notre Père, qui sait ce qu’il nous faut, avant même que nous le sachions nous-mêmes ou que nous le lui demandions. Remarquons, au passage, que l’enseignement de Jésus est très complet, puisqu’il englobe aussi bien la prière individuelle : « adresse ta prière à ton Père », que communautaire : « vous donc, priez ainsi : Notre Père ».

Un enfant d’une famille riche entendait son père prier longuement pour toutes sortes de malheureux. À la fin de cette litanie, il dit : « si seulement j’avais ton argent, j’exaucerais tes prières ». Martin Luther disait par ailleurs : « qui n’a pas bien prié, n’a pas bien travaillé » ; on pourrait inverser la formule et dire : « qui n’a pas bien travaillé, n’a pas bien prié ». En effet, lorsque Dieu parle, il agit et il attend de nous une prière qui débouche sur l’action et l’engagement. En outre, toutes nos actions, toute notre vie peuvent et doivent devenir des prières agissantes à la gloire de notre Père céleste, montrant ainsi que nous sommes ses enfants bien-aimés.

En réponse à la deuxième question, celle sur le contenu de la prière, le Seigneur nous fournit un aide-mémoire pour que notre prière soit vraiment complète. Comme le disait souvent Jeanne d’Arc : « Messire Dieu premier servi », cette prière commence par trois demandes concernant Dieu. Certes, le Nom de notre Dieu est saint par lui-même, nous ne pouvons rien ajouter à cette sainteté, mais nous nous engageons à reconnaître que Dieu se réserve pour nous, et que nos paroles et nos actes doivent témoigner de nos liens avec Lui. Nous devons reconnaître son règne d’Amour et de joie en délogeant, là où nous le pouvons, l’angoisse, la souffrance et le mal et poser, dès à présent, des signes du règne dans lequel nous sommes placés. Il s’agit donc d’obéir à sa volonté, manifestée en Jésus-Christ, en nous efforçant d’apporter autour de nous un peu de justice, de partage, de pain, de Foi, d’Espérance et d’Amour.

Viennent ensuite nos propres besoins vitaux : le pain nécessaire à ce jour, notre part d’affection, de consolation, de force pour vivre et annoncer la Bonne Nouvelle.

Suivent alors nos combats contre la tentation du refus et de l’exclusion, de la passivité et de la facilité, de l’orgueil et de la soif du pouvoir, de la rancune et de la vengeance. Nous avons besoin d’être aidé dans ces combats, d’être délivrés des forces du mal qui nous enchaînent. C’est pourquoi, dans cette double demande, nous voulons accepter l’aide promise par Celui qui a vaincu le Tentateur, le Mal et la mort, et marcher avec Lui sur le chemin qui mène à la Vie.

Mais qu’est-ce qui rend la prière efficace ? Qu’est-ce qui est essentiel ?

Une petite histoire répondra à cette troisième question, elle nous vient du TALMUD. Au premier siècle de notre ère, dans la ville de LOD, Rabbi ABBA voit arriver un voyageur à l’air fatigué. Cet homme s’allonge dans une maison en ruines et il s’endort. Soudain, un serpent s’approche du dormeur pour le mordre. Rabbi ABBA n’a pas le temps de bouger, qu’une autre bête fond sur le reptile et le tue. Au bout d’un certain temps, l’homme se réveille, se lève, voit le serpent mort à ses pieds et se remet en route. À peine avait-il fait quelques pas, que le mur fissuré, au pied duquel il avait dormi, s’effondre juste à l’endroit qu’il vient de quitter. Rabbi ABBA ne pu s’empêcher de rejoindre le voyageur et de lui demander quel était son mérite, puisque Dieu avait accompli coup sur coup deux miracles en sa faveur. L’homme répondit : « j’accorde toujours mon pardon à quiconque me le demande après m’avoir fait du tort ; ensuite je ne me couche jamais sans avoir pardonné de tout cœur à quiconque m’a fait du tort, même si je ne le connais pas, et même s’il ne me le demande pas ; enfin, à partir de ce moment, je le considère comme un frère et j’essaie de lui venir en aide si je le peux ».

Nous aussi, faisons comme cet homme, car c’est exactement ce que DIEU ATTEND DE NOUS, et que Jésus, dans ce texte nous le répète trois fois. En effet, nous vivons nous-mêmes du pardon que Jésus nous a offert par sa mort et sa résurrection ; c’est grâce à ce pardon que nous ne sommes plus prisonniers de notre passé, mais que Dieu nous donne un avenir et une Espérance. Ce pardon n’est pas un signe de faiblesse, bien au contraire ! il est signe et garant d’une vie nouvelle, c’est lui qui nous ouvrira les portes des cieux et qui nous permettra d’être à notre tour des signes de ce royaume. C’est encore selon ce pardon que nous serons mesurés et que nous pourrons entrer dans la joie de notre Maître à qui reviennent tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).